feat Franckie

« Nowhere anywhere for anything to movel. The years roll on. I can't stop. I just can't stop. I can't stop anymore. I'm sure it is possible, but no leap of the imagination can make it seem loke it's possible. There's a drought. Or you should say a flash flood. A flash flood of no heroin. » Merde j'ai la dalle là. J'lève les yeux vers la grosse horloge de la bibliothèque. Presque treize heures. Je soupire. Il est pas mal ce livre finalement. Je replonge les yeux vers ce fameux bouquin à la couverture étrange. Une cuillère rempli de poudre blanche qui se répand sur un sol noir. Intriguant à souhait. « It's like there's a mystical connection between heroin and bad luck, with some kind of a built-in momentum factor. » Putain, treize heures trente. J'sors de cette bibliothèque, le livre à la main dont je n'arrive pas à me détacher. Il parle de dope, d'amour et d'illusion. J'descends les escaliers sans cesser de lire, c'est marrant j'connais le nombre de marche par coeur maintenant. « We thought a wedding would fix us. We thought we would go through the motions of normality and then normality would arrive for real. » J'sors un reste de pâte du frigo, ça devrait faire l'affaire, j'espère juste qu'il n'est pas à Ruben et qu'il ne va pas me tomber dessus, je dépose le plat sur le plan de travail sans quitter les yeux de mon livre. J'sors la sauce tomate et c'est le drame. BOUM ! Le pot se fracasse tapissant le sol de rouge comme si un crime a été commis. Putain de merde, je me frotte le crâne désespéré. J'pose mon bouquin ouvert contre la table pour ne pas mettre une miette de mon récit. J'ramasse les bouts de verre et nettoie le sol grâce à du papier absorbant sauf qu'au lieu de ramasser ça s'étale. Putain ! J'essuie le plus gros et résigné j'attrape de quoi laver le sol dans le cellier. C'est la première fois que je fais la connaissance de la serpillière, le manche est vert éclatant mais je ne l'ai jamais remarqué jusqu'à présent. Je me mets à laver à grand eau le sol, j'suis pas doué pour faire le ménage. Le sol est donc totalement détrempé. Oh et puis je m'avance vers la porte de la cuisine parce que j'vois de la sauce qui a sauté là bas. Je passe la serpillière sans me douter que dans moins de deux minutes j'vais être coincé dans le lac de fortune que j'ai créé dans la cuisine. Je soupire encore. Merde. J'ai plus qu'à me hisser sur la table, en plus j'ai rien à me mettre sous la dent, c'est ballot. Au moins j'ai de quoi passer le temps. J'reprends le court de ma lecture en espérant que ça sèche rapidement. « Heroin was the oxygen that fueled our bodies through the days. Sometimes the idea of marriage warried over, like a kind of leakage, from the bliss times to the medium times. » J'entends du bruit, si bien que je lève les yeux, j'vois le minois de Franckie. « Attention c'est ... » Trop tard, voilà que le ancien candidat vient de faire une magnifique glissade sur le sol. « Mouillé... » Inondé même. Merde. Il ne bouge plus, j'pose mon bouquin. Et me penche sur la table sur laquelle j'suis presque allongé maintenant. « Ça va, t'es vivant ? »