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 le fil d'Ariane - mercredi 16 mai, 16h20

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Loxias

Loxias
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MessageSujet: le fil d'Ariane - mercredi 16 mai, 16h20   le fil d'Ariane - mercredi 16 mai, 16h20 EmptyLun 14 Mai 2012 - 12:14

SWANN


Vous savez combien de temps il faut pour traverser le parc de part en part ? Non ? Bah je vais vous le dire, deux heures quarante !! Et encore, ça c’est si t’as un bon style de marche, et que tu ne t’arrêtes pas sur chaque caillou pour lui trouver une ressemblance avec un président mort, ou sur chaque coccinelle pour lui attribuer un prénom et un voeu. Ça sent le vécu ? Normal, je pourrais écrire un guide à l’usage des néophytes, à ce sujet. Je suis allé du château jusqu’au lac, du lac jusqu’au pont, avant de repasser par la plage, pour finalement gagner les remparts et la forêt, j’ai entendu du bruit dans les écuries, j’ai préféré prendre la fuite, j’ai compté les fontaines, et j’ai perdu le fil à sept ou huit, j’ai voulu recommencé, mais j’ai compté deux fois la même, ça m’a gonflé, j’ai croisé les promeneurs, façon Versailles en moins classe vestimentairement parlant, j’suis allé me poser dans le confess, et me suis recoiffé dans la vitre sans teint... Bref, j’me suis promené. Je ne sais pas combien de temps je suis amené à passer ici, mais que le séjour soit court ou long, il est important de s’imprégner rapidement. C’est ce que je fais à chaque nouveau voyage, chaque nouvelle «maison», chaque nouveau paysage, j'emmagasine les souvenirs, je les stocke, j’en fais collections. Les mains dans les poches, la clope au bec, et le soleil dans l’oeil, je tombe, après une arche végétale, sur une haie verdoyante en forme d’obstacle. Genre, là, devant moi, y a un mur de feuillage. C’est quoi ce délire ? Pas vraiment sûr de ce que je fiche là, je me met à longer le machin, jusqu’à un angle, où le mur reprend à la perpendiculaire. C’est une blague ? Au bout d’une bonne vingtaine de minutes, je comprends que je tourne en rond autour d’un labyrinthe dont l’entrée doit se trouver sur le pan qui me manque. De toute manière, j’ai pas l’intention d’y entrer. Faut être complètement con quand on sait que tout est fait pour qu’on s’y perde. Mon esprit est bien trop conditionné sur les fonctions de base : manger, dormir, survivre, pour que l’idée d’aller tester mon sens de l’orientation dans cette daube, ne me frôle même pas les neurones. Je suis sur le point de rebrousser chemin lorsqu’un “Flûte !” sonore me parvient. « Y a quelqu’un ? » j’interroge le mur végétal. Pour un “merde”, un “putain” ou autre, je ne me serais même pas retourné, mais un “Flûte” mérite toute mon attention. Dans la panique et l’énervement de la victime consentante du labyrinthe, je ne comprends qu’un mot sur quatre. « Bouge pas, je viens te chercher. Mais dans “bouge pas”, y a le verbe bouger immédiatement suivit d’une négation, ce qui signifie que non, tu n’es même pas autorisée à aller voir à gauche là où il te semble que la sortie se trouve. Tu restes en place. » Les soupirs en rafale au bord des lèvres, j’avise l’entrée du labyrinthe et y pénètre en soupirant de plus belle. J’avais dis quoi sur ce truc, déjà ? Droite, gauche ? Mon Minotaure semble muet. « Ha non, fais pas la gueule, Machine ! Le principe étant que tu me parles pour que je puisse me guider à ta voix, si tu tires la tronche, on risque de galérer un chouill’, quand même. » J’prends à gauche, ça à l’air plus lumineux, si j’étais une nana, je serais allé par là. Enfin j’crois. « C’est quoi ton prénom ? » Je demande. « Et je gagne quoi, si je te retrouve ? » Gauche, gauche, droite. Tiens, une fontaine. « T'es visuellement attractive, au moins ? Comment je serais trop déçu si t’étais moche. » Gauche ou droite ? J’aime pas l’option “tout droit”.
Swann

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MessageSujet: Re: le fil d'Ariane - mercredi 16 mai, 16h20   le fil d'Ariane - mercredi 16 mai, 16h20 EmptyMer 16 Mai 2012 - 16:18

Oh, un labyrinthe ! N’importe quel être humain avisé se serait méfié, aurait aussitôt tourné les talons, aurait fait un stock de branches pour les disperser derrière lui. Mais moi, je trouve ça juste excitant, intriguant, merveilleux. Un vrai labyrinthe, je n’en ai jamais vu, mais je sais qu’il faut toujours tourner à gauche, c’est bien connu. Pf oui vraiment, je ne risque rien. J’erre quelques instants parmi les hautes haies, m’arrêtant près d’une belle fontaine pour me désaltérer, de fort bonne humeur, tournant à gauche de façon répétée avant de tomber sur . . . une fontaine. Tiens, ils devaient aimer les fontaines dans ce château. Cela dit je ne mets pas plus de cinq secondes à comprendre qu’il s’agit de la même construction que celle que j’ai admirée quelques minutes auparavant, puisqu’il y a cette fissure sur la droite qui zèbre la pierre. Est-ce que je ne viendrais pas de . . . tourner en rond ? J’entreprends de retrouver mon chemin, légèrement agacée, m’aventurant à droite, mais tous les chemins mènent visiblement à . . . la fontaine. « Sapristi » Je laisse échapper, paniquée à l’idée d’être coincée dans ce casse-tête géant. J’aurais préféré me retrouver à Rome. Oh bon sang, je vais passer la nuit ici, c’est sûr. Je ventile une minute en tentant de me calmer lorsqu’un moineau décide de voler dans ma direction avec le feu aux fesses. Je pousse un petit cri en me protégeant de mes bras, les agitant dans les airs en continuant de hurler sous cette attaque imprévisible. L’oiseau s’en va tranquillement après m’avoir allégrement décoiffée, me laissant borgne. Totalement myope d’un œil, puisque j’ai perdu ma lentille dans le combat. Cette fois je vais mourir, c’est sûr. « NON, FLÛTE ! » J’ai les larmes au bord des yeux et je commence à renifler doucement lorsque j’entends une voix qui me réponds, comme un écho. Mon cœur rate un battement et je relève vivement la tête. Je connais cette voix, ça oui. Un autre candidat, tatoué, qui m’a percutée en tâchant ma robe immonde durant le prime. J’ai la mémoire des voix, ne cherchez pas. Une lueur brille dans mes yeux l’espace d’une seconde, je me sens revivre instantanément. Il m’ordonne de rester immobile, comme si j’allais l’écouter. C’est toujours le genre de trucs qu’il faut éviter de dire si l’on souhaite être obéi, en particulier par moi. J’avance en plaçant mes mains devant histoire d’éviter de me cogner contre un mur d’herbe, trop concentrée afin de me repérer pour lui signifier ma présence, ce qu’il ne manque pas de remarquer. « Je suis un peu occupée à retrouver mon chemin là, tu m’excuseras ! » Je crie un peu trop fort, agacée. Non mais il en a de bonnes celui-là, je n’ai pas l’intention de discutailler tranquillement avant d’être parfaitement en sécurité. Pourtant il poursuit inlassablement, aussi je me repère à la tonalité grave de sa voix pour le rejoindre. Je distingue vaguement sa silhouette devant mes yeux malades, me faisant remarquer par un toussotement. « Assez visuellement attractive pour toi ? » Mais je me rends compte que je dois avoir une coiffure particulièrement affreuse à cause de ce maudit moineau. « Et si non, tu fais demi-tour en me laissant périr dans ce labyrinthe ? » Mon cœur se serre à nouveau à la seule pensée de me retrouver une fois de plus à tâter les branchages de mes doigts fins, sans aucune autre aide que celle des cris lointains des candidats qui s’agitent dans le jardin, mais qui finiront bien par s’en aller. Et alors, je me retrouverais totalement seule. Encore. Je dois afficher un air absolument paniqué mêlé à une petite moue boudeuse, et j’ai probablement les sourcils froncés, ma tête typique de la demoiselle effrayée par l’idée d’abandon. Aussi, dans un élan d’angoisse absolu, je lance mes bras devant moi pour les accrocher autour du biceps de mon sauveur. Sauf que je ne vise pas franchement très bien et que je mets bien dix secondes à m’y pendre, non sans avoir tâtonné un peu partout. « J’ai . . . j’ai perdu une lentille . . . » Je lâche d’une voix tremblante en reniflant, me mettant à pleurnicher comme si cette déclaration était la chose la plus triste qui me sois jamais arrivée. Je ne peux pas m’en empêcher, et je crois que c’est la pression qui se relâche après une grosse frayeur. Peu importe, de toute façon je suis une pleurnicheuse et ce n’est pas un fait nouveau. J’essuie faiblement mes paupières, restant agrippée à lui comme une moule à son rocher juste au cas où il déciderait de me semer comme les parents du petit Poucet, levant mon visage vers le sien en me reculant légèrement. « Mais au fait, t’as jeté des cailloux en chemin, rassure-moi . . . » J’ai soudain cessé de renifler et je lui jette un regard limite réprobateur, l’air de le menacer clairement en cas de négation, prête à exploser comme une cocotte minute. Non parce que si cet imbécile est venu me secourir sans avoir pensé à tracer son chemin, on aura l'air franchement très malin.
Loxias

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MessageSujet: Re: le fil d'Ariane - mercredi 16 mai, 16h20   le fil d'Ariane - mercredi 16 mai, 16h20 EmptyMer 16 Mai 2012 - 17:55

« Qu’est-ce que tu n’as pas compris dans “bouge pas !” ? C’est la négation qui te pose problème, ton cerveau étant hermétiquement fermé à tout bon sens ? » Et voilà, elle m’énerve déjà ! J’suis là, comme un imbécile, à me lancer dans un labyrinthe pour retrouver une damoiselle en détresse, qui s’avère être une parfaite chieuse incapable de se soumettre à un ordre simple juste parce qu’il a été formulé par un tiers. Quelque chose me dit que je viens de faire une belle connerie. Ma bonté me perdra. Toutefois, je ne rebrousse pas chemin, même si l’idée m’a frôlé un instant l’esprit, et je poursuis ma route en me dirigeant en fonction des râles de dame Chieuse. J’avais mille et une images dans ma tête, représentation idéalisées, ou pas, de mon égarée, je m’attendais à tout, absolument tout, mais lorsque je déboule au croisement pour la trouver devant moi, je dois avoué qu’elle remporte le prix de la meilleure surprise. « Assez visuellement attractive pour toi ? » me demande la blonde ébouriffée, avec son oeil fermé, sa bouche tordue, et ses bras qui balaie l’air devant elle. J’étouffe un rire qui s’achève en ricanement ténu. « Heu... Là, dans l’immédiat... Peut mieux faire. » Elle a tout d’un épouvantail zombifié version Tim Burton. Jolie, mais déglinguée. « Et si non, tu fais demi-tour en me laissant périr dans ce labyrinthe ? » Je savoure cette éventualité pendant un instant, coinçant un bout de langue entre mes dents, tout en levant les yeux pour fixer un point invisible. Loxias en pleine réflexion. « T’as du potentiel, alors je... » J’ai pas le temps d’achever mon laïus pourtant longuement préparé mentalement, qu’elle se jette sur mon bras pour s’y accrocher façon acarien. Enfin, elle tente de se jeter dessus, mais doit s’y reprendre à plusieurs fois avant de viser juste, tâtant tout le reste sur son passage. J’évite de justesse quelques coups, en réceptionne d’autres, avant que, finalement, elle s’enroule autour de mon tatouage. « J’ai. . . j’ai perdu une lentille. . . » couine la blonde à la voix tremblotante. Elle ne va tout de même pas se mettre à pleurer ? J’suis désemparé face à une femme qui pleure. Je deviens con, je multiplie les maladresses dans le but de tarir le flot de larmes, et fini toujours par le renforcer sans le vouloir. « Ok... Et pour tes cheveux, c’est quoi l’excuse ? » Je demande, optant pour l’humour, en levant légèrement le menton et mon bras libre pour aplatir les épis qui se barrent en tout sens, et la débarrasser des quelques brindilles qui squattent tranquillement cette jungle platine. J’suis super concentré et appliqué dessus lorsqu’elle recule sa tête d’un coup, relevant le nez pour me fusiller du regard comme si je venais de commettre un crime lès majesté. Je lève ma main libre en signe de reddition, prêt à faire résonner à nouveau ma voix rauque pour lui faire savoir que je ne souhaitais que rendre service, mais elle ne m’en laisse même pas le temps. « Mais au fait, t’as jeté des cailloux en chemin, rassure-moi . . . » Oulà, vu l’air qu’elle affiche, j’ai une chance sur deux de me manger un coup dans les parties si je lui avoue que j’ai avancé en touriste, la marguerite aux lèvres, sa voix pour seul guide. Mais mon nez qui se froisse et mes lèvres qui se tordent légèrement doivent me trahir, car en une fraction de seconde son regard passe de l’indignation à la colère froide avec un passage express par la case panique. « Attends avant de hurler, je te signale que ton idée de semer tes lentilles de contact n’avait rien de génial, Einstein. » Je rétorque en feignant l’agacement sans réel succès. « Ca ne doit pas être bien compliqué de sortir d’ici... » Mon regard survol l’espace perceptible entre les haies qui nous encerclent, tandis que je cherche à me remémorer le chemin qui m’a mené jusqu’ici. J’ai pris à gauche en entrant, ça je m’en souviens parfaitement, et puis après... Après j’étais trop agacé par caractère de merde et son incapacité à rester en place comme demandé, pour me soucier de noter si je prenais à gauche ou à droite. « Puisque je suis entré par ici, on va partir dans cette direction, et après... » Après on errera pendant des heures à la recherche de quelque chose qui semblera familier à l’un ou à l’autre, on finira par se foutre sur la tronche, prétextant que tout est de la faute de l’autre, et au bout de quelques jours, éventuellement, on se résoudra au cannibalisme. En attendant, je décroche une de ses mains de mon bras pour la récupérer dans la mienne, et l’entrainer dans la direction que je viens de désigner, c’est quand même plus pratique pour avancer. « La seule chose qui m’emmerde un peu, c’est qu’il ne va pas tarder à faire nuit, et que dans le noir ça risque d’être encore plus compliqué de se repérer. » Tiens, maintenant que cette réflexion est sortie de ma bouche, je me demande si c’est pas, justement, le genre de trucs que je suis censé garder pour moi. J’ai comme un doute.
Swann

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MessageSujet: Re: le fil d'Ariane - mercredi 16 mai, 16h20   le fil d'Ariane - mercredi 16 mai, 16h20 EmptyJeu 17 Mai 2012 - 17:12

« Ok... Et pour tes cheveux, c’est quoi l’excuse ? » Et il fait de l’humour en plus, le bougre. Mais je lui pardonne volontiers, parce qu’il est actuellement le seul être humain capable de me sauver la peau. D’autant plus qu’il commence à effleurer ma crinière blonde pour la dompter, geste qui me calme instantanément. J’ai toujours eu tendance à courber l’échine sous les caresses, tel un chaton en manque d’affection qui vient chercher la main de son maître. Je soupire un instant, presque soulagée, mais ça ne dure guère longtemps puisque le tragique de la situation me rattrape en un éclair, et je ne manque pas de le faire savoir. « Attends avant de hurler, je te signale que ton idée de semer tes lentilles de contact n’avait rien de génial, Einstein. » Ah parce que c’est de ma faute maintenant ? C’est la meilleure ! Je m’écarte un peu plus, particulièrement mécontente, prête à renoncer à mon rocher pour me jeter dans la mer et espérer que les vagues me soient favorables. Cela dit mes bras ne quittent pas le sien, toujours serrées comme deux pinces de crabe. De toute façon je ne lui aurais pas été plus utile avec une vue parfaite étant donné mon sens de l’orientation légendaire, cela doit bien faire une heure que je suis coincée dans cet enchevêtrement de feuilles et de branches. J’ai déjà réussi à me perdre au milieu du rond point de l’étoile, c’est pour dire. Je marmonne quelques mots inaudibles avant de rétorquer. « Je me suis faite attaquer par un pigeon je te signale, il s’est carrément jeté sur moi, c’était la folie ! » Je m’emporte, mimant la scène par des gestes maladroits pour tenter de lui faire partager cette mauvaise expérience. Mais j’imagine que ce doit être plus risible qu’autre chose. Je me laisse alors guider sans broncher, rougissant légèrement au contact de sa main contre la mienne, exerçant une légère pression pour me diriger du mieux possible. Je frissonne, espérant qu’il dégaine une boussole magique de sa poche, mais visiblement il n’a pas d’ustensiles ensorcelés pour nous sortir de là. Je ne suis pas certaine que se repérer au fil de sa mémoire soit la meilleure solution, parce que de toute évidence, il n’est pas loin de l’Alzheimer précoce. Je me mordille la lèvre tandis qu’il m’entraîne vers la droite, mes pas précipités balançant mon corps contre le sien à chaque nouveau virage. Mais voilà que mon ‘sauveur’ partage ses pensées les plus intimes, le genre de trucs qu’il vaut mieux garder pour soi dans ce genre de situations. Mon ventre se noue tandis que j’essaie de capter le soleil de mes petits yeux larmoyants, sans me rendre compte que je regarde dans la direction opposée. J’ignore s’il essaie une nouvelle fois d’user de son humour vaseux, parce qu’il me semble bien qu’il ne doit pas être beaucoup plus de six heures. Si mes calculs sont bons, à cette période de l’année on peut encore espérer l’apercevoir pendant deux bonnes heures, ce qui signifie que soit il vit au pôle nord et il n’a pas l’habitude des cycles solaires, soit il n’a pas l’espoir de nous tirer de là avant ce laps de temps. En fait ce type est complètement inutile, et si ça se trouve il est en train de nous conduire au plus profond du labyrinthe. Je cède alors à la panique, lâchant son bras avec affolement en me précipitant droit devant, courant avec presque autant de détermination qu’une adolescente en fleur qui vient d’apercevoir Justin Bieber. Le blond à la voix de castra est pour moi la sortie, mais je ne serais pas contre une douce mélodie pour guider ma route. A défaut, je ne parviens qu’à heurter violemment un buisson qui me griffe la joue, m’obligeant à retomber mollement sur les fesses contre ce mur d’herbe détestable. Cette fois, je renifle pour de bon, plongeant ma tête entre mes genoux. Ridicule, j’ai l’air tout à fait ridicule. Il doit certainement se demander ce qui ne tourne pas rond chez moi, m’enfin je crois que je ne détiens pas encore le palmarès des réactions les plus étranges dans ce château. Je frotte mes paupières un moment avant de relever la tête, cherchant tant bien que mal à accrocher le regard de mon partenaire de galère. « Je déteste me sentir prise au piège. » Je murmure presque, comme simple explication. J’ai trop souvent éprouvé ce sentiment et il me fait agir de façon déraisonnable, inlassablement. J’esquisse un pâle sourire en glissant un bout de mon chemisier contre ma joue humide, tentant de trouver un truc pour éviter qu’il ne se focalise sur cette étrange information. « Je ne connais même pas ton prénom, celui que je devrais graver sur une immense statue pour te remercier de nous avoir sortis de là. » Mais à part ça, je ne lui mets aucune pression sur les épaules, vraiment pas. Puis mon regard un peu vague semble s’illuminer comme si je venais de trouver la solution à un problème irrésolvable, et que l’identité du candidat ne m’intéressait plus guère. « On ne pourrait pas grimper par-dessus les haies ? Pour avoir une vue d’ensemble ? » Quand on y pense ce n’est pas si bête que ça, parce qu’elle ne font pas cinq mètres de haut non plus, et avec une courte échelle, peut-être que . . .
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MessageSujet: Re: le fil d'Ariane - mercredi 16 mai, 16h20   le fil d'Ariane - mercredi 16 mai, 16h20 EmptyJeu 17 Mai 2012 - 18:54

C’est déjà passablement difficile de se diriger dans un labyrinthe lorsqu’on n’a pas prit la peine de mémoriser le trajet initial -d’autant que même en mémorisant le trajet, le but du labyrinthe étant de nous perdre, tout est mit en place pour que même Bear Grylls s’y retrouve à errer pendant des jours-, sans pour autant que la fille qu’on a décidé -mais quelle excellente idée !- de venir secourir, décide de péter un câble, là, comme ça, et se barre en courant en battant l’air de ses bras comme si elle cherchant à s’envoler. Parce que c’est exactement ce que fait la blonde, et bêtement, je ne l’ai pas vu venir. Elle s’arrache à ma main, et le temps que je me retourne vers elle pour comprendre ce qui se passe, elle m’est déjà passée devant, filant toutes voiles dehors, comme un suicidaire vers le ravin. Je m’immobilise, et j’opère un décompte mental. Parce que le ravin, elle va pas le rater, même si, pour cette fois, il prendra la forme d’une haie verdoyante et pour le moins hostile qu’elle va se manger en pleine face. Sadique ?! Non, juste conscient que c’est l’unique moyen qu’elle se calme. 5... 4... 3... 2... 1... « Attention, tu vas... »... Zéro ! Trop tard ! Dans un bruit de froissement de feuillages, la belle se retrouve sur les fesses, foudroyant l’obstacle un instant, avant de trouver refuge entre ses genoux. Je suis faible, j’ai voulu la mettre en garde, mais pas assez rapidement. Quoique, même si je l’avais prévenu 500 mètres avant le point d’impact, je ne suis pas sûr qu’elle aurait ralentit pour autant. Alors je m’approche, lentement, de la petite chose reniflante, qui se recroqueville sur le sol. Et au moment où j’arrive à sa hauteur, la toison platine redresse le nez, et m’offre un regard larmoyant. Non, pleure pas, s’il te plait, ne pleure pas ! Hurle, mange-toi des murs végétales autant que tu veux, mais ne pleure pas. « Je déteste me sentir prise au piège. » m’offre-t-elle pour seule explication la voix emprunte d’une certaine gêne. « Je sais... » je lui réponds en m’accroupissant pour me mettre à niveau. « Enfin, je me doute... » Être au prise de quatre murs avec la conviction qu’on ne pourra jamais sortir de sa propre volonté, je connais. Je pose un bras sur ses genoux, histoire de maintenir mon équilibre, et tente de faire un état des lieux post-chute. Entre son attaque de pigeon, sa lentille en moins, et sa rencontre avec une haie, elle semble tout droit échappée de l’ère protohistorique. « Je ne connais même pas ton prénom, celui que je devrais graver sur une immense statue pour te remercier de nous avoir sortis de là. » Je soupire à sa mise en garde à peine voilée. Si je ne la fais pas sortir d’ici, je pense qu’elle est capable de me disséquer et se repaitre de mes entrailles le temps que quelqu’un d’autre vienne à son secours. Quelqu’un de plus efficace que moi, équipé de fléchettes tranquillisantes par exemple. « Loxias. » je lui réponds doucement, impuissant face à la détresse qui transpire de cette fille. « Et toi ? Je continuerais bien à t’appeler “la sauvageonne” dans ma tête, mais quelque chose me dit que tu... » Que tu ne vas pas me laisser le temps de finir cette phrase avant de me couper avec entrain pour m’exposer ton idée lumineuse. « On ne pourrait pas grimper par-dessus les haies ? Pour avoir une vue d’ensemble ? » Mon regard part sur la gauche, mes lèvres se pincent, et mon nez se froisse, avant que je ne prenne une profonde inspiration censé ramener calme et patience d’ange en mon sein. « Alors, figure-toi, petite chose, que cette idée m’a quelque peu traversé l’esprit il y a de ça, une bonne dizaine de minutes, et qu’avant que tu ne décides de tester ton aérodynamisme et ta capacité à passer au travers d’une haie de deux mètres d’épaisseur, je nourrissais le projet de t’entrainer à la fontaine que j’ai repéré à l’aller, afin de prendre appui sur le rebord et me hisser au sommet d’une haie. Mais, en effet, mon cerveau unilatéral n’avait pas songer à la possibilité de passer directement au travers des murs végétaux en prenant son élan. Cette tentative effectuée et son résultat n’étant plus à prouver, pouvons-nous essayer, à présent, de discuter de tes idées tordues avant que tu ne passes à l’action ? Cela nous évitera dommages physiques et collatéraux, crises de larmes, ambiance pourrie, et peut être qu’on pourra, de ce fait, espérer sortir avant la nuit. » J’achève mon laïus mené d’une voix d’agrégé de lettres à l’académie française, par un sourire qui, je le sais, va faire naître en elle une incroyable envie de m’en coller une en pleine tronche pour me faire passer l’envie de me foutre de la sienne. Sauf que c’est trop bon pour que je m’en passe. Aussi, je souris de plus belle, avant de me redresser et lui tendre la main pour qu’elle en fasse de même. « Nous sommes dans un labyrinthe à ciel ouvert, scruté par des dizaines de caméras. Tu n’es pas prise au piège, d’accord ? » Toute moquerie a déserté ma voix qui se fait plus douce et basse pour calmer définitivement ses angoisses. Je ne sais pas si ça marche, mais avant d’essuyer une nouvelle crise de panique, je la tire par cette main que j’ai gardé dans la mienne, en direction de cette fontaine dont je connais la position exacte. C’est après que ça merde, dans ma mémoire, mais en imaginant que je parvienne à me hisser depuis la fontaine jusqu’au sommet de la haie, l’après ne sera plus un problème. N’est-ce pas ? Je jette un coup d’oeil rapide à dame Chieuse, et un léger doute m’assaille... N’est-ce pas ?
Swann

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MessageSujet: Re: le fil d'Ariane - mercredi 16 mai, 16h20   le fil d'Ariane - mercredi 16 mai, 16h20 EmptyVen 18 Mai 2012 - 22:52

Loxias. Loxias . . . Je reste songeuse un instant, lui offrant les délices du silence pendant lequel il juge bon de poursuivre. Ce n’est pas un nom très répandu, mais je le trouve particulièrement agréable à l’oreille. Je vois dans ce patronyme quelqu’un de fidèle, et qui aime voyager. Et je parle en spécialiste, car la vieille croate qui m’a appris à coudre m’a aussi enseigné les rudiments de l’astrologie et autres aptitudes du même genre. Identifier un prénom est l’un des talents que j’ai acquis, même si je ne suis pas bien certaine de l'authenticité et l'exactitude de mes souvenirs en la matière. Je cesse de m’extasier sur son identité lorsque je suis traversée d’une idée de génie, malheureusement j’ai à peine le temps de la formuler que le candidat enchaîne sur un long monologue réprobateur. Mais . . . ma technique aurait pu marcher, non ? Après tout, on réalise souvent des exploits dans les situations les plus désespérées. « Les grands esprits se rencontrent. » Je lui lance provocatrice pour lui rappeler qu’au final j’ai quand même émis une idée relativement bonne, ayant temporairement oublié l’état dans lequel je me trouve et le sentiment d’angoisse qui me ronge les intestins depuis plus d’une heure. Je lui présente alors une mine boudeuse l’espace de quelques secondes avant d’attraper la main qu’il me tend de mauvaise grâce. Je me sens plus confiante maintenant que l’on a élaboré un plan sans failles, cependant je dois avouer que ses paroles suivantes ne sont pas de trop. Une sensation de soulagement emplit aussitôt mon être tandis que j’éprouve subitement un élan de tendresse qui me ferait presque me jeter à nouveau à son bras, néanmoins je me ravise. Cela se passe rarement comme dans notre esprit lorsque l’on fait ce genre de trucs bizarres. Je me sens aussi un peu honteuse, ayant totalement occulté la présence des dizaines de caméras planquées dans les bosquets. Et pendant tout ce temps, ils n’ont pas songé un seul instant à nous envoyer du renfort. Cela ne peut signifier que deux choses : soit ce sont de vrais psychopathes près à faire de l’audimat quoiqu’il arrive, même en cas de décès, soit ils estiment que nous ne sommes pas le moins du monde en danger. Peut-être qu’une haie va soudainement s’ouvrir devant nos yeux telle la caverne d’Ali Baba ? « Merci. » Je murmure doucement en plongeant mes iris dans les siens, que je remarque assez envoûtants. Je sens qu’il m’a adressée ces mots avec sincérité, comme s’il avait déjà éprouvé cette sensation lui aussi. Je me demande quand, dans quelle circonstance, s’il a réussi à en réchapper. Pour ma part je ne peux pas prétendre à ce miracle, inlassablement retenue par des fils invisibles qui me tirent en arrière pour m’empêcher d’avancer. Et pourtant je continue malgré tout, empoignée, agrippée, à me débattre pour vivre. Je cligne des paupières en m’extirpant de cette pensée, puis je me redresse avec l’aide du jeune homme. Je renifle une dernière fois, grimaçant en glissant mes doigts tremblants dans ma chevelure blonde dans l’espoir de lui redonner une apparence convenable. J’en retire une petite feuille avec un certain dégoût, me laissant de nouveau guider dans le dédale des branchages en serrant sa main de mes petits doigts. Animée par davantage d’assurance, sans doute. « Je m’appelle Swann au fait, comme le cygne. » Je ne sais pas pourquoi j’éprouve toujours l’irrésistible besoin d’ajouter cela chaque fois que je me présente, comme si ça avait son importance alors que finalement, tout le monde s’en fiche. J’esquisse un sourire tandis que la marche ralentit, convaincue qu’il ignore totalement dans quelle direction se trouve la fontaine. Mais je ne cède pas à la panique cette fois, puisque j’avais imaginé la chose autrement. « Tu sais que tu es aussi grand que cette fontaine, voire davantage. Il te suffirait de me laisser grimper sur tes épaules pour mettre fin à notre calvaire . . . » Je commence à retirer mes chaussures en signe de bonne foi, tirant sur sa main pour l’obliger à s’arrêter. « Allez, à genoux. » Je lâche naturellement en me plaçant contre un mur d’herbe, le doigt pointé en direction de l’endroit où je désire le voir accomplir cette posture. Le pire, c’est que je ne me rends même pas compte de l’autorité excessive dont j’use à cet instant précis, telle une maîtresse sado-masochiste qui ordonne à son esclave de se soumettre à ses désirs sexuels les plus exubérants. « Il serait temps que l’homme se fasse sauver par la femme, je suis lassée des clichés. » Il aura tout de même droit à une moitié de statue, qu’il se rassure.
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MessageSujet: Re: le fil d'Ariane - mercredi 16 mai, 16h20   le fil d'Ariane - mercredi 16 mai, 16h20 EmptySam 19 Mai 2012 - 0:45

« Je m’appelle Swann au fait, comme le cygne. » Marchant légèrement en tête, je me retourne pour faire face à Swann comme le cygne. Elle est sérieuse, là ? J’hausse un sourcil, attendant avec une impatience non dissimulée la suite qu’elle donnera à cette révélation, mais rien ne vient. Oh ? Bon. Elle est sérieuse, donc. « T’as raison de préciser, j’aurais pu confondre avec Swann comme le panda. » La moquerie était facile, mais elle semble chercher. Pas de sourire dans ma voix, ni sur mes lèvres, je suis quelque peu hermétique à ses propos lorsqu’il est question de la trainer à bout de bras, alors qu’elle avance à deux à l’heure en jouant à “il m’aime, un peu, beaucoup” avec les feuilles dans ses cheveux. Je tente, tant bien que mal, de lui faire adopter un rythme de croisière qui serait plus du style marche sportive que papy en déambulateur. On avance en silence pendant quelques minutes, un silence rythmé par le bruit de nos pieds qui écrasent, à chaque pas, terre et graviers. Elle ne parle pas, je ne parle pas, mais ça n’en est pas gênant pour autant, sa main dans la mienne semble même, s’installer plus confortablement de seconde en seconde. « Colombe. » Je lâche, brusquement, sans raison apparente, brisant le silence aussi bien qu’un pavé dans la marre. Devant son air interrogateur, que je recueille en lui jetant un regard rapide, j’ajoute. « Tu t’apparentes plus à une colombe qu’à un cygne... Blanche, la colombe. » J’sais pas très bien pourquoi je lui ai confier ça, mais conscient de la caméra qui ondule sur son pied au sommet d’une haie, pour se fixer droit sur nous, je sens mes traits se refermer. Je n’aime pas être épié. Alors, je lui offre à nouveau mon dos, et accélère un peu, un tout petit peu plus, la cadence de nos pas. Brusquement, mon bras semble tiré en arrière, et le reste de mon corps menace de suivre le mouvement. Surpris et inquiet - j’imagine déjà Swann prise au piège d’une haie qu’elle n’aura pas vu, et dans laquelle elle se sera encastrée - je fais volteface pour découvrir la colombe en mode déterminée, plantée là, au milieu de l’allée, et à l’extrémité de mon bras tendu. « Tu sais que tu es aussi grand que cette fontaine, voire davantage. Il te suffirait de me laisser grimper sur tes épaules pour mettre fin à notre calvaire . . . » me lance-t-elle, fière de son idée. Alors... Comment lui dire que j’ai déjà envisagé cette hypothèse, et que conscient du danger qu’elle représente pour elle et pour les autres, j’ai décidé que ses deux charmants petits pieds ne quitteraient pas la terre ferme ? Bah je lui dis pas, c’est tout. Je peux faire comme si je n’avais rien entendu, après tout, comme si j’avais développé mon ouïe pour qu’elle soit insensible à la fréquence de sa voix. « Allez, à genoux. » Ok, ça je ne peux pas l’ignorer. Alors je l’observe, toujours au bout de mon bras, occupée à se déchausser. J’ai du mal à y croire. Et pourtant, une fois à son aise, elle lâche ma main pour pointer, d’un index impérieux, l’endroit où elle souhaite que je m’agenouille. Je reste stoïque un instant, avant de ramener mes deux mains jointes contre mes lèvres. Je pousse même le vice jusqu’à fermer les yeux pour mieux me concentrer sur ma paix intérieure. Oui, parce que là, clairement, la paix ne se trouve surtout pas à l’extérieur. « Il serait temps que l’homme se fasse sauver par la femme, je suis lassée des clichés. » Je laisse échapper un rire sec et bref, avant de m’autoriser quelques secondes de méditation supplémentaires. Une fois que je m’estime assez serein, j’ouvre les paupières, et lui impose immédiatement mes iris clairs. « Oui, alors ça, ça n’arrivera jamais, ou alors sur le plan symbolique du style : tu m’as sauvé la vie en m’apprenant ce que c’était de vivre, car avant toi tout n’était que non-sens et apathie, alors que la vie, bien que douloureuse et extrême, c’est un florilège, un malstrom d’émotions et de ressentis dont j’ignorais totalement l’existence. Tu as pris un encéphalogramme plat pour lui rendre ses pics et ses creux, symbole d’un coeur qui bat... » Oui, je me suis peut être légèrement emporté, là, non ? « Blablabla... » Je poursuis à grand renfort de moulinets de bras et de levage de yeux au ciel, avant de reprendre. « Un truc dans le genre, tu vois. Mais en dehors de ça vaut mieux laisser l’homme faire, crois-moi. » Un pas me suffit pour me ramener à sa hauteur. Et si, en effet, selon ses désirs, je me baisse, c’est surtout pour ramasser ses chaussures au sol, et profiter de la position de mes épaules - à la perpendiculaire du ventre de Dame Chieuse - pour la plaquer contre, avant de me redresser, mon précieux chargement en travers de ladite épaule. « Sois sage ! » Je lui intime, avant de reprendre la marche, beaucoup plus rapide malgré le poids mort que je transporte. « En plus, j’aimerais vraiment savoir comment tu aurais fait, une fois au sommet de la haie, pour repérer le chemin sachant que tu ne remarques pas un mur vert flash de deux mètres de haut, à quelques centimètres de ton nez ? » Question qui a son importance, vous en conviendrez. C’est bien pour ça que j’ai demandé à ce qu’on discute de ses idées tordues avant qu’elle ne les mette en application. Mais elle ne m’écoute jamais... Droite, droite, gauche, droite, je connais le chemin, n’en déplaise à madame, et cinq minutes plus tard, dépose mon chargement sur le rebord de la fontaine avec une délicatesse extrême. Je lui rends ses chaussures - ou plutôt, je m’en débarrasse - avant de grimper, moi-même, sur le rebord en pierre calcaire, afin de me rehausser légèrement. L’espace n’est pas très large, mais suffisant pour que je prenne un léger élan, et me balance en avant tout en sautant, afin d’atteindre de mes bras, le sommet de la haie. En équilibre, les deux bras repliés à l’extrémité, je m’y hisse à la force des bras, avant d’y poser mes fesses en soupirant sous l’effort. Elle pensait vraiment pouvoir en faire autant, la madame ? Je lui jette un regard après avoir observé le paysage qui s’étend tout autour de moi, depuis ce point de vue stratégique. « C’est tellement dommage que tu ne puisses pas voir ça... » je lâche, salaud à l’extrême, avant de me baisser en avant pour lui tendre la main. « Allez viens, Swann comme le cygne, viens voir ça par toi-même. » Bras tendu, paume offerte, je lui offre un sourire hésitant, et le choix de transformer ce sauvetage merdique en instant volé à la Prod. Ou alors, elle peut bouder, aussi.
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MessageSujet: Re: le fil d'Ariane - mercredi 16 mai, 16h20   le fil d'Ariane - mercredi 16 mai, 16h20 EmptyDim 20 Mai 2012 - 18:23

Une colombe. C’est à cet oiseau que me compare finalement mon sauveur, par opposition au majestueux cygne au port de tête royal. Je m’apprête à rétorquer de mes habituels reproches lorsqu’il précise sa pensée. J’aurais pu éprouver quelque vexation que l’on m’attribue ce qualificatif, mais je dois reconnaître que mon teint n’est pas celui d’un moniteur de ski. Ou de Loxias d’ailleurs, qui me paraît bien bronzé pour puiser ses origines dans les terres de France ou d'Irlande. Mais j’ai l’impression qu'il fait moins référence à la pâleur de ma pigmentation qu’à celle de mon être tout entier, de mon esprit. J’associe ce terme à l’innocence, à la pureté, aussi je baisse les yeux vers le sol pour échapper à son regard. Je ne me sens pas digne de la colombe, et qu'il me représente ainsi me fait rougir. De toute façon je ne lui laisse pas le temps de poursuivre plus avant, puisque je suis traversée d’une idée de génie qui ne pourra que le satisfaire. N’est-ce pas ? Alors pourquoi reste-t-il immobile en m’observant comme si un tueur en série venait se surgir derrière mon dos ? Je me retourne l’espace d’une seconde, juste pour vérifier, néanmoins les paupières du candidat se ferment pour le plonger dans l’obscurité. Mécanisme pour éviter de m’inclure dans son monde, juste quelques instants, ce qui signifie que je suis en train de l’agacer ou de le désespérer. Peut-être même les deux. Je viens pourtant de partager une suggestion tout à fait louable, aussi j’estime bon d’appuyer mon argumentation par une négation de la tradition historique consistant à placer la princesse en haut d’une tour, attendant l’arrivée d’un prince charmant sur un cheval blanc afin de planter une épée dans le coeur du dragon. Comme si la douce créature était incapable de venir à bout du cracheur de feu par ses propres moyens. Je peux vous dire que Raiponce aurait facilement pu étrangler la sorcière avec sa longue chevelure, au lieu de cela son prince a fini les yeux crevés dans un buisson de ronces. Je ne connais pas l’adaptation de Walt Disney, mais le vieux conte a marqué mon enfance. Pourtant Monsieur Loxias n’a pas l’air d’accord avec ce fait, me lançant la réplique la plus machiste que j’ai entendu depuis . . . une semaine, peut-être ? Je soutiens son regard azuré, croisant les bras sur ma poitrine, sifflant entre mes lèvres. Cependant mes iris se font plus perçant au fil de son dialogue, et j’esquisse un léger sourire particulièrement intéressée. « Ca sent le vécu, je me trompe ? Que lui est-il arrivé, à la donzelle qui a changé ta vie ? » Parce qu’il reconnaît tout de même une utilité à la femme, un pouvoir que j’estime plus important que n’importe quel autre : convaincre l’homme que l’amour existe. C’est bien ce qu’il vient de me dire, non ? Je plisse les yeux pour le forcer à me dévoiler tous les détails. Je le sens obéir doucement malgré ses réticences, s’approchant de ma silhouette pour se baisser, aussi je commence à plier les genoux pour prendre appui sur ses épaules lorsqu’il attrape ma taille pour me soulever dans les airs. Je pousse un petit cri de surprise tandis qu’il m’ordonne de rester sage, certainement las des faibles coups qui s’écrasent dans son dos. « Zut zut zut, lâche-moi tout de suite sale brute ! » Ce ne sont pas des manières de traiter une jeune fille de ma condition, c’est honteux, tout simplement. Il me manie avec autant de négligence que s'il tenait un sac à patates entre ses mains, et cela provoque une frustration à peine supportable qui se calme lorsqu’il souligne une évidence à laquelle je n’avais pas songé. Qu’aurais-je fait une fois perchée là-haut, avec une lentille en moins ? Je grogne pour manifester ma contrariété, cessant de marteler ses muscles jusqu’à ce qu’il me dépose adroitement au bord de la fameuse fontaine, ayant visiblement tenu compte de ma plainte précédente. Cette fois-ci il s’exécute avec une délicatesse qui me hérisse le poil tandis que mon regard se fixe dans le sien dans un silence presque gênant. Aussi j’arrache rageusement les chaussures qu’il me tend avant de détourner les yeux, ne désirant aucunement concéder que je m’étais trompée en imaginant qu’il ne retrouverait jamais le chemin jusqu’à cet endroit. N’en pêche, nous ne sommes pas beaucoup plus avancés. Mes iris clairs le suivent discrètement tandis qu’il grimpe agilement sur une haie, ne manquant pas de me narguer du haut de son perchoir, si bien qu’il ne tarde pas à se voir agresser par une chaussure à talon qui le heurte en pleine cheville. Si ça pouvait le faire tomber, ça m’arrangerait. Mais tout ce qui dégringole c’est ma pauvre chaussure, de l’autre côté du labyrinthe . . . Je ne manque pas de soupirer tandis qu’il me tend la main pour que je le rejoigne, la trouvant subitement très loin de ma silhouette. Je l’interroge du regard, hésitante, comme pour qu’il me confirme cette proposition, cherchant la confiance au fond de la mer qui repose dans ses yeux. Je prends équilibre sur le rebord de la fontaine, comme je l’ai vu faire, me jetant en avant en tentant de garder un pied sur la pierre, ma main dans la sienne. Je décolle tandis qu’il me soulève à ses côtés comme si je n’étais qu’une plume, poussant un petit « Oh » devant la beauté de ce paysage que nous surplombons. Un sourire prend place sur mes lèvres sans même que je ne m’en rende compte, ma main droite venant se plaquer sur mon œil afin de m’offrir une vue claire. « Finalement, je ne suis plus très sûre de vouloir être sauvée. » Je lui confie dans un souffle, tant fascinée par ce spectacle que j’en oublie de démêler mes doigts des siens.

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