J’avais passé la semaine dernière de façon plutôt solitaire. Sans aucune raison apparente, ou plutôt parce que je me voyais partir lors du neuvième prime. Cette semaine s’annonçait être pareille ou bien tout le contraire. Les habitants se prendraient peut-être de pitié pour moi et ils souhaiteraient m’aider, ou me consoler. Mais j’ai pas besoin de ça. Je sortais du château en quête d’air frais, une tasse de thé dans la main droite et un scone dans la main gauche. Je pensais pouvoir être seule, mais Jackson se trouvait déjà sur place. Ah le fameux blond ! J’avais espéré voir Jackson rester dans le château, pour pouvoir encore l’embêter. Effectivement, il était resté, mais en ce moment même, je n’avais aucune envie de l’embêter. Je n’avais même pas envie de lui adresser une seule parole. Je me souvenais d’un seul coup à quel point il pouvait se foutre des autres. Cette fois c’est moi qui me moque bien de lui, ne daignant pas lui adresser un regard. Il ne m’avait absolument rien fait pour avoir un tel comportement de ma part. Personne ne m’a rien fait d’ailleurs. Mais les dernières nominations avaient été beaucoup trop fortes pour moi. Par miracle, j’étais restée entre les murs du château, mais pas Baptiste et encore moins Artie. J’avais clairement affiché mon attachement à ce dernier en l’embrassant, même si beaucoup de langues dans le nid c’étaient déjà chargé de rapporté leur probable « relation ». Nous n’avions pas parlé durant la semaine dernière et finalement, nous étions privés de cela à cause des éliminations. À quoi bon parler avec quelqu’un d’autre, alors que c’est avec lui que j’aurai voulu parler. J’avançais sur la terrasse, m’arrêtant près d’une statue, soufflant sur ma tasse de thé brulante, le nez rougit de m’être trop mouchée.

Quelques fois, Jackson était pris d'un mal qui l'empêchait catégoriquement de faire quoi que ce soit. Et ce mal se nommait "flemme". En fait, cela lui arrivait même assez fréquemment, pour ne pas dire quasiment tout le temps. Sans doute qu'à force d'être quotidiennement assis devant son écran d'ordinateur, il avait quelques peu perdu l'habitude d'être véritablement actif. Ouais, c'était sans doute ça. Quoi qu'il en soit, et alors qu'il était bien décidé à se reposer un petit peu - comprenez bien que plus il se reposait, plus il avait ensuite besoin de se reposer - Jackson décida de se rendre sur la terrasse. Là bas, il serait au calme et pourrait peut être piquer un petit somme. Ainsi donc, une fois arrivé à bon port, le grand blond s'installa sur une chaise et regarda droit devant lui. Mais sa solitude fut rapidement troublée par l'arrivée d'Oona. La jeune femme ne semblait pas tellement dans son assiette. Remarquez, c'était plutôt normal. Car Jackson avait bien vu combien cette dernière s'était montrée chamboulée par le départ de deux de leurs camarades, à savoir Baptiste et Artie. Jackson, pour sa part, appréciait relativement le premier et ne connaissait pas le second. Pour autant, il pouvait comprendre que la jeune femme soit particulièrement affectée par ces départs. Il y a encore quelques temps, il ne se serait pas montré très compréhensif, estimant jusqu'ici absurde que l'on puisse autant s'attacher à quelqu'un en ces lieux. Mais certaines choses avaient changé depuis, et lui avec. Il posa alors son regard sur sa camarade, l'observant silencieusement. Il ne savait pas tellement quoi dire ou quoi faire. Finalement, il décida de se lever et de venir se poser près de l'endroit où se tenait la jeune femme. « Souffle bien » fit-il alors. Et là, il réalisa que c'était très probablement la chose la plus idiote qu'il aurait pu sortir. Non mais vraiment, des fois, il ferait tout simplement mieux de se taire le Jackson.

Le château est indéniablement devenu notre nouvelle maison. Nous avions tous pris des habitudes depuis le début du jeu et il serait vraiment difficile de nous en défaire. Il en était de même entre nous. Maintenant qu’il ne restait plus que la moitié des candidats dans le nid, nous nous étions plus rapprochés. En tout cas, je sais que dans mon cas, je ne m’étais jamais autant sentie entourée que les semaines précédentes. Malheureusement, m’enlever Artie et Baptiste, c’était aussi m’enlever des « alliés » et tout d’un coup, je me sentais bien seule face aux autres candidats. J’avais peu de choix : me tourner vers les autres, ou rester dans mon coin. La dernière option n’était pas différente de ma vie passée. J’avais l’habitude d’être seule. Mais pour une fois, je ressentais le besoin d’être en compagnie des autres (pas en ce début de semaine, mais pour les jours à venir, oui). Comme j’avais ressentis le besoin d’embêter Jackson, la première fois que je l’ai vu. Le pauvre ne m’avait rien fait et c’est sûr lui que ça tombait. Il avait bien de la chance d’ailleurs : je n’avais pas envie de jouer cette semaine et encore moins envie d’embêter les autres. À côté de ma statue d’influence antique, je me réchauffais les bouts de mes doigts, même s’il ne faisait pas froid, allant jusqu’à les brûler. Je ne portais pas attention au blond, ni aux autres : seul le paysage et la chaleur dégagée par ma tasse m’intéressaient. « Souffle bien » Jackson s’était visiblement déplacé vers moi et déplacé pour rien surtout. Je retournais mon visage vers lui, le fusillant presque du regard. En temps normal, j’aurais eu envie de rire à cette remarque ne servant strictement à rien. Sauf que je n’avais pas envie de rire. Même pas d’esquisser un timide sourire en coin. Je me contentais de lever un sourcil. « Merci du conseil ! » Mon intonation sarcastique trahissait le fond de ma pensée : que pour dire ça, il valait mieux se taire. Après avoir bien soufflé, je portais enfin mes lèvres à l’eau très chaude pour en boire un peu. Mes yeux reprirent leur contemplation du paysage. « Je ne compte pas t’emmerder aujourd’hui, tu peux t’en aller en paix ! »

Ça paraissait évident mais peut-être était-il malgré tout nécessaire de le préciser : Jackson n'avait rien d'un bon consolateur. Il n'était souvent même pas capable de se consoler lui-même - un peu normal, puisqu'il en avait bien rarement besoin - alors imaginez un peu avec les autres. Pourtant, contrairement à ce que pas mal de gens semblaient penser à son sujet, le grand blond avait bel et bien un cœur, ainsi qu'une âme. Ces deux là étaient bien cachés, et pas forcément reconnaissables au premier coup d'œil, mais ils étaient bien présents pourtant. Ainsi, si Jackson donnait la plupart du temps l'impression d'être un être profondément insensible, sans la moindre compassion, ça n'était bien souvent qu'une façade. Pour tout vous dire, il avait lui même trop souvent connu la peine pour se payer le luxe de rire de celle des autres. Ainsi, lorsqu'il s'aperçut qu'Oona ne semblait pas d'humour réjouissante - et il pouvait bien le comprendre, compte tenu des récents évènements - il avait cherché à faire un petit quelque chose, qu'il n'aurait probablement jamais fait quelques semaines plus tôt. Sauf que, bien évidemment, comme à chaque fois qu'une action de sa part partait d'une bonne intention, le résultat était pour le moins raté. Car Jackson ne trouva rien de mieux à sortir à sa camarade qu'un « souffle bien », en référence à la tasse brulante qu'elle tenait entre ces mains. Niveau phrase toute moisie, il s'en sortait bien le grand blond. « Il n'y a pas de quoi » fit-il machinalement, suite aux pseudo-remerciements de la jeune femme. Hum, c'était encore pire pour le coup. Vite, qu'il s'empresse de trouver mieux. Et justement, Oona reprit la parole, lui signifiant qu'elle n'avait aucune intention de l'emmerder aujourd'hui, et donc qu'il pouvait bien partir. Jackson poussa alors un soupire. Partir ? Oui, il aurait pu. Mais pour une fois qu'il essayait d'être un tant soit peu prévenant - on dit bien "essayait" - voilà qu'on lui proposait de quitter les lieux. Remarquez, ça n'était pas tellement de la faute de la jeune femme. Jusqu'ici, il ne lui avait donné que des raisons de penser qu'il était ignoble et sans la moindre compassion. Alors comment aurait-elle pu penser autre chose de lui, hein ? « Tu préfères pas plutôt que je joue le rôle du type sur lequel tu frapes parce que ça t'aide à évacuer ta peine ? » Okay, processus d'éradication activé.

Je ne comptais pas faire ma chiante avec lui, ni aujourd’hui, ni dans deux jours, ni de toute la semaine. La semaine peut-être, à condition de ne pas être éliminée du nid au prochain prime. Non parce que mine de rien, je suis en danger et je risque une quatrième nomination. On pourrait croire que je prends goût à ce statut, mais pas vraiment… « Il n'y a pas de quoi » Je roule des yeux. Je ne souhaitais pas tenir de longues conversations ou entendre à quel point j’avais l’air abattue. Ca je le sais déjà, mais comme on me l’a déjà dis, je m’en remettrais avec le temps. Par contre, ce n’était pas arranger mon humeur que de m’avancer des phrases aussi débiles. Comme je venais de lui signifier, si c’était pour dire ça, il pouvait se casser loin de moi. Surtout très loin de moi, ça m’arrangerais bien. Sur le coup, je me disais qu’il aurait bien envie de se venger, en quelques sortes, et de m’embêter à son tour comme je l’avais fais les précédentes semaines, mais je pense qu’il n’est pas si bête que cela et qu’il voyait bien que le moment était mal venu. Et puis, peut-être qu’il n’était pas de ce genre, à se venger. Il avait soupiré et suffisamment bruyamment pour me faire légèrement tourner ma tête vers lui. « Tu préfères pas plutôt que je joue le rôle du type sur lequel tu frapes parce que ça t'aide à évacuer ta peine ? » Je restais là, à le regarder. Je n’aime pas forcément ce genre de pratique : frapper pour évacuer ma peine… mais il fallait bien avouer que sa proposition était tentante. « Jackson, mon Punching Ball vivant hein… » Lâchais-je, machinalement, alors que j’aurai pu le dire de façon amusée. Je finissais par dévier une énième fois le regard pour le placer au loin. « Non je ne préfère pas. Si je commence à te taper… je vais plus savoir m’arrêter… »

Jackson n'était pas connu pour son extrême compassion, et pourtant, il était en mesure de comprendre la peine que ressentait présentement sa camarade. Celle-ci avait perdu deux candidats chers à son cœur dimanche dernier, et lui qui avait eu peur d'en perdre également pouvait aisément se mettre à sa place pour le coup. Non, Jackson n'était pas souffrant. Il était juste un tout petit peu plus compatissant que d'habitude, c'est tout. Ainsi donc, Oona lui conseillait de partir. Il est vrai que son intervention n'avait pas été d'une franche utilité, et il en était bien conscient. Pour autant, partir maintenant serait idiot, à ses yeux. Et pour une fois qu'il était animé par le désir de bien faire les choses, ça n'était pas pour abandonner. Okay, il s'y prenait comme un pied. Il n'y avait qu'à voir la proposition qu'il venait de faire à sa camarade : le frapper pour évacuer sa peine. Mais qui irait sortir une chose pareille ? Jackson, visiblement. A cet instant précis, il s'attendit sérieusement à ce qu'elle hausse le ton - un minimum du moins - et le prie de quitter les lieux immédiatement. Mais elle ne le fit pas, ou du moins, pas directement. Alors, cela signifiait qu'il pouvait rester ? Jackson avait tendance à prendre ça pour un "oui", à tort ou à raison. « Il faut bien que je serve à quelque chose » fit-il alors, lorsqu'elle insinua qu'il pourrait être son « Punching Ball vivant. » Un fin sourire venait de prendre place sur ses lèvres, si fin qu'il était presque impossible de le discerner. Et c'était le but, figurez-vous. Par la suite, Oona confia qu'il était fort probable qu'elle ne soit pas en mesure de s'arrêter si l'envie de le frapper lui prenait véritablement. C'était sans doute censé le faire renoncer, le convaincre de se tirer d'ici vite fait. Mais non, Jackson restait. « Je suis un peu maso sur les bords, parait-il » déclara-t-il alors, sur un ton extrêmement neutre. « Et les coups, ça me connait. Alors je devrais pouvoir survivre » reprit-il, le regard planté dans celui de sa camarade. Bon, Jackson n'était pas franchement convaincu que la jeune femme oserait le frapper. Mais qui sait, peut être aurait-elle envie de s'en prendre à lui pour la simple raison qu'il devenait un peu lourd ? Ça n'était pas à exclure.

« Il faut bien que je serve à quelque chose » Cette fois-ci, je laissais échapper un rire. Effectivement, parce que jusqu’ici, Jackson ne servait pas à grand-chose à rester planter à côté de moi. S’il était venu parce qu’il ressentait de la pitié, il pouvait bien s’en aller, mais maintenant qu’il me soufflait l’idée de le taper, peut-être qu’il faisait bien de rester encore un peu. Quoique, si je commence à passer mes nerfs sur lui, parce que j’en ai de la colère et à revendre, je ne pourrais pas forcément m’arrêter, comme je le lui avais bien signalé. « Je suis un peu maso sur les bords, parait-il » Je levais un sourcil. Etrangement, ça ne m’étonnait même pas. Je ne peux pas me permettre de dire que je le connais bien, ou que je le connais tout court d’ailleurs, mais les aperçu de sa personnalité que j’avais eus les semaines précédentes, ne semblait pas être là pour discréditer ses dires. Je portais la tasse de thé à mes lèvres, puisque celle-ci n’était plus vraiment chaude. Je le faisais tout en le regardant de coin. Finalement une lueur de défi pointa au fond de mes pupilles. « Et les coups, ça me connait. Alors je devrais pouvoir survivre » J’avalais le liquide chaud et posait finalement ma tasse au pied de la statue, plus aussi immaculée qu’elle devrait l’être. J’avais bien l’impression qu’il ne me sentait pas capable de le frapper. Le truc, c’est qu’il ne faut pas toujours faire attention à l’apparence : sous mon petit gabarie, je suis capable de lui donner des baffes mémorables. Je restais face à lui, mes yeux plongés dans les siens et mes mains sur les hanches. « Tu crois que j’oserais pas de frapper, hein ? » Il y a beaucoup de chance que je ne lui fasse pas vraiment de mal, quoiqu’un coup de pied bien placé puisse être douloureux pour lui. J’attendais sa réponse… mais je me souvenais tout d’un coup que « la violence physique est strictement interdite » dans notre cher nid. Je lâchais un soupir, déçue. « Ah merde ! La violence est interdite dans le nid… je peux pas te taper alors ! »

Aujourd'hui, Jackson se proposait de servir de défouloir à Oona. Elle semblait avoir besoin d'évacuer une certaine peine - et donc une certaine colère, les deux étant souvent liées - alors il pouvait parfaitement jouer le rôle du type sur lequel elle passerait ses nerfs. Dites vous bien que cela ne le dérangerait même pas. Sans doute était-il un brin dérangé de lui donner ce genre d'idées, et dites vous bien qu'il assumait parfaitement. Ainsi donc, si sa camarade avait véritablement envie de le cogner, ou ne serait-ce que de lui donner une bonne gifle, il ne se débattrait pas et accepterait volontiers son sort. Pour autant, Jackson avait comme un doute au sujet d'Oona. Pourrait-elle véritablement s'en prendre à lui physiquement ? Pas sûr. Elle semblait douce, et pas tellement du genre à faire violence sur autrui. Mais peut être la sous-estimait-il en fait. D'autant plus que dans un état comme le sien, il n'était pas rare de faire preuve de beaucoup plus d'agressivité qu'en temps normal. La jeune femme émit alors l'hypothèse que Jackson ne la croyait pas capable de le frapper. Et effectivement, elle n'avait pas tort. Car aussi volontaire soit-il, Jackson imaginait relativement mal sa camarade en train de lui assener un quelconque coup. Mais avant même que le grand blond ait eu le temps de répondre quoi que ce soit - dommage, un peu de provocation n'aurait peut être pas été de trop - la jeune femme reprit la parole. Ah, la violence était interdite au sein du nid. Comme c'est ballot. Jackson laissa alors échapper un lourd soupire, comme si il était déçu de ne pas pouvoir se faire taper dessus par sa camarade. Sans doute exagérait-il beaucoup, mais dites-vous bien qu'il était malgré tout un petit peu contrarié de ne pas pouvoir subir la violence de la jeune femme. Encore une fois, ce type était probablement un peu dérangé. « Ah merde, comme tu dis » fit-il alors, croisant ses bras sur son torse et soutenant le regard de la jeune femme. Mais qu'allaient-ils bien pouvoir faire, alors ? Car si Jackson avait au départ proposé de jouer les défouloirs, c'était avant tout pour aider Oona. Oui, et sans arrière pensée, soyez-en sûrs. « Je peux toujours affirmer à la Production que j'étais consentant, enfin je veux dire, d'accord pour me faire frapper. Et peut être qu'ils n'iront rien faire ... » Hm, c'était assez peu probable. N'empêche, on allait véritablement finir par croire que Jackson tenait à se faire corriger par Oona. A croire qu'il voulait véritablement voir si elle était capable de faire une telle chose, en fait.

Foutue règle quand même. On ne pouvait même plus frapper les gens comme ça, sans craindre une punition de la part de l’enfant ailé. Ca craignait quand même un petit peu. Ce qui craignait aussi, c’est que Jackson doutait de ma force. Il ne me le disait pas explicitement, mais ses yeux le faisaient très bien à la place de sa bouche. Certes, je pouvais avoir la force d’un petit moineau, mais sous cette poussée d’adrénaline provoquée par la colère, la force de n’importe qui peut être décuplée. Lui, il doutait peut-être, mais moi je ne doutais pas que je puisse être capable de lui foutre une mémorable baffe dans sa figure. D’ailleurs, j’étais même prête à le faire. Mes mains étaient débarrassées de mon thé et Jackson semblait être d’accord pour recevoir au moins une tarte. Mais c’est cette petite ombre au tableau qui faisait vraiment chier. « Ah merde, comme tu dis » Je levais mes yeux au ciel, pour les reposer sur lui. Nous nous regardions à présent dans les yeux, genre comme dans les Western, sauf que l’on n’a pas de flingue nous et puis le blond ne pouvait pas me taper quand même. Je suis une fille (oui, c’est vrai !). « Je peux toujours affirmer à la Production que j'étais consentant, enfin je veux dire, d'accord pour me faire frapper. Et peut être qu'ils n'iront rien faire ... » Je me rapprochais d’un pas vers lui, secouant un peu la tête de haut en bas. C’était une façon de voir les choses et de les régler aussi. « Ouai voilà, si tu cris bien haut et fort : Cupidon, je suis d’accord pour que Oona me frappe… je pense que ça pourrait se faire ! » Je ne sais pas si Jackson rigolait ou s’il voulait vraiment se faire frapper en fait. En tout cas, cette idée me paraissait de moins en moins saugrenue. Et puis, il semblait que Jackson ne soit pas habitué à être agréable avec les autres… enfin, c’est mon opinion. Peut-être qu’il se ferait un peu plus sympa avec, si je lui montrais que j’étais capable de lui laisser la trace de mes doigts sur son visage pour quelques jours…

Avouez que c'était quand même ballot. Pour une fois que Jackson était d'accord pour s'en prendre une en pleine tronche, il fallait qu'une putain de règle s'interpose entre la main de sa camarade et sa joue. Du coup, il semblait impossible qu'Oona puisse recourir à la violence avec lui, et ce, malgré toute la bonne volonté du jeune homme dans cette histoire de fou. Car, pour demander à être frappé, il devait quand même avoir un certain grain. Ou en tout cas, quelques problèmes dits mentaux. Ouais, probablement. Mais franchement, problèmes ou pas problèmes, ce qui importait le plus, c'était que sa camarade le frappe. Et il le faisait pour elle principalement. Car Oona était probablement submergée par la tristesse, mais également envahie par une certaine colère. Une colère qui avait besoin de sortir, de s'exprimer. Et quoi de mieux pour cela que de taper sur quelqu'un avec force ? Et croyez bien que Jackson s'y connaissait en matière de colère. Lui même avait longtemps cohabité avec ce sentiment, et avait aspiré à s'en débarrasser sans toutefois avoir jamais osé s'en prendre physiquement à quelqu'un. Non ça, il l'avait fait pour d'autres raisons, disons. Quoi qu'il en soit, il voulait véritablement aider sa camarade à aller mieux, aussi dingue sa méthode pouvait être. Mais à cause de cette règle à la noix, son projet semblait fort compromis. C'est alors qu'il se demanda si la Production tolèrerait un acte de violence de la part de la jeune femme si Jackson avait préalablement donné son accord. Hm, audacieux. Oona fit alors un pas dans sa réaction, puis sembla l'encourager à s'adresser directement à Cupidon pour lui faire savoir qu'il acceptait que la jeune femme s'en prenne à lui. Trop facile. « Okay » fit-il alors, avant de prendre une grande respiration. Là dessus, il fit mine de s'adresser véritablement à Cupidon, et ce, d'une voix très portante. « Cupidon, je suis d'accord pour qu'Oona me frappe ! » s'exclama-t-il alors. Un petit silence s'installa ensuite, Jackson regardant machinalement autour de lui. Il reporta ensuite son attention sur sa camarade. « Bon, on va dire qu'il a entendu, hein. » En d'autres termes, si elle voulait véritablement lui montrer de quoi elle était capable, c'était le moment.