Le prime était fini depuis un petit moment maintenant. Dieu merci. Je ne supportais pas les attroupements, ou tout le monde braillait, ça partait dans tous les sens... Je sentais que je n'allais pas aimer ce genre d’événements. Je n'étais pas un type complètement associable, mais disons que je préférais les gens, à petit dose. Ou tout du moins un par un. Tous à la fois, non merci. Ceci dit je ferais des efforts. J'essaierais en tout cas. Je m'étais dis que ce soir j'en ferais beaucoup plus, mais j'avais raté mon coup. Je crois que la découverte de mon partenaire m'avait quelque peu miné le morale. Qu'avais je fait pour mériter ça ? Cela devait être mon karma. La perspective de dormir avec ce colosse ne m'enchantait guère. A vrai dire, dans l'idéal, j'aurais préféré ne partager mon lit avec personne, pas même une fille. Mais bon, puisque c'était ainsi... J'allais devoir faire avec, n'est ce pas ? Je pénétrais dans ma chambre, qui était pour le moins dire...spéciale. Fallait aimer ce genre de déco. Pas vraiment mon goût pour tout vous avouer. C'était même carrément à chier. Non mais c'était quoi ces portraits géants de Cupidon ? Wouah quoi. Bref, en l'absence de mon très cher partenaire, je choisis moi même le lit. Certains étaient déjà occupés. Mais ah ça tombait bien, celui qui se trouvait le plus reculé, au bout de la pièce était libre. Parfait. J'étais en train de poser mes affaires, lorsque je vis justement ma « moitié » débarquer.  « Je prends le côté droit. » dis je de manière autoritaire. Il n'avait pas le choix. Bien qu'il ne devait pas y porter une grande importance. Enfin qu'est ce que j'en savais.  « Je te préviens d'avance, je suis pas un cadeau. Je suis plutôt agité la nuit... Je t'autorise à me foutre une tarte si je suis trop chiant. » Ce que j'étais gentil, n'est ce pas?

Je ne sais pas quoi dire de ce début d’aventure. Je ne sais même pas pourquoi je me retrouve parmi cette bande d’inceste. Ce qui est sûr, c’est que je refuserais qu’on m’apparente à eux. Faudrait-il bien plus pour faire voir à ce public que je ne suis pas de la même formation ? Ce qui est clair, c’est que ce début, gâché par ces candidats fort déplaisants ne me procure aucune sensation. Je suis vraiment incapable de me faire d’idées quelconques sur ce début. Je n’ai pas rencontré grand monde, et ça ne me déplais pas vraiment. Après, si je devais être confronté à une situation avec un autre énergumène, je le ferais tout simplement, avec ce qui est en ma possibilité, à dire de l'absurdité franche, qui caractérise tant bien que mal et parfaitement mon handicap. Je me retrouve, par coïncidence, dans ma future chambre. Je vais m’abstenir de commenter ce que les décorateurs on voulu présenter à mes yeux, à dire de la pure merde. Je retrouve aussi l’autre guignol bilingue au fond. Sa présence ne me dérange pas, enfaite, cela ne veut rien dire. Pour moi, c’est juste un partenaire, et ça s’arrête là. Si il veut faire son boss, il est de son droit, mais qu’il évite de me faire rire car je ne rigole jamais… Et puis déjà, monsieur prend le côté droit. Je pousse un soupir, côté droit ou côté gauche, c’est comme se demander s’il est bien de boire de la partie droite ou gauche d’un verre… Je pose mes affaires dans ma valise et m’allonge dans le lit. Il parle beaucoup, mais au moins, il a le don d’interrompre mes rêveries profondes… « Autre chose à dire ? » Car pour moi, je n’ai franchement rien à signaler, je suis calme, respectueux et largement éduqué pour me tenir… soigneusement dans un lit…

Oui je tenais à dormir du côté droit. Me demandez pas pourquoi, j'avais mes raisons, c'était comme ça. Rien avoir avec l'inclinaison de la pièce, qu'on soit à l'est du soleil ou quoi. Monsieur muscle ne semblait pas avoir d'objections à ça. Tant mieux. A vrai dire, j'en venais même à douter qu'il soit capable de s'exprimer. Ah mais attendez, j'étais mauvaise langue, voilà qu'il ouvrit la bouche.  « Oh, mais c'est qu'il parle ! Je commençais à croire que t'étais muet » Oui parce que c'était tout de même la première fois depuis notre entrée que j'entendais le son de sa voix. En revanche, quelque chose me disait qu'il n'allait pas aimer entendre le son de la mienne. Bah il allait devoir s'y faire. Même que je parlais dès fois la nuit. Le pauvre n'était pas au bout de ses peines. Il restait complètement inexpressif.  « T'es un rigolo toi. Bon sang, je sens qu'on va bien s'amuser. » L'ironie était on ne peut plus perceptible.  « Une objection à ce que je t’appelle Zéqué ?» lui demandais je. Oui, cela sonnait bien mieux qu'Ezéquiel, beaucoup trop long à mon goût. Sinon j'avais aussi d'autres adjectifs pour le qualifier, mais là je crois que ça lui plairait encore moins. Quoi que. Il semblait ne rien avoir à en faire de ce que je pouvais raconter.

Mon partenaire ne m’exaspère pas. C’est un partenaire, rien d’autre. Je ne pouvais pas espérer mieux, car pour l’instant, c’est un clown et ça me suffit. Le fait d’avoir un homme dans mon lit ne me dérangeait pas, le plus intéressant dans l’affaire serait de voir si lui il l’était. Et d’après son attitude, il l’était. Qu’il se rassure, je ne suis ni gay et je n’ai jamais demandé à ce qu’on me file un mec. Je crois que la production à bien fait de me coller cet être masculin que je ne pourrais jamais esquinter avec mon joujou de deux mètres. Imaginez si c’était une femme fragile comme ces nombreux échantillons fébriles de la soirée d’hier… On m’aurait viré. Là, ce mec est là pour me priver de ma passion saine et éviter que je fasse une connerie, et ça ne me dérange pas, loin de là, ça me rassure. Il l’ouvre une nouvelle fois. Sa voix mélodieuse n’a pas d’impact sur moi. L’homme que je suis ne sentirait rien car dans la théorie de la chose, je suis censé être complètement drogué par l’absence de mes sentiments. Je trouve qu’il est con mais je suis très mal placé pour parler de lui de cette manière. Le plus pratique, c’est que je me contente de me faire une idée à l’intérieur de moi-même, sans les lui exposer. Mes idées, au fond de mon crâne nagent sereinement et ne trouveront jamais le chemin de la sortie, car je compte bien les garder pour moi, à l’intérieur de mon être. Après, s’il essaye de me provoquer avec son surnom débile, il perd son temps. Car de un, les agaceries et la corruption ne peuvent jamais m’attendre. Et de deux, Ezéquiel n’est qu’un nom symbolique, rien d’autre. Ce n’est pas mon nom, c’est juste une appellation destinée à me caractériser pendant ce séjour et le serras pendant une période assez définie. Dans une semaine, je ne serrais plus Ezéquiel, je serais quelqu’un d’autre. « Si tu veux. » En réponse à son surnom. Je m’allonge dans 'ma' partie respective du lit et je l’écoute. Je l’écouterais pendant toute la nuit car je ne compte pas dormir. Je ne l’écoute pas par ce que ce qu’il balance m’intéresse. Non. Je l’écoute car je n’ai rien d’autre à faire, et que c’est mon devoir de partenaire d’écouter les stupidités qu'il laisse échapper à travers sa bouche asymétrique. La mécanique de mon cerveau me dit que je dois rester éveillé, et c’est en partie grâce à cet énergumène… Je lâche un soupir, avant de prouver une nouvelle fois que je ne suis pas muet. « Ezéquiel n’est pas mon nom. » Super, j’ai parlé. Je crois qu’avec lui, je devrais parler… Sinon, j’éprouverais un intense besoin de le liquider…

 « Si tu veux » Et bien. J'avais comme l'impression que c'était difficile de lui soutirer la moindre parole. A croire que ça lui prenait un énorme effort pour ouvrir la bouche.  « Alors Zéqué ça sera » Puisqu'il n'y voyait pas d'inconvénients, pourquoi se gêner ? Il se coucha alors sur ce qui allait être notre lit pour les prochaines semaines à venir. Il m'annonça alors qu'Ezéquiel n'était pas son vrai prénom. Hm je ne sais pas pourquoi, mais je m'en doutais. Et puis honnêtement, ça ne lui allait pas.  « D'accord. Je ne vais pas te demander ton vrai alors, je crois que ça ne servirait à rien. » Comme s'il allait me le donner. Je doutais qu'il allait me fournir beaucoup d'informations sur sa personne à vrai dire. Je posai mon sac sur le sol et commençai à me déshabiller, enlevant d'abord mes chaussures.  « Tu comptes être aussi associable avec tout le monde ? » demandais je curieux.  « Non parce que, en tant normal, je m'en foutrais complet, mais là, on va être lié pour un bon bout de temps... Je préférerais éviter de me faire nominer toutes les semaines tu vois. » Vraiment ce système de couple, c'était complètement con. Pourquoi fallait il que notre destinée soit liée ? Tss. J'osais espérer qu'il n'allait pas me faire couler. Quoi que, il pourrait effrayer les autres candidats, au point qu'ils n'oseraient même pas le nominer tiens.

Je viens de léguer à ce pauvre type la permission de déformer mon appellation censée me couvrir pendant ce court séjour, ici, dans ce château et au sein de ce jeu. Ce nom, je ne lui porte aucune attention, c'est même le cadet de mes soucis et si ça l'enchantait, il pouvait même en inventer un autre. Je suis de ceux à qui on a oublié de prodiguer un nom de baptême après la naissance; une telle négligence tournée en tragédie certes qui m'a obligé à vivre treize longues années, sans avoir l'étiquette qui fait de moi un homme de société... Je m'y suis habitué à ça et ce n'est pas un vermisseau dans ce genre qui essayera de m'attendre avec cette tentative franchement décevante de sa part. Je m'attendais pas à avoir Oui-Oui comme coéquipier... Je cesse de voir le plafond et je me retourne vers son côté intime, à dire le côté droit qui est censé le loger, j'ai bien compris que je ne devais pas franchir les frontières terrestres qui nous séparent, mais ça ne m'empêche pas de me tourner vers lui et le filmer avec mes yeux... A ma manière de le voir, on dirait que je suis gay et que je veux le sauter comme les deux tiers des femmes qu'on a planté avec moi ,mais c'est plus du fait que mon regard est vide et froid, et qu'il n'a d'autre caractéristiques que la froideur, l’indifférence ou le néant qui fait que ça peut se sentir de cette manière... J'essaye de réceptionner en même temps ses idées franchement merdiques et j'essaye, parallèlement de voir comment lui il me perçoit. S'il croit que je représente pour lui un fardeau, pour moi, il n'est qu'un simple détail, si on m'avait mit tout seul ça aurait été la même chose, je fais comme si ce mec n'existait que pour me parler ou me divertir avec sa personnalité franchement à chié, et ça s'arrête là. « Sociabilité ? Faut voir... » En réponse à sa question que je devais, en partie, éclaircir. Je suis comme je suis, les personnes je les aborde comme je peux et comme je le souhaite, je n'irais pas complimenter une vieille pouf liée avec ce con juste pour sauver ma peau, ou la sienne. Les nominations, ce n'est qu'un détail parmi tant d'autre, s'il a peur que je sois la cause de sa perte, c'est qu'il est faible. « Accepte ton destin, tu souffriras moins » Il faudra qu'il se mette en tête que c'est cuit pour les couples, que si nous sommes ensemble, ça le sera pour un long moment, et s'il a une envie de changer, il faudra qu'il attende qu'on me vire, ou que je soit éliminé pour pouvoir jouir d'une autre compagnie... Suis-je bien placé pour dire qu'il ne trouvera meilleur compagnie que moi ... ?

Zéqué, puisque c'était ainsi qu'il s’appellerait à présent, me regardait d'une étrange façon. Je n'arrivais pas à me décider s'il avait envie de me sauter dessus pour profiter de mon corps, ou si c'était pour me tuer. Bah, probablement ni l'un ni l'autre. A vrai dire je n'avais pas la moindre idée de ce qu'il pouvait bien se passer à l'intérieur de sa caboche. C'était quand même assez perturbant cette manière de vous fixer froidement. Je lui demandais alors s'il comptait être ainsi avec tout le monde. « Sociabilité ? Faut voir... » Connaissait il ce mot déjà ? En tout cas autant dire que ce n'était pas gagné. « Accepte ton destin, tu souffriras moins » Ah c'était carrément mon destin. Mais oui, il allait bien falloir que je me fasse à l'idée d'avoir cet ogre pour partenaire. Dire que durant tout ce temps, je m'était préparé psychologiquement à devoir partager mon lit avec une fille et bien d'autre chose, alors qu'en fait, la menace venait d'ailleurs. Je ne l'avais pas vu venir celle là.  «  Crois moi, j'ai fini par l'accepter. » Sauf que là je ne parlais pas de lui, mais on s'en foutait. Pendant ce temps, j'otai mes chaussettes, puis mon jean. C'était un peu étrange de faire ça devant lui, mais bon, je n'avais pas vraiment le choix. Dormir à moitié nu à ses côtés ne m'enchantait guère. J'aurais peut être dû penser à apporter un pyjama tiens. Sauf que ça me gênait, et que je n'arrivais pas à m'endormir avec ça. Je me débarrassai finalement de mon Tshirt, et me faufila sous la couette, à ma place.  « J'imagine que chercher à te connaître ou taper la discut', c'est peine perdue ? » Donc là, en gros c'était le moment où on se souhaitait bonne nuit ? Ou rien du tout d'ailleurs. On se la fermait et on dormait ? Le truc c'est que je n'avais pas sommeil.

J’ai pas sommeil. Du coup, je suis entrain de discuter avec ce mec qui franchement n’a rien de si extraordinaire. Je le regarde, il se dessape complètement lâchant tout le tissu qui lui recouvrait le haut de son corps, et aussi le bas pour ne garder qu’un caleçon, une sorte de barrière de protection ou je ne sais quoi… Il peut l’enlever si ça l’enchante, moi je l’ai gardé juste pour pas le choquer vu que c’est la première nuit… Je veux pas vraiment le perdre c’est mon seul soi-disant ‘allié’ dans ce jeu, car si je plonge, il plonge aussi donc il à intérêt à pas merder, comme moi j’ai intérêt à pas merder de mon côté. J’ai compris cette équation le jour ou on m’a expliqué le but de ce jeu, donc je m’y suis en quelque sorte un peu préparé. Il rejoint finalement le lit et je remarque que lui aussi, n'a pas someil. Je trouve ça normal vu les événements auxquels on participe lui et moi… C’est pas facile de trouver le repos après cette soirée mouvementée ou pour la première fois j’ai essayé de discuter avec des gens que je ne connais pas, et que je n’ai pas envie de connaître, chose qui n’a pas marché bien évidement, pas la peine de le préciser… Je suis un raté en matière de ‘premiers contacts’ et les conséquences de cette anomalie sera bien visible pour plus tard : on me collera certainement l’étiquette du maboul à éviter… ça me dérange pas, limite je m’en fiche donc je n’ai rien à regretté de cette nuit. Il me demande si on peut apprendre à se connaître. Je vais lui dire que ça m’est égal, et là il aura l’air content. « C’est pas intéressant, mais j’ai pas sommeil. » Cash. Ce mec avec sa vie de merde ne m’intéresse pas. Moi, avec ma vie de merde ne l’intéresse pas, mais pour tuer le temps, je vais parler, et lui aussi. « Tu sais. » Je m’arrête car je cherche des mots, je puise dans ma valise cérébrale pour trouver les mots adéquats afin d’exprimer ce que j’ai envie de dire. J'ai une phrase, mais je ne trouve pas un mot. Merde. « Tu n’a pas de réelle importance pour moi. Mais pour le besoin du jeu, je vais faire semblant d’être ton… » Je trouve pas le mot. Y’a un trou dans ma phrase et ça me gave à un niveau pas possible. Je finis par trouver un substitut au mot que je cherchais. « ton pote. » là ça passe. Qu’il s’emballe pas, j’ai dit que j’allais faire semblant, c’est tout. Et puis le mot ‘’pote’’ je viens de le fourrer dans cette phrase juste parce que j’ai pas trouvé un autre mot à la place… Ouais je sais vraiment pas m’exprimer désolé !