- Jamie.

Le prime venait tout juste de se terminer et comme une vieille habitude, je montai a la recherche de la salle de bain. Petite précision : ce n’est pas la recherche de la salle de bain qui est une habitude, mais le fait de m’y rendre avant d’aller me coucher. Et si je m’y rends ce n’est pas pour le simple plaisir de constater qu’une salle de bains comporte une baignoire (dans la plupart des cas) et/ou une douche, ainsi qu’un lavabo, ou deux, et des serviettes. Non. A vrai dire si j’y vais c’est pour des ablutions du soirs, mes parents m’ont toujours habitués a prendre une douche le soir, quand j’étais gosse. Et j’avais gardé cette habitude, couplée avec celle de prendre une douche le matin. Je suis un tout petit peu maniaque en ce qui concerne mon hygiène corporelle et ça, ça ne changera jamais, quoi qu’il advienne, je suis comme ça. Les émissions du genre survie sur une île déserte sont donc totalement prohibées en ce qui me concerne. Beurk, ils doivent tous puer comme c’est pas permis, parfois je me demande si je suis le seul a penser ça. Imaginer l’état de leurs bouches. HORRIBLE. Soit. Une fois entré dans la salle de bains avec mes affaires pour me laver, je commençai par me brosser les dents quand je vis mon frère entrer dans la pièce. A vrai dire, je ne sais même pas si lui a gardé cette habitude de se laver avant d’aller dormir ou pas, on ne vit plus vraiment ensemble puisque monsieur a préféré partir de la maison. Remarque, tant mieux. Je lève les yeux vers lui dans le miroir mais ne dis rien (brosse à dents oblige), je me contente de l’observer, je me demande comment il va se comporter maintenant que les autres ne sont plus là pour le voir en pleine action (il sera encore plus con, sans aucun doute).

Prime terminé, une heure du matin, le moment parfait pour prendre une douche... je suppose ? Vous savez, j'avais été élevé comme tel. Matin, soir, douche obligatoire. Alors même si j'avais inopinément quitté mon nid familial et ce sans regret, j'en avais conservé certaines coutumes, autre que le fait d'organiser de grandes soirées hypocrites où rires et critiques ne sont qu'à quelques pas l'un de l'autre. Ce soir, je n'allais pas déroger à la règle, premièrement parce que je voulais m'habituer au plus vite à ces nouveaux lieux, et le fait de perdre mes habitudes extérieures pourrait m'être fatal, et secondement parce que contrairement à beaucoup de candidats, je comptais y rester plus longtemps, bien plus longtemps qu'eux, dans ce nid. Bien plus longtemps que mon frère en tout cas. Frangin que je venais de croiser aux alentours de la pièce désirée. Et merde, j'avais plus envie de me doucher. Ce mec m’horripilait au plus haut point, à supporter tout ce que je détestais, à être tout ce que je ne supportais. Il était mon hantise à lui seul. Il levait quelques instants son regard vers moi, croisant mes yeux. Sans le quitter d'une miette, je retirais mon tee shirt, le plaçais sur le rebord du lavabo, déboutonnais mon jean pour lui faire subir la même chose avant de finalement me diriger vers la douche. Il ne croyait pas que j'allais prendre la parole peut-être ?

Je crachai le dentifrice que j’avais dans la bouche depuis un certain temps quand mon frangin commença à se déshabiller sans rien dire. Depuis quand il se taisait au juste ? Je l’avais parfaitement bien imaginé arrivé et me lancer une de ses répliques made by Jamie mais non, rien. Etonnant, peut être était-ce a cause des caméras ? N’oublions pas que Jamie veut paraitre être meilleur que moi (et n’oublions pas que c’est pareil de mon coté, aha !). « T’as pas pu t’en empêcher, hein ? » lançais en regardant encore son reflet dans le miroir alors que je m’essuyais la bouche avec ma serviette. « De parler de moi, au prime. » petit regard railleur, il ne va pas aimer. Mais en même temps, c’est exactement ça, il m’a vu et il n’a pas pu s’empêcher de parler de moi, hors si je l’avais vu… Non, j’aurais fais pareil, mais ça il n’avait pas à le savoir et si il m’accusait de surement faire pareil si je l’avais vu, je nierais en bloc. Après tout, qui peut savoir ce qui aurait pu se produire ? Personne, jamais. Finalement je le vis se diriger vers la douche et je commençai a retirer mon pantalon que je déposai ensuite a coté de la chemise que j’avais retirée avant de me brosser les dents. J’étais ici pour prendre une douche et il n’allait pas m’en empêcher.

J'allumais alors l'eau, la laissant couler sur mon corps, chassant mes cheveux en arrière avant d'entendre mon frangin prendre la parole « T’as pas pu t’en empêcher, hein ? » je pouvais sentir son regard posé sur mon corps, comme le transperçant. Putain. Mais de quoi il parlait encore c'ui là. « De parler de moi, au prime. » un soupir s'égarait, s'échappant de ma bouche alors que le jeune homme ne tardait pas à me rejoindre sous la douche. Je ne lui fis cependant pas face, non, ça lui aurait bien trop fait plaisir. « Et toi tu n'peux pas t'empêcher de me parler, là, tout d'suite. » pathétique. Ce gars était juste pathétique. J'avais envie d'en rire en fait, comme un gamin se moquant des dessous de sa grand mère. Vieux, démodé, et pathétique. Il n'avait aucune utilité à mes yeux. Je n'avais même pas envie de lui répondre, même si je savais que ça ne le ferait pas taire. Il aimait bien trop se la ramener ce gosse. Qu'on le bâillonne, qu'on lui coupe la langue, j'sais pas moi ! Réagissez bon sang ! Je continuais alors à prendre ma douche, cette fois ci en lui faisant face, pour lui prouver que de toute manière, il n'était qu'insignifiant face à moi.

J'allumai le jet juste au dessus de moi alors que mon frère ne répondait toujours pas. Qu'il réponde ou pas au final je m'en fichais un peu, du moment que je pouvais prendre ma douche sans avoir à le supporter trop longtemps, au final ça m'allait bien. Mais finalement, il ouvrit sa bouche pour dire... De la merde, comme d'hab. « Et toi tu n'peux pas t'empêcher de me parler, là, tout d'suite. » Ça, c'est un peu faible comme réplique frérot, d'ailleurs ça me fait sourire, ça m'amuse parce que j'ai envie de lui demander si c'est tout ce dont il est capable ou si il n'a pas autre chose dans les tripes. J'imagine que si c'était le cas, je le saurais, mais non il n'avait pas grand chose, en fait. « C'est tout ? » demandais-je finalement, je passai mes dents sur ma lèvre inférieur, putain c'était plus fort que moi il fallait absolument que je le provoque tout le temps. C'est pas ce qu'on fait entre frères de toute façon ? Depuis qu'on est gamins, c'est ce qu'on fait, on se bouffe mutuellement. Et c'est sur cette réflexion que j'attrape mon gel douche pour m'en étaler sur le corps et commencer a me laver. Plus vite ce sera fait, plus vite je devrai cesser de supporter sa présence, non ?

« C'est tout ? » je le vois jubiler en silence, alors que le jet d'eau s'écrase su son crâne. Si il pouvait le fracasser ça m'irait tout aussi bien. C'est tout. N'en avait-il pas marre de devoir se supporter parfois ? A sa place je me serais juste tiré une balle dans la tête en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire. « Et en plus ça t'amuses hein. » mon ton se veut déconcerté, presque las du comportement totalement absurde de mon frangin. Il avait toujours été comme ça, et ne changerais pas de si tôt. Pourtant je me devais de le faire taire, car quoiqu'il arrive, à mes yeux, je serais toujours meilleur que lui, je me devais de lui montrer que je le surpassais et ce en tous points. Saisissant sa mâchoire d'une main, je le fis alors reculer jusqu'à ce que son dos se plaque contre la parois de la douche. Certes cela pouvait sembler violent mais au final ça ne l'avait pas tellement été, non, puisque je ne l'avais pas poussé non plus. Là mon front se collait contre celui du jeune homme alors que nos torses ne faisaient plus qu'un. Qu'il me cherche encore une fois « T'es rien Finnick, alors t'amuses pas à jouer le malin avec moi. » lâchais-je d'une voix grave, faisant un instant taire son petit sourire « T'es qu'une ordure. J'te déteste. » et là mes lèvres se plaquèrent contre les siennes pour le faire taire définitivement.

Je crois que j’ai touché une corde sensible, je peux le voir et même presque le sentir s’énerver. « Et en plus ça t'amuses hein. » c’est vrai que ça a quelque chose de jubilatoire en plus. Mais si je le dis, ça va l’énerver encore plus. Du coup j’hésite à lui dire que, oui, c’est assez drôle. Le self control ne fait pas tellement partie intégrante de ma personnalité en plus, ni de la sienne. Si c’était le cas on s’apprécierait un peu plus, je pense. Enfin ça et puis tout le reste, on est trop différents pour songer a un jour s’entendre un minimum (ou ne serait-ce qu’a un jour ne pas s’engueuler, quoi). Finalement je hausse les épaules et réponds. « C’est assez irrésistiblement jubilatoire, Jamie. » dis-je en lui lançant un regard de coté. Ce qui suit ne me plais pas, il m’attrape le menton, doucement certes, qui l’eut cru ? Et me pousse tout aussi doucement contre le mur froid de la douche. Merde est-ce qu’il sait que c’est si froid ? « T'es rien Finnick, alors t'amuses pas à jouer le malin avec moi. » ok, c’est plus drôle là. Je passe encore une fois mes dents sur ma lèvre inférieure pour éviter de dire une connerie et en même temps, la connerie, je le sens arrivé à des kilomètres. Sauf qu’il parle trop vite et que je n’ai pas le temps de répliquer « T'es qu'une ordure. J'te déteste. » Et il plaque ses lèvres sur les miennes. Merde, je la sentais cette connerie, exactement celle-là en plus. Je pose mes mains sur son torse, un instant je me laisserais presque faire mais Jamie, bien qu’il me déteste, me connait mieux que personne et c’est réciproque. Je le repousse avec moins de délicatesse dont il a fait preuve et inverse la tendance, c’est lui qui se retrouve dos collé a un mur. Cette fois-ce je ne dirai plus rien parce qu’il n’y a plus rien à dire. Il me déteste, ça c’est vrai. Je suis une ordure, c’est tout aussi vrai. Alors pourquoi argumenter ? Une main toujours posée sur son torse, comme pour lui interdire de bouger, je pose l’autre sur le mur, a coté de lui et cette fois c’est moi qui pose mes lèvres sur les siennes, sans délicatesse encore une fois, ce n’est pas pour moi, la délicatesse.

Je suis épuisée, mais je crois que malheureusement je ne parviendrais pas à ferme l’œil de la nuit. Je suis bien trop impatiente de passer ma première journée dans ce tout nouveau lieu, de prendre mes marques. Et cela peut commencer ce soir, avec la salle de bains, parce que figurez-vous que j’ai complètement oublié de prendre du dentifrice. J’attrape ma brosse à dents avant de me diriger vers la pièce commune, ouvrant la porte sans bruit en regardant mes pieds. Le spectacle que je découvre en me plaçant tranquillement devant les lavabos me fige instantanément tandis que ma bouche s’ouvre tel un ‘O’ parfait. Merdouille, flûte, zut, saperlipopette ! Je dois avoir de sacrées hallucinations, parce qu’on dirait que les deux frères s’embrassent à moitié –complètement ? je n’ose pas regarder- à poil dans la douche. C’est normal si je trouve ça excitant ? Oh non non, c’est mal bon sang, très mal. On dirait un jeu de rôle porno de mauvais goût, et il a fallu que j’en sois le témoin, évidemment. Je suis totalement figée sur place, les observant comme une idiote, et je ne peux m’empêcher de lâcher un « OH BON SANG ! » sonore qui rompt le silence lorsqu’ils recommencent. J’aurais pu partir en douce sans que personne ne me voit, mais non, il faut que je parle. Quelle petite idiote. « Pardon euh, je suis désolée, faites comme si . . . euh j’étais pas là. » J’attrape un dentifrice qui traîne dans un coin avec maladresse, me dirigeant vivement vers la porte. Je disparais une seconde avant de passer à nouveau la tête dans la pièce. « Mais . . . vous n’êtes pas frères ? » Je reste là un court instant, secouant la tête en toussotant. « Euh non oubliez ! Je ne suis plus là. » Puis je referme la porte définitivement, le cœur battant à tout rompre suite à cette troublante découverte. Je secoue tout mon corps en poussant un petit « bon bon », cette aventure commence fort. N’en pêche, ce n’est pas un très bon exemple à montrer à la télé, si ?

Spoiler:

Finalement le jeune homme ne tarda pas à poser une main sur mon torse, prolongeant le baiser avant d'inverser les positions. Mon dos se plaqua alors sur le mur carrelé des plus froids alors que ses lèvres retrouvaient bien vite les miennes. Une de mes mains glissait sur ses hanches avant que sa seconde ne vienne planter ses ongles dans son cou. Quelques baisers plus tard et cet hargneux moment prit enfin fin grâce à l'aide d'une cruche blonde au sourire nais et à la teinture apparente. « OH BON SANG ! » ce que j'aime avec les gens qui interrompent les autres; c'est qu'ils ne le font jamais en discrétion. Mais après tout, elle ne m'avait pas l'air des plus futées, alors ça restait dans le domaine du compréhensible. « Pardon euh, je suis désolée, faites comme si . . . euh j’étais pas là. » difficile de ne pas te remarquer très chère, avec une teinture de cheveux aussi fluorescente. Si t'as peur de te faire écraser, porte un gilet comme toute personne civilisée. « Mais . . . vous n’êtes pas frères ? Euh non oubliez ! Je ne suis plus là. » un soupir s'échappa de mes lèvres « bon bon » finalement je levais les yeux au ciel, exaspéré par le comportement de la jeune femme. « Bon miss météo, tu bouges ton cul celluliteux ou tu veux que j't'aide à te repérer sur ta putain de carte ? » lâchais en la fusillant du regard avant de finalement reporter mon attention sur mon frère. Erk. « Non tu sais quoi, j'te laisse mes restes, vous avez l'air aussi con l'un que l'autre. » deux blonds, pas besoin d'aller plus loin. Et sur ce je quittais la pièce.

SUJET TERMINÉ POUR JAMIE

Manifestement et je m’en doutais, la délicatesse ce n’était pas beaucoup plus pour lui que pour moi. Ses ongles s’enfoncèrent dans ma nuque alors que ses mains glissaient le long de mes hanches. Ca aurait pu continuer, ça aurait pu aller bien plus loin que ça mais non parce qu’une espèce de connasse hystérique se met à gueuler. Bon sang elle a que ça à faire ? Bien sur, tout de suite, je me recule de deux bons pas de Jamie et sors même de la douche dont je coupe mon jet. « Pardon euh, je suis désolée, faites comme si . . . euh j’étais pas là. » trop tard. Le jeu ne fait que commencer et on me fait déjà chier de tous les coté, bon sang ils se sentent obliger d’être oppressants comme ça ou c’est juste de la stupidité ? « Mais . . . vous n’êtes pas frères ? Euh non oubliez ! Je ne suis plus là. » Je lâche un soupire et passe déjà une serviette autour de moi alors que mon frère sort de la douche également. « Bon miss météo, tu bouges ton cul celluliteux ou tu veux que j't'aide à te repérer sur ta putain de carte ? » du grand Jamie, remarque elle l’a bien cherché même si je ne tolère actuellement ni l’un ni l’autre dans cette pièce. Remarque je tolère surement plus la présence de cette fausse blonde que de mon frère. « Non tu sais quoi, j'te laisse mes restes, vous avez l'air aussi con l'un que l'autre. » Encore une fois je lâche un soupire, je pourrais répondre mais voyez-vous il y a un moment ou on arrête les frais, du moins pour la soirée car il est clair qu’on ne va pas passer toute notre aventure a s’éviter soigneusement. En ramassant mes affaires, je me tourne vers la blonde et devant son air tout autant choqué j’ajoute « Remets toi honey, on t’as pas demandé de participer. » je lâche un rire avant de sortir de la pièce, Jamie lui je m’en fou, qu’il aille faire ce qu’il veut. On a aucun compte à se rendre, jamais et c’est tant mieux.

done too.