Je deviens fou. Il est même pas vingt heures et mon ventre n’arrête pas de grogner. J’ai la daaaaale. Cela peut s’expliquer par le fait que j’ai mangé léger ce midi et n’aie rien pu avaler durant l’après-midi. Mais ça va changer. Du moins, je l’espère. J’attends avec impatience qu’un candidat se dévoue pour m’apporter mon dîner. Et là, cela semble être le cas. La porte de la cave à vin s’ouvre et une candidate apparait en déclarant m’apporter à manger. Sa comparaison avec un prisonnier me fait à peine rire tellement je suis concentré sur la nourriture que la jeune femme a à m’offrir. Mais.. Où est la nourriture ?! Ses mains sont vides ! Raaah, la bougresse m’a fait une blague. Hum.. pas drôle.« Nora, je te déteste. » Je connais que très peu la candidate mais je me permets de lui dire que sa plaisanterie n’était pas cool. J’ai vraiment faim moi. Si ça continue, je vais devenir cannibale et je vais la dévorer. « Toujours besoin de compagnie. » Bon, elle a de la chance, je suis pas du genre rancunier. C’est déjà cool qu’elle ait prit un peu de son temps pour venir me voir. « Je me rends compte qu’on s’est jamais vraiment parlé toi et moi. Alors je me demandais : qui est Nora ? » Je crois que c’est l’occasion parfaite pour faire plus ample connaissance avec la blonde. En attendant, je l’invite à s’asseoir à mes côtés en lui indiquant d’un signe de main le canapé.

Nora aurait franchement pu m’apporter un peu de nourriture. Je lui aurais sauté au cou et fait la ola voir ériger un temple à son effigie. En gros, elle ne sait pas ce qu’elle rate. Mais je vais lui donner une autre chance à la petite. Après tout, moi elle m’a bien donné une seconde chance après la révélation de mon secret. Du moins je pense. En attendant, quand je lui demande de se présenter un peu plus à moi, elle n’hésite pas à se lancer des fleurs. « Hum.. ça va les chevilles ? » Je ris quand même face à l’attitude de la blonde. Elle se décrit comme parfaite mais ne le pense sans doute pas. Contrairement à moi au début de l’aventure. Enfin moi, je ne l’ai jamais réellement pensé non plus remarque, mais j’ai laissé paraître que j’étais la perfection incarnée. Ah ah. Elle avoue quand même plaisanter. Rassurant. Puis elle déclare ensuite que ça serait trop facile de se présenter comme ça. Je dois avouer que je suis d’accord. Elle marque donc un point. « Oui je t’écoutes. » Quelle est son idée ? J’ai hâte de le savoir et je le découvre bien vite. Ainsi donc, chacun décrit à son tour comment il voit l’autre. A chaque bonne réponse de ma part, elle boit, à chaque mauvaise réponse, c’est moi qui boit et inversement. « Entendu. » Je regarde alors la candidate quelques secondes en réfléchissant à ce qu’elle pourrait être dans la vie. « Nora, vingt-trois, de bonne humeur du soir au matin. La joie de vivre. Adore rire. J’imagine bien un métier qui sort de l’ordinaire..ou sinon boulangère ! Ouai, tiens, je te vois bien faire du pain. » Autant tout dire d’un coup, ça ira plus vite. La jeune femme me dira ainsi la vérité en m’indiquant quand je dois boire ou pas puis se lancera à son tour sur un descriptif me décrivant.

Un jeu est donc lancé entre Nora et moi. Un jeu qui a pour but de nous divertir bien évidemment mais aussi de permettre à ce qu’on fasse plus ample connaissance. A ce stade de l'aventure, je me dis qu’il était temps. « Zut ! Tu fais quoi alors ? » J’ai dû mal à trouver un nouveau métier pour la blonde. En même temps, il y en a tellement qu’elle pourrait être n’importe quoi. « A ta santé. » Que je déclare, riant, en trinquant mon verre contre le sien et en buvant mon verre de vin cul-sec pour le métier erroné. « A ton tour maintenant. Qui est donc Santiago ? » Je suis curieux de savoir comment la jeune femme me perçoit. Après tout, si on vit ensemble depuis plus d’un mois, on ne se connait pas plus que ça. Mais on a pu s’observer tout de même au fil des semaines et chacun a une idée de qui est l’autre. Pour ma part, j’ai presque fait un sans-faute. Voyons ce qu’il en sera pour elle. Et ça commence immédiatement. Le même âge qu’elle, presque ! J’ai eu vingt-quatre ans la semaine passée. Je compte sur mes doigts : un verre pour elle. Puis exhibo et sensible, bon, ok, deux verres pour moi. Elle m’imagine ensuite volontaire. Hum.. joker. Je dirais que cela dépend. Donc aucun verre en jeu. Et elle me voit grand frère. Et bien c’est faux ; je suis fils unique. Deux verres chacun. Ah non, trois pour elle puisque je ne suis pas pompier mais acteur. Ah ah. Pour le coup, elle n’a rien suivit de mon secret la madame. Tant pis pour elle. Malheureusement, quand elle prononce que je kiffe Jamie, je suis forcé d’admettre qu’elle n’a pas tout à fait tord. « J’ai vingt-quatre ans, je suis fils unique et je suis acteur. Si on fait les comptes, cela fait donc trois verres chacun. » Un fin sourire s’affiche sur mon visage tandis que je me serre un nouveau verre de vin, que je bois, et que je répète cela deux fois.