Un vent souleva légèrement ma robe et fit voler me cheveux dans ma figure. J’arrêtais de marcher pour me recoiffer, me battant finalement contre des moulins à vent. C’était impossible de rester coiffer normalement, même avec une simple petite brise. À près quelques secondes de bataille, je mes résolvais à rester ainsi, les cheveux à moitié dans le vent, à moitié me barrant le visage. Assise sur le rebord d’une fontaine, j’observais l’eau presque pure s’écoulant dans celle-ci. Je regardais l’eau et mon reflet par la même occasion souriant, satisfaite, du reflet que je pouvais observer dedans. Le soleil n’étant pas forcément au rendez-vous, je ne risquais pas d’attraper un coup de soleil non désiré. Ni sur mon beau visage, ni sur ma peau naturellement blanche et pure. La seule chose qui l’était chez moi, d’ailleurs. Lorsque mes yeux se relevèrent quelques secondes, j’aperçue à travers les arbres, un mouvement. Pas animal ; un mouvement humain. À moins que ce soit un ours et j’étais peut-être un peu mal barrée. Ah, mais non, il ne peut pas avoir d’ours dans le parc ! J’suis bête. J’haussais lentement les épaules, avant de me lever et de prendre la décision de suivre cette personne. Un mec. Un appareil photo. Mon sourcil se releva : à tous les coups, il s’agissait de l’autre là… Slav-quelque chose. Je mettais mes doigts dans ma bouche pour le siffler, mon autre main, callée sur ma hanche, se leva et lui fit signe de s’approcher. « Hum un appareil photos… un beau photographe… une bombe… tu ne peux pas me refuser comme modèle ! » Lui déclarais-je, un sourire en coin sur le visage.

Le matin c'est le moment parfait pour faire des photos, mais alors, y'a pas mieux comme moment. Je me suis levé pas trop tard, parce qu'au moins j'suis sûr de croiser personne. Le lundi matin j'aime pas trop faut pas chercher à savoir pourquoi, c'est comme ça. Je suis entrain de photographier des trucs, rien de bien palpitant. J'suis pas vraiment inspiré, mais j'crois que j'suis pas d'humeur. J'suis prêt à rebrousser chemin lorsque j'entends un sifflement. qu'est-ce qui se passe encore ? Je me retourne, et découvre la blonde nymphomane qui s'est tapé le black, ouais y'a des candidats qui en parlaient, j'sais pas trop si c'est vrai, mais ça a bien l'air d'être son genre. Alors, je me rapproche, j'suis bien curieux de savoir ce qu'elle me veut. Je souris face à sa remarque. « Une bombe ? Ou ça ? » Je la taquine, avant de sourire finalement et puis reprendre. « J'fais que du nu, pas sûr que ce soit son genre. » Je lance légèrement détaché tandis que je pointe l'objectif en direction de la fontaine dernière elle, qui semble me captiver davantage. Bien sûr que c'est son genre, j'ai pas lancé cette remarque à la légère, j'crois qu'elle passe plus de temps à poil qu'habillé cette nana. Mais elle va tout de même pas se foutre à poil sans rechigner au beau milieu du parc tout de même ? J'ai un peu de mal à y croire, mais j'peux être étonné j'pense. Oh ça oui.

Ce n’était pas la peine de préciser que j’adorais les photos. Si je m’étais décidée plus tôt, j’aurai peut-être essayé de percer dans le mannequinat. Pourquoi pas, après tout : j’ai un physique avantageux, je ne suis pas grande, mais je suis loin d’être petite, je capture facilement l’attention des gens et la lumière aussi, par la même occasion. Je suis rayonnante quoi. C’est pour ça qu’en voyant un appareil photo se promener au cou d’un photographe, je quittais très rapidement ma fontaine, pour aller le rejoindre, mon sourire en arme de destruction massive. « Une bombe ? Ou ça ? » J’arquais un sourcil, me retournant comme une parfaite ingénue. J’en profitais par la même occasion, pour regarder si personne ne rodait dans les parages, me laissant bien seule avec Slavin. « J'fais que du nu, pas sûr que ce soit ton genre. » Je riais sans réellement m’en rendre compte, me demandant sur quelle planète il vivait. Il savait bien – j’en étais certaine – que c’était mon genre : le truc c’est qu’il n’aurait jamais du me taquiner sur ça. Quand on me lance, il était plus difficile de m’arrêter. « C’est pas grave ! » Lâchais-je, enthousiasmée à l’idée de me faire mitrailler comme une star, même comme une star du porno. Alors qu’il pointait son appareil photo sur tout et n’importe quoi, sauf mon sublime corps, je me plaçais devant son objectif. « Mais j’aimerais des photos habillée !... Je peux faire ce que tu veux, contre des photos !... » Lui disais-je suivit d’un clin d’oeil, un doigt caressant lentement l’objectif de son appareil.

Ok, j'suis tombé sur une débile qui ne comprend pas mon humeur, c'est pas difficile à comprendre. Au lieu de cela, elle se contente de rire comme une idiote et me regarder, ouais d'accord chérie c'est pas grave. Je soupire. « Bon visiblement on ne peut pas être bonne et futée, c'est pas grave va ! » Je réplique plus pour moi même, pour un peu, j'aurais pu lui tapoter le crâne, mais non, je me retiens, elle ne va pas encore comprendre. Je lui ai même fait un compliment malgré moi mais pas sûr qu'elle s'en soit rendu compte encore. C'est pas grave ? Ca veut dire qu'elle va vraiment se foutre à poil sans rechigner ? Non pas possible. Enfin en même temps, j'fais comme si ça m'était égal, au lieu de cela, j'continue à photographier l'eau de la fontaine qui s'agite. « Aah mais pousse toi un peu ! » Je grogne tandis que j'ai loupé mon cliché puisque la blonde s'est foutu devant l'objectif. J'écoute à peine ce qu'elle me dit parce que là j'vois rouge, elle vient de foutre un doigt sur l'objectif ! PUTAIN ! elle vient de niquer ma mise au point sans s'en rendre compte. Je baisse l'appareil, et passe la lanière autour de mon cou. Tandis que je décroche l'objectif pour le nettoyer. « Alors d'abord, si tu touches encore à cet appareil, je te noie. C'est clair ? » J'veux bien être sympa, mais pas mon appareil, mon outil de travail, mon bien le plus précieux. Oui non peut être pas. Mais quand même vous avez saisis l'idée. « Ensuite, j'vais les faire tes photos, mais c'est moi qui dirige pigé ? » J'ai essayé de nettoyé du mieux que je peux à l'aide de mon tee-shirt, j'garantis rien pour la qualité des photos, y'a de la buée en plus, mais tant pis, c'est de sa faute. J'ai pas envie d'aller chercher un nouvel objectif et encore moins de briquer celui-ci. « On verra après pour ce que je te demanderais en échange. » J'hausse les épaules, je remonte l'appareil et je colle devant mes yeux. « T'as déjà posé ? »

« Bon visiblement on ne peut pas être bonne et futée, c'est pas grave va ! » Je continuais de rire, plus légèrement, tenant mon rôle de godiche à la perfection. J’avais bien entendu son « bonne », mais en quoi prendrais-je ça comme un compliment, puisqu’on me le dit plutôt souvent. Je le sais déjà… enfin bref. « Aah mais pousse toi un peu ! » Comment ça ? Pourquoi bougerais-je mon petit cul ? S’il préférait mitrailler la fontaine et non moi, c’est qu’il avait un petit problème et en le faire chier, c’était ma méthode à moi pour qu’il me considère. « Alors d'abord, si tu touches encore à cet appareil, je te noie. C'est clair ? » Choquée, je finissais par le regarder avec un large sourire, dents serrées et visibles, entre le « c’est bon je ne fais plus de connerie » et le « cause toujours, tu m’intéresses ». J’écoutais ses recommandations en silence. Je me contentais de hôcher la tête. « Ensuite, j'vais les faire tes photos, mais c'est moi qui dirige pigé ? » Je regardais ailleurs avant de poser de nouveau mon regard sur lui, haussant les épaules. « Je n’y vois aucun inconvénients, je t’écoute et j’exécute ! » Comme un bon petit chien. Je ne vais pas refuser, alors qu’il acceptait tout de même de faire des photos. Tout de même, parce que visiblement, il semblait être repoussée/allergique, aux filles de mon espèce. Dommage pour lui, je ne me sentais pas capable d’être plus intelligente que cela, aujourd’hui. « On verra après pour ce que je te demanderais en échange. » Je ne savais pas pourquoi, alors que dans mon esprit cela sonnait de manière sexuelle, j’ai l’impression qu’il ne pensait pas de la même manière. Ce n’est pas trop grave à limite, tant que j’avais mes photos en contre partie. Il se préparait alors à me prendre en photo ; je n’en fis pas une tonne, non, je restais sobre avec un léger sourire. « T'as déjà posé ? » Je reprenais mon rôle de sombre idiote et lui répondit en souriant, reprenant cette intonation caractéristique de mon personnage. « Nooon ! Tu te rends compte ! Les photographes devraient avoir hontes quand même d’avoir laissé passer une beauté pareille ! » M’exclamais-je, montrant mon visage avec mes doigts. À présent, sachant alors que Slavin se plairait à commenter les moindre de mes réactions, je n’hésitais pas à exagérer. Je m’éloignais de lui, de quelques pas, faisant préalablement un peu tour sur moi-même. Bras levés, je sautillais en agrémentant chacun de mes pas, par un petit bruit de joie. « Voilàààà je suis à toi ! »

J'ai soudainement envie de la frapper, et putain, ô grand jamais je n'ai eu envie de frapper une femme. J'ai d'ailleurs rarement envie de frapper les gens. Mais elle ce n'est pas une femme c'est un suppôt de Satan, une abomination à elle seule. Elle m'emmerde à jouer la conne parce que j'sais très bien qu'elle se fout ouvertement de ma gueule. J'suis carrément pas stupide contrairement à elle. D'ailleurs, j'aurais dû me casser quand elle s'est mise à saloper mon objectif. Sauf que non j'suis resté parce qu'au delà c'est apparences j'suis plutôt gentil. J'suis même carrément adorable dans le fond. Alors je reste là, je lui donne les directives et étrangement elle reste plutôt normal, j'commence à shooter tout en parlant, c'est ma méthode pour mettre à l'aise les gens et que ce n'est pas nécessaire j'aime autant les prendre au naturel. Mais j'sais pas vraiment ce qui m'est passé par la tête quand je lui ai demandé si elle avait déjà posé. Sauf que là elle en fait des caisses et me casse les couilles. Je la laisse faire son petit manège néanmoins j'arrête de shooter, et je la laisse terminer de faire la belle. « Tu sais quoi, quand t'auras fini de me prendre pour un con, peut être, je dis bien peut être que j'accepterais de te consacrer un peu de temps. En attendant, va te faire foutre Irène. » Et voilà, je tourne les talon et m'envole vers d'autres cieux, mon appareil photo à la main. Je veux bien être gentil mais y'a des limites, si elle s'amuse, moi aussi ça m'amuse de la laisser en plan là toute suite.

sujet terminé pour Slavin

Je ne le faisais réellement pas exprès. Être stupide ou ne pas être stupide, ça ne se commande pas malheureusement. Toutes les personnes stupides rêveraient de ne plus en être, je veux dire, elles voudraient bien être dotées d’intelligence et être capable de tenir des jugements pertinent. J’en suis sacrément incapable et je jalouse ceux qui le peuvent. J’en fais des tonnes et des caisses, mais c’est ainsi depuis toujours. «Tu sais quoi, quand t'auras fini de me prendre pour un con, peut être, je dis bien peut être que j'accepterais de te consacrer un peu de temps. En attendant, va te faire foutre Irène. » Je restais plantée à ma place, étonnée par sa réaction. Je ne le connais pas, mais je ne pensais pas qu’il réagirait de cette manière. Enfin, si tout le monde réagissait comme ça à chaque fois que j’ouvrais la bouche, je serais encore plus seule que jusque là. Vexée, je fronçais mes sourcils et je serrais les dents, tandis qu’il s’éloignait de moi. « Ouai dégage. Connard ! » M’exclamais-je, juste assez fort pour m’assurer qu’il ait bien entendu. Je fis une moue boudeuse ; réelle celle-ci, non exagérée. Je n’aime pas me faire rembarrée, en tout cas pas aussi rapidement ou de cette manière et je ne tiens pas à ce que l’on en reste là. Je tournais moi aussi les talons, reprenant la route vers cette fontaine, sur laquelle je me penchais de nouveau.