W/Jamie

Fatigué par ce prime, par cette ambiance aussi, désolé de certaines constations que j'ai pu faire ce soir, je choisis de monter à l'étage sans prendre part aux festivités qui accompagnent l'arrivée de la nouvelle candidate dans la maison. Je n'ai pas le cœur à faire acte de présence parmi les candidats, et je suppose que de toute manière ils seront tout à fait apte à se passer de moi. Curieusement épuisé, désoeuvré aussi, je longe le couloir d'un pas lent avant de pénétrer dans la chambre où je dors depuis déjà trois semaines. La lumière y est allumée. Sans hésiter, je me dirige vers mon lit, me débarrassant en chemin de mes chaussures qui viennent s'échouer sur le tapis qui tapisse le sol. Mes chaussettes complètent le chemin tracé par terre comme les cailloux ont tracé celui du petit poucet dans le célèbre conte. Déboutonnant à peine ma chemise, la boucle de ma ceinture défaite et la braguette baissée, je m'écroule mollement sur ma couette et fais signe à la production d'éteindre la lumière avant que mes yeux ne deviennent rouge de fatigue. Je reste étalé sur le ventre et bras en croix tandis que l'obscurité recouvre mon dos. Je chargerai Sochanna d'achever de me déshabiller lorsque ma partenaire daignera enfin venir me rejoindre, plus tard dans la nuit. Pour l'instant, le visage enfoncé dans son oreiller, je me contente de somnoler en pensant à ce prime éprouvant et à la fraicheur curieuse de cette pièce.

Prime terminé, mes fesses sauvées, je ne pouvais en demander plus. Certes l'arrivée de cette nouvelle candidate me laissait perplexe d'autant plus après avoir pu lui parler via les blogs. Accueil peu chaleureux de ma part donc mais rien de bien surprenant. Comprenez donc par là qu'il était hors de question que j'aille fêter sa venue ici, plus par principe qu'autre chose. Car ouais, je tenais à garder une certain dignité face aux évènements, quitte à paraître pour un sale con, chose que je me devais d'être ici, en règle générale. Parcourant le nid, les bras vaquant en un va et viens de l'avant à l'arrière, je ne tardais pas à atterrir tout droit dans une des deux chambres, très certainement la mauvaise mais je n'en avais pas grand chose à faire. Il faut dire que la plupart du temps, les candidats s'amusaient à essayer toutes les pièces, quitte même à dormir dans la forêts. J'étais d'ailleurs certain que c'était un des passe temps d'Ezequiel. Ou du moins je l'espère pour son partenaire, dormir avec un psychopathe n'a jamais rien eu de rassurant, croyez moi. Je ne tardais d'ailleurs pas à shooter dans une des chaussures qui ornait la sol et bloquait mon chemin. Baissant les yeux, je laissais mon regard suivre le chemin de vêtements jusqu'à arriver à une sorte de masse noire échouée sur un lit. M'approchant à pas de loup, je ne tardais bien évidemment pas à reconnaître Hamad, allongé en étoile, à moitié entrain de s'étouffer dans son propre oreiller. Un léger rire s'échappa alors de mes lèvres « T'as besoin d'aide peut-être ? » ouais, il avait l'air dans un sale état.

« Hmmmblrblerg. » Je fais à l'intention du candidat qui vient de pénétrer dans la chambre au moment où je m'apprête à sombrer. Je ne prends pas la peine de lever mon regard dans sa direction à mesure que j'entends derrière moi ses pas progresser dans la pièce. S'il vient se coucher? Je l'espère, car si ce n'est pas le cas, je crains de ne pas avoir la patience nécessaire à tout échange pacifique et civilisé. Je ne perçois ni froissement de draps, ni mouvement de désordre qui pourrait m'indiquer l'activité du candidat mystère, peut-être peine-t-il à trouver son lit dans la pénombre, aussi j'essaie de lever la tête pour le lui indiquer. Sans succès. Je fais le mort, le sentant s'approcher de moi. Oh non. Je reconnais aussitôt la voix de Jamie lorsque celui-ci se décide enfin à prendre la parole. Je marmonne contre le tissu de l'oreiller avant de dresser le cou pour tourner mon regard vers le sien. Je ne perçois rien, d'abord parce qu'il fait noir, aussi parce que je peine à garder les yeux ouverts plus d'une seconde. « Quoi? Pourquoi faire? » Je lui demande, une pointe d'agacement dans ma voix fatiguée, tout en glissant mon avant bras sur mes paupières de manière à les décoller un peu. « Laisse-m-m-oi dormir Ji-Ji-mmy... » Je fais en frissonnant violemment. C'est qu'il fait super froid, ou alors je suis complètement déréglé. N'ayant pas le courage de m'enfoncer sous ma couette, je me tourne simplement sur le dos, le poignet contre mes yeux bouffis. Gémissement bestial qui témoigne de mon inconfort, la peau nue de mon torse glacée par la brise fraiche d'un courant d'air entre la fenêtre ouverte et la porte de la chambre. « Tu peux f-fermer la f'nêtre avant de part-tir? » Je lui demande finalement en marmonnant, les lèvres frémissantes.

« Hmmmblrblerg. » tout à fait Hamad, de suite c'était bien plus clair, merci. Non mais sérieusement, il avait l'air d'être complètement K.O, c'était d'ailleurs certainement une des raisons pour laquelle j'étais encore là, l'idée de chambrer légèrement mon camarade était plus forte que tout. « Quoi? Pourquoi faire? » continua t-il un brin agacé alors qu'un second rire s'émanait de mes lèvres « Pour arranger hum... » j'englobais d'un geste de main sa personne « Ça ? » ouais parce qu'là on aurait carrément dit un animal, vous savez soit un gros nounours avachi, soit un léopard, du genre ne pas approcher, il mord. « Laisse-m-m-oi dormir Ji-Ji-mmy... » mais... mais... moi qui était si calme, si doux, si innocent ? Pourquoi me chasser ? Quel homme cruel, j'n'y croyais pas. Et puis au fond, il était bien content que j'sois là hein. Ouais tout tout au fond. Fourrant un instant les mains dans les poches, je me délectais du spectacle alors que le jeune homme passait sur le dos, dévoilant un torse nu. « Tu peux f-fermer la f'nêtre avant de part-tir? » un sourire, ironique, vint orner un instant mes lèvres alors que je me dirigeais vers la fenêtre « Oui m-mon ch-chéri » l'imitais-je tout en la fermant. Et en plus j'étais serviable, n'étais-je donc pas parfait ? Revenant d'un pas des plus lents dans sa direction, une idée me vint. C'est alors que je collais mon torse contre le sien, m'allongeant de tout mon long sur lui, tout en passant mes mains dans son dos « Allez va, j'vais te tenir chaud. Non, ne me remercie pas, c'est normal. » un ange j'vous dis.

Jamie se moque de moi. J'affiche un large rictus forcé, de ces sourires qui n'entre-ouvrent pas les lèvres, et lève mon majeur sous son nez en signe de rébellion. « Merci. Tu p-peux disposer. » Je lui dis, non sans frissonner une nouvelle fois. J'ai toujours froid quand j'ai beaucoup bu, pourtant je n'ai consommer qu'une coupe de champagne à peine ce soir, après le prime. Ou peut-être deux, ou bien trois. Il faut dire que l'arrivée d'Irène dans la maison ne m'enchantant guère, je n'avais d'autre moyen de noyer ma frustration que l'alcool. Je fronce les sourcils en fermant de nouveau les paupières, soupirant d'aisance. Malgré cela, je n'entends toujours pas Jamie quitter la pièce. J'ouvre un œil. Il fait quoi là? Je reste perplexe, figé sur mon lit tandis qu'il revient d'une démarche latente dans ma direction. Quoi, il veut s'assurer de mon confort, redresser mon oreiller? Je m'apprête à ouvrir la bouche pour lui indiquer de nouvelles directives, si me masser ne le dérange pas, par exemple, mais reste silencieux en m'apercevant que cette ombre prostrée dans l'obscurité ne fait que grossir un peu plus à mesure qu'il s'approche de moi. Hého? La situation devient inquiétante là, c'est quoi ce sourire que je ne saurais voir? Je comprends ce qu'il s'apprête à commettre au moment où il se penche sur moi, aussi je lève mollement la jambe droite ainsi que mes deux bras, trop tard pour le réceptionner convenablement. « Aaaaaaaaeeerrrg mais dégage! » Je fais exagérément dans un grand éclat de rire étouffé par son poids conséquent. Le jeune homme est littéralement affalé contre moi, je sens ma cage thoracique se contracter sous la sienne. Je tire la langue, à la recherche d'air, pour le provoquer aussi. « Tu es censé me réchauffer, pas écourter ma peine. » Je lui dis en riant avant de glisser mes bras autour de sa taille, le serrant contre moi dans un râle virile et masculin. Du même acabit que les tapes dans le dos ou la poignée de main chaleureuse entre deux grands gaillards. Si ce n'est que la situation est pathétique, plus attendrissante qu'intimidante. Ce d'autant plus lorsque j'enroule ma jambe autour de lui. « J'arrive plus à respirer. » Je murmure à son oreille sur un brin d'agonie tout en pinçant délicatement ses fesses, taquin.

« Aaaaaaaaeeerrrg mais dégage! » mais roooh moi qui était si gentil, si attentionné avec lui ? Sérieusement je ne vois pas de quoi il pourrait rêver de mieux, son Jimmy tout contre lui, comme il le souhaitait taaaant. Mon rire accompagnait un instant le sien alors que mes yeux se fermaient pour simuler un confort extrême. « Tu es censé me réchauffer, pas écourter ma peine. » continua t-il en passant ses bras dans mon dos pour envelopper ma taille avant de me serrer légèrement contre lui. « J'arrive plus à respirer. » Bientôt je pouvais même sentir sa jambe grimper sur moi avant que celui ci ne me pince légèrement le fessier, alors qu'un léger râle de douleur s'échappait de mes lèvres, plus exagéré qu'autre chose. « Oh mon Hamoud, c'que j'aime quand tu m'fais du mal. » lâchais-je ironique en un Jamie version plus masochiste que l'original. Oui non parce que figurez vous que j'étais peut-être un dur à cuire (j'vous interdis d'en douter) mais que je n'aimais en général pas la violence. « Oh Hamoud c'que j'aime être dans tes braaaas ! » ouais bon là ça sonnait carrément comme l'petit chaperon rouge et le grand méchant loup, du genre "oh grand mère, c'que t'as d'grandes chiiiques !" même si je n'étais pas certain que ce versé soit au mot exact... « J'te promets une nuit de rêve en ma compagnie, Sochy va être jalouse de ne pas pouvoir se glisser un instant entre nous ! » ah bien il l'avait cherché hein ? Non ? Ouais bon, que ce soit l'un ou l'autre, Hamoud restait Hamoud, et l'emmerder était mon devoir absolu. Vous savez comme le Christ quoi, ou Superman, sauf que moi j'devais pas sauver le monde, non, trop banal.

« ... » Incrédule, je lève des yeux interrogateurs vers mon interlocuteur qui m'avoue des penchants masochistes insoupçonnés... quoique, déjà incestueux, j'aurais du me douter que le jeune homme cultivait un intérêt particulier pour des pratiques sexuelles des plus étranges. Là, ça devenait louche. Aussi, mes mains toujours agrippées contre son fessier imposant, j'écarte aussitôt celles-ci pour les déposer sur les épaules du candidat. Il se berce contre moi en me hurlant son amour, j'éclate d'un rire jaune, une moue gênée sur le visage tandis que je lève des iris suppliantes vers le caméras qui nous cernent de tous les côtés. « Oui oui mon bébé, Hamoud aussi il t'aime fort... Mais il veut dormir maintenant. » Je lui dis avec douceur et humour en caressant ses cheveux avec une tendresse exagérée, pliant ses oreilles, flattant sa joue rebondie. Je tourne la tête sur le côté et tente de me redresser, le souffle coupé par ce poids qui me plaque contre le matelas sur lequel nous sommes allongés. Qui sait s'il ne prendrait pas ce jeu au sérieux? Non, non, bien sûr que non, c'est Jimmy Neutron enfin! Je laisse ma tête retomber lourdement contre l'oreiller, et glisse mes bras derrière mon cou, immobile. « Une nuit de rêve? Seulement dans les tiens alors... Sochy me comble comme personne. » Je réponds avec sagesse en fermant les paupières, un sourire béat sur les lèvres. D'un mouvement du bassin, je tente de le faire rouler sur le côté, difficilement. Mais veut-il bien se mettre au lit bon sang?!