« Crois-moi, notre cohabitation me réjouit, je fais presque pipi de joie dans mon caleçon de savoir que tu restes encore une semaine avec moi. » le con. son humour me fait sourire. Il était plutôt comique mon partenaire vous trouvez pas? Je ne mets pas ses paroles en doute, mais disons qu'on ne me dit pas souvent que je suis une bonne cohabitation, voire jamais.. pas même mon père. Alors vois-tu j'ai du mal à y croire. Mais après quatre jours de jeu je commençais à le connaître, c'est con à dire, mais être renfermée dans une maison avec un partenaire ça forge les liens et tout va tellement vite. C'est un peu comme-ci l'aventure se faisait en binôme... malgré que l'option ne m'enchante pas tellement. «sans le pipi de joie tu étais crédible.» je m'assois sur le bord du canapé, techniquement je lui tourne le dos. Je jette un coup d’œil aux nominés, qui attisent ma compassion. En ce qui concerne les deux sauvés je n'ai pas d'avis sur la question, pour être tout a fait honnête je ne leur ai jamais adressé la parole... je sors une nouvelle fois une clope, je vais vraiment finir dépendante, depuis le début de semaine je ne passe pas deux heures sans en allumer une. «on en reparle dans une semaine.» dis-je à Sami suivi d'un sourire en coin. Le salon se vidait au fur et à mesure, j'en profite pour me diriger vers l'extérieur.

Nous avions été convoqués à la cabane en bois, un peu plus tôt cette semaine, pour nominer les premiers candidats. Tâches ardues, puisque parmi le lot, je n’avais pas eu la chance de tous les connaître, de tous les rencontrer, de discuter avec eux. Je m’entendais mieux avec certains, oui, c’était même évident. Mais pour autant, pénalisée ceux qui m’était inconnus me mettaient mal à l’aise. Et pourtant… avais-je vraiment eu le choix. Nous étions tous dans cette position. Je me rendis donc au salon avec un poids au ventre quand on nous y convoqua pour annoncer le nom des premiers candidats en danger. Et des quatre qui furent nominés, je n’en connaissais aucun. J’aurais pu être satisfaite de ne pas figurer dans ce palmarès, mais j’étais désolé pour les deux couples sur la sellette. Cependant, il aurait été hypocrite de ma part de m’excuser de leurs positions, puisqu’après tout, j’y avais – de loin – contribués. Je me contentais de faire un maigre sourire désolé en lui direction, avant de repartir de là où je venais.

Il devait être dix-huit heures trente à tout péter quand nous fûmes conviés à rejoindre le salon au plus vite pour assister à la toute première annonce de nominations de l'aventure. Honnêtement, même si je ne faisais clairement pas l'unanimité auprès de mes camarades, je me sentais confiant. Le pire des scénarios aurait néanmoins pu être le suivant : m'étant attiré les foudres de gros envieux depuis dimanche dernier, Anabel aurait très bien pu faire les frais de tout ça et se serait par conséquent retrouvée sur la sellette à cause de moi. Mais ça n'était pas notre jour, non, nos noms ne seraient assurément pas cités ce soir. Et j'eus bien raison de ne pas trop m'en faire, puisque bientôt Cupidon annonça les noms des quatre nominés de la semaine, à savoir Neela, Swann, Daphnis et Woody. Des nominations qui ne m'étonnaient pas franchement, même si je regrettais le fait que Swann se soit retrouvée avec l'homme invisible, lui ayant ainsi coûté une nomination qu'elle ne méritait pas. La jeune femme sembla quelque peu déçue et cela pouvait amplement se comprendre. « Merci » fit-elle après que bon nombre de candidats ne lui aient adressé un sourire compatissant et exprimé leur soutien. Allez, remballez vos belles paroles, elle n'avait guère besoin de tout ça. Étant resté debout tout le temps de l'annonce, je décidai de prendre finalement place au côté de Swann, sur l'un des canapés. Je lui glissai ensuite quelques mots à l'oreille, sur un ton des plus neutres. « Je n'te souhaite pas bonne chance, la chance c'est pour les faibles. Et puis ça ne servirait à rien, vu que tu vas rester. C'était pour moi une évidence, et le public ne commettrait pas l'erreur de l'éliminer. Alors maintenant tu souris, et tu leur fais regretter de t'avoir nominée. » J'aurais pu quitter la pièce après m'être clairement montré aux yeux de tous - en ayant, ainsi, contribué à embellir leur soirée -, mais non. Je restai là, assis, pensif. Je pus voir mes camarades quitter le salon les uns après les autres, et je ne voulus tout bonnement pas suivre le mouvement. J'avais pour principe de ne jamais faire comme tout le monde - me démarquer était quelque chose que je faisais avec brio.

Chers habitants du nid,

Si Cupidon interrompt cet agréable moment c'est qu'il souhaite s'entretenir individuellement avec l'un d'entre vous. Swann, tu dois te rendre immédiatement dans la Cabane en Bois où Cupidon a une chose importante à t'annoncer.

Je suis en pleine élaboration de mon plan d’action pour attirer la sympathie –voire la pitié, le dévouement ou autre sentiment qui pourrait jouer en ma faveur- du public, lorsque je sens le canapé s’enfoncer à mes côtés. Je lève la tête vers le géant qui me toise, et même assis il n’a pas l’air plus petit. Je ne peux m’empêcher de sourire à ses différentes remarques, répondant ainsi involontairement à son ordre, en poussant un petit « hm hm » fort pensif. Il me suggère donc l’offensive, pas étonnant de sa part mais une méthode certainement trop violente pour moi. « Tu proposes quoi ? La brosse à dents dans les toilettes, un morceau de verre dans l’omelette, la tête dans le four ? » Je m’effraie moi-même en prononçant ces mots, ignorant totalement que j’avais une telle imagination en matière d’échelle des menaces. Et encore, je n’ai pas suggéré le couteau négligemment tenu dans la main ou les clous dans les chaussures. Mon regard vide s’éclaire soudain en observant ses iris clairs. « Euh enfin, tu voulais peut-être dire me rendre indispensable et me faire des potes histoire d’éviter une nouvelle nomination ? » Oui non parce que ‘leur faire regretter’ peut avoir plusieurs signification, quand on y pense. Et si c’était la seconde, je viens de passer pour une folle sanguinaire. Mais je plaisante bien entendu, je n’ai pas le gène ‘rancunier’ dans mon patrimoine, cela dit je suis assez curieuse d’entendre ses suggestions. Il a l’air de s’y connaître sur le sujet, et j'ignore si je dois en être effrayée. Je penche la tête sur le côté, glissant un « Merci en tout cas » bref et peu sonore en lui serrant la main. Je ne sais pas pourquoi j'estime qu'il y a 50% de chance pour qu'il n'apprécie pas, mais ce n'est pas ce genre de détails qui va m'arrêter. Il s'est pointé au moment où j'en avais besoin, et c'est une chose qui pour moi mérite un remerciement. Je lève la tête vers Neela qui nous souhaite bonne chance à son tour, le lui renvoyant d'un signe du menton, puis je détache mes doigts de ceux du géant en lui tapotant le genou pour m'aider à me relever -vous savez comme les petits vieux qui ont de l'arthrose-. Je hausse les sourcils en me demandant ce qu'il me veut le Cupidon avant de disparaître du salon, et je vous avoue que je ne me sens pas particulièrement rassurée. M'enfin, avec un peu d'espoir il va me filer de l'argent, non ?

Swann se retrouvait nominée, la grosse blague de la soirée quoi. Rares étaient les personnes que j'avais appris à connaître au cours de la semaine, et la demoiselle en faisait partie. Qu'elle se sente privilégiée, d'ailleurs, car passer un moment avec moi relevait toujours du privilège. Bref. La blonde était sur la sellette mais j'étais persuadé qu'elle serait sauvée dimanche soir. Le contraire n'était pas envisageable. Je lui avais par ailleurs conseillé, après avoir pris place à ses côtés, de faire regretter à tous ces fourbes de l'avoir contrainte aux nominations, les premières de cette aventure. « Tu proposes quoi ? La brosse à dents dans les toilettes, un morceau de verre dans l’omelette, la tête dans le four ? » Entre autres, oui, même si de mon côté j'aurais pu me montrer plus vache encore. Excréments dans les draps, sabotages en tous genres... Rien n'était trop beau pour les faire tous chier. « Contente-toi de te montrer machiavélique, sans pitié. » Tout ceci semblait quand même laisser bien perplexe la jeune femme - sans doute était-elle encore un peu surprise par cette nomination à laquelle, probablement, elle ne s'attendait pas. « Euh enfin, tu voulais peut-être dire me rendre indispensable et me faire des potes histoire d’éviter une nouvelle nomination ? » Je me mis à rire - fait rare et dont il fallait prendre note -, car pour le coup je n'avais pas du tout pensé à ça. Et pour cause, je ne croyais en l'amitié et ses pouvoirs. « Non. Forger des liens avec certains ne sauvera jamais ta peau, car les traîtres sont partout. Ne te repose jamais sur les autres, surtout, car ils ne t'apporteront rien de plus que des emmerdes. » Le message était passé, du moins c'est ce que j'espérais. « Merci en tout cas » fit-elle, en me prenant la main. « Pas de quoi princesse. » Je me surprenais moi même à me montrer aussi sympathique ; vraiment ce genre de comportement ne me ressemblait pas. Je reportai mon attention sur chacune des personnes encore présentes dans ce salon, avant que la blonde ne se lève et quitte la pièce. Et bien j'allais rester là encore un peu moi. La flemme de me lever de ce canapé, en fait.