« Z'êtes nuls. Faut pas se cacher les enfants ! En fait vous êtes des égoïstes, hein, vous pensez qu'à votre plaisir et vous foutez bien de celui des autres. » C’était décidemment trop dégoutant pour moi, qu’on regarde un porno, je comprends, pitié que celui qui n’en a jamais regardé me jette la première pierre, hein, mais qu’on matte des gens qu’on connait et qu’on croise tous les jours en train de le faire ? Euh non, je ne conçois pas ça. Ou est la normalité ? Admirez le fait que je cause de normalité alors que je ne l’étais pas du tout, normal. Soit. « Je veux même plus causer de ça » je fais avec un geste, non franchement je veux pas savoir qu’il s’astique devant les autre en train de baiser. Bon en même temps je ne pense pas qu’il aille jusque là mais de toute manière de mater a s’astiquer, il n’y a qu’un pas. « Je sais pas si les sentiments sont contrôlables ou non dans la mesure où j'en suis totalement dépourvu. Mais si tu ressens quelque chose, c'est qu'elle ne te laisse clairement pas indifférent la demoiselle... Après, de là à parler d'amour... » Je hoche la tête, il m’aide absolument pas. D’ailleurs je lui ai pas dis, bah ouais, avec Tweedy ce n’est officiellement plus qu’une histoire d’amitié, même si ça me torture toujours autant l’esprit parce que j’aimerais aller vers elle et lever ce voile d’incertitude qui demeure entre nous. « Justement, elle me laisse pas indifférent. Mais j’suis pas amoureux d’elle, enfin, je crois pas, je sais pas en fait. Ca me saoule, j’aimerais pouvoir lui dire une bonne fois pour toute a quoi elle doit s’attendre. » Non je ne m’attends absolument pas a ce qu’il me comprenne, l’allemand.

« Je veux même plus causer de ça » rétorqua-t-il. Visiblement c'était un sujet tabou. Bah je sais pas, il esquivait le truc, là, clairement. Bordel, je ne le savais pas si coincé le Finnick. Il n'était question que de mater, hein, qu'il ne s'imagine surtout pas que j'entreprenais certaines choses devant les ébats de mes camarades. Quand je voulais réellement prendre du plaisir, je savais encore gérer le truc et parvenir à mes fins. En général y'avait toujours une nana pour ça. Le plaisir que j'évoquais là, c'était celui des yeux. Bref, on allait en effet arrêter d'en parler, ça valait encore mieux. Bon et sinon, pouvait-on réellement parler d'amour concernant sa relation avec Tweedy ? Hm, à mon humble avis non. S'il n'avait jamais connu l'amour, je ne voyais pas pourquoi celui-ci lui tomberait dessus comme ça, et surtout ici. « Justement, elle me laisse pas indifférent. Mais j’suis pas amoureux d’elle, enfin, je crois pas, je sais pas en fait. Ça me saoule, j’aimerais pouvoir lui dire une bonne fois pour toute a quoi elle doit s’attendre. » Il n'était pas amoureux d'elle, ou peut-être que si, au final il n'en savait rien... Et la palme d'or de l'indécision revient à notre cher Finnick, pas de doute là-dessus. « Okay, et donc à quoi elle doit s'attendre ? » Il disait vouloir en parler à Tweedy, mais justement à quoi devait s'attendre la demoiselle avec un type comme Finnick ? Il comptait la faire souffrir, lui briser son petit cœur fragile, trucider son chat ? Car à l'entendre, on croirait qu'il lui réservait le pire, même malgré lui. Ça m'intriguait tout ça et je voulais en savoir plus. Ma curiosité prenait le dessus, voilà tout. Oh et puis il ne pouvait plus rien me cacher à moi, le bonhomme.

« Okay, et donc à quoi elle doit s'attendre ? » Demande le candidat, il n’avait pas suivit ou quoi ? J’étais indécis, bonjour, si je le savais elle le saurait aussi, automatiquement. « Euuuh, bah, je sais pas, rien de mauvais j’imagine. J’vais pas faire le con maintenant qu’on a passé l’étape amis, donc… J’attends… » Ouais mais j’attends quoi au juste ? Qu’elle vienne se planter devant moi en me disant je t’aime pendant des heures pour que je le sorte à mon tour ? Encore qu’elle le ferait, ça marcherait pas. Non j’attends que mes sentiments m’apparaissent de manière claire, j’attends de ne plus devoir réfléchir pour comprendre ce qu’il se passe dans ma tête. Parce qu’elle a beau dire que c’est dans le cœur que ça se passe, cet organe là ne sert qu’a pomper du sang dans mon corps hein, certes il est vital, mais il me sert à rien d’autre. C’est dans ma tête que tout se passe… Et que tout se passe mal, d’ailleurs.

« Euuuh, bah, je sais pas, rien de mauvais j’imagine. J’vais pas faire le con maintenant qu’on a passé l’étape amis, donc… J’attends… » Il n'en savait trop rien en fait, pour changer. J'aurais pu le mettre en garde et lui dire de ne surtout pas la faire souffrir, mais de vous à moi je me foutais bien du fait que Tweedy puisse ressortir brisée de cette histoire. C'était qu'une fille avec qui je m'entendais bien, mais sans plus. Je pouvais même pas la considérer comme une pote, vu que je n'avais pas de potes. « C'est pas contre toi hein, mais j'ai un mauvais pressentiment quant à votre histoire... » Mon intuition était souvent bonne et je me trompais rarement. Après, bien sur, je n'étais pas devin non plus. « ... j'ai l'impression qu'elle est vouée à l'échec, bien que je ne vous le souhaite pas. » S'ils pouvaient rester ensemble longtemps, faire des gosses et se dire oui devant monsieur le maire, je m'en réjouirais certainement pour eux. Mais tout à fait honnêtement l'espérance de vie d'un couple formé au sein d'une télé-réalité n'était jamais bien grande. Je préférais lui dire clairement le fond de ma pensée. Et j'étais persuadé qu'il ne m'en voudrait pas de me montrer si sincère. À la longue, il commençait à me connaitre quand même.

« C'est pas contre toi hein, mais j'ai un mauvais pressentiment quant à votre histoire... » Commença-t-il, je fronçai les sourcils, me demandant ce qu’il voulait dire par là. « ... j'ai l'impression qu'elle est vouée à l'échec, bien que je ne vous le souhaite pas. » Ah, ouais, c’est tout ? Non parce que même si Tweedy est très naïve, je ne le suis pas et je sais bien qu’aucune histoire d’amour ne dure toujours. « Un jour j’ai lu dans les chiottes de ma fac « L’amour eternel a été inventé quand l’espérance de vie était de 35 ans. » en gros, je pense que tout le monde sait que les couples ne tiennent jamais toute une vie, la preuve on en parle au JT quand un couple est ensemble depuis 60 ans. » vrai, j’ai vu ça avant d’entrer dans ce jeu. Non franchement si c’était là tout ce dont le candidat s’inquiétait, ce n’était pas utile, car je ne compte pas rester toute ma vie avec la même femme.

« Un jour j’ai lu dans les chiottes de ma fac « L’amour eternel a été inventé quand l’espérance de vie était de 35 ans. » en gros, je pense que tout le monde sait que les couples ne tiennent jamais toute une vie, la preuve on en parle au JT quand un couple est ensemble depuis 60 ans. » De toute évidence il n'avait pas saisi où est ce que je voulais en venir. Je me doutais bien du fait qu'aucun couple n'était éternel, hein, il m'apprenait rien. J'avais le droit de lui dire qu'en prime, on s'en foutait un peu des chiottes de sa fac ?... « Si vous allez au delà d'une semaine de relation, je me prosternerai devant vous. Autant dire que c'est pas gagné. » Cela montrait un peu toute la foi que j'avais en leur couple, et celle-ci était minime. En clair, je les voyais déjà séparés dans quelques jours. En même temps, dans une télé-réalité, faut jamais s'attendre à voir des couples perdurer hein. Il en sautera une autre, elle tombera dans les bras de son grand black de partenaire... voilà comment je voyais les choses, sur le moment.

« Si vous allez au delà d'une semaine de relation, je me prosternerai devant vous. Autant dire que c'est pas gagné. » Même si j’étais un peu vexé sur le coup, je ne pouvais même le contredire tellement c’était probable. Tout aurait été possible si on éprouvait la même chose elle et moi, mais voilà elle en pourra peut être plus de ne pas avoir droit a plus d’amour de ma part, peut être même qu’elle allait finir par venir me trouver aujourd’hui et par me dire qu’elle n’en pouvait déjà plus, que si je voulais qu’on soit ensemble, je devais me décider à parler maintenant. Hm. Je passe une main dans ma nuque. « T’sais quoi. On verra bien. » Ouais, on verra bien, parce que même si il est effectivement probable que je n’ai jamais aucun sentiments pour elle, il est également probable qu’elle accepte de vivre comme ça encore longtemps. Mais qu’arrivera-t-il le jour où une femme un peu trop entreprenante croisera mon chemin ? Hm, autant ne pas penser à ça parce que je n’étais même pas sur de pouvoir me contrôler. « Ceci dit, si tu veux bien, je me passerai de tes pronostics de couple je pense que niveau expérience t’es au même niveau que moi, non ? » c'est-à-dire : une relation au compteur. Deux pour moi maintenant.

« T’sais quoi. On verra bien. » J'approuvai ses propos d'un geste de la tête. Ouais, le mieux à faire maintenant, était d'attendre ce que l'avenir leur réserverait aux deux cocos. Bon, clairement, je ne donnais pas cher de leur couple et m'étonnais même du fait qu'ils puissent réellement s'estimer ensemble avec une histoire aussi complexe... Ces deux-là étaient d'un compliqué... Au fond qui se ressemble s'assemble, comme on dit. « Ceci dit, si tu veux bien, je me passerai de tes pronostics de couple je pense que niveau expérience t’es au même niveau que moi, non ? » J'aurais presque pu me vexer, car tout de même ça faisait un peu genre "toi et moi on est compagnons d'emmerdes, on sait pas garder une meuf", mais je ne pouvais certainement pas dire le contraire. Là il me mettait dans le même sac que lui, mais ma situation à moi n'était vraiment pas comparable à la sienne. Je me demandais même si elle n'était pas pire, au final. « J'ai jamais vraiment été en couple. Enfin si, mais si tu veux le statut "en couple" n'était considéré que d'un côté. Et pas du mien. J'estime n'avoir jamais véritablement été casé. » Selon moi, y'a que les faibles qui se casent. Moi j'étais une feuille dans le vent, visitant les champs voisins, parcourant son petit bout de chemin. Je n'avais jamais appartenu à aucune femme, et ça n'était pas aujourd'hui que ça allait commencer. Y'aurait pas de madame Andreas avant perpet'.

Je suis totalement conscient du fait que ce que je viens de dire pourrais le vexer mais franchement… Je m’en fiche. Après tout je vois pas pourquoi je serais délicat avec lui quand il ne l’est pas forcément et puis même, c’est un grand garçon, il s’en remettra. Ceci dit il ne s’énerve pas, ce serait de la mauvaise foi de s’énerver en même temps, hein. « J'ai jamais vraiment été en couple. Enfin si, mais si tu veux le statut "en couple" n'était considéré que d'un côté. Et pas du mien. J'estime n'avoir jamais véritablement été casé. » Je hoche la tête, ok, j’ai capté, c’est le genre de type qui fait cavalier seul. Ouais ben je peux comprendre, je l’ai longtemps et le pauvre petit mois que j’ai tenu avec cette fille que j’appréciais pourtant beaucoup ne compte pas vraiment, si ? J’imagine que quand on grandit pas avec une dose normale d’amour on ne peut pas en donner de manière normale. Ouais c’est surement ça l’explication, après tout mon frère est comme moi, il tombe pas amoureux comme ça aussi facilement. Andreas par contre, je connais rien de sa vie. A la limite je m’en fou. « Dis moi… T’es quand même vachement proche de Laoise nop ? » chacun son tour mon vieux.

Son histoire avec Tweedy, encore toute fraiche celle-ci d'ailleurs, était pour moi vouée à l'échec. C'était vraiment l'impression que j'en avais, mais j'étais aussi tout à fait capable de me tromper. Les couples perdurant, dans des jeux comme celui-ci, c'était vraiment très rare. Après s'ils pouvaient faire exception à la règle et changer la donne, je ne pouvais que le leur souhaiter. Au fond, ils avaient quelque chose de "mignon" tous les deux, ensemble. Quant à moi, il fallait savoir que je n'avais jamais véritablement été en couple. Mes histoires à moi étaient sans lendemain, sans attache. Je volais de mes propres ailes et picorais un peu n'importe où, sans jamais me préoccuper des conséquences. Sans que je m'y attende, Finnick entreprit de changer brutalement de sujet. « Dis moi… T’es quand même vachement proche de Laoise nop ? » J'ouvris de grands yeux témoignant de ma surprise. Quel rapport avec Laoise, je vous le demande ? C'était quoi, un interrogatoire ? On conversait à propos du statut de couple, et il me parlait d'elle. Là, il cherchait clairement à me foutre dans l'embarras le garçon. « Heu, ouais, si on veut... pourquoi ? » Il n'en était pas jaloux quand même. Non, c'était impossible. Mais j'attendais quand même d'en savoir plus à propos de ce revirement de situation pour le moins inattendu.