Une fois n'est pas coutume, cette nuit, j'avais très mal dormi. Enfin, si on pouvait même appeler ça dormir...3h à tout cassé. Il était évident qu'après le prime, et les récentes vérités qui avaient éclatées au grand jour, je n'avais guère dormi avec Finnick. J'étais devenu persona non grata. Le type à abattre sûrement. Son nouvel ennemi n°1 dans ce château. Me coucher dans la même pièce que lui, serait prendre le risque qu'il me tue dans mon sommeil. J'exagérais à peine. Entre ça, et la révélation du secret d'Irène, on pouvait dire que j'étais en train de passer quelques jours riches en émotions. Certaines dont je me serais bien passé. En cette après midi, je décidai d'aller faire un tour dehors, seul. J'avais besoin de me retrouver avoir moi même, de réfléchir à pas mal de choses. Mes pieds sans m'en rendre compte m'emmenèrent jusqu'aux remparts. Petit soucis, et désagréable surprise : mon partenaire se trouvait là. Évidemment. Je fus tenté un instant de faire demi tour, mais je n'étais pas du genre à fuir face à un conflit. Et puis c'était peut être l'occasion de mettre les choses à plat.  « Finnick. » J'annonçai ma présence.  « Je pense qu'on devrait parler. »

A cause du prime de la veille, j’avais tenté tant bien que possible d’éviter toute présence humaine ce lundi. C’est pourquoi j’avais passé une bonne partie de la journée dans le parc, sur la plage, sous une couette dans la chambre et, finalement, sur les remparts. Je regardais droit devant moi, essayant par tous les moyens de réduire mes pensées. En ce moment j’aurais voulu être moine bouddhiste et tenter d’atteindre le nirvana. Mais je n’étais pas ça, j’étais un type qui avait échangé sa personnalité avec son jumeau pendant sept semaines, qui s’était trop attaché d’une fille nommée tweedy, mais pas assez vite et qui s’était pris la plus belle claque de sa vie dans sa gueule. C’est ce que je suis dans ce jeu, la dure réalité. « Finnick. » Je soupire, tout le monde, pitié tout le monde sauf lui. Je tourne la tête vers mon partenaire don’t j’avais reconnu la voix et ne dis rien, je suis là, debout, les mains dans les poches et je veux pas lui parler. « Je pense qu'on devrait parler. » Je hausse les épaules avant de dire. « Je n’en suis pas si sur. Je te la laisse. J'abandonne. » Dis-je en détournant le regard, le posant à nouveau sur le paysage. Je ne vais pas me battre avec lui pour les beaux yeux de Tweedy, je n’en ai pas envie, je ne suis pas comme ça, tant pis après tout j’avais qu’a être plus rapide, non ?

« Je n’en suis pas si sur. Je te la laisse. J'abandonne. » Hm il était sérieux là ? Mais oui, j'en avais bien l'impression. Quelle maturité, c'était beau.  « Déjà, Tweedy n'est à personne, donc tu n'as pas à me la ''laisser'' » Genre avant elle était à lui ? Et maintenant il me faisait le grand honneur de me la refiler ? On aura tout entendu. « Mais je suis ravi de savoir que tu me laisses ma chance, c'est très gentil de ta part » Ironie, ironie. Non mais qu'est ce qu'il croyait ? Qu'on était en concurrence ? Que j'allais tenté de l'avoir pour moi tout seul ? Que je désirais qu'on débute une belle et grande histoire d'amour ?  « Mais je ne comprends pas. Il me semblait que tu avais déjà abandonné. » Ils ne s'étaient pas séparés, genre on reste amis ? Chacun fais sa vie de son côté, bisous, bisous ? Il ne fallait pas être un fin psychologue pour se rendre compte que Finnick était jaloux. En plus d'être blessé. Par rappelons le, un comportement qui ne devrait pas l'atteindre normalement. Cette discussion commençait bien, vous ne trouvez pas ? Déjà, personne n'avait encore basculé de l'autre côté du rempart, pour voltiger et s'écraser comme une crêpe sur le sol. C'était déjà pas mal. Peut être même qu'à la fin de cette conversation, nous allions devenir les meilleurs potes du monde. Tout à fait. Cela en prenait clairement le chemin là, non?

« Déjà, Tweedy n'est à personne, donc tu n'as pas à me la ''laisser'' » Il était sérieux là, il allait vraiment décortiqué mes paroles alors que tout ce que j’avais voulu dire c’est que je laisse tomber, point barre, fin de la discussion. « Mais je suis ravi de savoir que tu me laisses ma chance, c'est très gentil de ta part » La présence de ce type à mes cotés me mettait sur les nerfs, mais vraiment hein. Autant j’étais proche du calme le plus complet lorsqu’il est arrivé, autant là j’en étais très éloigné. Je ne réponds toujours pas, ses provocations de gamins de dix ans ne m’intéressent pas. « Mais je ne comprends pas. Il me semblait que tu avais déjà abandonné. » Là je tourne la tête vers lui. Rectification. « Non c’est elle qui avait abandonné. » Parce que j’avais été vers elle, j’avais voulu qu’on redevienne au moins amis, c’est même moi qui avait voulu qu’on se mette ensemble y’a deux semaines. Non moi j’avais tout fais pour ne pas la perdre jusqu'à la nuit dans les bois où j’avais compris que quoi que je ferais, elle me repoussera. Elle n’y croyait plus, elle n’y croyait plus, c’est la vie et même si c’était douloureux, il fallait vivre avec.

« Non c’est elle qui avait abandonné. » Il n'avait pas su la retenir, voilà tout. Quant on veut, on peut. « Si tu tiens vraiment à elle, tu te battrais pour elle, au lieu d'abandonner dès le premier obstacle venu. » Non mais c'était quoi ce comportement à deux balles ? Fallait grandir un peu. S'il décidait de la jeter maintenant, juste à cause de ce qu'il s'était passé entre nous... D'autant que monsieur n'était pas vraiment tout blanc non plus. Je restais persuadé qu'il suffirait que Finnick trouve les bons mots, pour que les deux finissent ensemble, réellement cette fois ci. Après était il trop con pour ne pas agir de la bonne manière ? Ça...Mais il était clair que si il continuait sur la lancée de t'es une traînée, il allait réellement la perdre. Personnellement, j'avais un peu de mal à saisir ce que Tweedy lui trouvait. J'étais d'avis qu'elle méritait bien mieux que lui. Déjà un type qui couche avec son frère...M'enfin. Ce n'était pas à moi de dire qui était bien ou non pour elle. « Tu sais que ni elle ni moi n’avons fait ça pour te blesser, ou pour une quelconque vengeance. » Cela serait une erreur de penser ainsi.

« Si tu tiens vraiment à elle, tu te battrais pour elle, au lieu d'abandonner dès le premier obstacle venu. » Ca, c’est ce que les gens qui ont encore un espoir font, en général. Je soupire. Je ne réponds pas, ça ne sert à rien. Il n’a pas vu qu’il me fait chier là ? Il peut aller voir ailleurs si j’y suis hein ce sera pareil. « Tu sais que ni elle ni moi n’avons fait ça pour te blesser, ou pour une quelconque vengeance. » Il m’intéresse. Je tourne la tête vers lui, il a vraiment l’air sincère mais en même temps lui n’avait aucune raison de vouloir me blesser hein donc dans un sens il est peut être aussi un peu le dindon de la farce. Genre, le type qu’elle a utilisé pour se venger ou pour me faire réagir quoi. J’en sais rien, mais j’ai du mal à croire qu’elle n’ait pas voulu m’atteindre d’une quelconque manière. « J’ai du mal a y croire. Toi, peut être, parce que tu n’avais aucune raison de vouloir me faire ça. » Je dis en haussant les épaules, enfin en tout cas je n’en voyais aucune. « Mais elle avait des raisons, elle. » C’est difficile à admettre mais sans le vouloir je lui en ai donné des raisons, ne serait-ce que pour me faire réagir.

« J’ai du mal a y croire. Toi, peut être, parce que tu n’avais aucune raison de vouloir me faire ça. » A part si j'étais solidaire de Tweedy, et que je voulais l'aider dans son plan diabolique pour se venger. Ou simplement que je ne pouvais pas saquer le jeune homme, et que ça me faisait bien plaisir de le voir souffrir. Oui, autant dire que tout ceci n'était guère crédible. « Mais elle avait des raisons, elle. » Il ne serait quand même pas en train d'insinuer qu'elle se serait servi de moi pour le blesser ? Il était sérieux là ? Il pensait vraiment ça d'elle ? « Tu la penserais capable à de telles bassesses ? Laisse moi te dire que si c'est ce que tu crois, tu n'as rien a faire avec elle. » On parlait de Tweedy là. D'autant plus que ça serait carrément révoltant et blessant, si elle m'avait utilisé à des fins si viles.  « Tu fais carrément fausse route » Qu'il s'enlevait ça de la tête. Peut être que lui – sûrement d'ailleurs – était capable de choses pareilles, mais pas elle. Ou peut être préférait il croire cette éventualité, car ainsi, ça tournerait autours de lui. Mais non, il n'était pas le centre du monde. Autant vous dire que moi, sur le moment, je n'avais carrément pas pensé à lui. Et justement la brunette non plus. En fait on ne pensait à strictement rien.

« Tu la penserais capable à de telles bassesses ? Laisse moi te dire que si c'est ce que tu crois, tu n'as rien a faire avec elle. » La goutte de trop, c’était la goutte de trop. Je m’étais dis que si une personne de plus me disais que je n’avais rien à faire avec elle, j’allais surement disjoncter, adieu mon superbe calme, des années de pratiques hein en plus, réduites en cendre a cause de… L’amour ! Rah c’était encore plus rageant, je me sentais si faible en ce moment, pour moi l’amour c’est ça : un truc de faibles. « Tu fais carrément fausse route » Je soupire et me tourne carrément vers lui, tout mon corps me suit. « J’en ai marre, ok, de tous vous entendre m’interdire de l’approcher ! » Ah non j’te jure mec, j’en peux plus. « Vous n’êtes pas ses parents, elle fait ce qu’elle veut il va vraiment falloir entrer ça dans vos têtes à tous, hein ! » Sauf Anabel et Adie, dieu j’avais au moins deux amies dans cette maison de fous. « De toute manière, je l’ai dis, faudrait aussi apprendre à faire usage de coton-tige, c’est mort, définitivement, je laisse tomber, voilà, content ?! » Dis-je en faisant un geste des bras pour accompagner mes paroles.Je me retourne, shot dans un caillou et enfonce mes mains dans mes poches, respire… Ca va revenir, j’ai bien réussis a garder mon calme dimanche alors ça va revenir, hein.

« J’en ai marre, ok, de tous vous entendre m’interdire de l’approcher ! Vous n’êtes pas ses parents, elle fait ce qu’elle veut il va vraiment falloir entrer ça dans vos têtes à tous, hein ! » Non mais allo, est ce que je lui avais interdis de l'approcher ? Ce que je voulais comme réponse c'était, t'as raison je suis con, jamais elle ne pourrait faire ça. Ce n'est pas son genre, elle ne chercherait jamais à me faire du mal sciemment. Alors qu'est ce qu'il venait me parler d'être ses parents ou que sais je ? Puis il déclara de toute manière que c'était mort, et qu'il abandonnait. Hm j'aurais envie de le secouer.  « Euh mec, déjà tu te calmes. Je n'ai rien dis. Je ne t'interdis pas de voir qui que ce soit qu'on soit bien clair » Je serais mal placé pour ça, je ne verrais pas quelle autorité j'aurais pour lui dicter sa conduite.  « Est ce que je pense qu'elle mérite mieux que toi ? Clairement. » Je n'allais pas le cacher. Mais ce n'était pas pour autant que je me réjouissais de la situation, et que j'étais content que monsieur décide d'abandonner.  « Mais c'est toi qu'elle aime. Et à en juger par ta réaction violente lors du prime, t'as des sentiments pour elle. Le nier ne servirait à rien. Après si tu veux lâcher l'affaire, libre à toi. Mais ça serait un beau gâchis. »

« Euh mec, déjà tu te calmes. Je n'ai rien dis. Je ne t'interdis pas de voir qui que ce soit qu'on soit bien clair » Oui il avait raison en plus c’était pas lui qui m’interdisais de l’approcher, c’était les autres. Et Dieu sait comme ça me mettait en rogne, le fait est que Keelan était le type le plus apte à me foutre en rogne dans cette baraque étant donné qu’a chaque fois que je le voyais je l’imaginais… Avec Tweedy… Et que c’était rageant. « Est ce que je pense qu'elle mérite mieux que toi ? Clairement. » Oui ça aussi j’avais compris, merci. Je pense que quand nonante pourcent de la population du château te mets au courant que tu mérites pas d’avoir la femme que t’aimes, t’as capté à force. Les mains fermement plongées dans mes poches, les poings serrés, je tente de récupérer mon sans froid, j’inspire longuement et expire tout aussi longuement. Andreas aurait bien plus mérité que je m’énerve de la sorte mais le fait est qu’Andreas n’avait pas couché avec Tweedy. Et oui l’ego d’un homme ça va souvent, voire toujours, loin. « Mais c'est toi qu'elle aime. Et à en juger par ta réaction violente lors du prime, t'as des sentiments pour elle. Le nier ne servirait à rien. Après si tu veux lâcher l'affaire, libre à toi. Mais ça serait un beau gâchis. » Je tourne les yeux vers lui et lâche un rire nerveux, ouais bon on va oublier pour le calme hein parce que manifestement il ne viendra pas tant que je ne me serai pas défoulé. Etonnant d’ailleurs qu’on soit encore vivant tous les deux et qu’on ait pas débuté un match à mort, quoi que j’admire le calme de Keelan hein… L’armée surement… « Evidemment que je l’aime ! Ca saute aux yeux, ça tout le monde l’avait compris tu vois, tout le monde. » Comme j’ai sortis les mains de mes poches pour parler (avec pleins de gestes) je passe une main sur mon visage, dans mes cheveux. « Sauf nous. » Elle et moi, quoi. « Mais c’est trop tard, j’ai fais le con, t’en as profité, voilà j’ai plus rien à dire sur la situation. » C’était tout, sujet clos ok.