finnick.

Le calme retombait peu à peu dans le château. Il faut dire qu’après deux jours, les gens commençaient, peu à peu, à s’habituer aux autres. Je ne dis pas que la bonne entente régnait toujours entre ces murs. Oh non. Des clashs, engueulades, querelles… appelez-ça comme vous voulez, il y en aura toujours. Mais après un certain temps, il était facile de reconnaître les gens avec qui ont risquait de s’entendre… et ceux qui, au contraire, figurait sur notre petite liste noire. Aucun nom ne figurait sur celle-ci pour le moment. Ça viendrait. Même si rarement je m'arrêtais à faire la gueule à qui que ce soit. Mes parents m’avaient bien élevés, oui, oui. C’est pour ça que je m’entêtais à être gentille avec tous le monde. Juger un livre à sa couverture, ça ne se faisait pas. Il fallait au moindre prendre le temps de lire quelques pages, voir quelques chapitres, afin d’être capable de se faire un réel avis sur ce dernier. C’était pareil avec les gens. Du moins, c’est comme ça que je le voyais. D’ailleurs, en parlant de livres… quelle déception de découvrir que le château était dépourvu d’une bibliothèque! Sacrilège, même. Il y avait bien la salle de musique, mais aucune trace de ce lieu culte. J’allais devoir me contenter de ceux que j’avais amenés dans mes valises. Prévoyante, voyez comme je l’étais! Je pensais à tout. Installée au salon dans l’une des méridiennes, un bon café brulant posé sur la table base à mes côtés, je parcourais avec avidité les pages de mon bouquin. À ce rythme, je viendrai sûrement à bout de ma maigre collection avant la fin de l’aventure… ou avant que je ne la quitte. Zut. Mais tant pis, j’étais incapable de décrocher. Ces romans historiques de Fabienne Cliff avaient le don de me séduire. De m’amener ailleurs. Si bien que je laissais échapper un léger cri de surprise lorsque quelqu’un se posa à mes côtés sur le sofa. Pas maintenant, pas dans ce bout précis du livre! Je relevais les yeux vers lui. « Hm... oui? J’peux t’aider? » demandais-je à l’inconnu. S’il était là, il devait bien y avoir une raison.

Le diner venait tout juste de se terminer et, avant d’aller me coucher, j’avais une petite envie de trouver quelqu’un à ennuyer de mes paroles toutes plus intéressantes les unes que les autres. Sauf que je ne trouvais personne pour ça. Je me rendis alors dans le salon, persuadé d’y trouver au moins une victime et… Amen ! C’était le cas. En effet, une candidate que je ne connaissais pas encore était installée dans le canapé et lisait un bouquin qui, si j’en croyais sa mine concentrée, était fort intéressant. Tant pis, elle pourrait continuer plus tard, non ? Je m’approchai d’elle et posai mes fesses juste à coté d’elle, c’est là qu’elle leva les yeux vers moi « Hm... oui? J’peux t’aider? » Je hochai la tête en souriant. « Oui, je ne connais pas ton prénom et j’aimerais bien savoir ce que c’est, tu peux me le dire ? S’il te plait ? » Je pourrais presque faire des yeux de chiens battus en prime mais non là c’était pousser le bouchon un peu trop loin et même si je m’efforçais d’être sympa, fallait pas abuser.

Sans aucune explication, un jeune homme vint se poser sur la méridienne à mes côtés, me ramenant bien vite dans le monde réel. Je n’allais pas en faire un drame, non. Disons seulement que je regrettais seulement d’avoir perdu le fil de ma lecture. Par sa faute. Je le questionnais à ce sujet, voulant savoir ces intentions. Si je pouvais l’aider? Semble-t-il que c’était effectivement le cas, puisqu’il hocha la tête en souriant. « Oui, je ne connais pas ton prénom et j’aimerais bien savoir ce que c’est, tu peux me le dire? S’il te plait? » Comme phrase d’approche, j’avais connu mieux… et pire aussi, mais ça, on ne va pas le dire. Les hommes n’avaient-ils donc aucune imagination quand venait le temps d’aborder les femmes? Hm. Levant les yeux au ciel, j’esquissais néanmoins un léger sourire. « Mon prénom est Anabel, et ce serait gentil de ta part de me faire connaître le tien, tu ne crois pas? Ça serait donnant-donnant. » Tant qu’à faire la conversation avec quelqu’un, aussi bien que ce ne soit pas à sens unique. Et puis, il était tout à fait légitime de ma part de le questionner sur son identité. Je ne savais rien de lui, à vrai dire, je n’avais même pas souvenir de l’avoir croisé lors du prime d’entrée dans le nid d’amour de Cupidon. Avec plus d’une trentaine de nouveaux visages à découvrir, ça ne me surprenait guère.

La jeune femme consentit a me répondre alors que je l’avais dérangée dans sa lecture, bien, au moins elle n’avait pas l’air de m’en vouloir. « Mon prénom est Anabel, et ce serait gentil de ta part de me faire connaître le tien, tu ne crois pas? Ça serait donnant-donnant. » Je haussai les épaules et attendis quelques secondes avant de lui répondre. « Je ne sais pas… Je pourrais te le faire deviner. » Dis-je simplement, en souriant malicieusement. A vrai dire je n’imaginais pas la jeune femme se mettre à tenter de deviner mon prénom alors, comme elle un peu plus tôt, je consentis à le lui donner « Finnick. » dis-je seulement avant d’ajouter une autre question « Qu’est-ce que tu lis ? » Moi et les livres, on n’était pas trop potes, je préférais sortir avec mes amis, ou voir un film, mais lire… Non. Pourtant qu’on ne se méprenne pas, j’avais lu beaucoup de livre, surtout des classiques de la littérature irlandaise, merci papa et maman.

Son haussement d’épaule me fit oser les sourcils. Comptait-il me répondre ou me laisser patoise, sans même prendre la peine de me donner ne serait-ce que son prénom. Ce n’était pas tant demander, si? J’avais si gentiment consentit à lui donner le mien, il pouvait bien faire cet effort. « Je ne sais pas… Je pourrais te le faire deviner. » Fin joueur. Un sourire malicieux apparu sur ses lèvres et je ne su dire s’il était vraiment sérieux ou s’il se moquait. Les deux auraient tout aussi bien pu être possibles. « Finnick. » se présenta-t-il finalement, et j’esquissais un sourire. « Tu as souvent dû te faire dire qu’un certain personne d’une certaine série de livre portait ce nom, je suppose. » Simple constatation. Sans être très explicite, j’étais persuadée qu’il comprendrait de lui-même la référence. « Qu’est-ce que tu lis? » Mon regard alla se porter sur le livre que je tenais toujours entre mes mains. Je glissais mon signet là où j’avais arrêté ma lecture, puis le refermait, présentant la couverture du roman au candidat. « Le Royaume de mon Père, un roman historique québécois, je doute que tu connaisse. » Les chances étaient même plutôt mince que ce soit effectivement le cas.

« Tu as souvent dû te faire dire qu’un certain personne d’une certaine série de livre portait ce nom, je suppose. » Evidemment, de la part de quelqu’un qui lisait, je m’attendais a ce genre de réflexion même si je ne pouvais en aucun cas savoir si elle avait lu les livres en question, la série Hunger Games. Moi je les avais lu, je n’étais pas trop du genre a lire les livres pour adultes, mais plutôt du genre Harry Potter, Hunger Games, Narnia aussi, bien que c’était long et un peu chiant… « Effectivement, surtout depuis que le film est sortit, en mars. » d’ailleurs, si je ne me trompe pas, je n’étais pas le seul dans l’émission qui avait un prénom similaire a celui d’un personnage de la série. C’était le type dont le prénom me faisait penser a Avengenrs, Spiderman, … Marvel ! « Le Royaume de mon Père, un roman historique québécois, je doute que tu connaisses. » je secouai doucement la tête et tendis la main pour prendre le livre, j’attendis seulement qu’elle accepte et me le tende car je n’allais certainement pas le lui arracher des mains. « Je ne connais pas, non. Tu es Québécoise ? » Demandais-je a la jeune femme, elle n’avait pas d’accent, enfin parlant anglais a la base j’avais un peu du mal a déceler les différents accents francophones mais parfois j’y arrivais. Genre, l’accent bruxellois, c’était impossible de le rater.

« Effectivement, surtout depuis que le film est sorti, en mars. » Logique. Cette série de livres était sur toutes les lèvres, depuis que le film avait pris l’affiche, en mars dernier. Tous les magazines en parlaient, et comme le film avait une bonne équipe de promotion, on y avait droit tous les jours, ou presque. « Mais… il me semble que Finnick n’arrive pas avant le deuxième livre… On n’en fait même pas mention dans le premier film. » laissais-je entendre, songeuse, mon index se posait sur ma lèvre supérieur, geste que je posais spontanément lorsque j’étais en pleine réflexion. J’essayais de me remémorer de ce que j’avais bien pu voir dans cette sombre salle de cinéma, le soir de la projection. Car oui, j’ai lu ces livres et j’ai assisté à l’une des représentations de ce film, pour votre information. Rien de surprenant là-dedans. J’étais du genre à suivre les mouvements populaires, les nouvelles modes. J’étais influençable… mais pas tout le temps. Disons seulement quand ça me plaisait. Finnick secoua la tête lorsque je l’informais sur le roman que j’avais entre les mains. Je me doutais bien que ce bouquin lui était inconnu. Il tendit la main pour prendre le livre, et je le lui donnais volontiers. Mais il avait intérêt à me le rendre! « Je ne connais pas, non. Tu es Québécoise? » J’acquiesce d’un signe de tête. « Québécoise pure souche. Je me suis expatriée en France il y a quelques mois, seulement. » J’ai certes calquée l’accent français dans les jours suivants mon arrivée de l’autre côté de l’océan, mais mon anglais, lui, ne semblait pas influencer par mon passage dans la capitale française. Je suis parfaitement bilingue depuis des années, j’ai commencée à parler cette langue presque au même moment où j’ai prononcé mes premiers mots. Aujourd’hui, je considère ça comme une sacrée bonne chose. Merci papa, merci maman. C'est peut-être ce qui explique pourquoi je suis si à l'aise dans la langue de Shakespeare.

« Mais… il me semble que Finnick n’arrive pas avant le deuxième livre… On n’en fait même pas mention dans le premier film. » La jeune femme, songeuse, alla même jusqu'à porter son index a ses lèvres et comme ça, juste comme ça, je la trouvais incroyablement mignonne. Bon elle l’était aussi même lorsqu’elle n’était pas songeuse mais je remarquai juste que cette attitude songeuse l’embellissait un peu. Finalement je passai une main dans mes cheveux pour me changer les idées et hochai la tête. « Oui, oui, c’est ça. Et je tairai ce qui lui arrive après, je ne voudrai pas spoiler les gens qui le lisent ET qui nous regarde. » Dis-je avec un petit sourire. « Québécoise pure souche. Je me suis expatriée en France il y a quelques mois, seulement. » Elle répondait déjà a une question que je lui aurais surement posé par la suite : comment, si elle était québécoise, avait-elle entendu parler de l’émission ? Mais bon, j’imagine qu’elle en avait surement entendu parler en France puisque l’émission y était diffusée également. « Tu aimes la France ? J’y suis souvent aller, j’aime bien le sud, la cote d’Azur, St Tropez… » dis-je en songeant à mes dernières vacances dans la ville, c’était tellement hype, les gens exposaient tellement leur richesse… Ca me manquait.

Ses yeux ne perdirent pas une seule miette de ce moment de réflexion intense – hm – alors que je tentais de rappeler à moi les souvenirs d’une série de livres que j’avais emmagasiné bien loin dans ma tête. J’étais persuadée d’avoir raison, et Finnick ne tarda pas à me le confirmer. « Oui, oui, c’est ça. Et je tairais ce qui lui arrive après, je ne voudrai pas spoiler les gens qui le lisent ET qui nous regardent. » J’esquissais un léger rire avant de poser la main sur ma bouche, signe que je tairais toutes informations susceptibles de déplaire à nos auditeurs. Ce serait malin de leur gâcher ce plaisir. Par chance qu’il avait su m’arrêter avant que je n’en dévoile trop. C’était bien mon genre, en plus. « Tu aimes la France ? J’y suis souvent allé, j’aime bien le sud, la cote d’Azur, St-Tropez… » Si j’aimais la France? Pour ce que j’en avais vu jusqu’à présent, ça me plaisait. J’acquiesçais d’ailleurs d’un signe de tête, en guise de réponse. Le cas contraire, je ne serai pas restée dans les parages aussi longtemps. « Je ne suis à Paris que depuis un peu moins de deux mois, et c’est la première fois, depuis mon arrivée en Europe, que je sors de cette ville. » Tout ça pour aller participer à une téléréalité. Une idée folle, de mon point de vue. « Ma cousine souhaite m’amener dans le sud pour les vacances, mais en attendant, je dois me contenter de ce que la Ville lumière a à m’offrir.... » Et j’étais loin d’avoir complètement satisfait ma curiosité. Pour moi, tout ça, c’était nouveau. Il y avait tant à voir, tant à découvrir. Tout comme ici. « Pour sûr, ça change de Montréal. »

La candidate posa sa main sur sa bouche comme pour signifier qu’elle allait presque en dire trop et qu’elle allait désormais se taire sur le sujet pour ne pas tout révéler a nos potentiels électeurs slash fan slash ceux qui inciteraient les autres a voter pour nous. Hm. « Je ne suis à Paris que depuis un peu moins de deux mois, et c’est la première fois, depuis mon arrivée en Europe, que je sors de cette ville. » C’est clair que si elle n’était ici que depuis si peu de temps, je la voyais mal sortir de la ville pour aller se perdre encore un peu plus autre part. Ca devait surement être perturbant pour elle de venir vivre en Europe où, si l’on en croit les américains et asiatiques etc, tout était si différents. Les américains des petites bourgades nous trouvent trop dévergondés, presque indécent, m’enfin on boit de l’alcool avant 21 ans ; sacrilège ! Si ils savaient… Ah et puis, chez nous, on n’a pour la majorité pas spécialement l’envie de bruler des homosexuels ou que sais-je. Bref, je m’égare. Je secouai doucement la tête avant de répondre « Hm, c’est vraiment si différent que ça, l’Europe et le Canada ? Enfin j’ai entendu qu’entre ici et le Canada ça allait encore, les mentalités ne sont pas trop différentes, mais en Asie et dans les petites villes d’Amérique, il parait que c’est incroyable la différence qu’il y a ! » Ce qui se passe dans le monde et comment les gens le prennent, comment ils vivent avec le changement actuel, c’est ce qui m’intéresse le plus. Ce n’est pas pour rien que je veux devenir journaliste. « Ma cousine souhaite m’amener dans le sud pour les vacances, mais en attendant, je dois me contenter de ce que la Ville lumière a à m’offrir.... » je souris. « Ce qui est déjà pas mal du tout, non ? » J’aimais beaucoup paris et puis les gens y étaient comme moi là bas. Froids. Hautains. Oui je me sentais un peu dans mon univers à Paris et puis manger dans les plus grands restaurants de la ville c’était… Divin. Les chefs français sont réputés pour leur gastronomie et il mérite cette réputation. « Pour sûr, ça change de Montréal. » encore une fois je me sors de mes pensées et reprend le fil de la conversation. « J’imagine. Je vais te croire sur parole, je n’ai jamais été au Canada. Il fait trop froid. » Je ne suis pas frileux, mais je pense que l’hiver canadien est tout de même redoutable et puis j’ai toujours vu ce pays comme était un truc tout blanc. Tout le temps. C’est un peu magique quoi, le canada = neige. Mais ça je vais pas lui dire, elle risquerait de ne pas comprendre. Je n’ai rien contre le Canada (ce serait stupide il m’a rien fait) mais comme j’associe l’Espagne a la chaleur, j’associe le Canada a la fraicheur (glaciale).