Ce matin Evadne ne dérogea pas à la règle, elle s'était levée tôt, mais au lieu de danser avec frénésie dans la salle de musique. Elle s'était rendu dans la salle de bain parce qu'elle ne pouvait plus durer de son pieds. Elle ne s'était pas raté et malheureusement la douleur ne passait pas. Elle avait même cru qu'elle allait passer la semaine au lit. Mais bien déterminé à ne pas rester cloué au lit, elle prit la décision de se lever, persuadé qu'elle allait pouvoir assurer la semaine même avec une cheville en vrac. La douche lui ferait le plus grand bien, elle y croyait dur comme fer. Aisni, elle prit la direction de la salle de bain, la douche s'était avérée bien plus délicate qu'elle s'y était attendue, mais elle avait réussi à tenir sur ses deux pieds durant le temps imparti. Mais sotte comme tout, elle n'avait pas pensé à préparer ses vêtements au préalable. C'est en boitant, une serviette de bain entourant son corps totalement nu qu'elle prit la direction du dressing qui devait être vide à cette heure. Sauf qu'il ne l'était pas. Au lieu de cela, Slavin s'y trouvait. Elle était prête à faire demi tour, parce qu'elle se doutait qu'il ne souhaitait pas être interrompu par elle. Surtout dans la tenue où elle était. Alors par conséquent, elle hésita un moment collé contre la porte du dressing. Mais non, il avait fallut qu'il se retourne et qu'il croise son regard à elle. Evadne fut gênée, mais elle ne pouvait plus repartir à présent. « Bonjour. » Elle sourit et s'approcha en boitillant vers son cassier maintenant sa serviette tout contre elle, elle avait bien trop peur qu'elle ne tombe. Puis elle releva les yeux. « Je n'en ai pas pour très longtemps, je prends mes vêtements et je te laisse tranquille... » Elle balbutia, et débita ces paroles à la vitesse de la lumière, tandis qu'elle porta son attention sur ses vêtements.

La nuit a été particulièrement éprouvante, Adie a été malade toute la nuit et je n'ai pas pu dormir. Non pas par envie ou manque de sommeil parce que j'suis totalement claqué. Non c'est surtout parce que je me voyais mal la laisser dans cet état. Mon altruisme a prit le dessus une fois encore. Je ne sais pas si c'est une bonne chose ou non quoi qu'il en soit, je suis si fatigué que je n'ai pas eu d'autres chose que de me ruer avec la douche dès que ma partenaire à réussi à fermer l'oeil. L'eau a été salvatrice puisque mes muscles sont parvenu à ses décontracter et la fatigue avait quasiment disparue. Evidemment, je crois que si je prends le temps, ou la peine parce que ce n'est vraisemblablement pas un problème de temps, de m'allonger, je pense que je dormirais sans nul doute. Sauf que là, j'suis dans le dressing face à mon placard et j'attends. Je ne sais pas bien ce que j'attends, j'attends sûrement que mes vêtements viennent seuls à moi, comme j'ai attendu que mon café remplisse ma tasse tout à l'heure. Mais rien n'y fait, je suis toujours immobile et rien n'a bougé. Je me gratte la tête, alors que j'observe mon manque flagrant de tenue, j'peux décemment pas rester ainsi toute la journée. Le port de la serviette de toilette n'étant pas considéré comme une tenue, je crois que j'vais devoir me résoudre à sortir quelque chose. J'entends du bruit, enfin il me semble que j'ai entendu un son, mais il se pourrait bien que mon imagination m'ait joué des tours. Je me retourne pourtant : Evadne est là, appuyé contre le battit de la porte, et je peux déceler dans son regard de l'inquiétude. Je sais qu'elle doit s'attendre à ce que je l'envoie sur les roses mais je n'en fais rien. Je lui adresse même un semblant de sourire lorsqu'elle me salue. Et puis mon regard se pose sur son pieds gonflé de la vieille. Il ne semble guère mieux. Perplexe, je la regarde se déplacer jusqu'à sa penderie en boitant. Enfin, on aurait plutôt dit qu'elle se traînait jusque là. « Tu as mis quelque chose dessus ? » Je lui indique son pieds d'un signe de tête. Je suis persuadé que non étrangement. Et puis j'réalise qu'elle a ouvert le bouche. « Tu peux rester, ça va ! » Je n'arrive pas à détacher mon regard de son pieds, j'suis inquiet, c'est bizarre mais j'suis inquiet pour elle. « Tu devrais te ménager, tu as l'air de souffrir, tu devrais t'asseoir parce que ça va empirer les choses. Attends. » Je lance un regard vers la coiffeuse. « Là. » Je marche vers la chaise et là lui apporte. Saint Slavin priez pour lui. J'sais qu'une cheville mal soigné ça peut pourrir une vie, mais j'sais définitivement pas pourquoi j'suis plein d'attention à son égard puisque vraisemblablement, j'fais tout pour la faire fuir. « Assieds toi. » Et puis, après un sourire gêné dans sa direction, je retourne vers mon placard duquel je sors un caleçon que j'enfile par dessous ma serviette. Je me sens déjà mieux en sa compagnie. J'peux aussi faire tomber la serviette sur le sol.

Evadne n'est pas totalement sûr de savoir comment elle doit réagir au sourire de Slavin, est-ce que si elle s'approche il l'enverra d'où elle vient ? Dans le doute, elle reste immobile. Mais il l'interrompt. Elle dodeline de la tête, non elle n'a rien mit dessus, elle n'est pas sûr de savoir ce qu'elle peut mettre dessus. Eva n'est pas habitué à se blesser, elle n'est pas habitué à ce genre de traitement, elle a été sur-protégé par sa mère, elle ne sait pas grand chose à propos de l'auto-médication. « Non, rien du tout. » Elle préfère répéter puisqu'elle remarque qu'il est resté focalisé sur sa cheville, il ne l'a sans doute pas vu lui répondre par signe. La candidat s'est avancé vers son placard, elle n'a pas pensé à regarder à travers les vitres, elle croit que le soleil est en rendez-vous la lumière qui filtrait par delà les fenêtres du couloir semblait ensoleillé mais elle n'en est pas très sûre. Et puis elle est perturbé par la remarque de Slavin aux petits soins. Elle l'observe du coin de l'oeil, parce qu'elle sent son regard posé sur elle, mais elle est gênée. Elle ouvre la bouche mais rien ne sort de sa bouche tant elle est décontenancé par l'attitude de l'Américain. Elle se lève juste choir sur la chaise qu'il a apporté pour elle. Sans dire un mot d'abord, elle attrape une petite jupe qu'elle sert contre sa poitrine. Puis observe Slavin en se mordant la lèvre inférieur. « Pourquoi t'es si gentil d'un coup ? Enfin... Merci. Mais. ne réponds pas, c'est pas... Laisse tomber. » Elle balance sa tête, parce qu'elle sent qu'elle vient de penser stupidement. « Tu crois que tu pourras me montrer quelle pommade appliquer, j'ai peur de faire une bêtise ? » Elle pose son regard sur son placard de peur de croiser le sien et ensuite, elle attrape un top mais doit se lever pour parce qu'il est coincé sur le cintre. Elle jure parce qu'elle vient de s'appuyer sur le mauvais pieds.

Je soupire lorsqu'elle m'annonce qu'elle n'a rien mis comme si cette affaire de pieds foulé me tracasse plus qu'elle. Peut être que j'en fais trop aussi. J'pense que j'en fais carrément trop. Parce que je suis déjà parti chercher de la pommade à lui appliquer alors qu'elle pourrait se débrouiller seule aussi. Mais j'crois que c'est la fatigue qui me fait agir avec démesure. J'en sais rien. Elle m'emmerde cette nana. Y'a pas à tergiverser plus longtemps. Mais j'suis là avec mon tube entre les doigts et et au lieu d'aller le lui donner, je le pose sur ma pile de tee-shirt. Ouais, plus tard. Elle m'interroge déjà sur ma gentille. Nouveau soupire. Je le savais. « Te fais pas d'idées à mon sujet, j'suis toujours dans l'optique où je souhaite que tu me laisses tranquille. J'agis avec toi comme j'agirais avec un autre Evadne. » Mais bien sûr, si moi j'ai beaucoup de mal à croire à mes propre paroles, j'suis pas sûr de réussir à la convaincre. J'enfile un short. Parce que je meurs de chaud, alors je mets un short. Oui c'est totalement logique. Elle me pose une question. Oh oui merde le tube. Je m'avance et le lui tends. « Tu peux mettre ça. » J'suis carrément plus froid là. C'est mieux je présume. Elle ne va pas croire que j'suis gentil elle va comprendre qu'elle m'emmerde ? Elle fait exprès de se faire mal ? Elle n'a pas compris qu'elle devrait éviter de bouger. Je soupire. « Tu sais si je t'ai dit de ne pas forcer c'est pas pour te faire chier. Mais tu fais ce que tu veux, en réalité. Je m'en balance. » J'suis carrément méprisant. J'suis carrément lunatique. Mais j'suis aussi carrément crevé. Je soupire et je m'assois sur la méridienne. J'ai mal à la tête aussi, super.

Spoiler:

Elle a dû mal à analyser les réactions de Slavin qui la dépasse totalement. Aussitôt qu'elle croit que ça se passe bien, quelque chose est là pour intervenir. A croire que le karma jouait en leur défaveur. Elle n'en savait que trop rien, elle ne savait pas non plus pourquoi il avait disparu durant quelques instants. Elle en profite pour enfiler des sous-vêtements, qu'elle a réussi à attraper sans le moindre effort. Il revient mais ne dit aucun mot enfin si, il s'entête à la repousser une nouvelle fois. N'a-t-il pas encore compris la manière de fonctionner d'Eva ? Visiblement pas. Elle ne répond rien, ne souhaitant pas envenimé la situation qui semble déjà particulièrement tendue. Il s'approche, et lui tend un tube de pommade, visiblement ce qu'il était parti chercher tout à l'heure. « Merci. » Il est froid, ainsi, elle ne dit rien de plus et puis cale le petit tube sous ma cuisse puisqu'elle puisse en mettre bien plus tard. Mais comme elle ne compte pas passer sa journée en petite tenue, elle se lève pour attraper un top et se fait mal. Slavin le remarque et la gronde, comme on gronde une enfant, mais sans la délicatesse qu'on offre pourtant à ses enfants. Il est méprisant et toute la gentillesse dont il avait pu faire preuve jusque là s'était retrouvé balayé par ces paroles-ci. Elle était blessée, une nouvelle fois par les paroles assassines du candidats mais ne lui laissa pas le plaisir de le lui en faire part. Au lieu de cela, elle enfila ses vêtements et lorsqu'elle eut fini. Evadne se rapprocha de l'Américain, qu'elle trouva assis les mains soutenant sa tête. Du bout des doigts, elle lui releva la tête et s'installa sur ses genoux sans réellement demande son autorisation. Elle l'observa en silence durant plusieurs minutes avant de poser ses mains sur son crâne et dans un geste tendre, elle l'invita à s'appuyer contre son thorax tandis qu'elle lui caressa les tempes.

Elle se la ferme, qu'est-ce qui lui prend ? Elle est toujours entrain de la ramener d'ordinaire. Et lorsqu'elle ne le fait pas c'est soit qu'elle m'embrasse ou qu'elle essaye d'attenter à ma pudeur. Pourtant elle n'est pas entrain de me désaper - je ne le suis pas énormément déjà - non parce qu'en réalité elle est surtout entrain de s'habiller elle. J'ai relevé la tête discrètement alors que ça martèle dans la mienne. J'sais pas pourquoi, j'sais pas si c'est la fatigue, Adie qui m'a refilé ses microbes ou je ne sais quoi mais je me sens super mal. J'crois que j'ai mal au coeur aussi. Je baisse la tête et la cale contre la paume de mes mains pour essayer de calmer le sang qui afflue de façon irrégulière dans ma tête. Putain que ça fait mal. J'ai les yeux clos, j'crois que j'pourrais m'endormir tellement j'suis crevé. Le battement de mon coeur ralentit. Mais il repart brusquement lorsque je sens un truc m’effleurer. J'ouvre les yeux pour constater qu'il s'agit d'Evadne, encore qui se trouve planté devant moi. Je soupire mais j'reste silencieux parce que je n'ai pas la force de la repousser encore une fois. Elle m'oblige à relever les yeux, à me redresser légèrement. Et en profite pour se glisser sur mes genoux. Je sens son regard sur moi alors instantanément je la regarde à mon tour, mes yeux me brûlent, si bien que je referme mes yeux lorsqu'elle dépose ses mains sur ma tête, bizarrement ça me fait du bien. Et le bien être est encore plus flagrant lorsqu'elle me guide contre sa poitrine sur laquelle ma tête s'échoue. Je passe mes bras autour de sa taille pour maintenir l’équilibre et je crois que je finis par m'endormir, bercé par les battement régulier de son coeur. Je sens qu'elle effleure mon bras de temps à autre, ça m'empêche de sombrer dans un sommeil profond duquel je ne me réveillerais pas immédiatement. Je ne sais pas combien de temps s'écoule, tout ce que je sais c'est que l'étau invisible qui emprisonnait mon crâne se détend peu à peu. J'ouvre les yeux, j'ai la joue tiraillé par la dentelle de son tee-shirt et une vue imprenable sur la dentelle de son soutien gorge. Je veux me redresser mais pour cela, j'ai besoin d'enlever ma main de sa taille mais celle-ci s'est niché sous son vêtement sûrement pendant que je dormais. Je me libère et me redresse enfin, l'obligeant à enlever la main qu'elle avait glissé dans mes cheveux. Je croise son regard et esquisse un sourire forcé. Elle est tellement collé contre moi, ou moi contre elle, c'est encore abstrait dans ma tête que j'sens son souffle s'écraser contre mes lèvres. J'essaye de bouger mais j'ai quelques vertèbres qui craquent, ouille. Je grimace, mais vu la position dans laquelle je me trouve, ce n'est guère étonnant. Je m'appuie ainsi contre le dossier de la méridienne pour soulager mon dos, pivotant légèrement sur moi même attirant une nouvelle fois la jeune femme contre moi. C'est bizarre mais j'préfère quand elle ne parle pas. Je peux presque la tolérer lorsqu'elle ne dit pas un mot, en tout cas, je ne la repousse pas c'est déjà une nette progression.

Evadne est totalement déstabilisée, elle qui pensait être rejeté par Slavin lorsqu'elle avait pris la décision de s'installer sur lui avait été tellement surprise qu'il se laisse aller contre elle. Elle se décida même à caresser doucement le haut de sa nuque dans le but d'apaiser sa douleur. Eva avait gardé le silence, elle ne souhaitait pas être un obstacle pour le repos du candidat qui semblait en avoir extrêmement besoin. Elle l'avait senti sombrer, et pendant qu'il dormait n'avait cessé de le serrer contre elle, profitant du contact comme si c'était la dernière fois qu'elle pourrait se serrer contre lui. Elle ne savait pas pourquoi mais elle ressentait ce besoin presque irascible d'être près de lui. Comme si inconsciemment il lui apportait la volonté qui lui manquait en permanence pour avancer. Elle puisait sa force en lui quitte à se faire rembarrer dès le départ. Il n'avait pas l'air de saisir l'importance qu'il représentait à ses yeux. Elle ne saurait pas l'expliquer mais elle était heureuse d'être avec lui. Au bout de plusieurs minutes, heures peut être, elle n'en savait rien après tout, elle le sentit bouger. Elle décida donc de le laisser aller à son rythme sans prononcer un mot une nouvelle fois. Il ne semblait pas non plus éprouver l'envie de dire quoi que ce soit. Elle se contenta de l'observer, il se détacha d'elle à un moment, elle était presque contrarié qu'il prenne cette décision mais il fallait se rendre à l'évidence, elle n'allait pas passer le reste de son aventure collé aux basques de Slavin. Mais finalement, il la rattrape contre elle lorsqu'il décide de changer de position. Son visage doit bien entendu traduire la surprise dont elle est sujette puisqu'elle est loin de se douter qu'il continuerait à la vouloir contre lui. Si bien qu'elle déposa sa tête contre son torse et elle en profita pour allonger sa jambe qui la faisait souffrir. Au bout de quelques minutes, elle releva la tête et observa sa mine affreuse. « Tu devrais aller te remettre au lit, t'as l'air épuisé. Et sache que je n'accepterais aucun non... » Elle souriait timidement, tout en passant un doigt contre sa mâchoire. Et puis dans un geste entendu, ils quittèrent le dressing.