Je suis quelqu’un de très gourmande, c’est vrai. Mais, hey, heureusement, j’ai la chance d’avoir un corps qui me permet de manger de tout. Et, surtout, oui, surtout, je ne grossis jamais. J’imagine que j’ai de la chance, car beaucoup de personnes, et surtout de filles en général, n’ont pas cette chance. Donc tant mieux. Bref. Il est vingt-deux heures et quelques brouettes, on est vendredi. Et j’ai faim. Enfin qu’on soit vendredi on s’en fout, c’est juste que j’ai tout le temps faim à cette heure là, oui. Je pourrai bouffer n’importe quoi, enfin, tant que c’est pas un truc dégueulasse. Je bouge mes fesses et me dirige vers le cellier, soit le paradis pour les gens pour moi. Y a des trucs bien cools ici, à tel point que j’ai bien envie d’en foutre dans mon sac, et de me cacher dans ma chambre pour tout bouffer. Je pourrai, c’est vrai, mais bon y a des caméras ici, je risquerai de me faire taper sur les doigts, du coup on va éviter, hein. Je me contenterai de manger à l’intérieur de celui-ci, au moins on me traiterait pas de « voleuse ». Peut être juste « d’égoïste » parce que j’ai souvent tendance à descendre un paquet de gâteaux ou autres en cinq minutes. Les plaques de chocolat ? Deux minutes. Mais, hey ! j’en profite ! Plus tard je pourrai plus, avec les enfants, et tout ça. Je rigole, j’en veux pas. Pas maintenant, c’est pas dans mes projets, de toutes façons j’ai la vie devant moi, non ? Bref. Je pousse la porte du cellier ; elle est fermée. Mais.. qu’est-ce qui se passe ici ? Je repousse une deuxième fois. Non, non, ce n’est pas de moi que ça vient, mais cette porte est vraisemblablement bien bloquée. C’est n’importe quoi. C’est quoi ces portes pourries, sérieux ? Déjà il y a deux jours j’ai faillit mourir dans les toilettes mais, heureusement, j’ai pu compter sur la gentillesse de Diana. Mais là, c’est différent, je suis à l’extérieur de la pièce. Du coup, si je veux me barrer, je le peux. Le seul souci c’est que tout ce qui me fait envie là maintenant tout de suite est à l’intérieur. Je pousse une troisième fois et me prends un violent « dégage » qui vient de derrière la porte. Mais.. mais .. c’est qui, ça ? Un technicien ? Pas possible, c’est tous des mecs, et ça, c’est une voix de filles. De gamine, plutôt, avouons-le. « Euh, c’est qui ? » que je tente. Je vais me reprendre un « dégage » voire pire, je le sais, je le sens. Mais je m’en fous. On dirait une gamine de treize ans, donc bon. J’aurai pu penser qu’elle aussi s’était retrouvée bloquée, ici, mais non, visiblement c’est de son plein gré. Bah, excusez-moi l’expression, mais elle est vraiment trop conne. Dès qu’elle sort je me fous de sa gueule dans ma tête, non parce que là, hein. « T’as pas besoin d’aide je parie.. mais tu peux me passer, j’sais pas, le nutella ? Ce serait gentil.. s’il te plait. » c’est dit d’une manière gentille. Elle me remballe, je pleure. Voilà.