Après le repas de ce soir, qui était d’ailleurs délicieux, j’avais décidé d’aller me chercher une bonne bouteille de vin dans la cave et de remonter ensuite dans la salle de video surveillance pour épier les gens en buvant un coup. Triste, je sais, mais si je veux trouver des secrets je me dis que j’ai pas tellement le choix. Alors j’ouvre la bouteille, j’ai un verre et je verse du vin dedans avant de me poser devant les télévisions, j’hésite un instant a écouter un peu de musique avec mon iPod mais la porte qui s’ouvre achève de me convaincre de ne pas le faire, il reste donc dans ma poche. « Va te chercher un verre. » Je fais au nouveau venu, tiens c’est Andreas, il va surement le faire. « Sinon, pas de vin et je peux te dire qu’il est… Schön. » ok c’est le seul mot que je connais en allemand et ça veut dire un truc du genre ‘chouette’ je crois. J’suis même pas sur. « J’ai jamais été doué en allemand. » Mon truc c’est le français et un peu l’italien. Mais bizarrement l’allemand non, pourtant c’est ce qui se rapproche le plus de l’anglais…

Aussi étrange que cela puisse paraitre, nous étions deux à avoir eu l'idée de nous réfugier dans la salle de vidéo-surveillance - dite le sanctuaire d'Andreas - après le repas. En effet en pénétrant à l'intérieur de celle-ci, je découvris Finnick, affalé sur un siège, une bouteille de vin et un verre posés à côté de lui. Bah putain, y'en a qui ne se refusent aucun petit plaisir. Oui, c'est moi qui disais ça. L’hôpital qui se fout de la charité, je sais. « Va te chercher un verre. » C'était un ordre ?! Non, bien sur. « Sinon, pas de vin et je peux te dire qu’il est… Schön. » Le vin avait donc l'air potable, d'après ses dires. « J’ai jamais été doué en allemand. » J'approuvai ses paroles d'un secouement de tête. « Oui, je peux voir ça... » Mais pouvait-on réellement lui en vouloir ? La langue germanique était, pour beaucoup, compliquée,... pour toute personne n'étant pas née en Allemagne à vrai dire. Donc bon la logique voulait sans doute que je mette de côté ses lacunes dans celle-ci afin de ne pas y prêter de réelle attention. Il avait essayé - je saluais l'effort. « Pour ce qui est du verre, j'ai un peu la flemme de remonter en chercher un. » Vous comprenez, ramener mon cul jusqu'à ce sous-sol m'avait demandé de me faire violence, et j'estimais avoir assez souffert pour ce soir. « On pourrait pas boire dans le même, dis ? » J'avais pas de microbes à lui refiler, et je me brossais les dents matin, midi et soir. Ça ne serait donc pas dans ma cavité buccale que l'on trouverait quelques bactéries virulentes que ce soit. Oh et puis il était du genre prêteur, lui, non ? Prêter sa partenaire, par exemple, il faisait. Alors prêter son verre...

« Oui, je peux voir ça... » Fit-il quant à mes compétences dans la langue de Goethe, ok j’allais définitivement me taire à ce propos parce que je suis sur que tous les germaniques devaient bien se poiler devant leur télé. Le pire c’est mon accent de merde dans cette langue, le fait de ne lier aucun mot, c’est pas évident, c’est la seule langue ou tout est bien séparé. Soit. « Pour ce qui est du verre, j'ai un peu la flemme de remonter en chercher un. » Hors de question qu’il boive au goulot, il allait pour sur en renverser partout et ce serait dégueulasse, ça puerait le vin et putain, c’est presque un crime de gâcher une bonne bouteille. « Tes jambes ont déjà du mal a fonctionner ? T’es pas si vieux pourtant… » Je suis sur qu’il a mon âge, ou pas loin en tout cas. Mais c’était uen boutade. « On pourrait pas boire dans le même, dis ? » Je plisse les yeux, c’est quoi cette proposition bizarre, mais bon après tout à la guerre comme à la guerre hein, je lui tends mon verre déjà bien entamé. « A la tienne. » je fais, comme pour faire tchin, sauf qu’on a qu’un verre, c’est problématique.

« Tes jambes ont déjà du mal a fonctionner ? T’es pas si vieux pourtant… » Ah oui, je n'étais pas vieux ? Et qu'est ce qu'il en savait au juste, le bonhomme hm ? « Bah tu connais pas mon âge, hein. Enfin je crois pas. » Si ça se trouve, il le connaissait en fin de compte. Bah, peu importe j'ai envie de dire. « Mais c'est peut-être dû au foot en fait. » C'était quand même crevant comme sport, mine de rien. À moins que ça ne soit à cause du sport de chambre ?... Hm, à voir. Sans parler de ce si grand corps que je devais me trimballer. Cent quatre-vint seize centimètres dont cent de jambes, au moins. Bon y'avait qu'un verre, mais rien ne nous empêchait de le partager hein ? « A la tienne. », fit-il après m'avoir passé l'objet en question. Oui alors difficile de trinquer quand on a qu'un verre. « Heu ouais, à la tienne. » Au pire on pouvait couper le verre en deux non ? Mmm, si seulement c'était possible. « Sinon t'as qu'à verser du vin dans le creux de mes mains, et je ferai mine de boire ça comme de l'eau sacrée. Tu sais, glou glou et tout. » Je me comprenais, c'était le principal. Et alors vous n'aviez jamais vu quelqu'un boire à une fontaine, par exemple ? Bah voilà, je pensais à ça sur le moment. En plus le vin, ça avait une sorte de connotation symbolique non ? Si jamais il décidait de s’exécuter, j’espérais de lui qu'il aurait la bonté de ne pas en foutre partout. Car le vin, bah ça tache. Eh oui mon bon monsieur.

Bah tu connais pas mon âge, hein. Enfin je crois pas. » C’est vrai que je ne sais pas quel âge il a, Andreas. Mais il ne fait pas vieux en tout cas, je reste persuadé qu’on a plus ou moins le même âge. « T’es pas plus vieux que moi, ou à peine en tout cas. » je déclare, et oui j’en suis sur et certain. « Mais c'est peut-être dû au foot en fait. » je hausse un sourcil « T’as fais du foot dernièrement ? » Pas de but, pas de balle, allo comment il a fait son compte ? Ou alors peut être que y’en avait genre dans les cachots, dans une vieille armoire dégueu. « Heu ouais, à la tienne. » Bon manifestement il a pas capté, tant pis. « Sinon t'as qu'à verser du vin dans le creux de mes mains, et je ferai mine de boire ça comme de l'eau sacrée. Tu sais, glou glou et tout. » Je fronce doucement les sourcils, non mais il raconte n’importe quoi c’est encore pire que moi en fait, doit y’avoir un gaz dans cette pièce pour nous faire dire des conneries, ou un truc du genre. « T’aurais pu comparer ça au sang du christ. » Je fais, tendant toujours le verre. « Non mais prend le hein je tends pas le bras pour rien, j’en connais qui sont morts comme ça. » Mon père sa blague c’était ‘je connais un nègre qu’est devenu blanc comme ça’ j’ai jamais compris et puis je suis pas sur qu’une blague raciste passe bien à la télévision, vous savez le politiquement correct…

« T’es pas plus vieux que moi, ou à peine en tout cas. » Il semblait assez sur de lui. Ma foi il n'avait pas tord. On devait avoir, allez, un an d'écart à tout casser ? J'esquissais un sourire, comme pour approuver ses paroles et les lui confirmer. « T’as fais du foot dernièrement ? » Est-ce que j'avais fait du foot récemment ? Je n'en avais pas le souvenir. Oui mais voilà, le foot à la longue, bah c'est marquant. « J'en ai fait pendant des années,... et je crois que ma taille est une sorte de handicap. » J'en payais les frais aujourd'hui. Le foot c'est bien, mais bon ça ne vaut tout de même pas le seul et unique sport par excellence : celui de chambre. Sport dans lequel j'excellais. Ainsi donc nous serions amenés à partager ce verre. Ce qu'il pouvait faire aussi, c'était verser du vin dans le creux de mes deux mains. Après quoi je n'aurais plus qu'à y boire, sans doute plus difficilement qu'avec un verre mais bon, l'aventure et le risque ça me connait. Car bon, une tâche n'était jamais bien loin. « T’aurais pu comparer ça au sang du christ. », fit-il tout en me tendant encore et toujours le précieux verre. Ouais, ou pas. « Non mais prend le hein je tends pas le bras pour rien, j’en connais qui sont morts comme ça. » Il était sérieux là ? Des gens étaient morts rien qu'en tendant un verre un peu trop longtemps ? Mais ça faisait flipper bordel. Je ne souhaitais pas avoir sa mort sur la conscience. Il attendait quelque chose, là, peut-être ? Ah mais oui, que je prenne le verre, forcément. Ce que je fis l'instant d'après, en laissant s'échapper un petit rictus. « Oups. Et donc, qui est mort comme ça ? » Je sais, à la base c'était une expression. Mais puisqu'il avait prétendu connaitre des gens étant morts comme ça, et bien j'attendais. Allez, des noms je te pries.

Spoiler:

« J'en ai fait pendant des années,... et je crois que ma taille est une sorte de handicap. » J’étais aussi grand que lui, on était deux des candidats les plus grands ici d’ailleurs, et c’est clair que c’est plus simple de jouer quand on est plus petit, histoire de se faufiler. On aurait du faire du basket. Bref, finalement, au bout d’un long moment, le candidat prend le verre et je laisse tomber mon bras, pas de crampes ça va, de plus je suis encore vivant ce qui relève carrément du miracle. « Oups. Et donc, qui est mort comme ça ? » Lui il a l’air de rigoler, mais moi je rigole pas, je prends mon air le plus sérieux et je fais « Ma grand-mère. Ca m’a traumatisé, c’est ma faute en plus, j’étais trop occupé à jouer avec mon gameboy alors j’ai pas pris le verre de lait et… Couic. » je fais en passant mon pouce sur mon coup, le signe de mort quoi. Bon ok c’est pas vrai et j’ai plutôt du mal a ne pas retenir un petit sourire amusé, j’suis con putain j’suis con !

Tout ce cirque parce que j'avais eu la flemme de remonter me chercher un verre. Non mais la situation était en train de prendre une tournure franchement dramatique, là. Il était maintenant question de personnes mortes pour avoir tendu le bras un peu trop longtemps. Oui, c'était à la fois glauque et franchement atypique comme mort, mais le dindon disait connaitre du monde ayant quitté ce monde de cette manière. Et bien qu'il me sorte des noms alors, car ça m'intriguait fortement cette affaire. « Ma grand-mère. Ca m’a traumatisé, c’est ma faute en plus, j’étais trop occupé à jouer avec mon gameboy alors j’ai pas pris le verre de lait et… Couic. » Oh-mon-dieu-quoi. Non seulement il se foutait de ma gueule, mais en plus il touchait là à quelque chose de sacré à mes yeux : les grands-mères. Non je déconne, j'en avais juste rien à battre moi, vu que je n'avais aucun esprit de famille. Sinon la gameboy, là, c'était quand même too much hein. « Pauvre femme. Paix à son âme. » Je fis mine d'être dépité par ce que je venais d'apprendre, mais bientôt un sourire amusé - à l'image de celui qu'arborait Finnick au même moment - fit son apparition au coin de mes lèvres. « P'tit vaurien vas. J'espère que ta grand-mère n'est pas réellement morte et enterrée. Parce que si c'est le cas, bah je n'te dis pas bravo. » Bonjour l'hommage quoi.

« Pauvre femme. Paix à son âme. » fit-il d’un air dépité, sauf qu’il a bien vu le petit sourire en coin que j’ai et puis même, qui aurait cru cette histoire ? Alors je le voir sourire lui aussi avant de me dire. « P'tit vaurien vas. J'espère que ta grand-mère n'est pas réellement morte et enterrée. Parce que si c'est le cas, bah je n'te dis pas bravo. » Je ris carrément et secoue la tête de droite à gauche. « Non, ça ne risque pas d’arriver avant un petit temps si tu veux mon avis, ma grand-mère est une battante. » Pas du tout le prototype de la grand-mère en fait, elle est du genre à bosser pour garder la fortune familiale a flot, pas qu’elle soit sur le point de couler hein, mais cette femme aime prendre quelques millions d’avance, faut croire. Ah ouais et puis elle passe son temps à me crier dessus pour que je me dégote une fille de bonne famille mais pour ça, elle peut encore crier. Finalement je désigne les écrans. « T’as déjà vu des trucs intéressants toi ? Moi à chaque fois que je viens ici les candidats dorment, ou alors… Bah ils jouent aux cartes. » Je fais en désignant l’écran devant moi ou Valentina et je ne sais pas qui jouait aux cartes, passionnant…

« Non, ça ne risque pas d’arriver avant un petit temps si tu veux mon avis, ma grand-mère est une battante. », fit-il après avoir éclaté de rire. On parlait de mort quand même, y'avait rien de bien marrant. Mais passons. Sa grand-mère semblait en vie et en pleine forme d'ailleurs, alors tant mieux pour lui hein. « Ça donne presque envie de sortir "elle nous enterrera tous". » Seulement... c'était très peu probable tout de même. Ou alors fallait vraiment qu'elle se dope de vitamines et espère dépasser les cent-cinquante ans la vieille. « T’as déjà vu des trucs intéressants toi ? Moi à chaque fois que je viens ici les candidats dorment, ou alors… Bah ils jouent aux cartes. » En effet, sur l'un des écrans, nous pouvions voir l'italienne qui semblait en pleine partie de cartes. Waou, y'en a qui avaient vraiment tout compris ici, et qui savaient s'éclater hein. Ça donnait presque envie d'ailleurs. « Les trucs intéressants, c'est plus les autres qui les voient... quand je fais des ravages aux quatre coins du château avec des demoiselles. » Y'avait toujours un petit voyeur pour épier le moindre de mes faits et gestes ici, je le savais. Des fois je retrouvais des cannettes vides, du pop corn même. Non mais sans rire, j'étais maté à tout bout de champ mais quelque part s'en était excitant. « Une fois j'ai assisté à une partie de jambes en l'air, en direct. J'peux te dire que j'en ai rien manqué. » Ouais, j'y portais grand intérêt car c'était quand même très rare. J'étais un peu le seul à avoir une vie sexuelle très active en ces lieux. Par exemple le Finnick, il n'avait encore jamais forniqué ici. C'était une évidence. Il n'avait pas été le partenaire de Tweedy pour rien, si vous voulez mon avis. D'ailleurs, de là à ce qu'il soit puceau...