Il était tard. Ou bien il était tôt. Tout dépendait du point de vue. Et de celui de Jackson, il était à la fois tôt et tard, tout simplement parce que ce dernier était légèrement habitué aux nuits blanches. Cette nuit, comme la plupart des autres nuits, il souffrait d'une intense insomnie. Le genre d'insomnie qui vous empêche de fermer ne serait-ce qu'un œil, et ce, pendant de longues et pénibles heures. Alors, plutôt que de rester couché en espérant que le Marchand de sable daigne passer par là, le grand blond décida de quitter sa chambre à le recherche d'une toute autre activité. Oui, mais laquelle ? Telle était la question. Il réfléchit alors un instant puis décida d'opter pour un petit tour dans le jacuzzi. Prenant discrètement avec lui un short de bain, il prit donc la direction du dit lieu. Une fois là-bas, il s'y installa donc et put très vite se rendre compte qu'un tel plaisir valait une bonne nuit de sommeil. Et puis, franchement, quel bonheur de pouvoir profiter d'une telle sérénité, et surtout d'une telle solitude. Personne dans les environs. Et pour cause, tout le monde dormait. Tout le monde, sauf peut être Franckie. Car ce dernier ne tarda pas à faire son apparition, faisant d'ailleurs légèrement sursauter Jackson qui, entre nous, ne s'attendait pas tellement à tomber sur lui à une heure pareille, et surtout ici. Un sourire naquit alors sur les lèvres de Jackson. Il l'aimait bien le Franckie, eh ouais. « Bah alors, tu t'es perdu ? T'as pas retrouvée ta chambre ? » fit-il, faussement moqueur à l'intention de son camarade. Non, il ne cherchait même pas à se foutre de sa gueule. Pour une fois, c'était clairement de l'humour. Parce que oui, figurez-vous que Jackson savait quelques fois faire preuve d'un peu d'humour. C'était rare, certes, mais pas exclu pour autant.

Il était tard, au moins cinq heures facile... enfin peut-être pas, mais après minuit, ma capacité de discernement était légèrement dépassée, comme de vieux yaourts que l'on conserve en souvenir du bon vieux dans dans nos frigos. Comment ça personne ne le fait ? Bien entendu que si, ou du moins, moi je ne me gêne pas. Bon à un moment j'en viens à le jeter mais... Bref. Parcourant le couloir principal du nid, vêtu d'un short de bain et d'un large tee shirt blanc, j'avais dans l'optique de prendre du bon temps dans le jacuzzi. Pourquoi à une heure pareille ? Eh bien tout simplement parce que tout le monde était déjà couché et qu'il était presque certain que je n'aurai aucun mal à y trouver le calme, chose plutôt rare en ces lieux. Finalement, j'avais traversé nombre de pièce avant d'arriver dans celle qui devait faire chavirer mon coeur. Et bien entendu, elle n'était pas vide. Plus les semaines passées, moins il y avait de candidats, et pourtant j'avais l'impression que la maison était toujours surpeuplée, mais ce n'était qu'une impression. En effet, notre effectif s'était déjà divisé par deux. Et puis de toute façon, j’appréciais Jackson alors je n'avais aucune raison de fuir, non ? « Bah alors, tu t'es perdu ? T'as pas retrouvée ta chambre ? » lâcha t-il alors qu'un sourire se dessinait sur mon visage. « Non... Lhoas ronflait. » en référence à la fois où j'étais venu dormir avec lui, bien entendu c'était faux « Alors, j'ai couru, j'ai traversé la maison dans le noir en pensant que tu pourrais me protéger et pouf te voilà ! » tout au long de mon speech, j'avais agité les mains dans tous les sens. Finalement, je retirais mon tee shirt, le laissant traîner par ici, à même le sol avant de rejoindre le jeune homme dans le jacuzzi « Et toi, tu fais quoi là ? J'suis certain que tu m'attendais en fait ! » bien entendu Franckie.

Certes, rester seul dans ce jacuzzi n'aurait pas déplu à Jackson, bien au contraire. Mais la compagnie de Franckie n'étant pas détestable, il ne voyait aucun inconvénient à ce que celui-ci vienne l'y rejoindre. Mais avant cela, son camarade affirma qu'il se trouvait ici parce que ce cher Lhoas ronflait. Étrangement, cela lui rappelait une conversation antérieure. « Va falloir songer à t'en débarrasser, c'est plus possible » suggéra alors Jackson. Si Lhoas ronflait véritablement - ce qui n'était pas assuré - il serait peut être temps de l'éliminer, effectivement. Remarquez, étant lui aussi un ronfleur occasionnel, Jackson était plutôt mal placé pour parler. Mais, très honnêtement, il s'en fichait. Franckie lui conta ensuite les palpitantes aventures qu'il venait de vivre. « Rassure-toi, je suis là maintenant » fit-il alors, dans un fin sourire. Clairement que Franckie n'avait pas réellement besoin de lui, surtout pour échapper à un partenaire ronfleur, mais les répliques de Franckie avaient toujours le don de l'amuser, si bien qu'il entrait chaque fois volontiers dans son jeu. Ce dernier lui demanda sans tarder ce que lui pouvait bien faire ici, prétextant qu'en fait, il l'attendait. Bah oui, putain, c'était évident. « Eh oui. Je ne peux plus me passer de toi, c'est un fait » répondit alors le grand blond, tout en observant son camarade qui venait de prendre place à ses cotés dans le jacuzzi. Il aurait tout aussi bien pu lui dire qu'il souffrait simplement d'une vilaine insomnie, mais ça aurait été bien moins amusant voyez-vous. « T'es pas si maigre que je l'aurais pensé » reprit Jackson, admirant le torse de son camarade. A première vue, Franckie ressemblait à un adolescent tout maigrichon. Mais quand il tombait le tee-shirt, comme ici, c'était une toute autre histoire. Okay, Jackson avait déjà eu l'occasion de le voir torse nu. Simplement, il n'avait pu s'empêcher de faire ce constat, là, maintenant. Tout simplement.

« Va falloir songer à t'en débarrasser, c'est plus possible » j'hochais la tête comme un imbécile « Voui, ça devient urgent... peut-être que si je l'étouffais dans son sommeil... » bien entendu je n'oserais jamais, ce n'était tellement pas mon genre, et certainement pas Lhoas. « Rassure-toi, je suis là maintenant » un rire enfantin s'échappa alors de mes lèvres, oui, mon héros ! Ouais enfin peut-être pas, mais je suis sûr que l'intention y était. Ou presque. Ouais non, ne comptons finalement pas trop là dessus. « Eh oui. Je ne peux plus me passer de toi, c'est un fait » quand je vous dis que j'ai toujours raison, haha, je sais, je suis génial. « Il faut dire que je suis tellement époustouflant que tout le monde me désire, haha. » lâchais-je d'un air faussement hautain et totalement surjoué avant de finalement prendre place à ses côtés « Oui enfin si une personne me voudrait, déjà, ce serait spectaculaire. » bam retour à la réalité. C'est ce que l'on appelle sentir le choc avant même de s'être écrasé. Ou quelque chose du genre. « T'es pas si maigre que je l'aurais pensé » un léger rire se fit alors entendre de ma part, sérieusement, j'avais l'air si maigrichon que ça ? Déjà que l'on m'avait fait la remarque les semaines passées, j'allais finir par complexer. Mes joues s’en-rosirent en réalisant qu'au final, il me détaillait. « Je vais prendre ça pour... pour un compliment. » et à mes yeux c'en était clairement un. « Je te retournerais bien la phrase mais après t'avoir traité de gros l'autre jour, je crains que celle ci ne fasse un certain contre sens. » un sourire vint orner mes lèvres. « Bon par contre je peux très bien te dire que tu as perdu du poids, haha ! » et hop, je l'arrosais légèrement d'un revers de main, en plein visage. Prends ça le blond !

Non, vous ne rêvez pas, Jackson était bel et bien en train de suggérer à Franckie de se débarrasser de son partenaire. Celui-ci venait de lui confier que Lhoas ronflait, et bien que cela ait eu tout l'air d'un faux prétexte pour débouler dans le jacuzzi, Jackson avait saisit l'occasion pour lui conseiller de buter le jeune homme en question. Ouais bon, c'était Jackson hein. Pas étonnant, alors, qu'il lui conseille une chose pareille. Après tout, lors de la première semaine d'aventure, il avait eu pour projet de s'associer à Evey, sa propre partenaire, afin d'éliminer tout le monde, sans exception. Fort heureusement, un tel projet n'eut pas vu le jour. Jackson approuva d'un signe de la tête lorsque Franckie affirma qu'il pourrait étouffer Lhoas dans son sommeil. Bah oui, pourquoi pas. Bon d'accord, tout cela n'était pas sérieux. Mille fois hélas. Revenons en au fait que Jackson ne pouvait plus se passer de Franckie. Ça n'était peut être pas totalement véridique, mais il y avait malgré tout une part de vrai là dedans. Eh oui. « Époustouflant, c'est bien mot » fit Jackson, un mince sourire aux lèvres. L'air que prit Franckie le fit sourire d'avantage. Vraiment, ça ne lui allait pas, mais alors pas du tout. « Ne dis pas ça » reprit le grand blond, lorsque Franckie insinua qu'il serait spectaculaire que quiconque veuille de lui. N'importe quoi. Par la suite, Jackson laissa entendre à son camarade qu'il était bien moins maigre qu'il en avait l'air. Ouais, ça lui était venu comme ça. Sans doute parce qu'il matait présentement le torse de son camarade, en fait « Tu fais bien, parce que c'en est un » fit Jackson. Oui, c'était véritablement un compliment. Un compliment made by Jackson, mais un compliment tout de même. « Oui d'ailleurs, j'arrive toujours pas à le digérer » reprit-il. Rendez vous compte : Franckie avait insinué qu'il était gros. Non mais oh, merde hein. Plus sérieusement, Jackson savait pertinemment que ça n'avait été dit que sur le ton de la plaisanterie. Du moins, il osait l'espérer. « Moi, j'ai perdu du ... » Et vlan, une giclée d'eau dans la face. Jackson fronça légèrement les sourcils. « Grave erreur, l'ami. Grave erreur. » Là dessus, il riposta en envoyant de l'eau dans le visage de son camarade. Deux ans d'âge mental, oui.

« Époustouflant, c'est bien mot » haha oui, je sais, ne me complimente pas trop va. « Ne dis pas ça » c'est vrai, il y avait Elvis, et j'étais déjà très heureux avec ça bien que le jeune homme ne me l'avait encore jamais avoué clairement. En fait c'était une sorte de caprice de ma part. Simplement. « Tu fais bien, parce que c'en est un » mon sourire s'étira un peu plus. Recevoir un compliment de Jackson revenait pour la plupart à un exploit. On pouvait même comparer cela à retrouver Siomha en tenue de bonne soeur, faisant des choses décentes. Ce qui croyez moi, n'était encore jamais arrivé. « Oui d'ailleurs, j'arrive toujours pas à le digérer » un léger rire s'échappa de mes lèvres, comme si il le pensait une seconde. Comme si je le pensais une seconde. Non à vrai dire le jeune homme était tous sauf gros, bien au contraire, je devais même avouer qu'il était plutôt bien battis, bien plus que moi. « Moi, j'ai perdu du ... » mais pas le temps de répondre qu'il avalait à moitié l'eau que je venais de lui envoyer en pleine tête, haha. Je devais être champion de revers dans jacuzzi ! Ouais, c'était ça mon secret. « Grave erreur, l'ami. Grave erreur. » il ne tarda bien entendu pas à répliquer, m'envoyant à son tour de l'eau au visage. Je pris alors une moue scandalisée, mortifiée et totalement exagérée. « Mon pauvre et magnifique petit visage ! Jackounet ! Comment as-tu osé !? » lâchais-je larmoyant à souhait, c'en était presque émouvant en fait. Sauf que le tout semblait tout sauf réel. Enfonçant mon corps dans le bassin, je plongeais lentement ma tête dans l'eau. Bien entendu le jacuzzi n'était pas si profond que ça, ainsi, je remontais bien vite à la surface. Ma main droite se déposa sur la poitrine du jeune homme, longeant lentement ses abdos alors que ma seconde venait se placer au creux de sa nuque. Mon visage vint à sa hauteur et mes lèvres s'approchaient alors des siennes. Et puis finalement, après de longues secondes d'hésitation, je passais le pas. Et recracher toute l'eau que j'avais dans la bouche sur son visage. Vous avez réellement cru à autre chose ? Oui je sais, l'idée n'était pas pour vous déplaire et ne m'aurait clairement pas dérangé non plus.

Puérils à souhait, vous dites ? Point du tout. Bon d'accord, légèrement. Mais quelle importance, franchement ? A une heure pareille, on pouvait difficilement leur reprocher d'adopter un tel comportement. Et puis, honnêtement, quel mal pouvait-il bien y avoir à s'arroser de la sorte avec l'eau de ce bon vieux jacuzzi ? Aucun, probablement. Ainsi donc, ils étaient libres de continuer ainsi encore longtemps, si tel était leur souhait. Lorsque Franckie arrosa Jackson en primer, celui-ci ne tarda pas à riposter, l'arrosant à son tour. Un partout. Le match allait-il continuer ? En tout cas, Franckie ne sembla pas tellement apprécier cette riposte, bien que sa réaction sembla un poil exagérée. Un sourire anima alors les lèvres de Jackson. « Jackounet ? T'es pas au courant, tout le monde me surnomme Jacko par ici ... » Hélas. Parce qu'à chaque fois, il en venait à penser soit à Jack-o'-lantern, soit à Wacko Jacko. Et dans les deux cas, ça n'était pas bien fameux. A cet instant précis, Jackson se demanda si son camarade oserait riposter à son tour. Après tout, libre à lui d'abandonner et de faire en sorte que ce petit combat se termine sur une égalité. Mais alors que Jackson s'attendait à se prendre une bonne éclaboussure en pleine tronche, il vit Franckie plonger sa tête sous l'eau, puis remonter à la surface. Heu, okay. Et maintenant ? Et bien, le jeune homme posa une main sur la poitrine du grand blond, et l'autre au niveau de sa nuque. Ce contact le fit par ailleurs frisonner légèrement. Les mains de Franckie étaient froides, sans doute. Mais ce dernier n'en resta pas là, puisqu'il approcha ensuite son visage du sien, et ses lèvres surtout. Est-ce que ... Non, impossible. Il n'oserait quand même pas. Instinctivement, Jackson ferma les yeux. Mais pas de baiser au programme, figurez-vous. Simplement un bon gros piège. Et c'est ainsi que le grand blond se prit à nouveau de l'eau en plein visage, mais provenant de la bouche de Franckie cette fois-ci. Original. « Alors là ... » Il allait prend cher, oui. Très cher, même. Sans réfléchir, Jackson saisit son camarade par le bras. Là, il ... il ... il lui colla un baiser dans le cou. Ouais voilà, c'était ça sa redoutable vengeance. Se reculant légèrement, il croisa le regard de son camarade. « Ça suffit » murmura-t-il, un fin sourire sur les lèvres. Parce que si il continuait, Jackson serait forcé de se venger à nouveau. Et Franckie n'aimerait pas ça. Oh non.

Un sourire vint orner mes lèvres. J'étais presque sûr qu'il s'attendait à autre chose, et ses yeux fermés en disaient long. « Alors là ... » oh non. Oooooh non, ça ça sentait mauvais. Le jeune homme m'attrapa le bras et je crains le pire avant qu'il... avant qu'il ne dépose un baiser dans mon cou ? Doux Jésus, pire vengeance que je n'avais jamais vu ! J'allais pleurer, vraiment. « Ça suffit » dit-il alors un sourire au visage. Très bien, j'allais être sage... mais pas très longtemps alors, c'était pas drôle sinon. D'une moue espiègle je ne tardais pas à lui répondre « Ou quoi ? Tu vas m'embrasser ? » lâchais-je amusé avant d'ajouter « Encore ? » Je déposais alors un baiser sur sa joue avant de rire « Et puis Jackounet c'est dix fois mieux que Jacko. C'est cent fois plus sexy, haha. » Jacko ça faisait vieux prénoms de films en noir et blancs, le genre de bof à travailler à la campagne, sans culture ni éducation. Le contraire de Jackson en soit, ou du moins j'osais l’espérer pour lui. Pourtant depuis quelques instants, une inlassable chose me démangeait, le genre de chose que vous n'arrivez pas à repousser, à croire que ça allait en devenir une obsession. Je me devais de le dire. Prenant une inspiration des plus profondes je lui fis alors face alors qu'il se reculait légèrement « Je sais que tu es complètement sur Gabrielle... mais pour ce que ça vaut... » j'approchais une nouvelle fois mon visage du sien, cette fois plus lentement « Pas d'eau dans ma bouche, je promets. » dis-je un rictus enfantin aux lèvres avant que celles ci ne se déposent sur celles du jeune homme. Ce n'était qu'un baiser, et puis cette fois, c'était à moi de passer le pas, de ce fait il m'en devait encore un. Malin le Franckie hein, hein ?!

Non mais comment Franckie avait-il osé lui "cracher" à la figure ? Vraiment, ce mec était pire qu'un gosse. Ou peut être qu'il en était encore un, en fait. Hm, à méditer. Quoi qu'il en soit, il ne fallut pas longtemps à Jackson pour riposter, de la pire manière qui soit. A lui la vengeance du siècle, à lui la victoire. Et c'est ainsi qu'il déposa un baiser dans le cou de son camarade, après lui avait doucement saisit le bras. Ouais, après réflexion, ça n'était peut être pas la meilleure vengeance au monde, mais on s'en approchait, non ? Non, probablement pas, en fait. Et, pour tout vous dire, si Jackson n'était pas trop occupé à se perdre dans le regard de son charmant camarade, il aurait très probablement trouvé ça absurde, même venant de lui. Mais là, tout de suite, il s'en fichait pas mal. Par la suite, il pria indirectement Franckie d'en rester là. A moins qu'il ne veuille subir une nouvelle vengeance de sa part, et cette fois-ci, bien pire que la précédente. Franckie le provoqua alors. L'embrasser ? Ouais, pourquoi pas ... En tout cas, lui, il déposa un baiser sur la joue de Jackson. Mignon à souhait, vous en conviendrez. Euh, par contre, cette histoire de surnoms l'était déjà moins. En gros, c'était soit un surnom à chier, soit ... un autre surnom à chier. Cool. « Le mieux, c'est peut être que tu te contentes de m'appeler par mon prénom, non ? » proposa alors le grand blond, dans un sourire. Si certains semblaient voir les surnoms comme une marque d'affection, ça n'était pas tellement son cas. Et même, ces derniers le mettaient bien souvent mal à l'aise. Allez savoir pourquoi. Quelques instants plus tard, et alors que Jackson craignait d'avoir à nouveau à faire à l'amusant puérilité de son camarade - quoi qu'il était un peu à mettre dans le même panier ce soir - il fut pour le moins surpris par les paroles qui franchirent les lèvres de ce dernier. Pourquoi lui parlait-il de Gabrielle ? Il ne lui en avait encore jamais parlé auparavant, sauf erreur de la part du blond, bien sûr. Et puis, qu'est-ce qu'il allait faire, au juste ? Ça, il ne tarda pas à le savoir. Car Franckie s'approcha ensuite de lui, et vint déposer un baiser sur ses lèvres. Ah d'accord. Jackson interrogea son camarade du regard, avant de se décider à l'interroger tout court. « Attends, Franckie ... » Ouais ouais, ça sentait la mouise cette histoire. Franckie pouvait donc trembler. « ... Pourquoi tu as fait ça ? Non, d'abord, pourquoi cette insinuation au sujet de Gabrielle ? Et ensuite, pourquoi tu as fait ça ? » Autant respecter un certain ordre, sinon on ne s'y retrouvait plus. Comment ça, on s'en foutait ? Mais parlez pour vous, hein, parlez pour vous.

Je m'attendais à une réaction virulente de sa part, très certainement parce qu'il ne s'attendait pas à être embrassé par un chaton, n'ayant pas terminé son adolescence, freak d'hermaphrodite, weirdo ou tous les autres surnoms que l'on avait pu me donner. C'est clair que pour le coup, il ne s'y attendait pas, et clairement moins après ma farce précédente. « Attends, Franckie... Pourquoi tu as fait ça ? » Pourquoi avais-je fait ça ? Pourquoi l'avais-je embrassé il voulait dire ? En fait, je n'en avais aucune idée, c'était même une des premières fois que j'embrassais quelqu'un avant qu'il ne le fasse -le baiser précédent ne comptant pas réellement dans les scores- « ... Pourquoi tu as fait ça ? Non, d'abord, pourquoi cette insinuation au sujet de Gabrielle ? Et ensuite, pourquoi tu as fait ça ? » mon visage s’empourprait le voyant mal à l'aise et je songeais déjà à quitter le jacuzzi et m'enfuir le plus loin d'ici. Oui, le plus loin serait le mieux. Malheureusement je n'en avais pas le droit, ce serait trop simple et j'étais certain qu'il m'en voudrait, ce que je ne souhaitais bien évidemment pas. Me reculant un peu plus jusqu'à ce que mon dos rencontre le rebord, à l'opposé du jeune homme, une moue gênée s'était dessinée sur mon visage, le genre d'expression qu'un enfant peut adopter, d'une innocence pure. « Je... Je vous ai souvent vu traîner l'un l'autre et... j'ai entendu des choses disant que... et bien que vous vous tourniez autour donc j'ai supposé que... » j'étais hésitant dans mes propos, mes pensées se bousculaient dans ma tête, j'avais été stupide, je venais d'en prendre conscience. L'express était finalement arrivé après coup et j'étais déjà en retard. « Quand je te dis que quoiqu'il arrive, personne ne voudrait de moi... » non, je ne cherchais pas à le faire culpabiliser, c'était juste la vérité « Je... désolé si je t'ai embarrassé, je n'voulais pas... je crois que... que je vais y aller, j'ai encore pleins de choses à faire... oui, beaucoup de choses à faire, là bas dehors... enfin non pas dehors, dans la cuisine avec hum... le lave vaisselle et... oui... je dois... je devrais te laisser tout seul... désolé du dérangement... » dis-je à toute vitesse commençant à me lever de ma place pour partir. Si il avait quelque chose à dire, qu'il le fasse maintenant ou qu'il se taise à jamais. Amen.