Et qu'est ce que je foutais encore levé à quatre heures du matin moi ? Un jour faudra m'expliquer ce que je ne comprends pas dans les mots dormir, ou encore lit, ou oreiller, ou nuit. Ou sommeil. Ou... ouais bref le message est passé. Car j'voudrais par faire le mec insomniaque qui passe son temps à arpenter les couloirs du nuit, bras en avant, pas lents, comme un zombie. On a déjà Ezequiel qu'est assez flippant comme ça pour se taper une autre créature d'outre tombe ne trouvez vous pas ? J'me disais bien. Bon par contre le seul problème avec le fait d'être levé aussi tôt, c'est que tu n'sais pas quoi faire. J'veux dire littéralement. T'es là, dans la salle de bain, faisant tout ton possible pour éviter le miroir ainsi qu'un probable infarctus, entrain de fixer cette putain de lumière qui clignote. Et puis finalement tu fais demi tour, tu t'amuses avec un vase... tu le fais tomber par terre, tu cries entre tes dents une injure en ramassant les morceaux genre, aucun témoin. Vous comprendrez que pour le bien de ma petite personne dans ce genre de récit, j'utilise la seconde personne du singulier pour me tirer d'affaire, de ce fait, je n'ai strictement rien à voir avec toute cette histoire, avec le meurtre de ce pauvre vase en verre disposé sur le rebord d'un des meubles. Ouais c'est pas moi, c'mon jumeau maléfique, c'est évident, n'est ce pas ? Finalement je décide de me rendre au spa, endroit dans lequel je ne mettais genre... jamais les pieds. Vêtu d'une simple serviette autour de la taille, je m'avance légèrement, ouvre la porte, trouvant que le tout est bien trop lumineux. Finalement j'aperçois la jolie Laoise assise par terre et avant même que je n'ai le temps de lui sourire... je sens ma serviette glisser le long de mon corps... non, non, non, non nooooon, NOOO... « Oh. » je baisse le regard, marque une pause avant de remonter aux yeux de la jeune femme « Ça, ce n'était pas dans le script. » lâchais-je sur un ton indescriptible.

Légère pause. J'suis même pas gêné en fait, même si jusqu'ici très peu de personnes avaient pu m'apercevoir hum... et bien nu, disons ce qui est, aussi navrant cela soit-il. Ouais parce que cette situation était navrante, pour moi j'parle, parce que bon, au pire j'infligeais juste une nouvelle vision de mon anatomie à la jeune femme, et je suppose qu'elle avait du en voir d'autres... enfin dans un cadre bien autre, obligatoirement, ou alors c'est une affreuse coïncidence. « Oh, parce qu'il y a un script ? » je plisse un instant mon regard pour fixer la jeune femme. Attendez, c'était limite encore plus gênant là d'un coup. Du coup, je rattrapais bien vite la serviette et me ré entourait la taille avec celle ci. Bon de toute façon il n'y avait rien qu'elle n'avait plus vu donc au final que je le fasse lentement ou non, j'crois que ça n'y changerait pas grand chose. « Je... suppose ? » lâchais-je en un ton en demi teinte, riant légèrement « Enfin sinon j'vois mal comment Andreas peut se faire toutes les candidates. » ouais je sais, je le répétais souvent, mais vraiment, ça me semblait tellement étrange que ça ne pouvait être réel, limite on les avait forcé, ouais, ça devait être ça ! Cruelle production. « Raconte-moi la suite des évènements, dans ce cas. » me frottant légèrement le menton, j'imaginais une scène torride entre la jeune femme et moi et puis... putain ouais il était tard, j'le ressentais là. Pfiou pression, pression. « On pourrait éventuellement s'envoyer en l'air. » ouais, éventuellement. En fait, je disais ça sur un ton plus ironique qu'autre chose. « Sinon on pourrait faire ce que tu veux, j'm'en fous, j'ai plus grand chose à perdre à l'heure actuelle. »

« Non, merci. Mais je suis flattée par une telle proposition. » encore heureux qu'elle ait refusé, sinon j'étais définitivement prêt à la surnommer Irène, ce qui en soit n'était pas forcément un des meilleurs compliments, n'est ce pas ? « Si tu veux, on peut faire une expérience. » mon sourcil droit s'arqua. Je ne savais même pas comment le prendre en fait, si c'était du genre bonne expérience, ou si au contraire, c'était le genre de truc super dangereux et trop pas amusant, ou alors qui nous ferait rire puis crier, au choix. « L'idée, tu vois, c'est que je fous le feu à tes cheveux et on voit combien de temps ça prend pour que tu deviennes chauve. » ouais enfin en l'ocurrence là c'était juste moi qu'allait cirer, et croyez-moi, moi quand je crie, c'est moche. En fait on dirait une p'tite fille handicapée entrain de se faire égorgée, carrément pas sexy et clairement pas viril. Même si j'suis certain qu'il y a certaines petites filles handicapées qui font bien plus viriles que la moitié des hommes de cette planète... Mais ça c'est une autre histoire. « Bon, et je ne suis pas certaine que ça change grand chose, mais j'te laisse le choix de la bougie. La rouge, senteur fraise ou bien, la blanche, senteur vanille ? » je penchais la tête légèrement sur le côté en observant les deux bougies. Fraise ou vanille, hum. « Outch, choix complexe, j'ai besoin d'une extrême concentration là, j'voudrais pas me tromper tu vois... sait-on jamais. » "cet homme est mort brûlé par une bougie à la fraise", ça ferait très classe dans le cimetière à côté de "cet homme est mort au combat". T'as la classe ou tu l'as pas. Teuh. « Tu m'conseilles laquelle ? »

« Eh bien, d'un côté, tu as la bougie à la vanille, qui sent vraiment super bon en toutes circonstances. Cela dit, elle est déjà plus petite que la bougie à la fraise donc ça pourrait poser problème si jamais ta chevelure se la joue rebelle qui ne veut pas cramer. Et sinon, t'as celle à la fraise, elle est plutôt pas mal aussi et elle sent bon aussi, donc, à voir. » j'aurais tout de même aimé qu'il y ait plus de choix, vous savez, c'est tout de même le jour officiel de la mort de mes cheveux, j'veux qu'ils partent en paix. Enfin en fumée en l’occurrence... et puis quoi, qu'est ce qu'ils ont mes cheveux ? « N'empêche plus j'y pense et plus j'me dis que si on cramait les tiens, ce serait limite plus drôle... Genre tu vois, avec leur longueur à la fin ça ferait limite flambeau, trop stylé tu penses pas ? » comme si il ne faisait pas déjà assez chaud ici n'est ce pas ? Remarquez à quel point une conversation peut-être développée passé quatre heures du matin. Faut dire que bon, à cette heure ci, nous n'étions pas non plus censés être réveillés. M'avançant pour m'asseoir sur un des bancs, je m'étirais légèrement avant de reprendre la parole. « Bon et sinon, aucun gars en vu ? » lâchais-je innocemment, il est clair que j'la voyais bien souvent traîner autour de son partenaire alors j'me disais qu'il pouvait se passer quelque chose entre eux... non ? Ils étaient mignons en tout cas « Genre avec Malo ? » et ça c'est ce qu'on appelle avoir du tact, je sais, je sais. « Ou avec une femme, hein, crois moi, je ne juge pas. » ouais au final, Laoise, on la voyait pas vraiment parler du côté coeur de l'aventure, non ? Juste une impression.

« Non. Très mauvaise idée. Il ne faudrait pas que ça devienne incontrôlable et qu'on foute le feu au château, tu vois ? Non, justement, ta longueur de cheveux, à toi, me semble parfaite pour l'expérience. Donc, on devrait s'en tenir aux tiens, de cheveux. » un léger rire s'échappa de mes lèvres. Ouais bon, c'est sûr qu'avec sa longueur, y'avait de grandes chances que la baraque s'enflamme. Mais bon pour ce qu'il y avait à perdre, j'crois qu'on ne nous blâmerait pas si ? Enfin j'sais pas, une petite Irène et un petit Ezequiel carbonisé, j'crois qu'on soulagerait plus d’âmes que le contraire. « Petite joueuse. » lui dis en lui donnant un léger coup de coude avant de lui sourire. Finalement j'avais décidé d'aborder le fameux sujet des couples, vous savez, qui est avec qui. Et la réponse de Laoise m’intéressait. Enfin pas que je m’intéressais d'une façon plus qu'amicale à elle, hein, bien que très jolie, ce n'était clairement pas mon style, cependant j'étais curieux de savoir quel était le sien. Et sa réponse ne tarda pas à se faire entendre. « Si j'avais qui que ce soit en vue, de toute façon, je ne le dirais pas. » je me mis à rire une seconde fois, roh elle était même pas drôle. « Même pas à ton petit Jamie ?! Oh j'suis vexé là ! » une moue boudeuse se dressa sur mon visage alors que mes bras se croisaient un instant sur ma poitrine. Le tout totalement surjoué, bien entendu. « Et toi, toujours attiré par ton frère ? » hum ça c'était une bonne question. Pour tout vous dire, j'savais même pas quoi lui répondre, puisque je ne savais pas réellement quelle en était la réponse. Improvisons. « Je n'vois vraiment pas de qui tu parles. » bah voyons.