Comme tous les matins j’avais pris ma douche assez tard, je détestais la prendre avec d’autres personnes et donc je trainais assez longtemps en pyjama dans la chambre avant d’aller me doucher. Ce matin n’avait pas été différent, je sortis de mon lit après quelques longues minutes et me dirigeai vers la salle de bain où je pris une douche, me lavai les dents et tout, bref en sortant de là j’étais propre comme un sous neuf. Sauf que je n’étais pas habillé, j’avais enroulé une serviette autour de ma taille, comme un crétin j’avais oublié mes vêtements alors je me grouillai d’entrer dans le dressing et enfilai un boxer, un jean et j’étais en train de passer les manches de ma chemise quand Irène entra dans la pièce. Ah, Irène… Petit sourire en coin, je passe mes dents sur ma lèvre inferieur, c’était trop tentant. « Finalement je VOUS ai battu à plate couture. » Ouais bon de deux pourcent si je me souviens bien mais ah ! Elle se la petait un max pendant que j’étais premier du classement toute la semaine. Just saying hein. J’avoue là, je prends mon pied à lui mettre ça en pleine figure. Je descends les yeux sur les boutons de ma chemise que je referme rapidement, c’est pas l’habitude qui manque, je ne porte pratiquement que ça, des chemises.

Après avoir passé la nuit avec Andreas, bah ouai il fallait bien fêter notre accéssion au rang de demi-finaliste, je me levais finalement. Un peu la tête dans le cul ouai. Alors j'allais en trainant les pieds vers le dressing pour me prendre une tenue, avant de me prendre une douche bien froide sur le dos. C'est donc à moitié en dormant que j'entrais dans cette pièce et je fis un sursaut en me faisant 'réveiller' assez brusquement. « Finalement je VOUS ai battu à plate couture. » Je le regardais, un sourcil relevé du style 'T'as craqué ton slip ou quoi?' Non parce que d'accord il nous avait battu comme il le disait, mais le plus important était d'accéder à la demi-finale et donc, j'avais au final tout de même raison: je ne pouvais pas m'en aller. Ma place était en demi-finale. « Ouai... et? Genre deux poucent c'est pas grand chose... » J'étais obligée de lui préciser ça, alors que sérieusement je m'en foutais. « Sauf qu'entre nous deux, c'est toi qui a le plus stressé pour son cul... » Parce que sérieusement il avait bien flippé de ne plus pouvoir voir sa Tweedy chérie. Non parce qu'il avait peut-être lancé le pari, mais il avait l'air de flipper le reste de la semaine...

« Ouai... et? Genre deux poucent c'est pas grand chose... » Jalouse. Je hausse les épaules avec un petit sourire satisfait alors que je ferme le dernier bouton que je compte fermer de ma chemise, euh non je ne la ferme pas jusque tout en haut, pitié, non. Soit, on s’en fou ça à la limite. « C’est assez pour moi. » 0.0001% ça aurait été assez pour le prendre et le lui foutre sous le nez, tiens. « Sauf qu'entre nous deux, c'est toi qui a le plus stressé pour son cul... » Je plisse les yeux. « Peut être que je tiens plus à Tweedy. » Qu’elle à Andreas ? Non c’est bas. « Ouais non, t’es juste trop imbue de ta personne, j’aurais bien aimé te voir chialer quand même, recalée aux portes de la demi-finale, mais c’est pas grave, je m’en remettrai. » Difficilement, certes, mais ça va être possible. Bon aller c’est con de se chamailler comme des gosses au final je l’aime bien Irène. « Mais pour être honnête avec toi, des six nominés je nous voyait arrivé ici. Alors félicitations tout de même. » J’suis quand même bon joueur sur la fin, non ?

Non parce que d'accord, il était arrivé devant Andreas et moi, et par je ne sais quel miracle, sauf que l'important n'était pas d'être arrivé premier ou deuxième ou troisième, mais d'être en demi-finale. La place totalement logique que je dois occuper avant d'accéder à la finale et gagner. Ouai c'est écrit comme ça. Alors non je ne suis absolument pas jalouse de lui, ça c'est clair. « C’est assez pour moi. » Je lançais un coup d'oeil dans sa direction. Si c'était assez pour lui, tant mieux. C'était assez, pour moi aussi. J'étais encore avec Andreas, c'était le plus important. J'allais vers mon armoire pour me prendre une tenue: en l'occurence pour l'instant un short. « Peut être que je tiens plus à Tweedy. » Je me retournais vers lui, arquant un sourcil, mais ne soulignant pas, ne voyant pas pourquoi j'irais répondre à une telle réflexion. « Ouais non, t’es juste trop imbue de ta personne, j’aurais bien aimé te voir chialer quand même, recalée aux portes de la demi-finale, mais c’est pas grave, je m’en remettrai. » Je secouais légèrement la tête de droite à gauche, presque consternée par ce qu'il disait. « Wahou après ces quelques semaines, t'as pas compris comment je fonctionnais? » Lui-disais-je en sortant un débardeur de mon armoire, pour voir s'il allait avec mon short. « De une, je ne chiale pas. De deux, j'aurais chialé pourquoi? » Telle était la question. Je ne voyais pas en quoi j'aurai pu chialer dimanche sérieusement... « Mais pour être honnête avec toi, des six nominés je nous voyait arrivé ici. Alors félicitations tout de même. » J'esquissais un sourire, le regardant un peu de quoi. « S'il faut être honnête, moi je ne te voyais vraiment pas en demi-finale, mais félicitations quand même... » Non parce que je ne lui avais absolument pas mentit. Je ne le voyais sérieusement pas en demi-finale, comme je ne payerais pas cher de sa peau pour la finale, mais je pouvais être sympa et le féliciter tout de même !

La jeune femme se dirige vers sa penderie pour s’habiller, je ne la regarde pas. Pas tellement pas respect pour elle, parce que je sais bien qu’elle en a elle-même plus ou moins… Aucun. Mais par respect pour Andreas, plutôt. Je mate pas sa copine, normal. Remarque je suis certain qu’il en fait de même pour Tweedy mais… Pas pour les même raisons. J’ai rien dit ok. « Wahou après ces quelques semaines, t'as pas compris comment je fonctionnais? » s’exclame-t-elle. J’arque un sourcil. « De une, je ne chiale pas. De deux, j'aurais chialé pourquoi? » Ah ouais, ok, elle a pas capté que c’était une expression. Et de deux j’espère qu’Andreas n’entendra pas ça, hein. Just saying. « De une, c’était une expression. De deux, pour Andreas. Tu l’aimes pas ou quoi ? » Et oui chérie, t’es pas très convainquante là. Je fais confiance à Andreas de toute façon, c’est mon pote, sans doute le seul dans ce jeu, enfin le seul vrai pote. Si il pense qu’Irène le rendra heureux alors amen, hein. « S'il faut être honnête, moi je ne te voyais vraiment pas en demi-finale, mais félicitations quand même... » Je lâche un petit rire. Comme quoi, elle était nulle en pronostics. « Merci. Tu te vois en finale ? » Je demande, curieux. On ne sait jamais une petite surprise et qu’elle me dise ‘non je n’ai aucune chance face à malo et adie’ pour sur, elle n’allait pas me répondre ça. On est tombé dans la meilleure poule des deux, mais ce n’est pas pour ça que je la trouve facile a passée, non pas du tout, je me vois bien éliminé en même temps que mon frère, donc lui non plus je ne le vois pas en finale. Je donne Malo gagnant de notre poule, avec Adie peut être…

« De une, c’était une expression. De deux, pour Andreas. Tu l’aimes pas ou quoi ? » Je laissais un rire s'échapper d'entre mes lèvres, en me rapprochant un peu de lui. De une pour lui parler plus doucement et de deux, pour pouvoir me voir dans le miroir. « Je l'aime, si ! » Lâchais-je comme pour me justifier d'un seul coup et sérieusement gênée tout de même de lui dire ça. Alors je détournais un peu mon regard de Finnick, avant de le regarder à nouveau. Un large sourire aux lèvres. « Mais sérieusement, t'as cru que je tiendrais le pari ? » lui demandais-je, mes sourcils relevés. Non parce que je suis sincère oui et plutôt du genre à dire ce que je pense donc, mais dans un autre sens, je ne fais pas toujours ce que je dis. Non, je n'ai pas de respect, effectivement. Je tournais de nouveau vers le miroir, tout en observant derrière mon épaule le jeune homme. « C'est la première fois que je tiens à un homme, j'allais pas me barrer en le laissant là ! » Non sérieusement, je suis vraiment sincère alors je le lui dis. « Merci. Tu te vois en finale ? » Un nouveau sourire s'étendait sur mes lèvres. Pour tout avouer, je ne pensais pas avoir une seule chance. Non pas face à lui en plus, mais bien face à Malo ou Adie. Cette dernière est enceinte et puis amoureuse en plus, alors elle risquait d'attendrir plus de coeur que moi, c'était sûre. Sauf que, je ne comptais pas le lui dire réellement. Non ça ne serait pas moi de le dire. « Ce serait prétencieux de dire ouai carrément... mais oui ! Pourquoi pas après tout? Je ne me trouve pas moins méritante qu'un autre... » Je haussais les épaules. Je savais qu'arriver en dernière n'était pas très valorisant, mais j'avais été jusqu'en demi-finale. C'est donc que je suis tout de même aimé et solicitée. Je ne lui retournais pas la question: je m'en foutais un peu beaucoup quoi. Alors je retournais vers mon armoire, sortant un nouveau tee shirt.

La jeune femme s’approcha de moi et, se regardant dans le miroir, elle protesta. « Je l'aime, si ! » Voilà qui est rassurant. « T’as pas a en avoir honte. Je veux dire, de le dire. » Non parce que ça m’étonnerais qu’elle ait honte d’aimer Andreas, hein, mais de dire qu’elle l’aime par contre… Enfin j’suis pas très bien placé pour dire ça puisque je ne l’ai même pas dis tout haut à Tweedy avant la semaine dernière, seul instant où les caméra on pu me capturer en train de le lui dire et encore ce n’était pas une jolie déclaration fleure bleue du genre ‘je t’aime mon amour’ – je ne lui donnais même pas de surnom -, c’était surtout pour éviter la crise quoi. « Mais sérieusement, t'as cru que je tiendrais le pari ? » Dit-elle avec un large sourire, je fais l’outré. « Et ton honneur de blonde, il est passé où ?! » Je fais à moitié en riant, de toute façon si je comptais lui glisser un mot au prime au cas où ça puait pour elle. Mais c’était moi qu’ils avaient décidé de faire bien gentiment patienter, alors qu’en fin de compte j’étais sauf tout au long de la semaine. Bande de sadiques. « C'est la première fois que je tiens à un homme, j'allais pas me barrer en le laissant là ! » Je hoche la tête. « Tu as raison. » Je dis simplement, avec un fin sourire. Finalement elle y tenait, à Andreas. Ca me fait plaisir, je les aime bien ensemble. Ils n’auraient probablement pas été mieux qu’ensemble, ils étaient semblables et donc ils se comprenaient. « Ce serait prétencieux de dire ouai carrément... mais oui ! Pourquoi pas après tout? Je ne me trouve pas moins méritante qu'un autre... » Répond-elle quand je lui demande si elle se voit en finale. Je lâche un rire devant son manque certain de modestie, mais, avec un sourire toujours amusé, je hausse les épaules et dit. « Non tu n’es pas moins méritante qu’une autre, après tout si on est là c’est pour une raison. Plus encore ceux qui ont été récemment nominés. » Parce que l’étau se resserraient et le public nous avait soutenu, nous, quand même. Donc nous étions plutôt méritants, ceux qui n’avaient plus été nominés depuis longtemps l’étaient certes aussi mais selon moi pas grâce au public. Or c’est le public qui compte.