Anabel au confessionnal !

Ennio, quel secret penses-tu avoir découvert ?

Troisième buzz, cette semaine. Bref, j’étais presque aussi bien de prendre une carte d’abonnement à cette pièce, jamais je n’y étais autant de venu de fois. Bon, il faut dire que la majorité des candidats s’étaient mit en tête de percer à jour mon secret, et après la semi-découverte de Swann, c’était pire que tout. D’un côté… si je n’avais plus ce truc à cacher, je ne m’en tirai pas plus mal. De l’autre, ce serait dommage de le perdre aussi tôt dans le jeu. M’enfin, c’était une possibilité à laquelle j’étais confronté. Je poussais la porte de la cabane, et c’est sur Ennio que mon regard tomba. Un peu surprise, mais rassurée de tomber sur lui, je lui souris avant de prendre place dans le fauteuil qui lui faisait face. Sourire que je perdis quand il annonça son intitulé. « Alors je pense qu’Anabel a été accusée à tord d’être responsable de la mort de son mari. » Je tique sur un détail, une infime chose. « Ce n’était pas mon mari... mais mon fiancé. » je précise, même si ça n'a pas réellement de lien avec le dit-secret. Ce mariage qui aurait dû avoir lieu cette été. Mais que, voilà, le destin avait décidé de gâcher. Je soupire un bon coup, tentant de garder un semblant de calme, mais c’est toujours comme ça lorsqu’on fait mention de l’homme que j’aimais et que j’aime encore. « Qu’est-ce… qu’est-ce qui te fait croire ça ? » Autant essayer de comprendre son raisonnement, même si je trouve que son secret ne tient pas la route.

« Autant pour moi. » chuchote-il. Il ne pouvait pas savoir. Je me demande même si nous avions déjà fait mention de lui dans l’une de nos conversations. Probablement pas. Quand je peux éviter de parler, ou de songer à lui, je le fais. C’est plus simple de cette façon. « À vrai dire, je n’ai pas vraiment eu un cheminement mental très poussé. Swann a fait quasiment tout le boulot. » Il est vrai que sans elle, je doute qu’il ait seulement eu l’idée de cet intitulé. Elle avait misé juste, à quelques éléments prêts. « Mais je me suis dit que la deuxième moitié de ton secret devait être en rapport avec la cause, ou la conséquence. Et en rassemblant ce que je savais de toi, j’ai songé à ça. Entre autres. » J’hoche la tête, signe que je comprends ce qui la poussée à faire cette affirmation, ce qui la confortée dans l’idée que ce secret qu’il dit être le mien l’est véritablement. Un certain silence s’installe entre nous, avant qu’il ne reprenne finalement la parole. « Hm, je comprendrais si tu ne voulais pas en parler plus. » À nouveau, j’hoche lentement la tête, j’ai du mal à aligner plus de deux ou trois mots, ce pour quoi je garde un silence de plomb. Mais il faut que je dise quelque chose, que je parle. Une confrontation silencieuse, ce n’est très productif, dans un sens comme dans l’autre, soyons clairs. Et ce cher Ennio n’a pas cherché à me blesser avec son buzz, j’en suis persuadé. Il se prête seulement au jeu comme les autres. « Je n’aime pas parler de lui… de sa mort…. Il n’y a rien de… gratifiant à avouer que l’homme que l’on aimait s’est… s’est enlevé la vie. Parce qu’il n’était pas heureux... » Je ferme les yeux un moment, avant d’enfouir mon visage dans le creux de mes mains, en proie à un terrible flot de larmes que je suis incapable de retenir.

Les larmes coulent d’elle-même, et même si je voudrais résister, elles font surface et trahisse la véritable peine qui m’afflige, de tout mon cœur, de tout mon être. Je suis encore fragile de sa perte, j’arrive difficilement à me faire à l’idée qu’il n’est plus là, et c’est probablement ce qui me cause autant de chagrin. Toutes nos belles promesses envolées en un instant. « Je suis désolé, Ana. » Ennio s’est approché, et alors qu’il dépose un léger baiser sur mes cheveux, je sens ses bras qui m’entourent pour me serrer tout contre lui. Même si mes sanglots se toujours présents, cette accolade est un véritable réconfort et c’est tout à fait ce dont j’avais besoin. J’apprécie qu’il se soit montré aussi conciliant, alors que d’autres auraient pu se contenter de me laisser pleurer sans rien dire, attendant que mes larmes s’arrêtent d’elle-même, peu conscient du véritable chagrin qui m’habite. Je fini, au bout de quelques minutes, à me défaire doucement de son étreinte, parce que nous ne pouvons rester indéfiniment ici, et que cette confrontation doit un jour prendre fin. « Ne… ne t’empêche pas de confirmer si tu crois que… que c’est juste. » lui dis-je, en essuyant les traces que mes larmes avaient laissés sur mes jours. Je ne voulais pas que ma propre faiblesse le fasse douter, qu’il croit que c’était une ruse pour le détourner de son but. Je ne jouais pas de cette façon, je n’étais pas hypocrite comme le reportait sans cesse Andreas.

Anabel tu peux quitter la cabane !

Ennio, bien que tu ais déjà fait part de ton choix, Cupidon souhaiterait tout de même avoir une confirmation. Que décides-tu ?