ft. tweedy

Le château, passé minuit, est un endroit hostile qu'il ne convient pas d'arpenté en étant fragile ou même souffrant. Ce soir je m'ennuie, ce soir je n'arrive pas à m'endormir alors je traine dans la maison, un livre dans les mains et mes lunettes sur le nez. Posé dans le salon depuis dix minutes environ, doigts de pieds en éventail et chevilles croisées sur la table basse, je suis faussement captivé par ma lecture. En réalité, voilà la sixième fois que je lis le même paragraphe sans le comprendre, pas que je ne sois pas concentré mais plutôt que je n'en ai tout simplement pas l'envie. Je lève les yeux par dessus le cadre de mes tom ford, et aperçois Tweedy sur le canapé face au mien. Elle est plongée dans le même état végétatif que moi jusqu'à présent, à peu de chose près qu'elle ne tente pas pour le moins du monde de tromper les apparences en faisant semblant de s'occuper. Elle se fait chier, tout comme je me suis rarement autant fais chier depuis vingt-sept ans, alors je me débarrasse de ma lecture qui va se perdre entre deux coussins et me lève pour venir m'échouer à ses côtés. Je m'appuie sur mon coude, penche la tête sur le côté, l'observe un instant. La proximité l'intimide peut-être, toujours est-il que je ne lui laisse pas le temps de commencer sa phrase que déjà je la coupe dans son élan. « Tu aimes les films d'horreur? » Je lui demande, comme si on avait les moyens dans cette baraque de se regarder un navet sanglant en bouffant du pop corn. Je poursuis, l'air conspirateur, tout en me penchant un peu plus pour qu'elle n'entende que moi. « Une promenade au clair de lune, ça te branche? J'ai bien envie de voir à quoi ça ressemble la nuit. » Je ne lui dévoile que très partiellement mon projet qui pourrait s'apparenter dans l'esprit d'une jeune biche à une mauvaise idée. Mes doigts s'enroulent autour de sa main, je la tire afin de l'aider à se relever et ensemble on disparait dans la nuit noire. On marche un peu, en silence, avant d'arriver devant l'entrée du labyrinthe, au fond du parc. « Tu l'as déjà fais? » Je lui demande en me hissant sur la pointe des pieds dans l'espoir d'apercevoir le dédale de haies.

Il était tard et le château semblait désert. A croire que tous les habitants étaient allés se coucher en même temps, ou qu'ils avaient tous été désintégrés. C'était soit l'un, soit l'autre. A moins, bien entendu, qu'ils se cachent simplement dans les diverses pièces que comptait cette spacieuse bâtisse. Oui, ça aussi c'était plutôt probable. Quoi qu'il en soit, et depuis près d'une heure maintenant, Tweedy se trouvait assise sur l'un des canapés du salon, un livre entre les mains. Elle ne lisait pas, non. On pourrait croire qu'elle était en train de lire, mais non. Du moins, pas tellement. En fait, la jeune femme s'amusait à lire à l'envers. C'était très con, mais c'était plutôt amusant d'après elle. Oui, il lui en fallait bien peu. Bref. Tweedy faisait alors mine de lire très sérieusement, le regard plissé et orienté vers le livre qu'elle tenait donc entre ses mains. Elle aurait tout aussi bien pu jouer avec ses bracelets, puisqu'elle ne faisait en réalité rien de bien précis. Et visiblement, l'un de ses camarades l'avait bien remarqué. Car Hamad, le jeune homme qui l'avait aidé à se relever lors de sa chute lamentable du prime dernier, venait de la rejoindre. Ce dernier venait en effet de débarquer de nul part, probablement d'en face en fait, mais puisqu'elle avait été bien trop occupée à ne rien faire, naturellement, Tweedy ne l'avait pas vu. En tout cas, ce garnement venait de lui faire une belle peur, l'ayant d'ailleurs fait sursauter. Et voilà qu'en plus il se tenait tout près d'elle, hein. Ah la la. Il lui demanda alors si elle aimait les films d'horreur. Le sourcil de Tweedy s'arqua, tandis qu'un fin sourire commençait à étirer ses lèvres. Bizarre, ce type. Mais marrant. « Je ... non, pas tellement » révéla-t-elle timidement, un peu désolée de devoir lui faire comprendre que ça n'était effectivement pas trop son truc. Autant être honnête, hein. Par la suite, Hamad lui proposa une promenade au clair de lune. « Si ça me branche ? Évidemment » répondit alors Tweedy, affichant cette fois-ci un grand sourire. Les deux jeunes gens filèrent alors jusqu'à l'entrée du labyrinthe. Là, Hamad lui posa une question. Hm, curieuse sa question d'ailleurs. « Et bien, oui. Mais pas de nuit » fit-elle alors. Finalement, profitant du fait qu'il lui tenait toujours la main, Tweedy entraina son camarade à l'intérieur du labyrinthe. Après quelques pas, elle se tourna partiellement vers lui. « Je dois te faire un terrible aveu. Un aveu dont tu risques de ne jamais te remettre. Un aveu qui te poussera assurément à me maudire jusqu'à la fin de tes jours » annonça-t-elle alors, d'une mine faussement grave, avant de reprendre. « Je suis une quiche en orientation, ce qui signifie qu'à moins que tu sois expert en la matière, nous sommes fichus. » Voilà, en gros, c'était ça l'aveu du siècle. Beaucoup de cirque pour rien, on en convient tous.

Tweedy n'aime pas trop les films d'horreur, Tweedy lit ses bouquins à l'envers (oui, je l'ai remarqué), mais Tweedy est prête à s'embarquer avec un candidat potentiellement dangereux dans un dédale de haies obscures sans savoir si elle en ressortira totalement vivante. Tweedy est une fille étrange. Elle m'arrache limite le bras en m'entrainant à sa suite dans le labyrinthe, je ne bronche pas et me laisse emporter derrière elle jusqu'à ce que l'on se retrouve enfoncé dans les limbes. La sortie n'étant qu'à quelques mètres, je me réserve encore le droit de potentiellement m'enfuir en courant si jamais l'expédition s'avère trop dangereuse. Moi non plus, je n'aime pas trop les films d'horreurs quand il s'agit d'en jouer les acteurs, je l'admets. La candidate s'arrête après quelques pas, et me regarde d'un air grave. J'arque un sourcil. « Quoi??? » Je demande en affichant une moue mi-inquiète, mi-crédule. Elle m'annonce de sa voix claire qu'elle n'a aucun sens de l'orientation. Pire encore, elle a l'air tellement paumée quand elle voit une carte qu'elle me certifie que je pourrais bien la maudire. Je reste un moment silencieux, avant d'éclater de rire. « Franchement, moi qui croyais que tu allais m'annoncer que tu étais le double vengeur de Tweedy et que tu allais me dépecer au centre du labyrinthe.. » Je m'égare. A croire que j'ai envie de me foutre les jetons ce soir. Je me coupe, les épaules toujours secouées par un léger rire, puis me reprends et pose un doigt sur mes lèvres. J'fais mine de réfléchir, et dépose mes deux mains bien à plat contre ses bras fins. « Moi non plus. On prend le risque quand même, allez! » Pas le temps d'en répliquer une que je la retourne aussitôt pour la pousser devant moi, nous faisant courir un peu dans les couloirs végétaux avant de nous stopper brusquement au milieu d'une allée. « Attends viens j'ai une idée. » Je dépose mes paumes sur ses yeux. « On va voir si tu as un si mauvais sens de l'orientation. » Je la guide à petits pas vers le centre du labyrinthe dont je parviens sans difficulté à trouver la direction. Je la fais accélérer un peu parfois, pour la déstabiliser, et finalement nous voilà au milieu. J'enlève doucement mes mains que je rabats dans mon dos. « Attends avant d'ouvrir les yeux. » Je souffle à son oreille avant de déguerpir en courant me cacher dans l'allée voisine sans un bruit.

On pouvait aisément dire que Tweedy était loin d'être la compagnie idée pour une virée nocturne au labyrinthe. Premièrement parce qu'elle n'affectionnait pas particulièrement cet univers angoissant, qui pouvait être le trip de certaines personnes, comme Hamad peut être. Deuxièmement parce qu'elle était très pipelette dans son genre et que ça pouvait en agacer plus d'un, mais ça, c'était aussi bien valable dans un labyrinthe qu'ailleurs, en fait. Et enfin troisièmement parce que la jeune femme était dotée d'un sens de l'orientation proche de zéro. Elle était tout bonnement nulle à ce genre de choses. Tweedy était probablement la seule nana au monde qui était capable de se perdre entre sa salle de bain et sa chambre à coucher. Un vrai cas on vous dit. Et donc, autant dire que la petite brune ne serait pas d'une utilité remarquable dans une pareille situation. Il était même très probable qu'elle en vienne à handicaper cruellement Hamad. Avec un peu de "chance", celui-ci finirait par décréter que Tweedy ne serait pas une grosse perte et il déciderait de la laisser pourrir ici, histoire de sauver sa peau et de ne plus s'encombrer d'un boulet vivant. Quoi qu'il en soit, à l'instant où Tweedy s'apprêta à faire cette terrible révélation - comme quoi elle était nulle en orientation, donc - Hamad s'attendit visiblement au pire. Du calme jeune homme, elle n'allait pas vous faire un coup à la Michael Jackson et se changer en zombie. On n'était pas dans un cimetière de toute manière. Et puis, finalement, à l'écoute des paroles de Tweedy, le beau brun se mit à rire. Ouf, il ne le prenait donc pas si mal que ça. « Bah en fait, ça c'était censé venir après, mais bon, puisque tu as deviné ... Je suis le double vengeur de Tweedy et je vais te dépecer au centre du labyrinthe. Voilà. » Quelques doux éclats de rires vinrent alors s'échapper des lèvres de la jeune femme. Là, Hamad se mit à réfléchir, posant ensuite ses mains sur les bras de Tweedy. Prendre le risque ? Ah bah oui, pas de soucis. Surtout que des risques, Tweedy en prenait genre au quotidien, donc bon, un de plus ou un de moins, hein ... Tout d'un coup, Hamad tourna la jeune femme - oula - et la poussa à avancer. Wow, doucement quand même. Puis un arrêt. Terminus ? Hamad avait donc une idée. Mais encore ? Les mains du jeune homme vinrent alors se poser sur les yeux de Tweedy. Il voulait semble-t-il tester son sens calamiteux de l'orientation. Grand fou. Tweedy fut à nouveau priée d'avancer, sans savoir où elle allait, faisant simplement confiance à Hamad. Et là, elle devait attendre les yeux fermés, c'est ça ? Combien de temps au juste ? Hm, disons quinze secondes. « Un ... deux ... trois ... six ... onze ... quinze. » Ouais bon, les maths et Tweedy, hein ... La jeune femme rouvrit alors les yeux, se rendant compte qu'elle était au beau milieu de tout et rien à la fois. Ah d'accord. Mais où se trouvait le jeune homme au juste ? « Hamad ? » s'exclama-t-elle alors. Oh le bougre, il l'avait laissée plantée là et était parti se cacher. Ou bien ... parti tout court ? Non, inutile de se faire des films. « Tu as tout intérêt à rester planqué, c'est moi qui te le dis » reprit-elle, amusée. Marchant, la jeune femme fouilla un peu partout. Pourquoi ne pas aller voir dans l'allée d'à coté ? Ce fut chose faite. Sauf qu'on y voyait que dalle là dedans, mais vraiment que dalle. « Je sais que tu es là » fit-elle doucement, approchant à petits pas sans savoir où elle risquait de mettre les pieds. Et tandis qu'elle avait les mains tendues devant elle pour éviter un possible obstacle, celles-ci entrèrent en contact avec quelque chose. Un cri lui échappa. « Hamad ?! C'est toi, ça ? Ou je viens de toucher un macchabée, ou pire, un loup-garou ?! Qui ... qui que vous soyez, épargnez-moi. Je suis trop jeune pour mourir, et ... et je ne mange que des légumes et des graines, alors je ne dois pas être très appétissante ... » Non mais sérieusement, pour une fille qui n'appréciait pas les films d'horreurs, elle avait tendance à nous en sortir les répliques bien clichées. Et en plus, c'était assez pathétique. Oh que oui.

J'arrive en tâtonnant à me faufiler dans un trou béant qui ampute légèrement les haies qui bordent l'allée où j'me suis réfugié. J'entends Tweedy compter jusqu'à quinze tandis que je déploie mes efforts pour réussir à rentrer mon gros cul sans qu'il ne dépasse sur la voie, me battant avec les branches que je casse de mes mains avant que finalement, je ne perçoive la voix de la jeune demoiselle, pas aussi paniquée que je ne l'aurais espéré. Elle ne doit pas encore prévoir dans son esprit la frayeur qu'elle risque de se taper en me voyant. Elle me met en garde limite en me suggérant de rester dans ma cachette, aussi un léger sourire s'étire sur mes lèvres tandis que, tapie dans l'obscurité, je guette le chemin où elle est supposée apparaitre. Ce qu'elle ne manque pas de faire, puisque la brune se plante dans mon champs de vision, l'air conspirateur, visiblement entrain de me chercher. Je reste silencieux, tout à fait sérieux. Je m'applique à effrayer les gens, c'est un art que je maitrise depuis la maternelle. Je la vois me passer devant, amusé, alors que la française s'enfonce à petits pas dans le coin le plus sombre de l'allée. Je la suis du regard, et l'entend soudainement crier. Je dresse l'oreille et sors la tête de mon buisson. Oh putain? Je m'échappe discrètement des branchages et file la rejoindre, sur la pointe des pieds et le cœur battant. Je perçois son dos dans l'opacité du labyrinthe, légèrement éclairé par la lueur de la lune. Je me mords la lèvre à l'écoute de son plaidoyer pour ne pas être tué, tentant d'argumenter sur son état incomestible de petite végétarienne. Ou végétalienne? Bref. Elle se tape un gros délire, visiblement. Je choisis ce moment comme opportun, et m'apprête à bondir sur elle avant qu'une branche ne craque sous mon pied. Ni une ni deux, je saute dans son dos en hurlant, enroulant mes bras autour des siens pour la piéger. « AAAAAAAAAAAAAAAH! » Battements d'ailes dans mon dos, limite nos cris retentissant à l'unisson annonce une catastrophe et une envolée d'oiseaux noirs s'éloignent dans le ciel tandis que, mort de rire, je relâche ma proie pour lui faire face. « T'es toute moite, tu as eu peur? Tu t'es pas fais pipi dessus quand même hein? » Je lui fais d'un air adorable en posant mes deux mains à plat sur ses joues rouges, ne pouvant calmer ce fou rire qui secoue mes épaules. J'en viens même à déposer mon front sur son épaule à elle, affalé limite, avant de lever le regard vers la chose avec qui elle semblait entretenir une longue conversation. Je tends le bras, et ma main entre en contact avec de la pierre froide. J'bondis en arrière, la température m'a glacé le sang. La frousse quoi. « Yeu..euuuurk! Oh putain, c'est juste une statue... » Je constate avec soulagement en venant toucher mon cœur pour voir s'il bat encore. J'me tape des frayeurs tout seul, c'est bien. Honorable même.

Mais où se cachait le vilain Hamad ? Vilain parce qu'il s'était permis de laisser Tweedy toute seule, sachant que n'importe quel monstre aurait pu l'attaquer sauvagement. Donc, où se cachait-il ? C'est bien ce que Tweedy se demandait à cet instant précis. Désireuse de retrouver la trace du jeune homme, la petite brune était donc partie à sa recherche, ayant commencé par tourner un peu autour de l'endroit où elle avait été laissée. Visiblement, il n'était pas là. Du coup, la jeune femme parcourut quelques mètres de plus, puis encore quelques uns, avant de décider d'aller carrément chercher du coté de l'allée voisine. C'était si sombre qu'on n'y voyait pas plus loin qu'à un mètre. Et c'était flippant. Oh oui, vraiment flippant. Là tout de suite, Tweedy avait tendance à maudire légèrement son camarade, qui lui devait bien rire de la voir galérer comme pas possible. De son coté, Tweedy avait bien du mal à trouver ça drôle. La petite brune s'efforçait de garder le sourire, mais c'était difficile puisqu'elle craignait de tomber sur on-ne-sait-quoi, ce qui la pétrifiait par avance. Imaginez un peu qu'une créature immonde surgisse de nul part, hein. Vu que maintenant Hamad semblait s'être barré, elle serait juste un tout petit peu dans la merde pour se défendre, disons. Bon, persuasive comme elle était, elle trouverait bien de quoi éloigner la bête. Et justement, tandis que la jeune femme avançait difficilement à travers l'allée assombrie du labyrinthe, elle finit par toucher quelque chose avec la paume de ses mains. Oh mon dieu, qu'était-ce que cette merde ?! Sur le coup de la surprise - et de la peur surtout - un cri lui échappa. Et c'est là qu'elle tenta un dialogue pour le moins particulier avec la chose qu'elle venait de toucher et qui, visiblement, n'était pas Hamad. Mille fois hélas. Le coup de la végétalienne, ça allait bien marcher non ? Quoi que ... Mais alors qu'elle pensait ne pas pouvoir être plus effrayée qu'à cet instant précis, ce saligaud d'Hamad jugea bon d'apparaitre derrière elle, créant d'abord un bruit suspect, avant de lui bondir carrément dessus. Il se mit à hurler, enroulant même ses bras autour de ceux de la jeune femme. Mais quel dingue ce type. Parvenant à s'échapper de cette emprise assez malvenue, Tweedy prit un instant pour reprendre son souffle. Car elle n'avait pu que s'égosiller elle aussi. Forcément. « T'ES UN GRAND MALADE ! » s'exclama-t-elle alors, encore déboussolée. Si elle le tuait, elle pourrait toujours plaider la légitime défense, non ? Et voilà qu'en plus il se fichait d'elle. Le salaud. « Non, pas du tout. J'ai trouvé ça tordant, même » ironisa-t-elle, un peu amusée malgré tout. Ouais, elle ne parvenait jamais bien longtemps à rester froide, que voulez-vous. « Ce matin j'ai enfilé une couche, heureusement. » Mais oui, bien sûr. Et même qu'elle buvait un biberon tous les matins aussi. Évidemment. Voilà qu'Hamad se permettait de poser ses mains de grand vilain sur les joues de la petite brune, posant carrément son front sur son épaule. Hello, Tweedy boudait Monsieur. Alors vous avez beau ... Bon d'accord, il était presque déjà pardonné. C'était Tweedy, hein. Mais voilà qu'Hamad toucha lui aussi cette chose qui avait tant effrayée Tweedy, bondissant en arrière. Une réaction qui ne manqua pas d'amuser la jeune femme. « T'es pas tellement plus brave que moi, en fait » s'amusa-t-elle alors gentiment. Elle délogea ensuite la main que son camarade venait de poser sur son cœur, venait poser la sienne sur le cœur du jeune homme. « Allez, remets toi. Un grand garçon comme toi ne va pas trépasse pour si peu. » Un rictus s'échappa alors des lèvres de la jeune femme. Elle se fichait un peu de lui, c'est vrai. Disons qu'elle faisait comme lui quelques instants plus tôt. « Tu sais, je suis sûre qu'un cadavre est caché à l'intérieur de cette statue » reprit-elle, plus sérieuse plus le coup. Elle vint alors se coller à son camarade, comme si le cadavre allait brusquement surgir hors de la statue, hein. C'était si courant, il faut dire.