W/ GABRIELLE

À quelques dizaines de minutes près, vingt-deux heures. Eau chaude or not eau chaude ? Milan avait beau vivre dans ce foutu château depuis deux mois maintenant, il n'était toujours pas foutu de savoir à quelle heure exactement l'arrivée d'eau chaude était coupée. Sans doute car il ne prenait jamais le temps de regarder l'heure lorsqu'il partait sous la douche. Ça aurait été un réflexe un peu idiot, du genre qu'on acquérait en créchant ici, cela dit. Bref, l'heure qu'il était on s'en foutait, le truc, c'était que l'irlandais allait bêtement prendre sa douche, parce que voilà, il fallait bien. Avec un peu de chance, la salle de bain ne se serait pas transformée en quai de gare juste à l'instant. C'est sur cette prière que le blond ouvrit la porte. Miracle, personne. Ah si. Une rousse. À moitié à poil ou il rêvait ? Machinalement, ile détourna le regard. « C'est bon, t'es pas à poil, j'peux avancer sans prendre le risque de me manger le mur ? » qu'il questionna. À vrai dire, qu'elle soit vraiment à poil ou non, il s'en foutait un peu, ce serait pas la première fois qu'il verrait une nana dans son plus simple appareil, c'était plus histoire de pas passer pour un vieux pervers dégueu et tout.

La rouquine se décide enfin, elle part à la douche. Elle a pesé le pour et le contre pendant environ cinq bonnes minutes, l'argument contre ne tenait qu'en une ligne, elle ne veut pas de l'eau chaude, mais bon, elle a pas le choix. Gabrielle va chercher ses fringues dans le casier de la salle de bain, elle se rend compte qu'elle n'a pas de serviette. Elle ne risque pas d'aller loin comme cela, enfin, la française rebrousse chemin et chope la serviette immaculée qui est étalée sur son lit. La rousse retourna à la douche, toujours aussi déserte, génial, elle se déshabilla entièrement, avant d'entrer dans la cabine de douche, et commença à faire couler. Froide, et merde. La rousse continue quand même. « C'est bon, t'es pas à poil, j'peux avancer sans prendre le risque de me manger le mur ? » Gabrielle sursaute, franchement surprise par la voix de Milan, il lui a fais peur, carrément. Au moins il détourne le regard, la roussse se marre. Parce qu'elle se douchait toujours toute nue - ça paraissait logique non- et qu'elle s'en fichait un peu. Tant qu'il ne la matte pas longuement avec un regard vicieux, elle s'en fout du reste. « C'est bon, avance, je me décale un peu. » répond t-elle en souriant. « Je pense que tu as déjà une fille nue -enfin j'espère pour toi- c'est bon. » ajoute t-elle.

Trop drôle. Il était si discret que ça ? Bizarre, il lui semblait pourtant être de ceux qu'on entend arriver de loin. Portes qui claquent, sifflotement, et tout. Marrant. Elle semble trouver ça marrant aussi, d'ailleurs, vu qu'elle se bidonne. Faut dire qu'il devait avoir l'air un peu, avec ses manières d'ingénu à détourner les yeux devant un corps de femme. Tu parles, la prochaine fois, il irait franco et fuck la politesse. S'avançant donc en retournant la tête donc, il s'approcha de la douche. « Vaut mieux pas me lancer sur ce sujet, j'crois » répondit-il angéliquement. Fallait-il préciser qu'il s'était soulagé dans cette même pièce à peine une quinzaine de jours plus tôt? hm ? Enfin, le truc, c'est que sa vie ne commençait pas au moment où il avait franchi le seuil du château, et baiser dans une salle de bain commune, ce n'était pas franchement le pire qu'il ait. Franchement pas non. Bref, avec un bâillement, il commença à se dévêtir, laissant sur lui uniquement un boxer parce que bon, voilà, il avait pas forcément envie de s'exhiber non plus. « C'est gelééé » se plaignit-il, constatant en effet avoir raté l'heure eau chaude. Bah, tant pis, ça ne le gênait pas tant que ça, en fait. Le problème c'est qu'il serait bien réveillé et adieu dodo tôt. « Tu m'envoies ton shampoing ? » fit-il en tâtant le vide de sa main droite,à l'aveuglette, plus pour rigoler que sérieusement.