Je déteste le sport en salle, on étouffe, puis j’ai toujours l’impression d’être comme un lion en cage, enfermé. Je préfère courir ou nager, c’est les deux sports que je pratique souvent, c’est pour ça que j’ai quand même quelques muscles d’ailleurs. Je ne suis pas aussi musclé que la plupart des candidats mais je ne suis pas autant crevette que, genre, Ennio quoi. Aujourd’hui comme il pleut et que je n’ai pas envie de nager, je me dis que je peux essayer un des tapis de course dans la salle de sport, qu’est-ce que ça coûte d’essayer après tout, hein ? Vétu d’une tenue de sport, je me rends dans la pièce où Keelan se trouve déjà, je rentre, je pivote pour me tourner vers la porte et là j’hésite. Aller, agissons en hommes, je re-pivote pour me trouver face à lui et lui balance un faux sourire bien hypocrite. « Salut. » Mon ton est au moins aussi chaleureux que le Groenland. C’est dire. Et maintenant ? Si j’essayais d’être sympa. Pour une fois. « T’es trop vieux pour elle. » Bon bah raté. Second essaie, je soupire. « Désolé. » Plus concluant, déjà.

De la pluie, encore et toujours. Quel temps pourri, vous ne trouvez pas ? Déjà que les activités dans ce jeu étaient assez réduites, voilà qu’en plus si on ne pouvait guère profiter de l’extérieur…On allait se faire chier encore plus. Je pris donc la décision de me rendre dans la salle de sport. Je n’y venais pas souvent en fait. Je préférais l’exercice à l’extérieur. Tous les matins, mon petit jogging quotidien autour du château, puis l’aprèm je faisais des longueurs à la piscine ou au lac. L’exercice et moi ça me connaissait. Mais aujourd’hui, j’en ferais donc à l’intérieur. Je pédalais tranquillement sur un vélo lorsque Finnick débarqua. Je le vis hésiter un instant, comme s’il se demandait s’il valait mieux faire demi-tour, ou rester. Finalement il opta pour la deuxième solution, pas forcément la plus sage. Déjà j’eus le droit à un salut, ce qui n’était pas si mal. Même si son sourire sonnait incroyablement faux. « Salut » J’étais un homme poli. T'es trop vieux pour elle Soupire. Vraiment, c’est comme ça qu’il commençait ? Evidemment, il me parlait surement de Tweedy, qui d'autre ? Monsieur semblerait il s'était fait une fixette sur le fait que je désirais lui voler sa bien aimée. Dans le genre parano on ne faisait pas mieux. Et puis merci pour l'insulte au passage. Genre je suis trop vieux, non mais oh ! Je n'avais que 31 ans, ça va, je n'étais pas un vieux crouton. « Et toi, t'es trop con pour elle. » Hm désolé, mais c'était sorti tout seul. Mais son attitude de mec insécure m'exaspérait au plus haut point. « T'as toujours pas compris que je n'ai aucunement l'intention de te piquer ta petite amie? Alors si tu pouvais arrêter ta jalousie à deux balles, ça m'arrangerait. » Parce que un temps ça allait, mais maintenant il commençait sérieusement à me gaver. Et j'avais beau être un mec patient, j'avais quand même mes limites.

Le candidat répond à mon salut, en même temps je le connais un peu Keelan, je peux pas dire qu’il est impoli ou même méchant. Justement ça m’énerve encore plus. Si il était méchant, j’aurais pas de problème avec lui. Du moins pas en ce qui concerne Tweedy. J’essaie d’être gentil, j’essaie vraiment, mais… J’lui dis qu’il est trop vieux pour elle, qu’il ne s’offusque pas, dix ans c’est beaucoup ! Je pourrais pas hein perso, en même temps une fille de dix ans de moins que moi aurait 14 ans. Hm. « Et toi, t'es trop con pour elle. » Je lâche un petit rire. « Ouais ça je sais, c’est pas très original comme réplique, je suis sur que tu peux faire mieux. » Et sinon, la résolution comme quoi j’allais être sympa ? Ouais donc finalement je m’excuse, ce qui m’arrache littéralement la bouche hein. « T'as toujours pas compris que je n'ai aucunement l'intention de te piquer ta petite amie? Alors si tu pouvais arrêter ta jalousie à deux balles, ça m'arrangerait. » Je m’approche d’une machine de course et je chipote deux secondes aux boutons pour comprendre comment ça marche ce truc, sans monter dessus cependant, j’aimerais éviter la gamelle du siècle à la télé. « T’es pas obligé d’aller te planquer dans la chambre secrète avec elle, alors. » Je lève les yeux vers lui, et oui je sais qu’il y a été avec elle. Je ne sais peut être pas ce qu’il s’est passé mais je sais qu’ils y ont été à deux et, ouais, ça m’a fait un truc désagréable comme ça dans l’estomac quand on me l’a dit, une pointe de stress. « Ok je veux bien te croire, mais tu me feras pas croire que tu l’aimes pas au moins autant que moi. » La dessus je hausse les épaules, il peut dire tout ce qu’il veut, hurler à la mort, c’est ancré dans mon cerveau. Parait que j’suis buté, bah voilà, tant pis.

« Ouais ça je sais, c’est pas très original comme réplique, je suis sur que tu peux faire mieux. » lacha t’il dans un petit rire. Au moins en était-il conscient. « Ce n’était pas destiné à être original » Je ne comptais pas jouer à celui qui s’enverrait les meilleures piques. On n’était pas dans une cours de récréation. Il est vrai que lui, il l’avait quitté il n y a pas longtemps, mais tout de même. « T’es pas obligé d’aller te planquer dans la chambre secrète avec elle, alors. » Hm, rassurez moi, il ne venait pas de dire ça, si ? Se rendait il compte à quel point c’était con ce qu’il venait de dire ? « T’es pas sérieux là, si ? Déjà c’est elle qui m’y a trainé, et juste pour parler. » Elle m’avait croisé au détour d’un couloir, et entrainé dans la chambre sans me demander mon avis. Donc déjà, je n’étais pas aller me planquer avec elle, exprès. « Ensuite, t’es en train de me dire là, que tu lui fais si peu confiance, que t’as besoin de la savoir dans un lieu où tu pourras l’espionner via la salle de vidéo surveillance ? » Parce que qu’on est parlé dans la chambre secrète, ou dans le cellier, ou au parc, ça n’avait pas d’importance. A moins qu’habituellement il se planquait dans un coin pour nous espionner. Ou peut être envoyait il des émissaires à sa place. Peut être récoltait il un compte rendu détaillé de la part d’Andréas, qui passait sa vie dans la salle de vidéo surveillance. Vraiment, la chambre secrète ne devrait avoir aucunes incidences. Se rendait-il compte de la teneur de ses propos ? « Ok je veux bien te croire, mais tu me feras pas croire que tu l’aimes pas au moins autant que moi. » Je levai les yeux au ciel. « T’as tellement raison. Si tu veux tout savoir, je l’aime à la folie. Elle est la femme de ma vie, j’en suis persuadé. On finira par se retrouver, un jour ou l’autre. C’est ce que tu voulais entendre ? » Le truc c’est qu’il était tellement parano, qu’il serait foutu de prendre mes paroles au sérieux là.

« Ce n’était pas destiné à être original » Tout comme ma réplique n’appelait à aucune réponse, mais soit, autant commencer le premier a ne plus rien dire, même si techniquement j’ai lancé les hostilités, en ce qui concerne cette discussion, aujourd’hui. « T’es pas sérieux là, si ? Déjà c’est elle qui m’y a trainé, et juste pour parler. » Dit-il alors que j’avais mentionné la chambre secrète et comme quoi il n’avait pas a s’y planquer. Ok encore mieux donc c’était son idée à elle. Je soupire, finalement je comprends rien à la machine que je tripatouille alors je laisse tomber et je vais m’asseoir sur un banc. Ah quel courageux sportif je fais, c’était plus fun avec ennio, de ne rien faire dans la salle de sport. « Ensuite, t’es en train de me dire là, que tu lui fais si peu confiance, que t’as besoin de la savoir dans un lieu où tu pourras l’espionner via la salle de vidéo surveillance ? » J’arque un sourcil. « Euh ouais, nan, j’suis pas Andreas mec, j’passe pas ma vie dans cette salle. » A vrai dire j’y vais quasiment jamais. « Et j’ai confiance en elle. » C’est vrai que je donnais pas tellement cette impression mais en même temps, c’était flippant. Elle avait couché avec lui et je restais persuadé que Tweedy était de ces femmes qui ne couchent pas avec n’importe qui. Genre pas le type de femmes avec qui je couchais avant. Ma vie d’avant le jeu me semblait tellement irréelle, tellement lointaine… « T’as tellement raison. Si tu veux tout savoir, je l’aime à la folie. Elle est la femme de ma vie, j’en suis persuadé. On finira par se retrouver, un jour ou l’autre. C’est ce que tu voulais entendre ? » Je soupire. « Bon écoute j’ai une résistance à la prise de tête assez peu élevée… » Commençais-je en sortant mon fameux paquet de chewing gum de ma poche, quand je ne fumais pas j’étais en train de mâcher ça, en fait et comme je ne fumais pas très souvent… Je me lève, en prend un et le met dans ma bouche avant de m’approcher de lui. « Et si tu dis que tu l’aimes pas, ok, j’en ai marre de toute façon, qu’elle fasse ce qu’elle veut. » Même si ça pouvait me faire très mal. « Je te tends le calumet de la paix. » Dis-je en lui tendant le paquet de chewing-gum, ouh le revirement de situation ! J’exige des applaudissements car j’ai réussis à être sympa avec ce type, enfin ! Non sérieusement je ne supporte juste pas les prises de têtes, mais vraiment pas, j’avais même dis à Sami dans la douche que si Tweedy me prenait trop souvent la tête ça, et je cite, ‘n’allait pas le faire’. Finalement je rajoute. « On sera jamais potes, c’est clair, mais je pense que ça ferait plaisir à Tweedy que j’arrête de te haïr. » Ah ouais parce que là, c’était un tout petit peu de la haine quand même. Et si après ça on osait encore douter de mon amour pour elle, j'avais plus qu'a aller me pendre.

« Euh ouais, nan, j’suis pas Andreas mec, j’passe pas ma vie dans cette salle. » Bah alors qu’est ce que ça pouvait lui foutre qu’on soit dans la pièce secrète hm ? Il ne pouvait pas y débarquer quand il le désirait ? « Et j’ai confiance en elle. » Laissez-moi rire. « Ah carrément, ça saute aux yeux. Tu lui voues une confiance aveugle » Entendez l’ironie dans mes propos. Un type qui avait parfaitement confiance en sa copine ne réagirait pas ainsi. Peut importe que j’ai des sentiments ou non envers Tweedy. « Bon écoute j’ai une résistance à la prise de tête assez peu élevée… » Ah c’était bien dommage, parce que la mienne était très élevée. « Et si tu dis que tu l’aimes pas, ok, j’en ai marre de toute façon, qu’elle fasse ce qu’elle veut. » Hm là, était ce les paroles d’un type qui avait confiance ? Clairement pas. Puisque cela ne devrait être que mes sentiments incriminés dans l’histoire non ? Mais là il évoquait les possibles agissements de Tweedy. Aaaah sacré Finnick. Aaaaaah mais attendez. Que faisait-il ? Il me proposait le calumet de la paix ? Vraiment ? Qui prenait le symbole d’un paquet de chew gum. Mais je le regardais méfiant. Il les avait trafiqué c’est ça ? Il l’avait plongé dans les chiottes avant ? Ils trainaient dans sa poche depuis dix ans ? « On sera jamais potes, c’est clair, mais je pense que ça ferait plaisir à Tweedy que j’arrête de te haïr. » Me haïr, ah carrément, ça allait loin. A la limite me détester…Mais non, j’avais le droit à de la haine. En même temps, je ne pourrais pas dire que c’était surprenant. On ne pouvait pas dire qu’il s’en cachait. Il me donnait parfois l’impression de voir me fusiller sur place. Après une légère hésitation, j’acceptai son chew gum, et le mit dans ma bouche. Hm, à priori, rien d’anomal, il avait le gout habituel. « C’est déjà pas mal. » J’appréciais l’effort, vraiment. Je n’en attendais pas tant de sa part en fait. « Ça veut dire que je peux récupérer mon lit ? » demandais je sur un ton plus léger. Quoi ? C’était trop demandé ? Ah oui, surement.

« Ah carrément, ça saute aux yeux. Tu lui voues une confiance aveugle » Et donc oui, ma tête allait très probablement exploser dans la seconde si on arrêtait pas. Mais j’avais promis à Tweedy de faire un pas vers Keelan alors putain, je devais le faire. Parce précisément j’avais confiance en Tweedy et si elle était si sure que ça que Keelan n’allait jamais rien tenter, alors je me devais de la croire un minimum. Donc j’enclenche le processus de paix, je vais même jusqu'à lui tendre un de mes tous derniers paquets de chewing gum, ma drogue en somme mais il ne le sait peut être pas parce que, bah, on s’aime pas. Donc il est pas assez souvent en ma compagnie pour avoir remarqué que je mâche ce truc à la menthe h24. Ou presque. Il en prend un, bien, il accepte, cependant j’ia bien vu qu’il était méfiant hein, c’est bon c’est pas moi qui fait des coups de putes ici. Je remets le paquet dans ma poche en savourant mon propre chewing gum. « C’est déjà pas mal. » Je hausse les épaules. « J’ai promis, je ferais tout pour elle tu vois et elle a confiance en toi, elle est persuadé que tu ne feras jamais rien et comme j’ai confiance en elle, je la crois. » Ma théorie n’est pas du tout bancale, ok. « Ça veut dire que je peux récupérer mon lit ? » Je plisse les sourcils. « Tu dormais où avant ? » Je demande, curieux, parce que techniquement je ne lui ai jamais dis les mots ‘dégage de notre lit’ mais je crois que ce soir-là mon expression parlait d’elle-même, hein. « Ouais. » Je finis par dire, un tout petit peu à contre cœur. Au pire c’est moi qui bougerai si jamais c’est trop intenable.

« Tu peux surtout me croire moi, quand je te dis qu’il ne se passera jamais rien » Oui parce que bon, j’étais quand le plus à même de savoir si j’étais du genre à tenter des approches. J’étais un peu le premier concerné. En admettant que sa théorie sur mes sentiments envers Tweedy était vraie, il me connaissait très mal, s’il me pensait capable de tenter de briser son couple. Ou de faire quoi que ce soit pour l’évincer. Tenter des coups bas, ou que sais-je encore. Puis je lui demandais, plus sur le ton de la plaisanterie qu’autre chose, si je pouvais récupérer mon lit. Lit qui était le mien d’origine en plus, puisque celui que je partageais avec Ezéquiel depuis le début. Se faire virer de son propre lit, je vous jure…Bon il ne m’avait pas réellement éjecté, j’avais juste eu le bon sens de comprendre qu’il vaudrait mieux qu’on fasse couches séparés. « Tu dormais où avant ? » « Ici et là, le salon, la chambre secrète…Le lit d’un des éliminés. » Pour ce que je dormais de toute manière. Puis à ma grande surprise, il était prêt à accepter que je revienne. Ouais, sauf que…pas possible. « Tu peux le garder. Je préfère dormir seul de toute façon. » Il en sera soulagé lui aussi.

« Tu peux surtout me croire moi, quand je te dis qu’il ne se passera jamais rien » Qu’il dise ce qu’il veut en attendant ça crevait les yeux à déjà deux candidats sur quinze qu’il appréciait un peu trop Tweedy. Peut être que lui-même n’en était pas conscient, ça je voulais bien le croire parce que ça m’était arrivé jusqu'à ce qu’il couche avec elle. En fait je m’en étais rendu compte un tout petit peu avant que je l’aimais (Tweedy, bien sur, suivez). Grâce à Adie, une de mes amies dans la maison, elle m’avait donné quelques conseils pour comprendre ce que je ressentais et je les avais suivis à la lettre avant de me rendre compte que la Tweedy, je l’avais dans la peau et bien ancrée en plus. « Ce que je pense, c’est qu’a ton âge t’es surement plus mature que ça, donc j’arrête, c’est bon. » J’arrête tout, j’en ai marre en fait, terriblement marre. Ca me fatigue, que Tweedy fasse ce qu’elle veule, je sais qu’elle m’aime de toute façon et ça devrait me suffire non ? Alors je dois essayer de ravaler cette peur stupide et avoir confiance en la femme que j’aime. Sinon ça marchera jamais. Finalement il me demande si il peut récupérer son lit, je ne sais pas tellement si il est sérieux ou pas mais j’ai un doute. Avant de lui répondre je lui demande où il dormait avant. « Ici et là, le salon, la chambre secrète…Le lit d’un des éliminés. » Je hoche la tête, c’est devenu presque un reflexe quand j’écoute quelqu’un, un tic quoi. Finalement je lui dis qu’il peut revenir. C’est un effort colossal, il ne se rend peut être pas compte, ou alors, si… Puisqu’il n’a pas l’air prêt à le faire, je comprends totalement évidemment. « Tu peux le garder. Je préfère dormir seul de toute façon. » Encore un peu et je soupirais de soulagement, je me retiens. Quelque chose me dis que ça pourrait être vexant. « Pas de soucis… » Je dis finalement, hm c’est vrai que je suis plutôt content de sa réponse en fait. Finalement je repense a un truc, je plonge mes mains dans mes poches et fais le tour de la salle avant de me retourner vers lui. « Hm, bon, ok, tu sais quoi… » Je commence, oula ça va être dur. Je soupire. « Je suis désolé pour l’autre jour, sur les remparts. Je me suis excusé auprès de Tweedy, je devrais m’excuser auprès de toi aussi. » Papa, maman, retenez ça quand je reviendrai couvert de honte s’il vous plait, votre fils a quelques restes d’un gentleman. Mais vraiment pas beaucoup hein. Je meurs d’envie d’ajouter que, tout de même, je l’ai toujours en travers de la gorge, cet épisode de la plage entre lui et Tweedy mais je ne dis rien, je suis en plein self control là et ça marche plutôt bien pour le moment.