swann & adie

Il n'était pas franchement étonnant de voir la jolie Swann complètement KO en ce lendemain de prime. Bien qu'elle ait été absente une bonne partie du temps après le prime, Adie avait, comme tout le monde, remarqué la folle aventure alcoolisé dans laquelle s'était embarquée la jeune femme. Elle avait du en boire des verres pour finir dans un tel état, racontant n'importe quoi, parlant de nez et autres choses bizarres et s'affalant sur le premier venu. Heureusement, Loxias avait vraisemblablement pris la situation en main ce que n'était une mince affaire. Du coup, il n'était pas trop risqué de parier sur un réveil difficile pour la petite blonde. A coup sur, sa boite crânienne devait à présent abritée une armée de tambours sans parler de quelques enclumes ici et là. La rançon du plaisir si j'ose dire. Adie apprit alors via le blog de Swann que cette dernière cherchait de quoi faire disparaître son mal de crâne et heureusement pour elle, il se trouvait qu'Adie avait de quoi assommer un cheval suite à sa semaine de folie dans le lit (non pas ce genre de folie là). Elle alla donc chercher la petite sacoche dans laquelle elle avait stocké sa pharmacie puis rapidement revint à la salle informatique où elle trouva Swann, affalée sur le clavier, face à un écran répétant sans fin la lettre h sur laquelle la tête de Swann devait appuyer. Ne pouvant réprimer un rire amusé, elle tapota légèrement sur l'épaule de la jeune femme. « C'est l'après-midi là, pas besoin de dormir ! » dit-elle en riant. Puis elle lui tendit la boite d'aspirine. « Tiens ! Prends en deux je pense que ce ne sera pas de trop ! On dirait que je te sauve la mise une deuxième fois mademoiselle ! »

Je crois bien que j’ai complimenté le nez de Sive, insulté Loxias, demandé à Slavin d’attraper un troll dans la forêt, ordonné à Nora d’embrocher un poisson dans le lac à l’aide d’une pince à cheveux, et pleuré dans les bras de Valentina. Oh mon dieu, quelle humiliation . . . Cela doit bien faire des années que je ne me suis pas autant laissée aller, ce qui explique sans doute que quatre ou cinq coupes de champagne soient venues à bout de moi aussi facilement. Je n’ai jamais supporté l’alcool, qui fait de sacrés ravages chez moi. Plus jamais, jamais ! Je grogne en observant l’écran devant lequel clignote toujours le message d’Adie, mon pompier de fortune, jugeant préférable de me reposer en attendant qu’elle mette la main sur les médicaments promis. Je laisse donc retomber ma tête, Morphée me prenant rapidement dans ses bras. Je rêve alors de bateaux, d’étoiles filantes, et même d’aliens. « Hmgnhm. » C’est le son approximatif qui sort de ma bouche tandis que j’émerge d’un sommeil agité, levant ma tête de zombie du clavier sur lequel je me suis endormie, si bien que je suis persuadée d’avoir la trace des petits carrés imprimée sur ma joue. J’ai les yeux rouges et les cheveux hirsutes, des mèches entremêlées encadrant mon visage fatigué. Je me suis toutefois changée entre la révélation de ce matin et mon bref passage dans la salle informatique, arborant un magnifique t-shirt nounours et un bermuda de sport noir. J’attrape la boîte d’aspirine que la demoiselle me tend en serrant la main qui est venu me tapoter l’épaule comme pour la remercier, avalant deux cachets sans prendre la peine de chercher une bouteille d’eau. Je me laisse retomber sur le dossier en soupirant, me tournant vers Adie qui soulève l’évidence, esquissant un léger sourire. « Il va falloir que je te paie si ça continue. » J’ironise en lui rendant les médicaments, plissant les yeux. « Ca va mieux toi ? Qu’est-ce que tu as eu ? » Je l’interroge assez inquiète, car j’ai entendu dire qu’elle avait été clouée au lit. Et pour cause, je ne l’ai malheureusement pas croisé de la semaine. « Je crois bien que Sochanna a attrapé un vilain rhume à cause des robes décolletées qu’on lui a imposées, à croire qu’ils essaient de nous éliminer. » Je lui fais remarquer en esquissant une grimace mauvaise, lorgnant en direction de la caméra qui nous fixe de son unique œil. « J’ai l’impression qu’on essaie de me tuer moi aussi, tu crois qu’ils nous en veulent d’avoir involontairement saboté leur matériel ? » Parce que leur caméra planquée dans la plante, ils ont certainement été contraint de la changer dans la nuit, pendant que nous dormions tous comme des bébés. Et depuis, je deviens complètement parano alors que la poisse et moi c’est pourtant une longue histoire qui remonte plus loin que mon entrée dans ce château.

Swann ne perdit pas une minute à partir du moment où Adie lui tendit la boîte de cachets et en avala deux, à sec comme ça, sans eau... En espérant qu'ils ne commencent pas à fondre sur sa langue sinon, elle va déguster. Elle était drôle comme ça, allongée sur son clavier. Oui c'était un peu cruel mais qui ne s'est jamais amusé de voir quelqu'un avec la gueule de bois ? Et elle l'était d'autant plus lorsqu'on se rappelait l'épisode du torchon brûlé. Swann était définitivement complètement inconsciente mais c'était là que résidait tout son charme. « Hum... En effet ! Il va falloir que je commence à réfléchir à quelques services que tu pourrais me rendre pour payer tes dettes... » Elle souriait, bien sûr, Adie ne lui demandait rien en retour, ce serait prétentieux de sa part et dans tous les cas, Swann avait le mérite de la faire sourire et rire, ce qui restait une récompense tout à fait acceptable. La jeune blonde s'enquit alors de ses nouvelles concernant la semaine passée au lit. Ouf, il y avait donc plus de deux personnes s'en étant rendus compte. « Oh une sorte de gastro carabinée avec un coup de froid en prime. Jpense que j'aurais pas du sortir si peu couverte les quelques jours avant de tomber malade. Et puis certainement la fatigue aussi, y'a tout le temps du bruit ici, dur de dormir tranquillement, surtout avec quelqu'un en plus ! D'ailleurs, tu te retrouves toute seule maintenant, avantage ou inconvénient ? » Au moins, elle avait son lit pour elle toute seule mais Adie ne savait pas si Swann et Daphnis était proches. Elle sourit à l'insinuation concernant les décolletés de Sochanna et le possible plan secret de la production. « Jpense que si on était dans Hunger Games, on le saurait déjà tu sais et puis, j'imagine que le torchon qu'ils ont perdu grâce à tes compétences de cuisinière de leur manque pas trop... » dit-elle en riant. Sérieusement, ce souvenir était vraiment trop hilarant.

« Hum... En effet ! Il va falloir que je commence à réfléchir à quelques services que tu pourrais me rendre pour payer tes dettes... » Hein, quoi, quoi ? Non mais je plaisantais . . . Je souris, songeant à deux ou trois choses qu’elle pourrait me demander. Après tout, ce ne serait que justice étant donné qu’elle m'a sauvée de mes bêtises par deux fois depuis le début de l’aventure. « Non mais sérieusement, si tu as besoin d’un petit-déjeuner au lit, un bon massage . . . » Je lui propose en agitant mes doigt, haussant les sourcils pour lui donner envie. En vérité je suis aussi douée qu’un bulldozer, préférant les recevoir que les prodiguer. Je risquerais de lui casser un ou deux os, voire lui fracturer la colonne vertébrale, mais c’est l’intention qui compte non ? Quant à l’autre suggestion elle la déclinera sans doute puisqu’elle a déjà eu l’occasion d’assister à mes talents de cuisinières, aussi je ne la duperais pas. Cela dit ça ne me dérangerait pas d’essayer, il faut bien que je progresse dans ce domaine, et quoi de mieux que m’entraîner ! Je me tourne ensuite vers la jeune femme, me concentrant sur son état de santé. Je me suis renseignée devant son absence, et l’on m’a informée que la pauvre était clouée au lit. Une gastro, ce qui me fait grimacer. C’est l’une des maladies anodines les plus désagréables. Pauvre Adie, elle a sérieusement du déguster. Je hoche la tête lorsqu’elle affirme avoir du mal à dormir, j’avoue que j’ai eu quelques difficultés les premiers jours, mais je n’ai pas besoin de beaucoup de sommeil pour être en forme. Même s’il est agité, je vais m’éveiller comme une fleur, aussi fraîche que la rosée. « Il n’était pas très gênant comme partenaire. » Je lui affirme légèrement attristée. Elle comprendra sans doute que je préfère encore me retrouver avec un autre candidat, le plus emmerdant soit-il, que seule dans ces draps. « Cela veut dire que le tien ne te laisse pas dormir en paix ? » Je lui demande en souriant, imaginant Slavin gigoter sur le matelas. Ca ne m’étonnerait même pas. « En plus j’ai un peu peur pour les nominations maintenant, je suis une proie facile. » Je lève des petits yeux fatigués vers la jeune femme, puis les baisse sur le clavier. Bien souvent l’association de candidats nous empêche de voter contre l’un ou l’autre couple. On ne serait pas chiffonnée de voter contre untel, mais il est avec un individu que l’on apprécie et du coup, on ne le fait pas. En étant seule, le choix se révèle moins difficile. Si l’on ne m’apprécie pas, on votera assurément pour moi. Enfin, c’est le jeu ma pauvre lucette. Je me prends la tête dans les mains quelques instants, assaillie par un mal de crâne soudain. Vivement que le médicament fasse son effet. Je me tortille sur mon siège, reposant ma tête sur mon bras que j’ai étendu sur le bureau. Je lui lance un air interrogateur, gênée de ne pouvoir rire avec elle puisque j’ignore totalement de quoi elle parle. « C’est quoi, Hunger Games ? » Je l’interroge, me grattant le menton.

Un petit déjeuner au lit ? Après ce qu'elle avait pu voir des talents de la jolie blonde ? Oulah, non. Elle aurait trop peur de voir son lit prendre feu ! Mais l'intention y était et c'est ce qui comptait. Adie lui sourit. Elle n'était cependant pas contre un massage ! « Un bon massage tu dis ? Fais attention, je pourrais finir par te le demander vraiment. En plus, ne dis-t-on pas jamais deux sans trois ? Je vais guetter ta présence pour te sauver d'une nouvelle possible catastrophe ! » Miss catastrophe aurait été un surnom plutôt indiqué pour Swann même si les conséquences liées à l'alcool n'étaient vraiment du hasard. Il suffisait de boire avec modération, comme le rabâchait les pubs à la télé non stop, conseil qu'Adie respectait à la lettre. Peut-être qu'après tout, Swann avait bu pour oublier la perte de son partenaire. Etaient-ils proches ? Elle n'en avait aucune idée mais ce qu'elle savait cependant c'est que le partenaire pouvait se révéler être un support, que les relations avec lui soit bonnes ou mauvaises et maintenant seule, Swann devenait bancale. Et également, une proie plus facile, chose dont elle était tout à fait consciente. « Discret tu veux dire ? Ca me ferait quand même bizarre de me retrouver toute seule. Et non, ça va, je n'ai pas à me plaindre, il est plutôt du genre gentleman quand il le veut bien. » Ahem. Le sujet des nominations était lui plus délicat. Swann avait déjà été nominée, elle savait ce que l'on ressentait dans ce cas-là mais Adie, non (et elle espérait d'ailleurs ne pas le savoir de si tôt). Elle ne voulait pas dire de conneries alors elle resta évasive, préférant ne pas rentrer dans le sujet. « C'est pas faux. Mais j'espère que ça n'arrivera pas. Et puis, tu es la plus populaire du nid selon les résultats du sondage révélés au dernier prime, donc tu ne sortiras pas de si tôt ! Quant à moi, je mords la poussière ! » dit-elle en riant alors qu'elle venait de s’asseoir à côté de Swann. Il est clair qu'être absente une semaine entière n'avait pas aidé sa côte de popularité déjà vacillante. Elle espérait que la situation s'améliore mais malheureusement pour elle, elle n'était pas du genre à se bourrer la gueule, à sortir des conneries à longueur de journée ou à faire un strip-tease. « Tu connais pas ? C'est genre le nouveau phénomène et tout. C'est une série de bouquins pour les jeunes et le film est sorti avant qu'on entre dans le nid. Ça se passe dans le futur, avec une dictature et tous les ans, le pouvoir fait des Hunger Games. Des gens sont tirés au sort dans chaque région et ensuite, ils vont dans une arène, c'est comme une émission de téléréalité sauf que le gagnant et bah... c'est le dernier survivant. » Et là, du coup, dans ce genre de jeu, Adie n'aurait vraiment eu aucune chance...

Alors comme ça elle accepterait mon massage ? « Tu peux, tu peux. Si tu n’as jamais eu de problèmes de dos, il n’est pas trop tard pour commencer. » Je ris, lui faisant ainsi comprendre que je suis aussi douée pour prodiguer des massages que pour faire la cuisine. Quant à me sauver d’une catastrophe elle n’a qu’à graviter autour de moi pendant une journée, et le destin fera le reste. Nul doute que je ne tarderais pas à être l’objet de ses caprices une nouvelle fois, et sous peu. On dit parfois que c’est justement parce que l’on y croit que cela se produit, et dans ce cas ce serait limite de ma faute s’il ne m’arrive que des pépins. Mais ai-je invoqué cet oiseau pour qu’il me vole dans les cheveux ? Je ne crois pas non. Le reste encore résulte en grande partie de ma maladresse, mais il y a bien un pourcentage d’évènements inexplicables qui me traumatise. Comme la main aux fesses de mon partenaire dès le premier soir, par exemple. Un geste involontaire, certes, mais il a fallu que ça m’arrive à moi. Et la conversation dérive d’ailleurs sur lui, Adie m’affirmant que le sien est parfois un gentleman. Je retiens un sourire de franchir mes lèvres lorsque je songe à ma première rencontre avec lui, durant laquelle il avait subtilement suggéré qu’on fasse des galipettes dans l’angle de mort des caméras. J’ai connu plus gentleman, aussi cette information reste à prouver ! « Discret oui, c’est peut-être ce qui lui a coûté sa place d’ailleurs. » J’annonce tristement, imaginant que le public préfère les candidats qui insultent les autres sans raison, tapent un scandale pour un rien, forniquent dans tous les coins, qu’un adolescent réservé qui ne fait pas de vagues. Déplorable, mais certainement vrai. La jeune femme affirme avec certitude que ce ne sera pas mon cas, contrairement à elle peut-être, et je ne peux m’empêcher de secouer la tête de droite à gauche en signe de négation. « Tu sais la popularité ne signifie rien dans un jeu comme celui-ci. Je peux dégringoler d’une semaine à l’autre. Au moins toi tu es appréciée au sein du nid, ça me semble être plus important. » Je lui lance un clin d’œil pour la rassurer, et je pense vraiment ce que je suis en train de lui dire. Si l’on a le soutien des candidats, pas forcément besoin de celui du public puisque l’on ne se retrouve jamais sur la sellette. Eh ouais. Jusqu’à la demi-finale, tout du moins. Pour ma part je ne suis pas bien certaine de faire l’unanimité, et encore les liens que j’ai tissés sont assez ténus. Valentina, Loxias, Andreas, Sochanna, un chouia d’Anabel, d’AJ, de Slavin, d’Hamad, de Katell et d’Adie ici présente, cela ne me semble pas être une grande performance en matière de relations. D’autant plus que pour la plupart, ce ne sont que des connaissances que je n’ai pas encore eu le loisir d’approfondir. Jamie quant à lui ne me porte pas dans son cœur, Ezéquiel m’a clairement menacé de me ligoter en regardant calmement mes poignets devenir violacés –sans me préciser la suite mais je préfère l’ignorer-, et Santiago m’a vomie dessus. Je crois qu’on peut affirmer avec certitude que je suis loin d’être la plus populaire du nid. Bref, nous verrons bien Jeudi, mais je dois dire que je suis peu rassurée. Puis vient l’explication des livres dont elle me parle, et je m’exclame aussitôt. « Ah, comme Battle Royal ?! » Le concept me semble en tout cas identique. « Une horreur, faudra que j’évite d’aller voir ton truc, ça m’a traumatisée. » Je laisse échapper avec une grimace, parce que les films d’horreur et moi, ça fait deux ! Je sursaute, crie, tremblote, autant dire que je suis un mauvais compagnon pour ce genre là. « Dis, tu crois qu’il y aurait un candidat qui pourrait te faire tourner la tête dans ce château ? » Je l’interroge comme si c’était la question la plus évidente du monde, particulièrement intéressée. Je ne lui demande pas qui, attention, simplement si ce serait envisageable d’après elle.

« Essaies-tu de me dire que tu es aussi douée en massage qu'en cuisine ? » répondit-elle en riant. Parce que des problèmes de dos, non elle n'en avait pas, tout du moins pas encore et elle ne comptait pas créer la situation par elle-même ou via Swann. Avec sa maladresse, autant ne pas prendre de risque, on ne savait jamais parce que des tas de trucs pouvaient arriver avec ne serait-ce qu'un tube d'huile de massage et Swann, des tas de catastrophes. Restons prudents donc. Ce n'était pourtant pas si dommage, c'est ce qui faisait le charme de la jeune fille et le public ne s'était pas trompée. Et puis, elle avait cet air désolé et honteux si mignon quand elle se rendait compte de ses bêtises qui la rendait irrésistible. Sans aucun sous-entendu bien sûr. C'était dommage cependant, elle n'aurait pas dit non à un massage et s'il avait été fait par Swann, aucune ambiguïté n'était possible. Bien évidemment, ça aurait été un peu plus agréable et sensuel s'il avait été fait par quelqu'un d'autre mais ça, ce n’était vraisemblablement pas au programme pour le moment. « Tant pis alors, je me rabattrais sur un autre candidat alors ! » continua-t-elle en lâchant un soupir pour blaguer. Même si au fond, elle serait bien obligée. Swann donna alors ce qu'elle pensait être les raisons du départ de Daphnis. La discrétion dans ce jeu pouvait être une bonne chose parfois, se faufiler, ne pas se prendre la tête avec les gens pouvaient être une assurance afin de ne pas être nominé. Mais la lame était à double tranchant et trop de discrétion pouvait également être un poids. Adie le savait trop bien. Elle n'était pourtant pas aussi silencieuse à l’extérieur, elle riait, parlait mais ici, rien n'était pareil, une autre dimension et une sphère sociale totalement inédite. Ici, elle ne pouvait se fier à personne et tout le monde cherchait à la piéger. Tout était histoire d'équilibre. « Je ne pense pas que tu ne sois pas appréciée et puis de toute façon, on ne fait jamais l'unanimité. Enfin... je sais pas. J'imagine que je me prendrais bien un couteau dans le dos à un moment donné donc bon... J'attends. » Adie n'était pas devin et donc elle ne voulait pas perdre son temps à devenir parano. Ça arriverait, elle aurait les boules et elle oublierait, plus ou moins facilement et basta. Si bien qu'elle ne voulait pas tellement rester sur ce sujet et Hunger Games était une très bonne échappatoire, dans un autre style de paranoïa. « Hum... On peut dire ça oui. Mais en plus... enfin moins... dégueu et avec une histoire de fond quand même. » dit-elle en riant. Battle Royale, elle ne l'avait jamais vu, pas son truc mais bien évidemment, elle en avait assez entendu parlé pour savoir de quoi il s'agissait. Mais Swann n'était pas d'avis de continuer sur la question précédente, préférant les potins. Sortie de nul part, la question de Swann la prit au dépourvu. Elle dut rougir, certainement mais espérant que la cuite de Swann ne lui permette pas de s'en rendre compte. Et puis, du tac au tac, elle répondit. « Non, enfin, pas pour le moment. » Quel joli mensonge... « Et toi alors ? » Histoire de renvoyer la balle...

Spoiler:

Il semblerait que la pauvre Adie ait compris où je voulais en venir, que mes doigts peuvent lui faire autant de mal en tenant une casserole qu’en massant sa peau. Non mais attendez, je ne suis pas si catastrophique que ça, c’est simplement que je ne suis pas très douée. Et finalement elle en vient à la conclusion qu’il vaudrait mieux pour elle trouver un autre candidat pour s’occuper de ses tensions musculaires. Oh j’en connais bien un ou deux qui serait partants pour le job. A commencer par Andreas, et en suivant par Slavin. « Je peux toujours essayer hein, peut-être que j’ai fait des progrès sans le savoir ! » Mais oui bien sûr, on y croit. Généralement on progresse lorsque l’on s’entraîne, et non lorsque l’on arrête toute activité du genre pendant des années. Bref. La demoiselle tente de me rassurer en touchant juste. Certes, faire l’unanimité se révèle particulièrement compliqué, surtout dans un jeu comme celui-ci où tout n’est que faux-semblants et trahisons. Et pour preuve, elle semble se méfier, prête à recevoir un coup de poignard à tout instant. C’est parfois fatiguant de se dire que certains candidats jouent peut-être un jeu, nous manipule, nous mentent. Finalement, je préfère encore me montrer trop confiante quitte à être déçue par la suite, de toute manière j’y suis habituée. « Ca veut dire que tu te méfies même de moi ? » Je l’interroge en captant son regard, esquissant un mince sourire. Car si c’est le cas, elle n’a pas de quoi, mais je le comprendrais parfaitement. Enfin je ne dis pas que son secret ne m’intéresse pas, mais je ne serais pas prête à me glisser dans la peau d’une autre et à faire semblant de me rapprocher d’elle dans l’unique but de le découvrir. Si j’ai des idées tant mieux, si je n’en ai pas tant pis ! Toutefois je comprends qu’elle puisse avoir des doutes, d’autant plus que je suis atteinte d’une buzzinite ces derniers temps. Je me lève de ma chaise, ayant les jambes qui commencent à s’engourdir, pour venir m’asseoir sur le bureau en les tendant devant moi. Peut-être vais-je choisir de visualiser le DVD du film dont elle me parle après tout, s’il est moins dégoûtant et pourvu d’une véritable trame de fond. Quoique Battle Royal aussi ! Enfin . . . non pas tellement. Je suis sur le point de rejoindre mon lit lorsqu’une question surgit d’entre mes lèvres, intrusives et suscitant un rougissement des joues de la jeune femme. Aussi, je sais immédiatement qu’elle me ment lorsqu’elle prétend n’être intéressée par personne dans ce nid. Alors il y a bien un garçon . . . je réfléchis quelques secondes, me mordillant la lèvre, me remémorant la chronique de Sixtine évoquant sa jalousie lors d’un baiser entre Slavin et Evadne. Mon regard s’éclaire alors. Serait-ce son gentleman de partenaire ? La pauvre, elle n’a pas fini, parce que si je ne me trompe pas il fricotte régulièrement avec London. M’enfin, de mon côté ce n’est pas mieux. « Non non, moi non plus. » Je lui affirme en souriant, afin qu’elle puisse comprendre que je lui mens aussi. « Bon, ce n’est pas tout mais je crois que je ferais mieux d’aller m’écraser comme une crêpe dans mon lit moi ! » J’annonce en baillant, lui effleurant l’épaule de ma main. « Merci encore pour les médicaments. » Je lui lance un clin d’œil avant de me décoller du bureau pour quitter la pièce.

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