J'étais allongé dans mon lit, les bras en croix derrière la tête lorsqu'un énorme bruit me tira de mes réflexions. Il me fallait moins de deux petites secondes pour me réveiller et laisser tomber mes jambes sur le côté du lit. Je passais rapidement ma main sur mon visage, étirant mes traits fatigués et pensant que cela allait peut-être les masquer. Sans grand espoir bien entendu. J'attrape un pull sur le côté du lit pour éviter de sortir en slip, évitons de tomber malade une fois de plus. Ca ne vaut vraiment pas le coup quand on sort d'une gastro. Prêt, je décide de suivre le bruit et c'est au pont levis que j'suis mené. Je vois Irène, adossé au rempart et je m'avance vers elle, cherchant à ne pas l'effrayer. « Irène ? » Je m'avance, dépose ma main sur son épaule afin d'attirer un peu son attention. J'lui souris, on s'est pas reparlé depuis la dernière fois dans le salon. Alors je sais pas si elle m'en veut encore de ce que j'ai pu dire. « Qu'est-ce que tu fais ici et en pleine nuit ? » La plupart des habitants dormaient et elle devait bien avoir une raison pour expliquer sa présence ici à une heure aussi tardive non ? Moi c'était simple, je l'avais entendu et je l'avais suivis. Rien de plus pour ma part. Je fouille la poche de mon pull, bingo : Un paquet de clope. J'en sors une, la plante dans mon bec et l'allume. Je tire une bouffé de fumée, je ferme les yeux. « Tu la veux ? » J'enlève ma cigarette d'entre mes lèvres et la lui tend.

FT IRENE

En un clin d’œil, mon pied vola dans je ne sais pas quoi, se fracassant un peu plus loin sur le mur. Ca devait une poubelle en plastique ou, en fait je m’en foutais de ce que c’était. Le principal est que ça ne se cassait pas et donc, que je n’avais causé aucun dommage. J’étais comme qui dirait un peu en colère. Je n’avas nullement envie d’en parler, ni même de penser à ça. J’étais en colère envers moi-même, tout autant qu’envers l’autre, là. J’allais alors vers l’extérieur, les poings serrés, une horrible envie de crier. Bon, mon envie a été aussi rapide que ma raison, d’où ce léger cri de colère que je ne venais de pousser. Par chance, tout le monde dormait encore, personne ne m’avait entendu. Je prenais place sur un morceau du rempart, regardant devant moi. C’est toujours lorsque l’on veut être seule, que des bruits de pas se font entendre, nous prouvant que ce moment de solitude apprécié allait tourner court. « Irène ? » S’il n’avait dit que cela, je ne me serais pas retournée, mais sentant une main se poser sur mon épaule, je tournais la tête vers Marcus, parce que j’avais bien évidemment reconnue sa voix. Il me souriait. Je me contentais de le regarder, un sourcil arqué. Dubitative. Qu’est-ce qu’il me voulait ? Je ne répondais rien, quoi répondre à ça d’ailleurs ? « Qu'est-ce que tu fais ici et en pleine nuit ? » Hum, est-ce que ça le regardait, je ne crois pas, non. Sérieusement je ne pouvais pas me trouver aux remparts, en pleine nuit ? C’était interdit peut-être ? J’étais énervée et ça se lisait sur mon visage. « J’admire la vue de nuit, j’ai pas le droit ? » Je désignais lui désignais la vu d’un mouvement de main. J’étais un peu désagréable, tant pis. Je reposais mon regard d’ailleurs sur celle-ci, la vue, avant d’être interpelée de nouveau par Marcus. « Tu la veux ? » Je considérais un instant la cigarette qu’il me tendait, avant de m’en saisir doucement, lui offrant un sourire en guise de merci que je ne dirais pas. Je la callais entre mes doigts et aussi entre mes lèvres deux secondes pour en tirer une bouffée. « Tu m’as entendu ? » Lui demandais-je le plus simplement du monde. Il n’avait pas l’air affublé comme quelqu’un souhaitant prendre l’air à quatre heures du matin.

Quelqu'un avait filé en pleine nuit, je n'arrivais pas dormir alors j'avais vu dans cette fuite, un bon moyen de trouver quelqu'un avec qui discuter. Peu importe qui c'était, j'étais content de trouver un peu de compagnie. J'suis jamais contre le fait de trouver quelqu'un dans ce genre de moment parce tourner et se retourner dans un lit sans pouvoir trouver le sommeil, c'est tout bonnement horrible et ça me rend fou. Je quittais donc naturellement mon lit et suivit la candidate qui était partie, c'est en arrivant sur le pont-levis que je remarquais qu'il s'agissait d'Irène. « J’admire la vue de nuit, j’ai pas le droit ? » Visiblement elle était pas de très bon poil et j'en ignorais la véritable raison. Ce n'était pas par ma faute quand même ? Je l'espérais en tout cas. Je m'étais déjà excusé et lui avais expliqué le fond de ma pensée. Que pouvais-je faire de plus pour mes faire pardonner de mes maladresses verbales ? « Okey, t'es en colère. J'sais pas pourquoi et t'es même pas obligé d'en parlé. J'veux juste savoir si tu m'en veux encore pour ce que j'ai pu dire ? Parce que bon sang Irène, je voulais vraiment pas te blesser. Tu l'as déjà été suffisamment »Et il faudrait ne pas avoir de coeur que pour désirer la blesser d'avantages. Après avoir tiré un coup sur ma clope, je la lui tendis. Pensant que ça pourrait l'aider à se calmer un peu les nerfs, en tout cas, ça fonctionne toujours avec moi. Dès que ça ne va pas ou que quelque chose me contrarie, je fume. Je me pourri la santé et je vis mieux. « Tu m’as entendu ? » J'hochais doucement la tête de bas en haut, attrapant une autre cigarette que j'allumais aussitôt. « Ouais ... J'ai entendu le vacarme que tu faisais et j'ai vu là une opportunité de discuter avec quelqu'un. J'arrivais pas à dormir. »