Winifred

Je venais à me demander ce que je foutais là, à déambuler dans le couloir du sous-sol à moitié ivre, à près de vingt-deux heures trente. J'avais un petit coup dans le nez, certes, alors cela pouvait expliquer ma démarche des plus étranges, à mi-chemin entre une autruche unijambiste et un vieil ivrogne. Autant dire que ça n'était pas bien beau à voir. Totalement désarçonné et n'ayant plus franchement mon sens du repère, je décidai d'ouvrir la première porte qui s'offrit à moi. Je ne savais pas où est-ce qu'elle menait, enfin je veux dire sans doute que si je le savais, mais je n'étais pas assez sobre pour m'en souvenir. J'entrai alors dans une salle lugubre, très peu éclairée, dans laquelle on ne voyait quasiment rien. Ce devait être la cave, mais je n'étais disons pas en mesure de vous le confirmer. Je titubai alors à travers celle-ci, avant de finalement trébucher sur un morceau de je ne-sais-quoi. Hop, me voilà à terre, dans l'incapacité-même de me relever. « Aie. » La chute en elle-même n'avait pas été bien violente, mais je m'étais quand même écorché le genou. Point de douleur, je réalisais de toute manière à peine que je venais de tomber. Rien à faire, impossible de me relever. Quand j'entendis finalement la porte s'ouvrir, derrière moi visiblement, mon premier réflexe fut de demander à l'aide. « Aidez-moi. Je vais clamser. » Oui enfin clamser... J'avais trop bu voilà tout. De là à mourir à cause d'une petite chute, on en était quand même loin. Mais j'avais une certaine tendance à l'exagéation lorsque j'étais saoul. Quel était donc ce bon samaritain qui, j'en étais convaincu, ne me laisserait pas moisir comme ça à terre, blessé et mal en point ?