Après neuf semaines d’aventure en Irlande j’étais retourné à mon Paris natal, le retour à la réalité avait été plutôt difficile et j’avais encore du mal à ne pas imaginer ce que faisaient les autres candidats à l’intérieur du château. Le climat ne me manquait pas tellement par contre mes amis eux me rendaient nostalgique, et mes pensées pour Lhoas également. Après seulement une semaine d’amour nous étions déjà séparés, j’avais peur qu’il se retourne vers quelqu’un d’autre et cette angoisse n’allait surement pas me quitter jusqu’à ce que je me rende compte qu’il était bien à moi, qu’il m’aimait comme il me l’avait fait savoir en me soufflant les quelques mots que tout le monde aimait bien entendre juste avant mon départ. Dans mon taxi je m’étais effondré comme une merde parce qu’il ne fallait pas croire que le retour à la civilisation était aussi simple que bonjour, après deux mois dans un concept idyllique bien qu’il n’ait pas été réellement dans le bonheur les quelques dernières semaines avant cette dernière série de journées qui m’avaient été fatales je m’étais habitué à vivre là-bas… Bref, après quelques jours que je venais de passer à hiberner comme un animal sauvage durant l’hiver je me décidais enfin à sortir et pas n’importe où. Les quelques semaines dans l’émission m’avaient rapportées une petite somme d’argent que j’allais mettre à profit pour voyager un peu et combler les besoins des deux derniers membres de ma famille que je venais de retrouver. Ni une ni deux je m’étais retrouvé dans un avion pour rejoindre Sir Artie débarqué de l’émission cette semaine lui aussi histoire qu’on puisse se revoir comme si de rien était, pour faire un truc calme je lui avais proposé par SMS avant de décoller qu’il me rejoigne le lendemain au fastfood le plus proche de l’aéroport. Une nuit était passée depuis mon décollage et j’étais maintenant prêt à le rejoindre pour manger, la soirée commençait à pointer en même temps que le soleil qui disparaissait.

Sir Artie avait partiellement terminé son séjour en Irlande ; signer des papiers, remplir des formulaires, suivre quelques procédures, c’était presque tout ce qui lui restait à faire avant de retourner à sa vie habituelle, ce qu’il ne regrettait pour rien au monde. Dès qu’il quitta le studio d’enregistrement Fake Lover, il se dirigea directement vers l’aéroport, là ou un jet privé l’attendait. Tout était préparé à l’avance… Eh oui , sa famille, dès qu’ils surent malheureusement que son éviction avait été annoncé, avant-hier, à la télé, en compagnie de Baptiste, se mirent à préparer son accueil qui devait être à la hauteur de ce qu’il prodigua durant cette émission : Il avait réussi son pari, il était restait lui-même, sans souiller son image, loin de se créer une personnalité, défendant son secret farouchement, jusqu’au bout avant de devoir le révéler, la soirée même de son élimination, c’était en autre la cerise sur le gâteau cette révélation, qui aida en plus de ça à améliorer son image et à se faire respecter par ceux qui ne le connaissait pas encore, par le public aussi, c’était peu être trop tard, mais bon, le plus important, c’était qu’il était fier de son parcours, fier de ce qu’il présenta à des milliers de téléspectateurs et fier d’avoir été jugé, par eux, à sa juste valeur. Dès qu’il arriva à Londres, une Rolls Royce model ancien l’attendait sur le parking, le transportant vers son manoir, situé à l’ouest même de Londres : Mayfair. Sans vous dire que l’accueil chaleureux qu’il reçut fut l’un des plus grandioses, une soirée fastueuse fut organisé par sa famille ; invités spéciaux de divers contrées, ambassadeurs, rosicruciens, sénateurs, bref, la soirée fut riche en émotions. Le lendemain, quand il se réveilla, il reçut un message de la part de… Baptiste ! Il l’attendait, ce SMS là, il l’attendait. Il stipulait d’ailleurs qu’il devait se retrouver quelques part, dans un fast food pour être précis, près de l’aéroport ou Baptiste allait atterrir. Il pénétra donc, dans un look qui lui était habituel, lunette de soleil –malgré l’absence du soleil, c'était plus pour se faire le plus discret- il opta pour une table au coin, une table qui englobait tout cet endroit crasseux et très différent de ce qu’il côtoyait généralement. Analysant le visage de tous les passants qui traversaient la porte principale, il fut interrompu par un serveur qui essuya la table avec un chiffon, balayant au passage quelques frites et feuilles de salades parsemées sur la surface boisée, il redirigea son regard donc vers la porte, prêt à réagir à la moindre apparition, à la moindre vision d’une quelconque forme habituelle…

Depuis mon retour à Paris quelques jours en arrière je ne cessais de recevoir des visites d’anciens amis que j’avais complètement zappés, ma popularité naissante depuis que j’étais dehors m’aidait énormément de ce côté. Je me forçais à être aimable mais la seule chose qui me donnait envie en ce moment c’était de tous les envoyer balader. Mes ambitions allaient être reconsidérées, j’avais un poids plus important pour que des producteurs célèbres de musique me propose de faire quelques essais en chant, rien que le fait d’essayer représentait déjà un énorme progrès pour moi, je n’aurais jamais cru que quelqu’un me donnerait ma chance. Le nom de ces personnes allait bien sûr avoir une influence, sortir un single comment l’ont fait des anciens candidats de Secret Story n’était pas mon objectif. Par chance le producteur semblait on ne peut plus sérieux, il avait quelques grands noms à mes yeux de la musique française il y a donc de quoi faire et puis… En cas de bide dans ce genre là je pourrais toujours proposer mes textes pour des artistes, être dans l’ombre ne me dérangeait pas. En attendant j’avais fait la connaissance d’un petit groupe de fan qui m’avaient soutenus tout le long de l’aventure ce qui avait pour don de me toucher énormément, être quelqu’un qui plaisait à autant de personnes n’était pas habituel et pourtant… Le fait d’être régulièrement arrêté en ville était presque gênant, je ne m’en plaignais pas mais je n’étais pas énormément à l’aise non plus. Du coup lorsque j’avais pris la décision de rejoindre Artie je m’étais dit que les gens seraient plus calmes là-bas, j’avais tout juste, à part quelques jeunes personne ne me reconnaissait et c’était très reposant. Débarquant dans ce fameux fastfood qui, j’en étais certain devait déplaire au Sir que je cherchais d’ailleurs du regard depuis quelques minutes. Le repérant à une table j’approchais avec un petit sourire en coin. « J’ai hâte de te voir manger un simple hamburger à trois euros… » Je m’approche encore jusqu’à être face à lui le prenant dans mes bras en guise de bonjour.