Anabel

Cet après-midi, je me décidais enfin à faire un peu de tri dans toutes les photos que j'avais prises au cours de ces neuf semaines d'aventure. Certaines étaient carrément bonnes à jeter car totalement floues - on pouvait pas tous avoir le talent d'un Evan -, tandis que j'étais particulièrement fier d'autres clichés pris, bien souvent, à l'insu de mes camarades. Ces clichés étaient plus beaux encore car naturels et pris par surprise. Je dois dire que, lorsque je m'y prenais bien, je pouvais parfois réussir à sublimer certains de mes modèles. Et parmi les photos que j'étais présentement en train de trier, l'une d'elle attira particulièrement mon attention. Non, ça n'était pas le fameux cliché que j'avais galéré à retrouver et qui représentait des fesses celluliteuses, du tout. À vrai dire j'étais presque gêné d'apprécier ce cliché, car le modèle n'était autre qu'une demoiselle avec qui les rapports étaient quelque peu... froids, et ce depuis le début de l'aventure. Vous l'aurez compris, il était question d'Anabel. Eh oui, j'en venais parfois à prendre en photo ma partenaire sans même qu'elle ne puisse s'en rendre compte. Et tandis que je ne pouvais décoller le regard de cette fameuse photo, la principale intéressée débarqua sans que je m'y attende dans la salle informatique. Je sursautai bientôt en la voyant entrer, mais je ne dissimulais pas pour autant ce qui se trouvait actuellement à l'écran de l'ordinateur. Non non, j'assumais. « Tu tombes bien, viens voir. Viens je te dis ! » Je la conviai à s'approcher de moi afin que je puisse lui montrer ce que j'étais en train de regarder, sur l'instant, mais fallait pas qu'elle ait peur de faire quelques pas non plus, hein. Cela l'étonnerait peut-être, mais les faits étaient là - j'étais littéralement captivé par cette photo d'elle, prise il y a de ça quelques semaines. « T'es... superbe sur cette photo Anabel. » lui avouais-je. Et je n'avais aucune raison de dire ça en l'air, ou de lui balancer un compliment sans en penser un mot. J'étais on ne peut plus sincère, à elle de me croire ou non après ça. Bon là, elle devait surtout se demander ce que je foutais avec une photo d'elle, hm. Y'avait une raison à ça, mais voyait-elle seulement laquelle ?... C'était tout con.

« Oh, pardon, désolé. » fis-je en couvrant d’excuses le pauvre candidat que je venais de frapper de plein fouet, au détour d’un couloir. Marcus, il me semble, ou peut-être Jamie. En fait, je n’avais même pas regardé, je savais seulement qu’il s’agissait d’un homme après l’avoir entendu grommeler un juron, mais sinon… Il faut dire qu’en me baladant, mon regard plongé dans un bouquin, partout dans le château, il n’était pas le premier sur lequel je fonçais sans même le voir. Pourtant, il faut croire que je ne comprenais pas le message, puisque je continuais sur ma lancée, incapable de détacher mon regard de mon livre. L’histoire était tellement prenante, aussi. Certes, j’aurais très bien pu tout simplement me poser dans un coin, mais justement, le problème était que tous les endroits que je visitais étaient déjà occupés par d’autres. Et comme je ne souhaitais imposer ma présence à personne – j’avais plutôt tendance à être dans mon monde, quand je lisais – je préférais trouver un refuge inoccupé, voyez. Ma prochaine destination fut la salle informatique. Je croyais enfin avoir trouvé l’endroit parfait, quand, en relevant les yeux quelques secondes, j’avisais mon partenaire, à l’un des postes. Zut. Autant faire demi-tour tout de suite, hein. C’est ce que j’étais en train de faire quand j’entendis sa voix, alors qu’il s’adressait à moi. « Tu tombes bien, viens voir. Viens, je te dis ! » Je m’arrêtais dans mon mouvement, et pivotait vers lui, arquais un sourcil, sceptique. Il voulait que j’approche… pour me montrer quelque chose. Euh, d’accord. Je coinçais mon signet entre les deux pages de mon livre, remontait la bretelle rebelle de mon chandail, puis avançait lentement vers lui, avisant enfin l’image qui s’affichait sur son écran. Une photo… de moi? Mes deux yeux s’agrandirent de stupeur. Et je n’étais pas au bout de mes surprises. « T'es... superbe sur cette photo Anabel. » Je faillis m’étouffer en entendant ces mots, tant il me semblait si peu naturel dans la bouche de mon partenaire. Mon regard alternait entre le cliché et entre ce dernier, cherchant une quelconque expression sur son visage, certaine qu’il se moquait. Mais non. Étonnamment, il semblait… sincère. C’était possible, ça? « Qui êtes-vous, et qu’avez-vous fait de mon partenaire ! » lui lançais-je, un tantinet perturbé par cette situation. Andreas ne me faisait des compliments que par accident, jamais intentionnellement. Voyons. Il était complètement tombé sur la tête. « Mais depuis quand tu me prends en photo à mon issue, au fait ? » Parce que bien franchement, la question se posait, non? « Et pourquoi ? » Était-il en train de se faire un album avec chacun des portraits de ses conquêtes. Surement, surement. Je ne voyais pas d’autres solutions.

Les ordinateurs, c'était carrément pas mon truc. Mais bon, grâce à Adie je savais désormais transférer les photos prises avec mon appareil sur l'un d'entre eux, et croyez bien que cela s'apparentait presque à un progrès de fou avec un type comme moi, ne connaissant rien à toutes ces nouvelles technologies. Tandis que je faisais le tri dans mes photos, Anabel fit son entrée dans la salle informatique, court vêtue - l'occasion pour moi non pas de me rincer l’œil mais bel et bien de lui demander d'approcher afin de lui montrer quelque chose sur l'écran de l'ordinateur. Il s'agissait d'une photo d'elle, et à la vue de celle-ci, Anabel ne manqua pas d'être étonnée. Son approche s'était faite avec méfiance, mais alors là je n'osais m'imaginer ce qu'elle pouvait penser de moi. Surtout que j'entrepris de la complimenter l'instant d'après - de quoi, sans doute, l'achever pour de bon. S'en était probablement trop pour elle en l'espace d'une minute. « Qui êtes-vous, et qu’avez-vous fait de mon partenaire ! » Je laissais s'échapper un léger rictus. Non sérieusement, cela la choquait à ce point-là que je puisse la complimenter et lui dire que je la trouvais superbe... en photo ? Bah putain, fallait s'en remettre quand même, hein. « Mais enfin Bebelle, c'est moi ! » Ouais heu, le surnom, on allait peut-être éviter tout de même. Et les grands phrases mélodramatiques aussi, d'ailleurs. « Mais depuis quand tu me prends en photo à mon issue, au fait ? » Je m'attendais à ce genre de question tout à fait honnêtement, à celle-ci comme à la suivante. « Et pourquoi ? » Ma parole, c'était un interrogatoire, ou ?... Ou j'allais devoir m'expliquer, dans tous les cas. Eh oui je n'y échapperais pas. « C'est interdit ? Mince je pensais pas commettre un crime en te photographiant mais, oulala, t'en fais pas on ne m'y reprendra plus. » Si ça la mettait dans cet état-là quand je la prenais en photo sans qu'elle ne s'y attende ni le sache, j'allais peut-être éviter de réitérer l'expérience à l'avenir. « Ne va pas penser à mal, c'est qu'une photo. Je... vais pas la foutre sur un site porno une fois rentré chez moi. » Quand même, je serais un gros dégueulasse si je faisais ça... Okay, cela ne répondait pas à sa question, mais c'était toujours bon de le lui faire remarquer, non ? Si, clairement. Ouais sinon on pouvait aussi dire que j'étais le roi de la diversion.

Nul autre choix que de me surprendre lorsque mon partenaire me gratifiait d’un compliment. En effet, il s’agissait d’une denrée rare, voir presque inexistante dans notre duo, alors il était tout à fait légitime de ma part d’être choquée. Visiblement, il s’était cogné très fort la tête pour débiter de tel propos, ce qui ne lui ressemblait pas. Et il s’agissait de la deuxième fois en deux semaines! Avait-on fait subir un lavage de cerveau à mon cher Andreas ? Je m’inquiétais, réellement. « Mais enfin Bebelle, c'est moi ! » laissa-il entendre en riant légèrement à ma remarque. Je lui jetais un regard noir, rien que pour l’utilisation de ce surnom médiocre. D’autant plus qu’au Québec, bébelle était utilisée pour parler d’un jouet, alors imaginez un peu l’idée que je me faisais de ce diminutif. Non, il ne me plaisait pas. « Par pitié, lâche-moi avec ce surnom. » fis-je en levant les yeux au ciel. Ce n’était pas les sobriquets qui manquaient avec mon prénom, de toute façon : il avait l’embarras du choix. « C'est interdit ? Mince je pensais pas commettre un crime en te photographiant, mais, oulala, t'en fais pas on ne m'y reprendra plus. » Ce n’était pas exactement ce que j’avais voulu dire, quand je l’avais questionné. Mais comme il avait cette tendance à tout prendre au pied de la lettre, pas étonnant qu’il se braque de la sorte. « Non pas que ce soit interdit, seulement, j’étais loin de croire que tu aimais me prendre comme modèle. Ça ne te ressemble franchement pas. » D’où ma surprise. Et mon interrogation. Personne ne prenait en photo une personne qu’il détestait… sauf peut-être pour lancer des fléchettes sur son portrait ensuite. Hm, ce devait être dans ces plans, tiens. « Ne va pas penser à mal, c'est qu'une photo. Je... vais pas la foutre sur un site porno une fois rentré chez moi. » Incroyable, il ne pensait pas à mal, pour une fois. Mais de là à ce que je le crois totalement, on n’en était pas encore rendu là. Y’avait du chemin à faire. J’eus cependant un commentaire à faire. « Quel intérêt de toute façon? J’te signale qu’ils ont déjà eu mieux à se mettre sous la dent. » Et s’il ne comprenait pas de quoi je parlais, c’est qu’il avait franchement une mémoire de poisson rouge. Devais-je vraiment lui rappeler à sa mémoire notre torride scène du cellier. Non merci, ce n’était pas nécessaire. « Mais tu n’as pas répondu à ma question. » Ou comment faire diversion en cent leçons, n’est-ce pas? Alors, partenaire, qu’est-ce que tu me caches, cette fois?

Ma partenaire ne me reconnaissait plus. Quelque part c'était normal, car tout de même j'avais en ma possession une photo d'elle, ce qui ne manqua pas de la surprendre. Il me fallu alors lui signifier que c'était bien moi, le Andreas qu'elle se coltinait depuis le début de l'aventure, et qui la gratifiait parfois de surnoms lourdingues... « Par pitié, lâche-moi avec ce surnom. » Et alors quoi, qu'avait-elle contre ce fantastique surnom qui lui allait d'ailleurs à ravir ? Bon, de toute évidence elle ne l'affectionnait pas autant que moi. Et bien tant pis hein, que voulez-vous... J'affichai alors une moue faussement boudeuse, tandis qu'elle poursuivit. « Non pas que ce soit interdit, seulement, j’étais loin de croire que tu aimais me prendre comme modèle. Ça ne te ressemble franchement pas. » Certes, ça n'était tellement pas mon genre de la prendre en photo, surtout à son insu... Oui mais voilà, c'était fait, et d'ailleurs il fallait savoir que ça n'était pas l'unique photo que j'avais faite d'elle. Eh non... « Il y beaucoup de choses que tu ignores me concernant... Bebelle. » Okay, okay, c'était juste pour la taquiner. Promis, j'allais laisser tomber ce surnom à l'avenir. Ah et histoire de la rassurer, je lui fis clairement savoir qu'il n'était aucunement question de foutre ce cliché sur un site porno. « Quel intérêt de toute façon? J’te signale qu’ils ont déjà eu mieux à se mettre sous la dent. » Ah, ceci était forcément une référence à nos ébats dans le cellier, il y a de ça plusieurs semaines maintenant. Des ébats dont il était difficile de ne pas se souvenir, même s'ils n'avaient pas non plus été grandioses. Que voulez-vous, une femme devait tout donner pour me satisfaire. Mais, qui sait, peut-être Anabel aurait-elle l'occasion de se rattraper prochainement... Ou pas. « Aaaaah... » rétorquais-je, tout en levant les yeux au ciel comme si je me remémorais là un moment merveilleux que nous avions passé tous les deux. Merveilleux n'était pas le mot, et puis j'avais cette manie de toujours en faire des tonnes. « Mais tu n’as pas répondu à ma question. » Quoi ?! Mais... Ah oui, exact, je n'avais pas répondu à sa question. En fait c'était un peu le but ça, de ne pas lui donner de réponse relativement claire. Mais bon, quand fallait répondre, bah fallait répondre. C'était aussi simple que ça. Vous savez quoi, j'allais y aller avec humour. Ouais ouais, parfaitement. « La vérité Anabel c'est que... je suis fou amoureux de toi ! Je rêve de toi, je pense tout le temps à toi, je... OH EMBRASSE-MOI ! » Sur ces mots, je me levai subitement pour me jeter sur elle, comme prêt à l'embrasser d'un instant à l'autre. Bon là logiquement elle allait me repousser, et logiquement ça n'allait pas lui convenir comme réponse. En clair on en restait au même point.

Vraiment, je me demandais dans quel mode parallèle je me retrouvais. Depuis que j’avais passé le pas de la porte de la salle informatique, rien n’allait plus. Et tout particulièrement chez mon cher et tendre – hm – partenaire qui semblait être tombé sur la tête. Un compliment par-ci, une photo par-là. Je devais m’inquiéter, ou pas, de ce soudain intérêt pour ma petite personne, ou? Parce que en toute honnêteté, l’homme qui faisait face me rendant des plus sceptiques. Certes, il avait le droit de prendre en photo tous ceux qui croisaient son objectif, mais de là à croire que j’aurai pu être l’un de ces sujets, il y avait une marge. Très grande marge. « Il y beaucoup de choses que tu ignores me concernant... Bebelle. » Je grimaçais en l’attendant utiliser, encore une fois, cet affreux sobriquet. Pour dire, je me retins même de lui donner une petite tape derrière, juste pour que le message passe, cette fois, mais ne le fit point. À force, on allait croire que j’aimais m’en prendre à lui et j’allais passer pour cette femme violente que je n’étais pas, ralala. D’ailleurs, quel excellent moyen de détourner la conversation – et l’intérêt d’Andreas sur ce surnom – qu’en abordant un sujet beaucoup plus intéressant à ces yeux. « Aaaaah... » Sa réaction ne se fit point attendre. Tout en exagération, évidemment. Il m’avait clairement fait comprendre, précédemment, qu’il n’avait pas passé, ce soir-là, la plus belle soirée de sa vie. Et à vrai dire, c’était tout à fait réciproque, hein. « Arrête de fantasmer sur un truc qui ne se reproduira pas, mon beau. » lui lançais-je, narquoise. Non, mais, sait-on jamais, avec lui. Maintenant que son plan cul n’était plus – du moins, aux dernières nouvelles – peut-être tentait-il de se rabattre sur ces anciennes conquêtes. Pitié, faite que non! Parce que sinon, ça risquait franchement d’expliquer cette nouvelle fascination envers ma tendre personne. D’ailleurs, il ne m’avait toujours pas répondu… Le ferait-il seulement? Là était la question. Je le fixais pendant un moment, attendant qu’il se lance. Ces propos furent… surprenants. « La vérité Anabel c'est que... je suis fou amoureux de toi ! Je rêve de toi, je pense tout le temps à toi, je... OH EMBRASSE-MOI ! » Et sans même me laisser le temps de réagir, le voilà qu’il se rue sur moi, m’enlaçant de ses bras avec cette ferme intention de s’en prendre à mes lèvres. S’il croit être crédible à mes yeux, c’est carrément loupé, car ma première réaction est tout simplement… d’éclater de rire. Oui, totalement. Bon, d’accord, je tente aussi de le repousser, mais je suis pratiquement plié en deux tellement tout ceci me semble improbable. Ce qui rend la situation d’autant plus hilarante à mes yeux. « T’es complètement cinglé, Andreas. » lui fis-je même remarquer entre deux rires, au moment où je réussis à me défaire de son emprise, me laissant tomber sur l’une des chaises avoisinantes. Tiens, c’est presque affectueux, cette remarque. Je dois être fiévreuse.

Okay okay, j'allais cesser à partir de maintenant de la gratifier de ce surnom tout à fait ridicule qui, de toute évidence, ne lui plaisait pas du tout. Mauvais souvenirs ? Peu importe. C'était moche, alors autant la nommer par son véritable prénom, bien plus joli vous en conviendrez. Elle en vint bientôt à me rappeler que nous avions passé un moment des plus torrides il y a de ça quelques semaines, elle et moi. Ah ça pour m'en rappeler, je m'en rappelais et pas qu'un peu... « Arrête de fantasmer sur un truc qui ne se reproduira pas, mon beau. » Oh, selon elle une telle chose ne risquait pas de se reproduire, vraiment ? Pourtant je sentais comme une pointe de nostalgie dans sa voix - non non, je ne me faisais pas de gros films, au contraire. À mon humble avis Anabel regrettait ce temps où nous batifolions comme des bêtes dans le cellier. Oui bon ça n'était arrivé qu'une fois, mais au fond ça ne s'oubliait pas. « Oh je sais bien que ça n'est pas près de se reproduire... et que tu en es la première chagrinée. » Mais oui, c'était évident, Anabel rêvait de se retrouver à nouveau dans mes bras, tout simplement parce qu'elle avait pris son pied la dernière fois. En fait je crois que moi aussi, seulement je ne risquais pas de l'admettre. C'était tellement plus facile de lui faire croire que ce coup-là n'avait rien eu d'exceptionnel... Pourtant c'était plaisant, plus que ça même. Bref, le message était passé. Nous ne serions plus amenés, à l'avenir, à coucher ensemble elle et moi. C'était peut-être pas plus mal d'ailleurs, car en tant que partenaires c'était pas forcément ce qu'on attendait de nous. Les gens préféraient peut-être même qu'on se prenne la tête, bah allez savoir. En tout cas je me lassais quelque peu de notre mésentente - d'ailleurs le fait que nous n'étions actuellement pas en train de nous quereller me tranquillisait assez. Mais Anabel n'en démordait pas, et voulait à tout prix savoir pourquoi j'avais pris une photo d'elle à son insu. Sur le coup et sans vraiment réfléchir, je perdis les pédales et me jetai sur elle en lui criant tout mon amour - fictif, vous l'aurez compris. Comme je m'y attendais, elle me repoussa. Mais je ne pensais pas que ça la mettrait dans un état d'hilarité pareil. On ne pouvait tout simplement plus l'arrêter. « T’es complètement cinglé, Andreas. » fit-elle, tout en ne cessant pas de rire pour autant. Finalement elle prit place sur une chaise, non loin de moi, tandis que je rétorquai bientôt « C'est ce qui fait tout mon charme, non ? » Oui, c'était certain. Ce petit grain de folie qui m'était propre me rendait irrésistible, sinon elle n'aurait pas ri autant et se serait contentée de me repousser avec rage et lassitude. « Bon alors, ça te fait quoi de savoir que t'es la femme de ma vie ? » Mais bon sang, suivez un peu ! Je venais de lui avouer ô combien je l'aimais, ô combien je rêvais constamment d'elle. Nous étions faits l'un pour l'autre, j'en étais désormais convaincu. Et sans doute ressentait-elle la même chose. Alala, dire que nous avions perdu un temps monstre à nous disputer à tout va pour rien. Au final nous n'avions qu'à vivre notre amour au grand jour, n'en déplaise à certains jaloux. Je lui demandais sa main quand au juste ?