sive & adie

Adie est d'une humeur exécrable. Pour la première fois depuis six semaines, elle était celle qui avait découchée, pas franchement partante pour dormir avec son partenaire qui l'avait poussé à bout lors du prime. Pourtant, elle n'avait pas trouvé le sommeil bien facilement, dormir seule lui paraissant étrange à présent, la peluche qu'on lui avait offerte après la révélation de son secret n'ayant pas aidé plus que ça. Elle était énervée. Énervée parce qu'elle n'avait rien fait pour mériter tout ça à part une petite blague sur la couleur de cette satanée chemise de merde. C'est lui qui s'était barré avec une explication qu'elle n'avait pas compris mais soit et lorsqu'elle a les boules pour cette fichue histoire de jus d'orange, il en fait tout un foin, disant que blablabla c'est pas de sa faute et se vexant ensuite parce qu'elle lui refuse un câlin. Soit disant qu'elle n'en voulait pas, qu'elle prétextait que ce soit à cause de l'alcool. Il a la mémoire courte quand même, il ne se souvenait pas des conséquences de ce baiser qu'elle lui avait donné (parce qu'il boudait d'ailleurs, tiens) lors de la soirée dans le salon à cause de l'alcool. C'était ahurissant et sur ce coup, elle n'avait franchement pas compris son comportement. De son côté, elle avait certainement agi de façon exagérée, c'est sur. En temps normal, elle l'aurait laissé bouder dans son petit coin et n'aurait rien dit mais là c'était trop et après leur rapprochement de la semaine passée qu'Adie pensait être une nouvelle étape franchie, elle avait les boules, vraiment. Comment était-ce seulement possible que tout, TOUT finisse comme ça. Ne pouvaient-ils pas juste savourer les moments à deux? NON, il fallait que le destin foute la merde. Du coup, au réveil, Adie était aussi énervée qu'au coucher. Peut-être même un peu plus étant donné qu'en prime, elle avait eu le temps de ruminer. Elle s'était levée, avait pris une nouvelle douche croyant encore sentir les fruits de la passion et était directement allée se servir un bol de céréales. Sans lait, elle avait à présent du mal avec le lait. Sensationnel.

Mangeant d'un geste mécanique ses céréales au chocolat à la main, Adie tente désespérément de se changer les idées. Pourtant, une seule chose revient en boucle : Slavin lui gueulant qu'elle se fout de sa gueule. Enfin, soit-disant parce que c'était loin d'être la vérité. Elle essaie également, en repassant les différents moments de la soirée dans sa tête, de comprendre pourquoi il avait pu réagir comme ça. Peut-être qu'après tout, elle avait agi de manière déplacée sans s'en rendre compte et qu'elle méritait tout ça mais elle avait beau chercher encore et encore, elle ne trouvait rien. Fourrant une nouvelle poignée de céréales dans sa bouche, Adie entend alors quelqu'un entrer dans la pièce et découvre Sive. Bon ça va, c'est pas Slavin au moins. Elle lui dit bonjour d'un air enjoué et lui dépose un baiser sur la tête qui n'est pas sans rassurer un minimum la brune. Parce que Sive et Slavin étaient tellement souvent fourrés ensemble et surtout la soirée dernière qu'elle avait un peu peur que par déteinte, Sive lui en veule aussi. On sait jamais. "Chalut." répond alors Adie, la bouche pleine. Sive reprend alors la parole semblant chercher la cause du problème. "Attends, c'est pas moi qui me prends trop la tête! J'ai rien dit hier soir moi à part une petite blague sur la couleur de sa chemise! Moi j'me fais séquestrer par Evadne dans la salle de musique, obligée de la voir chialer et tout, jfais des efforts pour être sympa avec elle pour arranger ses histoires avec Slavin et résultat, c'est moi qui me prends tout dans la figure par la suite! J'en ai marre moi d'être gentille si c'est pour ça hein! Et puis l'alcool, c'était pas un prétexte, c'est de ma faute peut-être si je supporte pas l'odeur de l'alcool, ni le gout du lait, du vinaigre ou des œufs? Jcrois pas, ça m'amuse pas des masses!" Tout ça était sorti un peu vite et un peu trop vivement mais après des heures de silence, Adie ne tenait plus et malheureusement, c'est Sive qui prenait. "Enfin bon, désolée, c'est sorti tout seul mais j'en ai marre moi. Mardi il me dit qu'il tient à moi, il m'embrasse et après c'est quedal, jsais pas moi, j'y comprends rien." Et d'un coup, Adie se remémore les infos qu'elle a eu dans la matinée dont... les nominés. Elle avait eu une boule au ventre à l'annonce du nom de Sive et elle ne voulait vraiment pas la voir partir. "Et puis jveux pas que tu partes, jcomprends pas pourquoi t'es nominée!" dit-elle en attrapant la main de Sive qui se baladait dans le coin.

Adie n’avait pas envie de tout lâcher sur Sive mais la blonde avait elle-même lancé lu sujet et il n’aurait pas fallu plus d’un seul mot pour enclencher le flot de parole. Elle savait pertinemment qu’elle était têtue, et manque de pot, il l’était aussi. En gros, toute cette histoire était mal barrée, très mal barrée. Néanmoins, elle écouta Sive, se vengeant sur les céréales et à ce rythme là, elle allait finir par s’enfiler la boîte entière ce qui n’allait pas aider ses kilos en trop, non pas du tout. Sive n’avait pas tord sur certains points mais Adie ne voyait pas quelles exigences démentielles elle pouvait bien avoir. Est-ce que c’est démentiel d’espérer que quelqu’un qui vous avoue tenir à vous et vous embrasse ensuite ne vous renvoie pas chier dès le premier petit machin débile ? Non, elle ne croyait pas. Et puis, elle lui conseille de lâcher du leste. Oh bah oui, ça, ça marche super bien aussi ! « Lâcher du leste ? Et il se passe quoi quand je m’éclipse cinq minutes ? J’ai entendu je sais pas qui tout à l’heure parler de Slavin retrouvé dans le lit d’Evadne. Super quoi, j’ai bien été trop conne de penser qu’elle me disait la vérité alors que je l’ai tout simplement rabiboché avec Slavin et que maintenant, c’est moi à qui il fait la gueule. Manquerait plus que ce soit elle qu’il ait amené dans la chambre privée dont il a eu l’accès vu que moi, j’en ai jamais entendu parler de ce truc. » Plus elle parlait et plus la colère faisait place à autre chose, un sentiment qui était enfoui sous la rage et que petit à petit ses paroles étaient entrain de déterrer. Elle était blessée. Blessée parce qu'elle n'avait rien demandé au prime, parce qu'elle avait tenté de faire des efforts pour tempérer les relations de son entourage, chose qu'elle ne faisait pas souvent. Cet accord avec Evadne, elle ne l'avait pas fait pour elle, elle l'avait fait pour Slavin, parce qu'elle savait qu'il n'aimait pas se prendre la tête et que tout ça, c'était un peu en partie de sa faute. Blessée parce qu'elle avait baissé sa garde, pensant que tout irait mieux suite à leur rencontre dans le cellier et que cette nuit, elle avait dormi seule et Slavin avec Evadne. Toujours elle, encore elle. « Je vais en lâcher du leste, moi je ne fais rien, je ne dis rien. Il fait ce qu'il veut. » Elle ne ferait certainement pas le premier pas. Sive parle ensuite de sa nomination ce qui tord un peu plus les entrailles d'Adie. « Petit Poney c'est qui ? Anabel ? » Bizarre, Adie ne pensait pas qu'on pouvait en avoir contre Anabel. Elle était un peu chiante parfois dans son trip mélancolique mais vu son comportement, Adie ne se sentait pas bien placée pour dire quoique ce soit. « N'empêche que j'espère que tu vas rester, vraiment. » dit-elle en souriant, un peu inquiète. Sive rempile alors sur sa grossesse. Bientôt, elle allait faire une fiche récapitulative avec ces questions-là tellement on lui posait les mêmes questions. « Dix semaines, deux mois et demi donc. Enfin, c'est ça que tu demandes non ? » Parce que bon, c'était pas très clair au final. « Paraît qu'à trois mois les nausées s'arrêtent, ça m'arrangerait en fait. » Et si les sautes d'humeur pouvaient s'arrêter aussi, ce serait bien mais ça, c'était une autre affaire...

Adie ne se rend pas compte que là, avec Sive, elle dépasse un peu les bornes. Sive, elle, elle n'a rien fait, au contraire, elle est toujours la première à tenter de résoudre les problèmes entre Slavin et Adie. Ce qui ne veut pas dire que cela agace un peu Adie au fond parce qu'elle aurait préféré avoir une amie à elle qui ne soit pas amie avec Slavin mais ça, elle ne pouvait pas le prévoir et elle ne peut en vouloir à personne. Juste que parfois, c'est énervant de parler à l'un tout en sachant qu'il ira se confier à l'autre, dans certains cas. Ce qui ne veut pas dire qu'Adie apprécie moins Sive, non pas du tout, tout ceci est juste une petite ombre au tableau. Elle l'écoute donc, essayant de se calmer parce qu'au final, ce n'est pas vraiment contre Sive que sa colère est pointée. Elle n'a pas tord sur un point d'ailleurs, leur courir après ne rend rien facile et Slavin, avec toutes ses groupies, devait s'en tirer comme un pacha. C'est d'ailleurs pour ça qu'Adie avait décidé de ne pas faire le premier pas cette fois. Par contre la suite, Adie apprécie moins. Au fond, elle aurait préféré qu'ils leur en parlent et qu'ils lui expliquent les règles directement afin qu'elle ne se prenne pas la tête sur ce sujet pendant une semaine. Si elle avait su que de toute façon Slavin ne pouvait pas l'y emmener, elle se serait faite une raison mais là, elle apprend ça des jours après comme un cheveu sur la soupe. « Oui je le sais. Mais cette explication vous auriez pu me la donner avant que je ne me fasse des films. » dit-elle, vexée. C'est sur que traîner avec une fille qui fume, qui boit, qui peut faire plein de trucs fous, c'est largement plus intéressant que de se taper une chieuse qui ne boit pas, qui ne fume pas, qui va se coucher tous les soirs à 23h à cause de la fatigue et qui pète un câble pour tout et rien. Elle n'en voulait pas à Sive, ni même à Slavin, c'était cette situation qui la soûlait. Parce que qu'est-ce qui allait se passer quand elle aura accouchée, est-ce qu'il sera toujours là ? Adie en doute surtout qu'il y aura des tas de filles prêtes à se faire draguer par un mec pseudo-célèbre. La conversation vire ensuite sur les nominations, autre sujet sensible cette semaine. A ce stade du jeu, Adie n'avait jamais vraiment eu à s'inquiéter que ce soit pour elle ou pour quelqu'un de qui elle est proche. Elle sait bien que plus les semaines avancent, plus il y avait de risques mais elle n'arrivait pas encore à s'y faire. Sive parle du petit poney ce qui fait légèrement sourire Adie. « Parce que tu crois vraiment que certains pensent à ça ? Jveux dire, jvois pas en quoi toi ou Irène vous dérangez. London moi elle me dérange mais ça, c'est personnel. Enfin, de toute façon, il y aura toujours des embrouilles alors jvois pas en quoi toi plus qu'un autre tu aurais du être nominée pour cette raison. Dans ce cas là, moi aussi j'aurais du être nominée vu comment jsuis chiante. » Bah c'est vrai, non ? Et si Adie ne pouvait pas voter, elle pouvait au moins faire en sorte d'augmenter les chances de Sive. « Jvais partir en campagne pour toi ! » dit-elle en riant, néanmoins sérieuse. Elles parlent ensuite de sa grossesse et Sive lui dit être contente pour elle. C'est bizarre de dire ça en fait, parce que si ça se trouve, Adie, elle, elle est pas contente mais les autres le sont pour elle. Faut dire que c'est quand on est enceinte qu'on se rend compte de l'absurdité de certaines formules. Non pas qu'Adie trouve nul que Sive lui dise ça, c'est bizarre c'est tout. « Merci. Oui un peu. » En fait, la réponse est beaucoup mais elle préfère ne pas y penser, ne pas en parler histoire de remettre ça à plus tard, quand là, elle ne pourra plus faire comme si de rien était. « Et puis, tu deviens une cible de choix maintenant avec ta cagnotte ! » ajoute-t-elle, même si en fait, elle ne peut même pas buzzer elle-même. Un jour peut-être !

Adie n'est pas vraiment en colère, elle est juste un peu déçue. Déçue d'elle-même parce qu'encore une fois, elle s'était pris la tête, elle faisait toujours ça, se prendre la tête, être jalouse, piquer des crises et depuis quelques temps, elle en avait marre, tellement marre d'être comme ça. Elle voulait plus de sérénité, plus de calme, plus de quiétude. Peut-être était-ce à cause de sa grossesse, certainement même, peut-être que c'était ça l'instinct maternel, arrêter de penser exclusivement à soi. Sive s'excuse mais Adie sent qu'elle n'a pas à le faire. Ok elle n'avait pas compris la règle de la chambre privée mais elle n'avait pas non plus à prendre ça comme ça. « C'est pas grave, laisse. » Adie préfère ne plus parler de ça, elle sait qu'elle abuse et Sive est bien trop gentille pour la supporter, autant lui rendre la pareille. « Mon programme est... simple. Il s'agit de... faire en sorte que tu restes ici en... postant sur mon blog, oui, c'est une première idée même si je ne sais pas franchement si il est très visité et puis, je peux écrire ton nom sur mes bras aussi, oui c'est une bonne idée ! » Ouais, c'est nul mais Adie n'a pas trop d'idées là tout de suite, il faudra qu'elle y pense... « Des pistes pour toi ? Non. Pour certains autres, oui. Enfin, il faut déjà que je puisse buzzer pour ça... Et j'en suis loin je pense ! » dit-elle en souriant. Et puis, la faim venant de s’amoindrir peu à peu alors Adie referma le paquet de céréales même si bon, il était à présent quasiment vide.