Loxias ~ Salle Informatique - 18h34

Je porte avec moi un chef-d’œuvre, une création artistique luxuriante travaillée avec une expertise qui n’a point d’exemple, et aucun imitateur. Je suis unique, comme mon dessin que j’avais par erreur entamé en dessinant une petite conne sur la plage. Prochaine étape maintenant ? Montrer mon ultime art au grand maître… Le p’tit Brian… Ouais un grand oxymore mais bon, s’il avait pas ce don du dessin, je m’aurais jamais penché sur son cas à lui… Le p’tit Brian à qui j’ai fini par oublier la débâcle de Vendredi dernier et sa tentative de jouer le mâle du groupe avec sa menace à deux balles, ouais ouais j’oublie rapidement, mais c’est surtout pour en soutirer derrière quelque chose. C’est comme ça l’être humain, toujours là à chercher son propre intérêt, et mon intérêt se situe chez ce gros con avec son don de merde… Suis-je un être humain d’abord ? En voici la preuve que non : Je suis assis dans la salle d’info, mon doigt lourdement appuyé contre la touche ‘E’ du clavier…. EEEEEEEEEEEEEEEEEEEEE c’est mon mot de passe de session les gars… Roh j’viens de le révéler en live là… Quel con je fais. Bref, mon doigt toujours appuyé sur cette même touche, un regard quasi-vide sur le clavier, l’autre main manipulant une sucette que je tourne manuellement sans cesse dans ma bouche, j’attends. La flemme de scanner ce foutu dessin, et le projeter sur le blog de ce big brain de Brian. Mon doigt de géant collé au petit carreau de la pauvre lettre ‘E’, je tourne la tête et je … Oh regardez qui vient de franchir le périmètre… Brian, en chair et en os… Du coup, plus besoin de polluer la beauté de mon chef-d’œuvre en la mêlant avec les siennes, postés sur son blog pourri. « BraYaan » J’l’appelle, en faisant planer ma feuille blanche qui contient mon dessin à la manière d’un drapeau pour qu’il me voit…et ça veut dire dans le langage des forever alone : Youhouu je suis là !! Regarde je suis là !! Et je crois qu’il m'a déjà vu en entrant ici… Remarque, j’ai une sucette, une Chupa Chups, goût framboise ou fraise je sais plus –je sais pas faire la distinction entre ses deux foutus fruits- et j’ai pas envie de la retirer pour parler à cet abrutis. Humeur flegmatique ouais. « Jai FaIt uN DesSin. » Gloumps glurglumm… La sucette passe du côté gauche de ma bouche au coté droit. Donc retenez le bien, pour mieux visualiser la scène ; côté droit : Gonflé – côté gauche : Pas Gonflé. « JvouLais lPosté don ton blOg… Mais TAI làA. » Déjà j’parle comme une merde sans sucette, donc avec une sucette….ça craint quand même… Sinon il a pas trop intérêt à foutre l'un de ses commentaires à la Brian le gros con, je peux te passer une sucette que j’ai toujours sur moi (goût coca cola par contre) et tu verras si tu parleras correctement vermisseau…

Je viens de croiser Valentina. Je l’ai vu, j’allais vers elle, elle s’est retournée, elle m’a vu, et a fait genre de pas m’avoir vu. Vous voyez ce moment d’ahurissement total, lorsque la personne vous voit, vous voyez qu’elle vous a vu, tout le monde voit qu’elle vous a vu, mais elle prétend ne pas vous avoir vu en continuant de parcourir la salle du regard avant de vous tourner ostensiblement le dos. Ok, bambina, ok. Pas vraiment dupe, je m’approche encore. Je ne suis plus qu’à quelques centimètres d’elle lorsqu’elle se retourne à nouveau, avec un sourire aux lèvres, un sourire incontrôlable qu’elle tente de camoufler, avant de partir d’un léger rire en se carapatant ailleurs. Ok, elle a fait une connerie. Oui, j’ai beau ne la connaitre que depuis cinq semaines, je commence à savoir interpréter ses différentes réactions. Et là, vu sa fuite rieuse, elle a tout de la gamine fière de sa bêtise. Soit elle a fait mon lit en portefeuille, soit elle a mit du poivre sur ma brosse à dents, soit... Vu sa localisation au moment où je l’ai croisé, elle sortait directement de la salle informatique... J’imagine donc qu’il doit y avoir quelque chose sur mon blog... Ou sur le sien. Très bien, Bambina, voyons voir l’étendue des dégâts et à combien s'élèvera la dette. Je bifurque, et allonge le pas jusqu’à la fameuse salle. Y a toujours du monde dedans, au moins un connard oublié là, à moitié mort sur un clavier. Sauf que là, c’est pas sur un Geek accusant trois nuits blanches au compteur, que je tombe, mais sur un grand black, sucette aux lèvres, agitant ses bras dans les airs. Woulaaaaa ! On se calme, et on reprend ! Ils ont tous régressé pendant la nuit, ou quoi ? Donc déjà j’apprends que, dans sa tête, je m’appelle Brian. Cool, me voilà avec un antépénultième prénom. « Kirikouuuuuuuuuuu ! » je lui réponds, de loin, en agitant mes bras comme lui. J’ai fait un dessin, qu’il m’annonce, ses deux gigantesques lèvres laissant disparaitre et apparaitre la toute petite tige blanche d’une sucette. « J’ai fait pipi !!! » je m’exclame, toujours sur le même temps, mes bras battant l’air au-dessus de ma tête dans une feinte excitation. Sa sucette change de joue -oui, j’ai fait l’effort de le remarquer-, puis il m’explique qu’il comptait le poster sur mon blog, mais puisque je suis là... Oui, bah figure-toi, mon grand, que bizarrement, je commence à regretter d’être là. Il va falloir que je donne des cours... encore... C’est ça ? J’ai pas de problème avec le concept, mais disons qu’on parle pas la même langue. J’ai beau en parler plusieurs et en comprendre pas mal d’autres, le klingon, c’est pas mon truc. « Montre. » Je soupire en m’approchant de lui, main tendue pour qu’il me refile son nouvel homicide d’anticipation sur papier. J’imagine déjà les bonhommes en bâton, avec des têtes en forme de cercle, et des poignards disproportionnés dans le bide... Mais à la place je tombe sur... « Ca représente quoi ? » Non parce que là, tout de suite, comme ça, j’vois pas. C’est pas une critique, juste une demande d’éclaircissement. D’ailleurs, je tire une chaise vers moi, et me pose à côté de lui. J’fais un effort.

Alors pour lui, je suis Kirikouuuuu. Ok c’est ni mignon ni dégradant… Ça ne me fait pas rire, limite j’y arrive pas, et ça me fait ni chaud ni froid ; ce genre de détails sont passablement futiles et j’ai longtemps vécu avec l’affreuse tragédie de n’avoir aucun nom de baptême, et ceci depuis bien longtemps. Je me contente d’appellations qu’on me prodigue pour me définir, et puis c’est tout. C’est pour ça que les prénoms des autres je ne les capte pas tous, vu que je n’en vois pas l’intérêt, et puis ça m’intéresse pas de savoir si ce mec s’appelle Brian ou pas ou si la Tweedy brésilienne s’appelle vraiment la Tweedy ou pas… Donc pour lui je suis ce Kirikouuuuu qui sonne africain, pour l’autre con je suis Zéqué, et pour l’autre conne je suis le monstre hideux, le garde champêtre qui pue et qui pète… Franchement vous êtes vraiment parashooté des narines à sortir des surnoms comme ça ; soit pour alléger la prononciation de l’appellation Ezéquiel pour dire «Zéqué » comme ce gros connard de Keely a essayé de faire durant la première semaine, soit pour me qualifier de bête horrible qui éventre tout ce qui passe devant elle… Walaa calmos mes amis, vous pouvez pas m’appeler Ewaka24 et finir tout ce bordel bon dieu de merde ? M’annonçant de loin avec un ton de gamin qu’il a fait pipi, j’réceptionne l’absurdité et je note qu’il essaye de dialoguer avec moi suivant mon propre code et mes propres règles, en adoptant ainsi le cercle de l’absurde comme moyen de décryptage… Non là je plonge, peut être que c’est vraiment un gamin et que je viens de trouver le frère d’Ezéquiel n°2 … La semaine dernière j’avais fini par trouver le frère d’Ezéquiel n°3 qui est malheureusement petit Kinder (il méritait mieux comme frère Ezé3), et maintenant… C’est Ezéquiel n°2 qui vient d’avoir un frère en la personne de Brian. Juste pour info, Ezéquiel n°2, c’est l’autiste zéro communicateur méga-froid et trop cruel avec un cerveau un peu trop asphyxié qui ne sait aligner trois mots dans une seule et même phrase… Le mec qui est totalement déplacé et fou amoureux du violon la nuit, qui fume pas et qui ne boit jamais, qui parle avec les papillons et qui arrache l’herbe du parc en attendant qu’un pigeon ou un moineau crash et s’étale sur son piège en carton. Ouais ouais, c’est lui, et ce Brian c’est son frère, en mode blanc bien sûr. Remarque il en existe six Ezéquiel au total, donc ça fait quatre autres pauvres Ezéquiel qui n’ont pas encore trouvé de frères… Oh les pauvres je les plains. Bon viens là fréro, le nouveau copain à Ezéquiel n°2… Il s’avance le p’tit Brian et demande à voir ma Joconde. Il chope mon dessin, j’le laisse faire et pendant ce temps, moi je tire sur la petite tige en plastique pour ne garder que la boule… Bah ouais j’aime pas cette tige elle me gêne lorsque je veux parler, elle reste suspendus dans le vide et ça me gave. Maniaque oui. Une fois la Chupa délaissée de son bâtonnet, je la déplace à l’aide de ma langue pour la mettre cette fois-ci dans mon côté… Attends, gauche ou droit ? Au choix je sais pas … Bon je la mets dans le côté gauche. je balance la tige blanche derrière la machine, ou plutôt derrière l’unité centrale et je lève les yeux vers Brian. Il m’demande c’est quoi… T’es aveugle Brian ou quoi ? C’est Jamila la ‘tite brune avec les seins tout petits et le cul aussi tout petit et les doigts aussi tout petits et les lèvres aussi toutes petites et le ventre aussi tout petit et les yeux aussi, le nez, la bouche, les pieds aussi… fin tout… et moi gros je suis à côté, avec la même classe et la même prestance…Bon là je crois qu’il a rien pigé donc je dois me taper la discu’, déjà j’aime pas, mais avec cette boule qui veut pas finir, ça va être chaud quoi. Je me tourne vers lui pour lui expliquer un peu. « ELLe, c’eSt … » J’connais pas son nom à elle bordel… « … Tu vOis la pEtiTe brUne trOp seXY aVec des seins pETits ? Celle QUi… fin… reGArde le deSSin tu SAUras c’est qui. » J’fais allusion à la grosse conne que j’ai dessiné sur la plage mais qui m’a tout de même inspiré. « Fin tU viSUAlises ? » Ouais je crois qu’il visualise car le dessin est plutôt clair non. La meuf sur le dessin est petite ouais, mais elle est quand même sexy, et je crois que j’ai réussi à mettre en évidence sa rondeur et ses formes minutieusement dessinées. « Là c’est MOI. Et lui c’est le sOLeil. » Alors … Tu l’estimes à combien ce tableau ? Sinon pour atteindre les 100,000$ … « Tu me conSEilles quoi comme reTOUches ? » pour moi l’est parfait ce dessin, mais vu que Brian c’est un pro, j’demande quand même…

Il me tend son oeuvre, son chef d’oeuvre à en croire l’air qu’il affiche en me déposant le papier cartonné entre les mains. Je suis assez ouvert d’esprit, je sais que la vision des uns s’exprime souvent d’une manière très différente de celle des autres. Aussi, je n’ai aucun à priori avant d’y jeter un oeil. Sauf que voilà... On dirait l’oeuvre d’un enfant de 5 ans. Mais un enfant de 5 ans très particulier puisque, d’ordinaire, les enfants sont attirés par les couleurs dont ils usent et abusent dans leurs créations. Là, il n’y a que du noir, du noir sur du blanc, minimaliste, synthétique et très imagé. Il a indiqué par des flèches ce qu’il est censé avoir représenté. Lui en forme d’étoile, le soleil et un point censé être... Moi ? Bah y a marqué “toi” et il me le donne à moi, donc par déduction... « Je suppose que l’étoile noire n’a aucun rapport avec Star Wars, pas vrai ? » je questionne de manière rhétorique avant de l’interroger sur la réelle signification de son dessin. Il fait rouler la bille de la sucette dans sa bouche, avant de m’annonce qu’elle, c’est... Elle ?! Donc le “toi” ne m’indiquait pas moi, mais un autre “toi” à qui il aurait déjà montré son oeuvre. Il me parle d’une petite brune trop sexy... Mais je me méfie de ses critères de beauté, sachant qu’il a couché avec Irène et, qu’à mes yeux, elle n’a rien de sexy, elle est bien trop... dévêtue, pour ça. Il faut laisser de la place à l’imagination pour obtenir le titre de “sexy” chez moi. Il me parle de ses petits seins, mais ça ne me renseigne pas plus, et finalement, lassé, il me dit de regarder le dessin pour comprendre. Sérieusement ? Il pense vraiment que je vais parvenir à attribuer une identité précise à un petit point noir ? Visiblement oui, puisqu’il me demande si je visualise. Je fais l’inventaire de toutes les brunes dans ma tête, et décide que ce point noir sera Tweedy. Après tout, il l’a bien décrite comme toute petite, la brune, non ? Alors je hoche la tête, en espérant qu’il se satisfasse de ça, et ne me demande pas de l’éclairer sur le prénom. Il me désigne enfin le soleil et lui, ce que je n’avais eu aucun mal à repérer, et me demande ce que je lui conseille de retoucher... Hum... Tout ? Mais comment lui dire ça sans prendre le risque 1/ de le décevoir. 2/ de me faire buter ? « Pourquoi ne pas ajouter un peu de couleur, et quelques détails du paysage ? » ça va, je suis assez diplomate, là ? La couleur n’est pas indispensable, je n’en utilise que rarement, moi, mais quand le dessin n’est composé que d’une étoile, d’un point et d’un soleil. « Sinon, puisque tu as l’air si... hum... doué... en caricature, pourquoi ne pas entreprendre d’en faire ta spécificité, et de reproduire chacun des candidats tel que tu les vois ? » Au moins, ça l’occupera, et pendant ce temps, il ne songera pas à découper quiconque en morceau façon sashimi.

Je lui explique mon dessin, et faisant l’accent sur… Moi et… NORA !! Yes j’me rappelle de son nom à elle !! C’est bon c’est pas Jamila mais Nora, le p’tite brune avec les p’tits seins tout mignons. Dans mon excès, j’viens par erreur de briser ma chupa en deux à l’intérieur de ma bouche, laissant couler un liquide visqueux à l’intérieur de ma gorge, avec un goût de coca… Ouaah putain y’a pas de Chewing-gum dedans ou quoi ? Bordel pub mensongère je dis, ils m’ont berné ces bandes de cons. Peu importe, je reporte mon attention vers Brian qui semble se questionner sur la signification de l’étoile… Non c’est pas star wars abrutis, c’est l’étoile du Ghana, blackstar. « Non, c’est moi, l’étoile du drapeau du Ghana, la baby black star. » Baby parce que ceux qui ont 25 ans et moins sont considérés dans notre culture comme des baby black stars. Ceux qui ont atteint l’âge de 25,01 sont considéré comme des black stars, mais moi j’me considère déjà comme une black star précoce car je suis un surhomme, cherchez pas à savoir je suis une exception. Il commence ensuite à me balancer ses conseils de pro et là faut dire, ce mec c’est mon idole quoi, c’est un rêve d’être comme lui. Moi j’dis, j’échangerais bien mon cerveau contre le siens, sauf que lui, il voudra pas du miens, fin des miens car j’en ai plusieurs mais bon. « Les couleurs ne servent limite à rien. Chez moi, il en existe qu’une seule : Le noir. » Comme ma peau exotique luxuriante qui saute aux yeux. Faut pas se compliquer la vie car y’a deux couleurs enfaite : Le blanc et le noir. Point. Les autres couleurs de l’arc-en-ciel je m’en fiche, mais s’il faut que j’en ajoute, je le ferais tu sais, mais avec moins d’envie car je n’y vois aucun intérêt là-dessus. Je commence à pulvériser avec ma mâchoire d’acier les derniers morceaux de la sucette lorsque Brian me sort quelque chose de pas si con que ça. Ah ouais pas mal. « T’es pas con. Sinon moi aussi je veux que tu me fasses un dessin, un dessin macabre et qui fait peur avec une vieille femme qui pleure, et qui est déchirée par la tristesse. T’es un pro tu sauras le faire Brian… » Ouais, il est pas Brian pour rien. Bon je récupère une feuille qui servait principalement à l’impression et j’empoigne mon stylo, écartant le clavier pour me faire un plan de travail. J’tourne cette fois complètement vers la table pour me dessiner moi-même, un autoportrait comme les pingouins du style Brian l’appelle. J’dessine une belle étoile, cette fois plus grande et musclée, puis je rajoute une sucette, mais pour moi c’est pas une chupa chups mais Evadne, alias la-copine-à-Ezéquiel que j'ai recruté via les blogs. J’écris soigneusement son nom en sous-titrage. Bon, déjà j’commence bien. Ensuite, je passe en boucle la liste des candidats que j’ai dans mon répertoire. J’dessine donc la Tweedy, une petite fleur de taille minime face à moi. Pourquoi une fleure ? De 1 : Je sais pas dessiner un thon. De 2 : Elle parle que de fleurs celle-là. Bon next. A gauche, près de moi, j’vais mettre Brian, j’lève les yeux vers lui… Mmm. « Bon j’vais te mettre un cerveau parce que t’es pas con toi… » Ouais ce mec c’est un intello donc je vais le dessiner avec un gros cerveau. Donc j’dessine un B, mais la première courbe du B est plus grosse que la deuxième, synonyme d’un gros cerveau. Bon next. Je reproduis Nora, un petit point comme toujours et comme je la vois, le genre de fille trop sexy mais microscopique, puis Anabel, une merde barrée, puisque pour moi elle est morte et… son nom je le barre aussi. Limite j’pouvais ne pas la mettre car elle fait tache dans mon dessin mais faut pas se leurrer, elle a quand même une place chez moi. J’passe ensuite à petit Kinder, un ballon de foot crevé parceque ce mec c’est une lopette, puis j’dessine la scientifique, un point d’interrogation car cette fille pose trop de question, mais au moment de finir l’écriture de son prénom, je m’arrête et je la barre aussi ; pour moi cette fille est morte aussi. Bordel faut que je l’enlève de là mais bon… la flemme de refaire tout le dessin… Bon j’crois que j’ai raser tout ceux avec qui j’ai parlé ici… Ah non, j’ai oublié mon pseudo-pote en carton Keely, que je symbolise avec un cœur dans une cage, un symbole un peu trop profond pour vous bande de truffes mais que je ne peux pas vous révéler niark… Puis j’dessine un oiseau qui symbolise mon pote aile de dinde, c'est-à-dire Jamie… Bon y’a une personne je sais pas si je dois la mettre aussi, mais ma bite me dit que oui faut pas la négliger quand même… Donc j’dessine ma mère Irèèèèène avec un symbole plutôt bizarre… Bon là faut que je lui explique. « Bon, elle c’est ma mère, Irèèèène » J’pointe du stylo le symbole de cette conne. « Quand je l’ai sauté, j’ai remarqué qu’elle avait la fesse droite plus grosse que la fesse gauche… Je suis très observateur tu sais. » Bon, mais te réjouis pas ma Irèèène, c’est pas mon cerveau qui m’a dicté de te mettre, c’est ma bite alors calmos. Bon et pour finnir tout ce bordel, je laisse quand même un petit endroit pour graver la tombe de la Newbie, la pute des talibans. Donc je lui dessine un petit endroit tout mignon, avec son nom et comment je la voyais aussi. Je t’ai pas oublié ma newbie chérie. Bon je lève ma tête. J’crois que j’ai fini là. J'espère ne pas avoir oublié quelqu'un... Ah si, la copine de Brian, la cacahuète... Pourquoi la cacahuète ? Parce que de 1 : sa tête elle ressemble trop à une cacahuète, et de 2 : Parce que y'a le mot 'caca' dedans. Mais j'ai plus de place ou la fourrer cette conne, donc t'as pas de chance ma belle. Bon je regarde une dernière fois mon dessin... Il a de la gueule quand même. Pfiou. Je remets le dessin au big pro pour le verdict final. « Bon voilà. T’en dis quoi ? Je le post dans mon blog ? » J’espère qu’il va pas me dire qu’il est moche quand même car là, j’aurais gâché un temps pas possible pour… bah rien du tout.

Spoiler:

« Les couleurs ne servent limite à rien. Chez moi, il en existe qu’une seule : Le noir. » m’informe Kirikou dans une réponse à laquelle j’aurais bien évidemment pu m’attendre. C’est pas comme s’il avait le même cerveau que tout le monde, le sien semble réduit au strict minimum, lui + éventuellement, les autres. Je pourrais le laisser là, heureux dans sa propre complaisance, mais puisqu’il est venu me chercher dans le but d’un certain apprentissage, j’imagine que je ne suis pas censé garder pour moi ce que je sais, et le laisser croupir dans ses bases schématique. « Le noir n’est pas une couleur. » je commence de mon ton le plus pédagogue. « Pas plus que le blanc. Le blanc, c’est l’absence totale de couleur, tandis que le noir, c’est la somme, le mélange de toutes les couleurs... » Pas sûr qu’il comprenne, ou du moins, pas sûr qu’il cherche à comprendre si je ne l’intéresse pas un minimum... Allons dans son sens. « En gros, toi, t’es le big boss puisque tu as toutes les couleurs en toi... Alors que les autres, on est d’accord qu’ils ne peuvent pas être noirs, ils sont pas assez balèze pour être noirs... » Je guette son assentiment, puis je poursuis, en lui proposant de caricaturer tous les candidats du nid, enfin du moins ceux qu’il a déjà eu l’occasion de côtoyer et de retenir. « T’es pas con. Sinon moi aussi je veux que tu me fasses un dessin, un dessin macabre et qui fait peur avec une vieille femme qui pleure, et qui est déchirée par la tristesse. T’es un pro tu sauras le faire Brian… » Ravi que cette idée lui plaise, mais concernant mon propre dessin, celui qu’il me commande, il va lui falloir attendre encore un moment... Disons que ça ne me vient pas aussi facilement et rapidement qu’à lui, déjà appliqué a exécuter mon idée. Il me faudra quelques jours pour rassembler l’idée, puis en tracer les contours sur papier. Parce que oui, je compte bien lui offrir ce qu’il souhaite, même si une vieille dame qui pleure dans un décor macabre, c’est pas trop ma came à la base. Ezequiel s’applique, Ezequiel se concentre, Ezequiel m’explique parfois ce qu’il dessine, et je pourrais même jurer avoir surpris Ezequiel la langue coincée entre ses dents de concentration. Une fois son travail, effectué, il me le tend en quête d’un avis objectif. « Bon voilà. T’en dis quoi ? Je le post dans mon blog ? » Si son blog est sa seule ambition, on est sauvé. S’il s’agit d’exposer dans une galerie, là on est un peu plus dans la merde déjà... « J’aime bien. » je lui avoue avec franchise. Parce que oui, c’est vrai que j’aime bien son oeuvre. Je lui ai demandé de représenter le regard qu’il pose sur les autres, et c’est exactement ce qu’il a fait. Dans son cerveau, on est sous forme de rébus. Il m’a fournit l’explication de certains, notamment Irène ou moi, pour d’autre je comprends, comme Valentina ou Sochanna, et pour d’autres c’est plus obscur comme Keely ou petit Kinder. Je ne sais même pas qui est petit Kinder. Un rapport avec la gourmandise ? Ou bien peut être avec le terme allemand pour “enfant” ? J’en sais rien, et ce n’est pas très important. Ce qui compte c’est qu’il a posé sa patte, et ça vaut ce que ça vaut, mais au moins c’est sa patte. « Je pense que oui, tu peux le poster sur ton blog... Je t’aurais bien proposé d’attribuer une couleur à chacun, mais tu peux peut-être le faire sur un autre dessin, non ? » J’anticipe sa future demande, parce que, bien évidemment, il ne va pas en rester là, n’est-ce pas ? Il va vouloir atteindre le palier suivant, ou bien progresser dans un tout autre domaine. Et je vous préviens, si ce domaine est le slam ou la poésie, je préfère me tirer une balle dans la bouche sur le champ !