feat. elise
06.06 - 14:26
Quelques jours étaient passés depuis la soirée du prime. La relation entre Elise et Sami avaient repris de plus belle, si ce n’est que la candidate devait rester dans cette optique d’affronter les caméras. Pour combien de temps seulement allait-elle rester dans cette optique des choses ? Sami espérait le plus longtemps possible bien évidemment. Il devait être aux environs de quatorze heures et Sami, après avoir engouffré une grosse assiette de pâtes au fromage, décida d’aller faire un tour dans la salle de vidéosurveillance pour avoir une certaine vue d’ensemble de la maison. Il avait parfois du mal à suivre tous les événements qui se déroulaient dans ce nid et cet endroit était parfaitement parfait pour rattraper tout ce qu’il avait perdu. Le seul couac est qu’il n’avait que l’image et pas le son, ce qui était un peu plus délicat. Néanmoins, il avait toujours de quoi pister et chercher, parce que pour l’instant Sami était au niveau zéro concernant les secrets. C’était même déconcertant alors qu’un secret venait d’être trouvé. Comment faisaient-ils avec si peu d’indices et d’indications ? Cela relevait sûrement du hasard, de la chance ou de l’intuition. Il contemplait les multiples écrans de toutes les pièces tandis que la porte s’ouvrit doucement derrière lui, grinçant quelque peu. Il se retourna alors et aperçut une brune qu’il connaissait bien désormais. « Alors comme ça tu me suis ? » lui demanda-t-il, amusé et ravi de la voir.

Qui est le pauvre type qui a déclaré qu'on apprenait toujours de ses erreurs ? C'est sa citation, l'erreur. Personnellement, je n'ai jamais rien retenu des fautes que j'ai commises. Ou du moins, je ne suis jamais parvenue à les tourner en quelque chose de plus positive. J'ai pourtant essayé de les voir comme des leçons de morale. Rien à faire, action, réaction, amertume, toujours la même rengaine. Plongée dans mes pensées, je quitte le canapé que j'occupais jusque là dans le salon pour rejoindre la salle de vidéo-surveillance. J'ai comme un léger retard par rapport aux autres candidats qui ont déjà récoltés quelques indices concernant les secrets de leurs camarades, mes camarades. Je fais, donc, doucement grincer la porte de la pièce tant convoitée et ai l'agréable (?) surprise de découvrir Sami, ravi de mon entrée dans la salle. Personnellement, j'ai plus le cœur qui bat la chamade qu'autre chose. Notre histoire, si tant soit peu qu'il y en ai une, c'est un pas en avant, trois pas en arrière. Et si la semaine dernière j'étais la principale coupable de cette situation, je pense qu'aujourd'hui, les doigts peuvent très bien se pointer vers le doyen. Après tout, ce n'est pas moi qui suis allée flirter avec trois candidats à la fois. Oh et puis merde, qu'est-ce-que ça peut me faire de toute façon ? On n'est jamais allé plus loin que les préliminaires, à ce que je sache. « Simple coïncidence. » J'esquisse tout de même un sourire, par simple politesse. Bordel, pourquoi cette histoire m'affecte-t-elle tant que ça ?

La jeune femme esquissa un sourire qui paraissait anormal. « Simple coïncidence. », dit-elle en refermant la porte derrière elle. Sami la regarda en souriant, il était content de la voir. Histoire de rattraper le temps perdu, il songea à mettre un enregistrement de la journée du quatre juin, ce qui allait s'avérer être une grossière erreur. Tandis que la cassette de l'enregistrement s'infiltrait dans le lecteur, Sami se retourna vers sa dulcinée qui pensait toujours sienne, ne se doutant de rien et la prit par la taille, lui offrant son meilleur sourire aguicheur. Il pensa alors à gagner ses lèvres quand soudain l'enregistrement se mit en marche, chaque petit écran affichait une pièce à part entière. Évidemment, son regard fit le tour de toutes les pièces et.. stoppa net sur l'écran de la salle de bain. Non seulement parce qu'il y aperçut Elise nue. Mais surtout parce qu'il la vit se rapprocher nue de Dédé, et de l'embrasser à pleine bouche. Sami repoussa alors la jeune femme, à quelques mètres de lui, en regardant la vidéo, outré et profondément blessé. Il ne dit mot, étant trop en colère pour sortir quelconque mot de sa bouche, et retira la cassette vidéo du lecteur, en ayant assez vu, il ne voulait certainement pas voir le reste. Qu'elle dégage, si elle ne voulait pas se ramasser le savon de sa vie cette sainte-nitouche qui jouait bien son jeu. Il s'était encore fait avoir, comme un con. Comme d'habitude.

Je le vois qui introduit une cassette dans le lecteur. Je ne sais pas si venir dans cette salle était une bonne idée, tout compte fait. A vrai dire, je n'aime pas être épiée, pourquoi me permettrais-je un tel comportement avec mes semblables ? De toute façon la situation semble se retourner contre moi. Tandis qu'il m'attrape par la taille et m'offre un sourire pour le moins charmeur, les images se mettent à défiler. Mon regard se dirige machinalement vers une scène du quatre juin, aux environs de trois heures du matin. Je n'ai aucun mal à me reconnaître. Sami non plus apparemment puisqu'il ne tarde pas à me repousser. De mon côté, je reste muette. Tête baissée, je suis partagée entre la rancune et les regrets. Devrais-je m'en vouloir ou lui en vouloir ? Il ne peut pas me reprocher cette scène tout en sachant qu'il n'a pas été tout à fait fair-play de son côté non plus. Ce qu'il vit, là, maintenant, je l'ai vécu au prime. Oui, oui, son nom associé à celui de Santiago et de l'autre incestueux.. J'ai pas raté ça, non. Toujours tête baissée, je devine sans mal ce qu'est en train de faire mon presque amant. Stopper la vidéo. Et c'est pas plus mal, en fait. J'aurais préféré que les choses se passent différemment.

La vidéo se stoppa net, et Sami lança la cassette sur le bureau de la salle de vidéosurveillance, sans prêter quelconque attention au fait de la poser délicatement. Il était trop sur les nerfs pour ça. Il prit sa tête entre ses mains quelques secondes, poussa un cri de rage puis se dirigea vers la porte, ne prêtant plus aucune attention à Elise, il ne savait pas lui parler, il ne voulait pas lui parler sinon ça allait finir encore plus mal que la situation ne l'était déjà maintenant. « Putain que je suis naïf. » C'était une sorte de grognement, ou plutôt une plainte désespérée. « T'aurais pu le dire que t'en avais rien à foutre de moi, j'me serais pas fait des idées pour rien. » Sa rancoeur se sentait dans ses propos et il s'était attaché trop vite, il était maintenant blessé à l'intérieur, il se dirigea alors vers la porte et s'apprêta à sortir, qu'elle le retienne ou non, il préférait d'ailleurs qu'elle ne le retienne pas si c'était pour l'enfoncer encore plus.

Le bruit de la cassette qui cogne contre le bureau me fait brusquement sursauter. J'ai la gorge nouée, mais je ne veux pas passer pour la pleurnicharde de service.. encore une fois. Toujours tête baissée, je constate sans mal la tension qui monte dans la pièce. Je me racle silencieusement la gorge avant de finalement relever la tête vers lui. Il se dirige vers la porte. Non, il ne peut pas partir comme ça. Ou peut-être devrait-il le faire justement. Je ne vais tarder à éclater en sanglots. Ça me gênerait qu'il me voit comme ça. Surtout en sachant que j'ai également de la rancœur. En fait, son comportement me parait tout à fait injustifié. N'a-t-il pas commis la même erreur que moi ? « J-j'en.. » Les mots ont du mal à sortir de ma bouche. « J'en ai pas rien à foutre de toi. » Mon regard est plein de tristesse, ma voix, tremblante. Pourquoi me suis-je attachée aussi vite ? « Toi et les deux zigotos, c'était pas du foutage de gueule, peut-être ? » Le tout sort de ma bouche d'une voix douce et mielleuse. Rien ne sert de s'enflammer comme il le fait. De plus, sa réaction me fiche plus les chocottes qu'autre chose.

« J-j'en.. » commença-t-elle, ce qui retint l'attention du tatoué, en colère, sans doute un peu trop. « J'en ai pas rien à foutre de toi. » Un peu contradictoire la jeune femme non? Vous ne trouvez pas? Elle n'en a pas rien à foutre de Sami mais elle saute sur un mec à poil? Délicat comme pathie, c'est sûrement dur à soigner. Non Sami ne laissera pas passer cela ainsi. Pas si facilement. Elle pleurniche presque, encore une fois. Ah non mais le jeu de la fille qui a peur des caméras, c'est fini. Fini. Ça ne marche plus. « Toi et les deux zigotos, c'était pas du foutage de gueule, peut-être ? » hm, pardon? Sami avala de travers. « Pardon? » demanda Sami, interloqué. « Premièrement, ce n'est aucunement ma faute si Jamie en a après moi, je ne lui ai pas demandé de me draguer et je ne lui ai jamais fait d'avance, et pour le baiser avec Santiago c'était purement amical et un jeu avec.. Andreas justement. Deuxièmement, je ne m'amuse pas à sauter sur les gens pour les baiser, moi. Je dois dire qu'il ne t'a pas fallu grand-chose pour aller voir ailleurs, tout ça pour une chronique exagérée du prime. » Ses mots étaient crus mais il s'était un peu calmé tout de même. « Et dire que tu avais peur du regard des gens.. » dit Sami en un ricanement qu'il ne put retenir. Elle s'était bien foutue de sa gueule.

Ainsi, Jamie aurait violé ses lèvres le temps d'un instant, et concernant Santiago, il aurait joué un jeu.. avec Andreas ? Je ne saisis pas ce que vient faire Andreas là dedans, mais soit. Il était donc bien consentant lorsque ses lèvres ont effleuré celles de notre comédien national. « Deuxièmement, je ne m'amuse pas à sauter sur les gens pour les baiser, moi. Je dois dire qu'il ne t'a pas fallu grand-chose pour aller voir ailleurs, tout ça pour une chronique exagérée du prime. » Cette remarque me blesse bien plus que ce que je n'aurais imaginé. Insinuerait-il devant deux nations entières que je suis une.. pétasse, pour faire moins vulgaire ? Attendez, monsieur s'amuse avec deux mecs à la fois, joue au sentimental avec moi, et après ça c'est moi qu'on traite de pute ? Mince, je voulais pas mentionner ce mot.« Et dire que tu avais peur du regard des gens.. », renchérit-il dans un dernier ricanement. C'est trop. Les larmes perlent sur mes joues, mais je n'en ai absolument rien à faire, là, en ce moment. « T'insinues quoi, là, Sami ? Que j'ai pas de dignité ? Que je suis une salope ? Vas-y, dis-le. En tout cas, tu confirmes bien mes soupçons.. Tu t'es bien amusée avec Santiago. Merci pour la leçon de morale. » Je l'applaudis, les yeux toujours inondés de larmes. « Et pour ta gouverne, je redoute toujours autant les caméras. Mais tu vois, je suis une fille complètement immature qui ne réfléchis aux conséquences de ses actes qu'après avoir agi. Mais j'ai au moins le mérite de réfléchir, moi. Non parce qu'apparemment le fait de t'être amusé avec l'autre comédien alors que je commençais à m'attacher à toi, ça a pas eu l'air de te gêner plus que ça, toi ! » Voilà, c'est dit : je suis attachée à lui.

Les larmes montent aux yeux de la jeune femme. « T'insinues quoi, là, Sami ? Que j'ai pas de dignité ? Que je suis une salope ? Vas-y, dis-le. En tout cas, tu confirmes bien mes soupçons.. Tu t'es bien amusée avec Santiago. Merci pour la leçon de morale. » Hm, elle devenait risible là. « Je me suis amusé avec Santiago? Non mais tu dérailles, franchement, là. Tu te rends compte de l'absurdité que tu dis? Santiago je l'ai embrassé pour un jeu de cap ou pas cap et durant la semaine il m'a mis la main au panier, pour surjouer son rôle, à part ça rien. Nada. Puis-je en dire autant de l'épisode de la salle de bain avec Andreas? Alors je crois qu'à ce niveau-là, tu n'as strictement rien à dire, tu es beaucoup moins innocente que moi dans l'histoire. » Elle fit semblait d'applaudir après sa parole et puis écouta celle de Sami. Et elle recommença. « Et pour ta gouverne, je redoute toujours autant les caméras. Mais tu vois, je suis une fille complètement immature qui ne réfléchis aux conséquences de ses actes qu'après avoir agi. Mais j'ai au moins le mérite de réfléchir, moi. Non parce qu'apparemment le fait de t'être amusé avec l'autre comédien alors que je commençais à m'attacher à toi, ça a pas eu l'air de te gêner plus que ça, toi ! » Mais putain. « Mais putain quand vas-tu arrêter de faire une fixette sur ce gage débile alors que cela ne signifiait rien? Moi aussi figure-toi je me suis attaché à toi. J'ai eu le malheur de daigner bien réaliser un gage et d'embrasser Santiago, et toi tu baises avec l'allemand comme une effrénée dans les douches. Excuse-moi mais celui qui a fait le plus de mal à l'autre, ce n'est sûrement pas moi. » Qu'elle se rendre un peu compte de la situation, qu'elle n'est pas blanche comme neige maintenant, merde.

Ses paroles sont blessantes. Affreusement blessantes. Je n'ai plus envie de continuer ce débat. Premièrement, parce que je n'ai jamais su débattre, et deuxièmement, parce que je ne trouve plus la force pour le faire. J'ignore qui de nous deux est en tort. Je suis complètement perdue, dévastée. Peut-être a-t-il raison, tout compte fait. Peut-être est-il bien le plus à plaindre. Mes genoux viennent s'écraser sur le sol, tandis que mes mains viennent couvrir mon visage. Je ne peux plus parler. Je n'y arrive plus. Seules mes épaules sont encore mobiles. Elles s'exhaussent au fur et à mesure que les larmes coulent sur mon visage. Pourquoi ai-je encore tout fait foiré ? Je ne relèverai pas la tête. Pas tant qu'il sera encore dans cette pièce. J'ai tout fichu en l'air.. Mais pourquoi.. pourquoi lui en veux-je encore ? Je ressens encore et toujours cette même amertume. Il a été assez con pour accepter ce gage.. et moi.. Et moi qui suis trop possessive pour encaisser le moindre petit baiser. Tout ce que je voulais c'était l'avoir rien que pour moi. Après à peine trois semaines de jeu.. Dieu que je suis naïve. « ... et toi tu baises avec l'allemand comme une effrénée dans les douches. » Chaque mot qui sort de sa bouche vient s'écraser comme une énorme claque sur ma joue. C'est trop. « Dis-le ! Dis-le que je suis une traînée ! », m'écris-je dans un dernier sanglot. J'ai finalement su relever la tête.. Et je n'en ai strictement rien à foutre, pour une fois, de savoir que notre conversation puisse parvenir aux oreilles du reste du monde. Car dans le moment présent, seul sa réaction m'importe. Rien de plus.