Irène au confessionnal !

Ennio quel secret penses-tu avoir découvert ?

Puisque l’on m’appelait au confessionnal et donc puisque j’étais attendue, je pris tout mon temps pour m’y rendre. Bah quoi ? La personne qui allait me confronter, n’allait pas commencer sans moi tout de même ? J’arrivais dans la cabane en bois, lieu où j’avais déjà confronté sans résultat. Lorsque j’entrais, je vis Ennio installé dans un des fauteuils en tailleur, me faisant un sourire. Je lui rendais en ajoutant : « Saluuut ! » avec une voix alanguie. C’était pas le meilleure endroit pour baiser, celui-ci.. ahah c’est vrai, parce que seul Cupidon pouvait avoir le rôle de voyeur… mais non, c’était sérieux tout de même. Je m’installais en face d’Ennio, en tailleur moi aussi pour l’imiter. « Et bien je pense - hrum sans réelle conviction mais soit - qu'Irène serait genre une miraculée » En l’écoutant parler, je plissais les yeux, essayant de comprendre où il voulait en venir « même sans conviction ». Une miraculée ? Un sourire en coin se dessinait sur mes lèvres quand je voulu lâcher une remarque, mais Ennio continuait dans sa réflexion. « Elle aurait eu un accident très, très grave, qui aurait failli lui prendre la vie, et ce serait à partir de là qu'elle aurait changé radicalement de façon de se comporter. Savez, la vie ne tient qu'à un fil alors il faut en profiter, tout ça. » Mes yeux s’ouvrirent grands, après que mes sourcils se froncèrent. Je marquais un temps de pose, avant de m’exclamer : « Une miraculée ? Un miracle tu veux dire… » J’arquais un sourcil avec un sourire satisfait. Oh je suis un petit miracle, c’est vrai quoi ? Il pouvait bien en attester pour m’avoir en face de lui, dans ma petite robe. Je lui offrais un clin d’œil pour appuyer mes dires. « Et si ça se trouve, tu nous dupes tous ! T'es jolie et bien roulée parce que t'as fait de la chirurgie réparatrice » Je pris un air aberré en ouvrant largement la bouche. « Oh non ! T’exagère ! » C’est vrai quoi : je sais que je suis d’une telle beauté que ça pouvait en être surnaturel, mais tout de même. Alors à moins d’avoir un merveilleux chirurgien, c’était impossible d’obtenir un résultat parfait ! Mais le moment était grave. Je devais répondre à ses accusations. Je me frottais le menton à la Sherlock Holmes ou je-ne-sais-trop-qui, en prenant ma joue dans la main vide. « Donc, on va dire que t’as raison… comment t’es arrivé à cette conclusion ? » Non parce que je voulais absolument savoir…

Je voulais bien savoir comment il en était arrivé à ça. J’veux dire, à cette idée ? Ce n’était sérieusement pas avec ses questions de l’autre jour qu’il avait pu trouver ça. Je plissais mon nez en l’entendant parler. C’est qu’il se lâchait… quoique pour quelqu’un aimant parler, c’était plutôt un kiff de parler autant. En tout cas, il fallait admettre qu’il avait un très grand esprit de déduction, le mec, c’était plutôt pas mal trouvé, mais pas un peu trop cliché ? Changer de vie après un accident. En tout cas savoir qu’il s’était intéressé à moi était une bonne chose et me fit largement sourire. Après tout, j’aime que l’on s’intéresse à moi… j’étais comblée de l’entendre me le dire. J’esquissais un sourire. « Ca tient la route, si je puis dire… » J’émis un léger rire, tout en haussant les épaules. « Ce qui me dérange par contre, c’est que ça fait pas un peu scénario ? Changer après un accident, sérieusement ? Ca ferait un bon film… » Non c’est vrai… ça pourrait faire un bon film, si au moins ça s’avérait être mon secret. Un sourire aux lèvres, je le regardais prendre une nouvelle « pose », du genre je t’examine. « C'est quoi le truc qui compte le plus dans ta vie, Irène ? Hormis ta beauté et le cul, je veux dire. » C’était une question piège ça, non ? Je réfléchissais, en levant les yeux au ciel… Mis à part les parties de jambes en l’air et ma beauté surnaturelle… Bah je ne savais pas trop en fait. Je crois que ce sont mes deux seules grandes passions. Je fis une petite grimace en haussant de nouveau les épaules. « Ma famille… … non j’rigole ! À part ce que tu as dis, rien du tout… »

« Les films s'inspirent toujours de la réalité » Je fis une petite moue, en dodelinant de la tête. J’étais pas vraiment d’accord avec lui, car certains films ne semblaient franchement pas être inspiré par une quelconque réalité : les films fantastiques par exemple. Mais après je n’étais pas une experte en la matière… En tout cas, son idée, je la trouvais un peu trop facile. Pourtant c’était carrément une bonne idée, mais lui dire directement que ce n’était pas mon secret, ça ferait perdre un peu tout son charme, à cette confrontation. « J'ai trois, non, quatre questions. » Je fis une nouvelle moue, arquant un sourcil. « T’es gourmand toi ! Tant que t’y ai, tu veux que je te dise quel est mon secret ? » Lui répondais-je, faussement désagréable. Mais il pouvait me les poser ses questions, j’allais lui répondre : après tout, j’étais là pour ça. Après, peut-être que je me rattraperais un autre jour en lui posant des questions sur son secret à lui… « Est-ce que ton secret est lourd à porter ? Est-ce qu'en être libérée te soulagera ? Est-ce que l'opinion qu'ont les autres de toi changera, d'après toi ?... Et enfin, dans l'hypothèse où je valide et qu'il s'agit bien de ça... est-ce que tu m'en voudras ? » Oh que de questions ! Il était bien curieux… Un sourire en coin se dessina sur mes lèvres. « Pas vraiment/Sûrement/Je pense/Pas totalement. » Lâchais-je comme réponses. Un plus large sourire se dessina sur mon visage : « Maintenant à toi de faire appel à ton imagination et de remettre mes réponses aux bonnes questions… parce que t’allais quand même pas croire que j’allais répondre aussi simplement… » Je lui offrais un clin d’œil. Autrement dit, mes réponses ne sont pas dans l’ordre des questions. Futée la Irène !

« Ça aurait été indigne de toi, effectivement » Je lâchais un rire en lui adressant ensuite un sourire. Si je ne faisais pas ma chiante, où allions-nous ? Je vous le demande ! Et puis, le but était de brouiller les pistes. Je ne savais pas si j’étais doué pour ça, puisque c’était ma toute première confrontation, mais il semblait que je me débrouillais bien. Enfin, mes réponses devaient embrouiller le petit cerveau de notre cher Ennio. C’est vrai qu’après tout, j’aurai pu très bien les laisser à le bonne place et l’induire en erreur en lui disant le contraire… « Si je te demandais pourquoi tu as soudainement changé de vie, tu me répondrais quoi? » Je penchais ma tête sur le côté en plissant mes yeux. Alors il était disposé à me poser milles et unes questions ? Ca tombait bien, puisque je l’étais à y répondre. « Tu veux vraiment tout savoir ! » Lui répondais-je dans un premier temps. Il était vraiment curieux de me connaître un peu plus. Son désir de me sonder devenait important. Très bien. « Je te répondrais que c’est parce que j’en avais marre tout simplement. » Et c’était la pure vérité. « Si je me suis concentrée sur mes études, c’était pour palier à ma solitude : j’ai jamais eus d’amis. Mais quand ma mère m’a sortit que j’avais bien fait d’étudier tout ce temps, parce que je n’aurai jamais été capable de me faire apprécier par qui que ce soit, j’en ai eu marre. J’ai dis Basta ! J’ai pris mes affaires, je me suis barrée. » Je haussais les épaules en le regardant.