w/ gaby
Les falaises, le paysage au loin de la mer se déchaînant sur les rochers. Une clope à la main - oui Lhoas avait recommencé à fumer, conséquence inévitable du départ de Baptiste - Lhoas regardait au loin, pensif, son regard vide, éteint. Baptiste, il remettait Baptiste en question. Il lui manquait c'était indéniable. Terriblement, même. C'était un repère, une bouée à laquelle il s'accrochait dans l'aventure, sans lui il se sentait un peu perdu. Il avait même perdu l'envie de séduire le nid tout entier. Baiser il en aurait toujours envie, mais n'aurait plus la même passion qui l'attisait avec Baptiste. Seul Baptiste dans la maison lui offrait ce plaisir. Lhoas tapota sur sa cigarette, les cendres en tombèrent quelque peu sur la roche de la falaise, puis il tira un coup. Le vent balayait ses cheveux de droite à gauche, il faisait froid, il allait sans doute attraper froid mais il s'en foutait comme de l'an quarante. Il entendit alors des bruissements de pas provenant de derrière son dos. Aucune importance, il ne se retourna pas, il s'en foutait éperdument, il était blasé de tout et rien désormais.

Il devait pas être encore deux heures, elle n'aime pas ce moment, un moment de vide, de flottement, elle ne savait jamais quoi faire. La rousse reste assis en tailleurs, dans son lit, callée contre son coussin avant de décider de sortir, elle emprunte la veste de Syssoï bien trop grande pour elle, mais très chaude, elle fait avec. Elle s'extirpe de son lit, et le refait rapidement pour que cela fasse propre, enfin un minimum, elle s'en va rapidement. Gabrielle descend les escaliers, et négocie une clope avec un candidat qui passe par là, et un briquet aussi, elle les lui rendrait plus tard, quand elle y penserait. Gabrielle sort dehors, il y a du vent, ses longs cheveux roux lui fouettent le visage, ses meches de se mettent devant ses yeux, elle est obligée de les retenir avec une main, elle se dirige vers la falaise, et se rend compte qu'elle n'est pas seule aujourd'hui. Lhoas est aussi présent, elle ne préfère même pas imaginer son état d'esprit après le départ de Baptiste, ça doit être dur pour lui. La rousse arrive par derrière, il ne lui offre que son dos, et lui frotte vigoureusement ses deux bras à l'aide de ses petites mains, pour qu'il n'est pas froid, elle reste néamoins silencieuse.

Des mains se posèrent alors sur les bras de Lhoas, qui ne réagissait toujours pas. Un vif frottement qui devint de plus en plus doux, semblant vouloir le réchauffer avec ce vent glacial. Aucune parole, cependant. Lhoas tourna quelque peu le regard et surprit une chevelure rousse voler au vent. Gaby. Il lui fit tant bien que mal un minuscule sourire, il avait difficile à faire aller ses zygomatiques pour le moment. La jeune femme tenait toujours ses deux mains sur les bras du jeune homme, tous deux exposés au vent et au grand froid, malgré cette heure où le soleil devrait donner le plus de ses rayons et de sa chaleur. Mais le vent froid semble l'emporter sur la chaleur que peut procurer le soleil. Toujours aucun mot, il y avait juste eu un sourire. Puis Lhoas repensa à Baptiste, il voulut stopper ses pensées mais c'était trop, tout son parcours avec le jeune homme repassait dans sa tête. Dans un moment de faiblesse, il fondit en larmes et se réfugia dans le cou de la belle. Il avait besoin de vider son sac, mais cependant il se sentait terriblement honteux et sale de pleurer comme ça devant les gens, il détestait cela d'ailleurs.

Les mains de la jolie rousse s'activent sur les bras de Lhoas, qui semble apparamment s'en foutre de mourir de froid ou non, il semble s'en foutre de tout à ce moment précis. Elle continue son mouvement sur les bras de Lhoas, comme si sa vie en dépendait. Finalement Gabrielle avait renoncé à fumer sa clope, il y avait bien plus important que son envie de nicotine pour le moment. Il sourit à peine, la rouquine frémit, parce qu'elle gèle, il a l'air triste, puis d'un seul coup, il blottit sa tête dans son cou, il pleure. La française est surprise, ses bras glissent autour du corps de Lhoas, et se referment contre lui, elle se serre fort dans ces bras. On dirait qu'elle serre un nounourse dans ses bras, et son nounourse à besoin de pleurer, il peut y aller, Gaby n'est pas le genre de fille à s'amuser à profiter de la faiblesse de l'autre, non ce n'est pas son style. « Laisse-toi aller Lhoas, ça ne te fera que du bien. » lui murmure t-elle en le gardant contre elle, comme un enfant. Parce que si il veut pleurer le départ de Baptiste, c'est son droit, et c'est même tout à fait légitime.

Lhoas avait honte, se sentait humilié de pleurer ainsi devant quelqu'un mais était venu l'heure du trop plein, impossible de se retenir, il fallait que toute la pression s'évacue par les larmes. Le corps d'une femme a semblé être un bon refuge à son chagrin, Gaby passe ses bras autour de Lhoas, toujours niché dans son cou. Elle le serre contre elle, comme elle réconforterait son enfant. Une vraie petite maman cette Gaby. « Laisse-toi aller Lhoas, ça ne te fera que du bien. » C'était sûr et certain, après ça il se sentirait mieux, il fallait juste passer par cette phase non des moins réjouissantes. Le cou de Gaby était réconfortant, fin, l'odeur de son parfume embaumait les larmes de l'irlandais. Séchant ses dernières larmes, il se releva du cou de la jeune femme, se serrant toujours l'un l'autre. Il la regarda droit dans les yeux puis baissa le regard vers ses pieds. « Hum, désolé. Je ne voulais pas te faire endurer ça. » Il prit alors un air gêné, et frotta ses pieds l'un contre l'autre sur le sol. Bon la crise était passée c'était déjà ça. Même s'il reniflait encore comme quand un bébé pleure, il faut toujours deux trois minutes pour être pleinement remis de ses sanglots.

Lhoas pleurait, qu'il se vide de toutes ses larmes un bon coup, et ça irait bien mieux après. C'est le conseil qu'elle lui donnait à ce même instant. Il devait vraiment se sentir mal puisse qu'il ne se retenait plus, il se laissait aller, les larmes jaillissaient toutes seules de ses yeux. Oui, elle pouvait comprendre. « Hum, désolé. Je ne voulais pas te faire endurer ça. » Un léger sourire apparait sur les lèvres charnues de la rousse. « C'est pas grave, ne t'inquiète pas. » lui répond t-elle, en lui frottant doucement le dos, puis qu'il était encore dans ses bras, si on pouvait le dire comme cela. En tout cas, les petits bras de la rousse l'enserraient toujours. « Parcontre j'ai pas de mouchoirs sur moi.. » ajoute t-elle d'une voix toujours aussi douce, en regardant Lhoas qui devait soudainement ses chaussures vachement interessantes pour le coup. Mais bon, ce n'était qu'un détail.
Il y encore un peu de vent, quelques mèches de la rousse viennent caresser de visage baissé de Lhoas. Qu'est-ce qu'elle a envie de lui dire ? Que le jeu est bientôt fini, qu'il va bientôt revoir Baptiste, il a peu près un mois à tenir, c'est rien dans une vie un mois.

« C'est pas grave, ne t'inquiète pas. » Elle était tellement charmante cette Gaby. Elle lui frotta encore quelque peu le dos, le serrant toujours dans ses bras. « Par contre j'ai pas de mouchoirs sur moi.. » Tellement maman poule, elle pense à tout c'est fou. Lhoas se retira et se deserra de l'étreinte qu'ils avaient. « Ne t'inquiète pas, ça va aller. » Lhoas tenta de se reprendre peu à peu, la crise de larmes était bel et bien passée et cela lui avait fait du bien. Il lâcha un bref et honteux « merci » en le marmonnant dans sa barbe mais assez fort pour que Gaby l'entende malgré le vent qui soufflait. À son tour, il frotta un peu sur les bras de la jeune femme. « Tu gèles pas toi ? » lui demande-t-il soudain attentionné.

Oui, la rouquine était déjà pas très prévoyante, mais elle n'aurait jamais imaginé que quelqu'un pleurerait devant elle aujourd'hui. A croire que tout le monde se laissait aller en sa présence, et n'hésitait pas à pleurer dans ses bras. A croire qu'elle avait ce pouvoir, si on pouvait appelé cela un pouvoir enfin..« Ne t'inquiète pas, ça va aller. » Gabrielle hoche lentement la tête, okay, elle peut enfin le lâcher, la rousse s'écarte alors de lui, et Lhoas fait de même. « merci » Elle lui sourit discrètement mais ne répond rien, puis il se met à lui frotter les bras, avec une certaine vigeur, ça la réchauffe un peu, si elle oubliait le vent qui s'insfiltrait sous ses vetements, et qui faisait fouetter ses cheveux contre sa joue, ça faisait une tornade rousse. Assez spectaculaire. « Tu gèles pas toi ? » Gabrielle dodeline la tête. « Si mais j'ai tout le temps froid aussi, je suis pas très objective. » répond t-elle doucement, parce que la peau de la rouquine était naturellement glacée, demandez à Syssoï, il en souffrait constamment la nuit, lorsqu'elle le touchait.

« Si mais j'ai tout le temps froid aussi, je suis pas très objective. » Elle accompagna ses dires avec un petit acquiescement de la tête. Elle tremblait de froid, Lhoas pouvait le voir et l'avait senti. Ce fut à son tour de la prendre dans ses bras, réellement cette fois, il l'encercla de ses bras musclés, la positionna contre sa veste chaude et la jeune femme se blottit dans son cou. Il lui frotta le dos de ses mains entourant le corps de la jeune rousse. La tempête rousse était quelque peu calmée. Il frotta encore quelques secondes son dos, et tenta de la réchauffer comme il pouvait. Lhoas n'avait jamais froid. Leur contact physique devenait de plus en plus proche. « Ca va mieux là ? On ferait peut-être mieux de rentrer. » C'était une idée comme une autre, plus pour le bien de Gaby qu'autre chose.

C'est Lhoas qui la ramène contre lui cette fois, elle se laisse faire parce que c'est adorable et qu'en plus, il la protège du vent, elle ne pouvait pas rêver mieux. « Ca va mieux là ? On ferait peut-être mieux de rentrer. » C'est peut-etre ce qui est le plus raisonnable dans l'instant, mais la rousse avait envie de fumer quand même. Elle était venue au départ pour cela, quand elle. Elle hoche doucement la tête, mais avant de rentrer, elle compte quand même s'en griller une. « Attends, je fume, et on s'en va.. Cela te va ? » lui demande t-elle en levant les yeux vers lui, pour croiser son regard. Une main se dirige vers la poche de son jean, la poche arrière, pour sortir délicatement son précieux paquet, légèrement écrasé car la rousse avait tendance à l'oublier, et s'asseyait dessus le plus souvent. « Tu fumes ? » lui demande t-elle en coinçant une cigarette entre ses lèvres, elle laisse le paquet ouvert, et lui propose silencieusement de se servir, s'il fume en tout cas. Si ce n'était pas le cas, elle ne veut pas l'inciter, hein, soyons clairs.