le ridicule ne tue pas (23 mai à 8h01)

feat nora

Ce matin, j'étais motivé. Levé de bonne humeur après une bonne nuit de sommeil bien méritée, j'avais la patate. Après un léger petit déj', je me dirige vers la salle de bain pour me faire une beauté. Quoi que, sans me vanter, je suis plutôt joli garçon au naturel. Je suis né avec de bons gênes, on ne peut pas me blâmer pour ça. Devant la glace et encore en caleçon, je me dandine au rythme d'une mélodie que j'ai dans la tête. D'ailleurs, cette mélodie est si prenante que je me mets à émettre des petits sons inaudibles comparables à des gémissements ou des miaulements de chatons. Autrement dit, j'étais pitoyable. Mais ne connaissant pas les paroles, je fais comme je peux et qui ne le fais pas, franchement ? Je suis emporté et entreprends une petite danse tout à fait ridicule, en me passant dans la foulée du gèle dans les cheveux. Mais le gèle ayant une drôle d'odeur, cela me stoppe dans mon élan. Je grimace, jette le pot à terre avant de me pencher, le ramasser et lire l'étiquette. « Crème épi... ». Figé, je me jette sous la douche, me rince les cheveux en quatrième vitesse et suis soulagé de les voir tenir. « Putain ..., moins une et ... oh tu es là ! ». Nora. Elle était là, plantée au milieu de la pièce, à me regarder d'un air étrange et surpris. Je me force de sourire et de faire genre comme si de rien n'était. « Tu es .. là depuis longtemps ? »

Moi qui suis venue avec des résolutions bien précise telles que profiter du sommeil à son maximum en ne me lésinant pas sur les grasse-mat, bah je suis vraiment mal barrée. Je ne compte même plus toutes ces fois où je me suis levée tôt par pure habitude. Ce doit être psychologique et presque physique en fait. La routine, les habitudes, quelque chose dont on ne se débarrasse pas facilement. Encore une fois, j’envie tout ces gens qui partagent ma chambre et qui s’enlisent dans leur sommeil de plombs. Je m’étire en étouffant un bâillement et finis par pousser la porte de la chambre. J’arpente les couloirs un moment avant d’atterrir dans la salle de bain. J’actionne la poignée et pousse la porte doucement, d’autant plus lorsque j’entends une voix s’y élever. J’arque un sourcil et y entre. C’est alors que j’aperçois un Némo entrain de danser, se dandiner, au rythme d’une mélodie imaginaire tout en se passant une espèce de mousse dans les cheveux. Puis, j’ai le cerveau tellement lent ce matin que j’comprends qu’à peine lorsqu’il saute dans la douche. Il s’adresse ensuite à moi, j’sursaute surprise avant de lui sourire. « Oui » j’approuve quand il s’étonne de ma présence. Le jeune homme affiche cet air qui traduit la prise en flagrant délit. Alors, automatiquement, mon sourire s’élargit. Et, me demande si je suis la depuis longtemps. Mon sourire ne déloge pas alors que j’hoche la tête. « Depuis, hmm… » je fais mine de réfléchir avant de le singer, reproduisant chacun de ses pas de danse puis ses pas de danse accompagnés du mouvement de main dans les cheveux mimant la mise du gel. Je m’arrête et rigole de bon cœur. Je m’avance alors un peu plus dans la pièce pour ramasser le tube de ‘gel’ avant de lire « crème dépilatoire ». J’arrive pas à me retenir et j’éclate de rire. Il m‘étonnera toujours. « Noooon ! tu, tu…tu » j’tente de dire vainement secouée de spasmes tant mon rire ne veut pas se calmer. Ce n'est pas moqueur, au contraire, mais la situation est juste absurde, comique.

Je ne l'avais pas entendu venir. D'un autre côté, j'étais bien occupé à m'enlever cette fichue crème de mes cheveux pour m'apercevoir d'une quelconque présence. Du coup, je fus un peu surpris de la voir, puis vint le moment du "as-tu vu toute la scène ?". Non pas que j'ai honte de m'être malencontreusement trompé, je suis maladroit de nature, mais il y a quand même une petite gêne. Il faut vraiment le faire pour se foutre de la crème épilatoire sur les cheveux à la place du gèle. Je le fais. Du coup cela ne me surprends pas quand elle part dans une sorte de fou rire incontrôlé. Son rire me transporte et je me mets à rire également de ma propre connerie. Je me stoppe un instant et lui avoue. « Euh .. tu sais, les crèmes, elles se ressemblent toutes et vous les filles, vous laissez traîner vos babioles partout, un vrai foutoir et donc impossible de faire la différence ... ». Des excuses, mais au fond j'assume ma connerie. Je l'ai toujours fais et je n'ai jamais eut honte de quoi ce soit. J'ai été confronté à bien pire. Du coup je souris. Puis je repense à mes cheveux. Je me jette devant le miroir pour les observer de plus près puis demande à la demoiselle. « Rassure moi, ils sont tous là ? ». Je ne connais pas le fonctionnement des crèmes épilatoires, quand je m'épile le zboub, je le fais au rasoir. Plus rapide.

J’continue de rire, j’arrive pas à me calmer. J’tiens mon ventre. Mon dieu, le rire va me crever un organe où deux tant me tord de rire, tant les spasmes me secouent. Et, d’un autre, j’me dis que j’veux pas le vexer, alors j’essaie de reprendre vainement contenance. Mais ca me fait plus perdre de l’oxygène qu’autre chose. Donc, mon rire cristallin raisonne toujours dans la pièce. Et, il n’arrange rien lorsqu’il se lance en explication douteuses voire fumeuses. « Cliché ! » je m’insurge entre deux rires. C’est vrai qu’il est commun de prendre n’importe quel pot pour s’en tartiner les cheveux. J’crois que je ne me lasserais jamais d’un tel personnage. Les larmes me montent aux yeux. J’commence à sérieusement m’ordonner d’arrêter de rire pour pouvoir respirer normalement. Faut croire qu’il a fait sa BA de la journée en me faisant rire aux éclats. Je l’en remercierais après. Mais, ce que j’apprécie d’autant plus chez lui, c’est sa spontanéité et son côté: j’assume tout ce que j’fais. J’adhère. J’inspire longuement avant de me pincer l’arête du nez quelques secondes pour expirer calmement, doucement. Technique du cours de sophrologie pour se calmer. Bref. Ca marche. C’est l’essentiel. Ma respiration redevient petit à petit régulière, mes rires se font de plus en plus éparses. Je le vois qui se jette devant le miroir pour se contempler le sommet du crâne. Et, me demande de le rassurer. Je m’approche vers lui. « Attend, laisse moi voir » j’fais en me rendant compte qu’il est immense. J’ai beau être grande, on ne joue pas dans la même cour. J’m’installe sur l’évier, lui faisant face, avant de prendre sa tête entre mes paumes. Il baisse la tête, et je scrute ses cheveux, enfin les restes de crème dans ses cheveux. Surtout qu’il est dit dans la notice: rincer abondamment avec de l’eau. Ce que j’doute qu’il ait fait. « Il en reste un peu, viens, je vais t’aider à tout enlever avant que n’aies des zones de calvitie précoce » je fais en sautant sur mes pieds, un sourire aux lèvres, l’entrainant vers les douches. J’me saisie du pommeau de douche. Il se penche. J’actionne le jet. Je tiens le pommeau d’une main alors que l’autre s’affaire à rincer ses cheveux. J’trouve d’ailleurs que j’suis plutôt douée pour ça. Aucune formation de coiffeuse pourtant, soit. J’chasse cette idée idiote et j’continue de rincer sa chevelure. « Pas trop chaud ? » j’demande limite inquiète face à son mutisme. « ...Ou froid » j’ajoute sans me rendre compte que le réel problème est que j’commence à foutre de l’eau partout si bien qu’à cette allure là, on finira trempé tout les deux.

Elle est morte de rire. Je fais quoi ? Je ris aussi ? Va pour rire également, sauf que personnellement, au bout de quelques secondes, cela me passe. Se foutre de sa propre gueule, c'est marrant, mais sans plus. Par contre elle, elle ne semble pas vouloir s'arrêter. C'est bien la première fois que je ressens de la gêne, mais qui se disperse rapidement tellement son rire est apaisant. Cela lui va même bien de rire. Elle est jolie et vivante. Franchement, voilà une candidate dont j'apprécie la compagnie. Je peux être moi, je sais qu'elle va simplement rire. Et ce n'est pas de la moquerie pure et mesquine, c'est de la petite moquerie à cause de l'absurdité de ma connerie. Elle est marrante et fun. Sauf que j'ai d'autres chats à fouetter. Systématiquement après le rinçage, je me dirige vers la glace. Je scrute ma chevelure et espère ne pas avoir des trous. Sinon je risque de ressembler à un cratère ou pire, un morceau de gruyère. Je flippe et demande un coup de pouce à la demoiselle. Je me penche et elle regarde à son tour si oui non j'ai des pertes de cheveux. À cause du peu de crème encore présente, elle me propose de me rincer la tête. Avec un air paniqué, je vais vers la douche et me penche de nouveau pour que ça soit plus simple pour elle pour me rincer. « Nickel l'eau ... par contre, mes cheveux sont plus hauts, là j'ai l'impression que tu me fais ma douche .. ». Il est vrai qu'elle était en train de me tremper le haut du corps et qu'elle ne faisait pas très, très attention. En voilà une qui ne sera jamais coiffeuse. Elle continue de me tremper un peu plus, du coup lorsqu'elle cesse de me mouiller et que je me redresse, j'examine les dégâts. Oui, bon, je suis bel et bien trempé, merci Nora. Je passe une main dans mes cheveux, tire un peu de dessus, et suis finalement soulagé de n'en voir aucun tomber. Enfin, peut être un ou deux, mais pas de touffes. Et comme je fais habituellement, je me secoue la tête dans tous les sens, et mouille par la même occasion la petite brunette. Je lui souris.

Némo me fait rapidement remarquer que j’fous de l’eau partout. Je jette un rapide coup d’œil pour constater qu‘en effet je commence à transformer la salle de bain en pataugeoire. Alors là, je n’y suis pour rien. Il faut ce qu’il faut. J’préfère parer au plus urgent: la calvitie précoce du jeune homme. J’aurais tout le temps d’éponger l’eau plus tard. « Pas de ma faute si tu t’es foutu les trois-quarts de la crème sur le devant des cheveux ! » je m’exclame pseudo outrée à sa réplique avant de sourire. Plus sérieusement, le devant des cheveux avait été le plus atteint par la crème, et forcément ca implique quelques sacrifices de sa part s’il veut l’enlever. Oui, oui, je suis aussi douée pour trouver des excuses. Après quelques minutes de rinçage abondant, je déclare que ca suffit alors je coupe l’eau et il se redresse. Je regarde le sommet de son crâne et constate que la crème a été éradiqué de son cuir chevelu. Plus rien à craindre en somme. Je regarde le jeune homme tirer sur sa tignasse pour constater qu’elle tient bel et bien. Je souris de nouveau, contente pour lui. Franchement, les cheveux c’est, quand même, juste capital. Puis, il se tient toujours à quelques centimètres de moi quand il commence à secouer vigoureusement la tête. Pour les sécher ? J’ai comme un doute. Pour se venger alors ? Quelque chose me dit que oui. J’reçois une flopée d’eau en pleine tronche. J’ouvre la bouche pour montrer ma pseudo indignation, pour montrer à quelle point je suis ’’’’scandalisée’’’’. « Han tu l’as fait exprès ! » je m’insurge conservant la même expression. Et malgré le sourire qu’il me décoche, j’y vois là un bon moyen de déclencher la prochaine connerie qui me trotte dans la tête. Ma réaction ne se fait pas attendre, puisque la seconde d’après j’me saisis du pommeau de douche, et l’actionne en sa direction. « Toi qui parlais de douche, te voilà servi ! » je claironne arborant un air fière, un large sourire vainqueur aux lèvres.

Maintenant c'est de ma faute si la salle de bain se transforme en mini piscine ? Elle est bien bonne celle là. Quoi que vrai. Car si je ne m'étais pas foutu de la crème, elle n'aurait pas eut à me rincer les cheveux et donc à foutre de l'eau partout. Mais une fois le rinçage terminé, je suis une nouvelle fois, face à elle. Je me secoue les cheveux et elle me regarde scandalisée. Ça me fait rire. « Juré, que non ! ». Je suis un mauvais menteur, je ne peux pas le cacher. Surtout qu'en voulant faire le mec hyper sérieux, je ris. Je ne suis définitivement pas crédible. Je suis un noble homme, un homme honnête. Je tente quand même de faire passer mon geste, pour un geste incontrôlé. Sauf que, à son petit sourire, je vois qu'elle ne va pas en rester la. Elle est donc de ce genre. Une petite coquine, mesquine, qui aime chercher les embrouilles. Et cette facette se dévoile davantage lorsqu'elle m'asperge d'eau avec le pommeau. Je suis dorénavant trempé de la tête aux pieds, merci Nora. Je fais mine d'être outragé et en colère. En plus j'ai un caleçon blanc qui vire transparent. Je serais bien resté ainsi, mais je ne veux pas la rendre aveugle et la traumatiser. Je file donc enrouler une serviette autour de ma taille. Je me retourne, et lui fait face. Je souris. Une sourire bien malicieux qui signifie "tu ne vas pas t'en sortir si facilement" . Je m'approche l'air de rien de la petite brunette en sifflotant, puis soudain je me stoppe, bloque mon regard sur elle, et ni une, ni deux, je la porte sur mon épaule comme un sac à patate. Plus simple et efficace si je veux la mettre entièrement sous la douche. Ce que je fais. Je prends alors le pommeau et le dirige en sa direction. Bien évidemment j'évite les gestes brusques, il ne manquerait plus que je la blesse. Une fois trempée, je prends le gel douche et fais couler les ¾ du pot sur la pauvre demoiselle. Je la mouille de nouveau et TADAN un bonhomme de neige version réel. Elle ne ressemble pas exactement à cela, mais elle mousse. Je ris. « Sexy ! ». ça sera mes seules paroles avant que mon rire ne reprenne.

Némo ose me jurer que non mais de toute façon c’est trop tard puisque je m’attèle déjà à le doucher à l’eau froide. Oui, parce qu’en plus, l’une des joies de la vie en communauté c’est bien le partage. Et, notamment de l’eau chaude. Cependant, il ne bronche pas alors je continue à l’eau froide, un sourire espiègle aux lèvres. Toute façon, je me dis aussi que vue sa tenue, enfin ’tenue’, légère, il devait bien s’apprêter à en prendre une de douche. Ainsi, je me rends utile en lui rendant service. Ok, j’adore m’inventer des bonnes actions. Pour rire. C’est drôle en plus. La situation est cocasse, et je ne me gêne pas pour rire, armée jusqu’aux dents d’un arsenal le plus dangereux et néfaste qui soit que je tiens à deux mains. Oui, pour rendre la chose plus vraie, menaçante, vivante. Il arbore un air outré, limite en colère. Mon regard passe de ses yeux à la tête, et c’est seulement là que son boxer à viré au transparent. Je m’empourpre et relève automatiquement le visage pour capter ses yeux. Passer pour une perverse, non merci. Ceci dit, il a le bon réflexe puisqu’il en profite pour s’envelopper dans une serviette. Je baisse légèrement ma garde face aux événements récents. Rapidement, je me rends compte que je n’aurais pas du puisqu’il en profite. Il s’approche d’un air désinvolte. Je fais un pas en arrière, braquant mon pommeau sur lui. Rien à faire, il s’en fout. Mon expression passe de la satisfaction à la surprise. La seconde où il me regarde de son air mutin me parait longue. Et, je ne sais trop comment je me retrouve sur son épaule à gesticuler pour qu’il me lâche. Tiraillée entre le rire et le rire, je ris. « Non, non, non ! S’il te plait ! S’il te plait ! » je débite sur un ton faussement plaintif, en continuant de gigoter entre ses bras histoire de ne pas lui faciliter la tâche. Je le supplie presque tant ma fin est proche. Je me retrouve sur le carrelage, dans la douche, attaquée par un jet d’eau. Mes mains viennent protéger mon visage alors que j’échappe limite un hurlement en sentant l’eau froide. Putain, elle était si froide. Je ferme les yeux. Et, quand je me dis qu’il en a enfin fini avec moi, je sens un liquide tomber sur mon crâne ruisselant dans mes cheveux, sur ma peau, mes bras, mon unique t-shirt trempé et transparent, mes jambes. Entièrement douchée pour le coup. Puis, une nouvelle fois de l’eau. J’ferme d’autant plus les yeux quand j’comprends que c’est du gel douche. La minute d’après il se met à rire. C’est seulement là que je m’essaie à ouvrir les yeux pour voir le résultat qu’il qualifie de sexy. Je fais l’état des lieux, effarée. Le dégât ! J’en ai partout, logique. J’en crois pas mes yeux. Mon t-shirt a même eu droit à un lavage intégral, d’ailleurs, il se fait lourd à coller ainsi ma peau. Cependant, je ne décide pas de le retirer. Oh non, plein de mousse, il ne peut que me servir. « Tu vas me le payer Némooo ! » je claironne tout sourire avant de, limite, me jeter dans ses bras, nouant les miens autour de son cou pour ne plus les déserrer, qu’il puisse profiter également de la mousse et sa senteur florale qu’elle dégage, tout en passant mes mains dans sa tignasse précédemment rincée afin d’y étaler l’espèce de neige dont il m’a ensevelie, perchée sur les demi-pointes.

Je me retrouve avec une serviette autour de la taille, car mademoiselle, la petite cochonne, en m'aspergeant d'eau, a rendu mon unique vêtement transparent. Mon caleçon blanc. Je suis sûr qu'au fond, c'est une petite perverse, une coquine. Même si je sais très bien que ce n'est pas le cas. Pas le genre de Nora. Bref, une fois ma vengeance accomplie, je la vois dépitée dans la douche. Elle pensait à quoi ? Elle m'a cherché, elle m'a trouvé. Il n'y a pas pire gamin que moi. Suffit de me titiller et je me lâche. Et bien souvent je ne fais pas les choses à moitié. Elle m'a mouillé le caleçon, je lui ai fais prendre une douche expresse, savonnage comprit dans le lot. Ce qui explique pourquoi elle mousse de partout. Je ris tellement que j'en ai mal au bide. Ça fait du bien de rire. Rire montre qu'on est heureux. Et là, je suis heureux. Quoi de mieux pour débuter la journée ? Mais je cesse bien rapidement de rire lorsque Nora s'approche de moi. Bien trop proche d'ailleurs. Pas le temps de réagir qu'elle m'enlace dans ses bras. Bonne façon de me refiler sa mousse, qu'elle pense à étaler également dans mes cheveux fraîchement lavés. Merci Nora. Je souris, tente de me dégager mais; feins de tomber. Du coup je glisse dans la douche et finis par m'installer à ses côtés. Voilà deux gogoles assis dans une douche et savonnés de partout. Je tourne ma tête vers celle-ci. « Vois-tu je me sens assisté d'un coup. Tu me laves les cheveux et maintenant tu me fais prendre ma douche .. ». Je dis cela pour rigoler. Et grâce à elle, pas besoin de prendre une douche. D'un côté, je venais de la prendre, donc bon (...), mais on ne sait jamais, j'aurais pu laisser de la crasse alors rien ne vaut une seconde douche. Tête toujours tourner en sa direction, je prends dans ma main un peu de mousse avant de lui étaler sur le visage. Et je glisse un, « Oups ». Et je rigole à nouveau.

Je suis franchement du genre gamine quand je m’y mets, j’aime jouer, mais je me cache derrière l’excuse du: je profite de la vie. Bien qu’honnêtement je n’ai aucunement honte de ce côté-là. Je l’accepte même totalement. J’aime bien. Ca détend. Je ne me prend pas la tête, c’est tout, en fait. Et, ce qui me fait d’autant plus plaisir présentement, c’est de voir que le jeune homme est également de ce genre là. Donc forcément, l’attaque à l’eau combinée à celle du gel douche passe carrément bien malgré ma mine déconfite. Cependant, ce qu’il ne sait pas c’est que je suis pas le genre à abandonner. Oh non. De même que je ne m’épuise rarement. Autrement dit, je peux continuer encore longtemps comme ça. Et, la journée ne fait que commencer. Accrochée, façon panda à son cou, je m’attèle à lui refiler un maximum de mousse. D’ailleurs, il en arrive même à arrêter de rire. Faut dire que je suis très menaçante comme ça. Némo tente de se débattre, vainement. Jusqu’à ce qu’il tombe, moi avec, et ma première réaction est de rire. On a franchement l’air con comme ça mais putain ce que ca fait du bien de se lâcher, au moins un peu. « C’est si mal que ça ? » je rétorque mutine avant de lui tirer la langue. « Tu ne faisais moins le malin avec ta crème dépilatoire sur la tête ! Si j‘avais su je t‘aurais laissé devenir chauve » je le taquine un large sourire fier aux lèvres. Après quoi, ce sont ses doigts que je sens contre mon visage, me faisant un masque de mousse. Merci Némo. Je ne savais pas que ca avait des vertus hydratantes. « Oups ? » je répète pseudo interloquée en arquant un sourcil tout en le dévisageant. « Sérieusement ? » je poursuis à voix haute en tentant de contrôler le rire qui souhaite passer la barrière de mes lèvres alors que mes mains s’attèlent à attraper, n’importe quoi, discrètement qui serait pas trop loin, pas trop haut, à ma portée. A tâtons, mes doigts finissent par toucher un tube. Sans réfléchir, je l’amènes discrètement vers moi. Puis de façon à manœuvrer hors de sa vue, je me place devant lui, toujours assise contre le carrelage. A l’aide de mon index et pouce, je dévisse le bouchon. Ne quittant pas le regard de Némo. Puis, soudainement, la minute d’après je l’attaque à coup de…dentifrice !? Sérieusement. J’finis par laisser échapper un rire cristallin. Même dentifrice que j’étale sans trop de mal sur son visage, son cou, ses cheveux, ses épaules. Un peu partout tant qu’il m’en reste sur les doigts et dans le tube. Ok, c’est du gaspillage, et après ? « T’es magnifique comme ça Némo » je lui assure dans un rire. Faut voir sa tête franchement ! « Du grand art » je commente toujours pliée, comme secouée d’un rire incontrôlable. Quelques secondes après, il s‘apprête à riposter, enfin il bouge et j‘analyse cela comme une riposte. « N’essaie-même-pas » j’articule, prenant un air faussement menaçant braquant sur lui mon arme de pointe: le pommeau de douche, toujours assise en tailleur.

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