Sochanna

J'entreprenais quelques unes de mes dernières longueurs de piscine au sein de ce château. Une piscine où j'avais vécues pas mal de choses, quand on y repense. Disons que j'y avais pris du bon temps quoi, surtout. Après avoir nagé un peu cet après-midi, je finis par me hisser jusque sur le bord du bassin quand mon attention fut portée sur le venue de Sochanna. Mademoiselle venait probablement faire trempette, elle aussi, et ma foi l'occasion m'était donnée d'y aller de mon petit commentaire. « Si tu viens me violer, sache que je n'opposerai aucun résistance. » Qu'est ce qu'elle n'allait pas encore s'imaginer après ça... Je lâchai un petit rictus. « Ouarf, ça va j'déconne. J'ai pas oublié le fait que je ne te fais, ah oui, "aucun effet". » Pourtant elle m'avait elle-même surnommé Monsieur Séducteur, fut un temps. Mais depuis certaines choses avaient changées, comme nos rapports. Effectivement ceux-là s'étaient pas mal détérioré suite à mes agissements lors du prime qui avait mené à l'élimination de la blonde, il y a de ça plusieurs semaines. Je n'avais pas hésité à lâchement l'attaquer sur son secret personnel, pas des plus faciles celui-ci d'ailleurs, et je le regrettais aujourd'hui. J'avais même demandé à Sochanna d'avoir une mise au point dans la semaine, et ma foi sa venue dans l'enceinte de cette piscine tombait très bien. Je voyais pas le moindre mal à discuter ici. À condition bien sûr qu'on puisse rester rien que tous les deux. Je ne comptais pas entreprendre quelque rapprochement qu'il soit avec elle - j'avais comme qui dirais décelé un semblant d'histoire avec Malo, et étais de toute façon de mon côté plus que jamais casé. Mes intentions étaient bonnes, et je n'avais aucune arrière pensée. « La pilule est passée ou tu m'en veux encore ? » lui demandais-je finalement, tout en me relevant. Elle avait de quoi m'en vouloir pour les propos tout à fait déplacés que j'avais tenus à son égard l'autre fois. Et pas sur qu'elle soit disposée à les oublier, d'ailleurs. J'étais conscient du fait que j'avais dépassé les bornes, et qu'elle ne méritait pas pareil acharnement. Pouvait-on envisager d'arranger les choses, maintenant ?

La piscine. Encore. Elle persistait dans son apprentissage du domptage de sa peur. Persévérance est mère réussite selon Sochanna. Elle avait donc revêtu un maillot de bain qu'elle avait recouvert d'une robe de plage et avait prit la direction du centre de remise en forme. Elle fut heureuse de constater que depuis sa dernière visite elle arrivait à franchir le seuil de la piscine sans trembler ou paniquer. Elle n'était toujours pas rassurée face à cette immense étendue d'eau mais, elle arrivait à s'approcher du bassin sans être prise de panique. Une nouvelle victoire. Elle était si concentrée qu'elle ôta sa robe et s'approcha du bassin sans avoir conscience qu'Andréas se trouvait juché sur le bord de la piscine. Lorsqu'il l'interpella elle sursauta et tourna vers lui un regard étonné. « Si tu viens me violer, sache que je n'opposerai aucun résistance. » L'humour de l'Allemand et sa prétendue arrogance de grand séducteur. Elle sourit et fit preuve de courage, allant jusqu'à s'asseoir sur la margelle de la piscine, laissant trainer ses jambes dans l'eau. « Ouarf, ça va j'déconne. J'ai pas oublié le fait que je ne te fais, ah oui, "aucun effet". » Elle sourit et pencha la tête sur le côté. "Une blessure d'orgueil dont tu te remettra, je préfère les blonds. J'aime bien le cliché Ken et Barbie." Malo l'avait embrassé en plein Prime, un baiser que l'Allemand avait du remarquer si on en croyait sa remarque ou alors essayait-il de détendre l'atmosphère ? « La pilule est passée ou tu m'en veux encore ? » Elle joua avec une mèche de ses longs cheveux blonds avant de répondre, ne quittant pas l'eau à ses pieds des yeux, légèrement craintive face à cette abondance d'eau sous elle. "Les premiers temps je t'avoue que j'ai envisagé de reprendre contact avec mes amis du Moyen Orient... et puis je t'ai vu à la télévision et je crois que ça a apaisé ma colère. Mais ce que tu m'as dis ce soir là... ça m'a blessé. Profondément, j'étais vulnérable et tu as tapé là où cela faisait mal, parce que tu ne peux pas imaginer ce que j'ai ressenti, éprouvé, vécu, là bas. Personne ne le peu. Tout comme je ne peux pas imaginer ce que toi tu as vécu avec ta mère et ton secret." Elle soupira et jeta un regard à Andréas. "Mais si tu veux te faire pardonner j'ai une idée." souffla t-elle en jetant un regard à l'étendue d'eau. "Tu veux bien... Rester près de moi le temps que je me décide à .... aller dans l'eau ? C'est plus facile quand je m'occupe l'esprit en parlant."

La grande blonde ne releva pas mon humour fortement douteux vis-à-vis de nos rapports, et quelque part ça n'était pas plus mal. De toute façon je n'avais pas omis le fait que je ne lui faisais pas beaucoup d'effet, contrairement à un certain claudiquant par exemple. « Une blessure d'orgueil dont tu te remettra, je préfère les blonds. J'aime bien le cliché Ken et Barbie. » Je pris un instant de réflexion pour assimiler sa remarque. Blond, blond... Et moi j'étais quoi alors ? « Tu sais que certaines personnes me voient blond. Moi je dirais que je vire plus dans le châtain, limite dans le blond vénitien,... même si au soleil... bref. » Ouais, osef. Et du coup je ne faisais pas du tout honneur à mon pays ! Bah non, tout le monde sait qu'un vrai Allemand se devait d'être blond. Bon j'allais pas rentrer dans les théories propres à une certaine époque que l'Allemagne préfèrerait certainement oublier, mais les faits étaient là. Sochanna était-elle rancunière ? Je n'allais pas tarder à me faire mon opinion, puisque j'entrepris de lui demander si elle m'en voulait pour l'avoir directement attaquée sur son secret, le soir de sa sortie. « Les premiers temps je t'avoue que j'ai envisagé de reprendre contact avec mes amis du Moyen Orient... et puis je t'ai vu à la télévision et je crois que ça a apaisé ma colère. Mais ce que tu m'as dis ce soir là... ça m'a blessé. Profondément, j'étais vulnérable et tu as tapé là où cela faisait mal, parce que tu ne peux pas imaginer ce que j'ai ressenti, éprouvé, vécu, là bas. Personne ne le peu. Tout comme je ne peux pas imaginer ce que toi tu as vécu avec ta mère et ton secret. » Je restai un moment silencieux. Donc elle m'en voulait, sans réellement m'en vouloir. Et effectivement, personne sans l'avoir vécu ne pouvait s'imaginer ce que ça faisait d'être un enfant rejeté, non-aimé de ses propres parents. Je ne pouvais pas non plus m'imaginer ce qu'elle avait vécu lorsqu'elle était captive. Là aussi il fallait le vivre pour comprendre. « Mais si tu veux te faire pardonner j'ai une idée. » Ah tiens, mademoiselle avait une idée. Il me tardait donc de prendre connaissance de celle-ci. « Tu veux bien... Rester près de moi le temps que je me décide à .... aller dans l'eau ? C'est plus facile quand je m'occupe l'esprit en parlant. » J'ouvris de grands yeux. Que... hein ? Que je reste à ses côtés le temps qu'elle entre dans les eaux de ce bassin ? « Tu ne sais pas nager ou c'est juste l'eau qui t'effraye ? » lui demandais-je, intrigué. Car je lisais comme la peur dans son regard. Depuis son arrivée dans l'enceinte de cette piscine je la sentais très peu à l'aise, et je ne m'y trompai pas visiblement. « Mais oui, bien sur. Je veux dire, oui je veux bien rester près de toi... » Car je n'étais pas du genre à prendre la fuite comme un lâche. Je me sentais concerné maintenant, eh oui. « ... je peux même y entrer, avec toi. » Je pouvais effectivement me glisser le premier dans cette eau et la réceptionner par la suite. Après, peut-être souhaitait-elle le faire toute seule. Allez savoir.

« Tu sais que certaines personnes me voient blond. Moi je dirais que je vire plus dans le châtain, limite dans le blond vénitien,... même si au soleil... bref. » Elle rit légèrement et secoua la tête de droite à gauche. A cet Andréas. "D'accord je l'avoue quand je voulais que tu m'embrasses, c'était pour être sur de ne pas réagir violemment quand ... J'embrasserais un autre blond. Tu es content d'avoir servit la cause d'une romance entre deux blonds ?" Bah oui forcément faire jouer la solidarité entre blonds, cela détournerait peut être l'Allemand de son délire capillaire non ? « Tu ne sais pas nager ou c'est juste l'eau qui t'effraye ? » Comment répondre à cette question ? Un peu des deux probablement, elle arrivait à peine à se tenir debout au sortit de sa geôle, elle avait perdu les notions les plus élémentaires alors nager ... L'eau était devenu une de ses plus grande peur. Elle ne supportait pas le contact de l'eau sur son visage. Nager lui semblait même impossible. Jusqu'à ce que Hamad l’entraîne avec lui. Elle s'assurait cependant que jamais son visage n'entre en contact avec le liquide. Jamais. Ils avaient tentés de la noyer. Plusieurs fois. Un de leur petit plaisir. Elle s'ébroua pour chasser ses sombres pensées et les souvenirs qui y étaient associés. "Un peu des deux. J'ai perdu le réflexe de nager mais Hamad m'a apprit... J'ai peur de l'eau depuis... depuis mon retour. J'essaye de vaincre mon appréhension." Avoua t-elle. « Mais oui, bien sur. Je veux dire, oui je veux bien rester près de toi ... je peux même y entrer, avec toi. » Elle était soulagée qu'il ne fuit pas, qu'il reste. Cependant elle devait se mettre à l'eau seule. Elle inspira un grand coup, tremblante tout d'un coup. Elle savait que le plus dur serait de rentrer, ensuite elle s'apaiserai. "Le blond, c'est Malo." Confia t-elle en glissant dans l'eau jusqu'aux genoux, agrippée au bord, elle se maintenait hors de l'eau par la force de ses avant-bras. "Au cas où ce ne serait pas évident pour tout le monde..." Elle frissonna et se força à entrer dans l'eau jusqu'à mi cuisse. Elle parlait pour occuper son esprit. "Parle moi d'un truc, n'importe quoi..." Souffla t-elle soudainement à court d'esprit, suspendu entre deux eaux on pouvait le dire.

« D'accord je l'avoue quand je voulais que tu m'embrasses, c'était pour être sur de ne pas réagir violemment quand ... J'embrasserais un autre blond. Tu es content d'avoir servit la cause d'une romance entre deux blonds ? » Content, heu, c'était pas le terme adéquate à employer sur l'instant. Mais si j'avais pu aider qui que ce soit dans cette histoire, c'était sans doute une bonne chose. « Quand on peut rendre service... » J'allais pas chipoter, elle n'était aucunement attirée par moi et au fond j'étais disposé à l'admettre. De toute façon elle était trop blonde pour moi. Je déconne. Nous deux on était faits pour nous entendre, mais y'avait aucune tension sexuelle entre nous. C'est alors qu'elle nécessita mon aide pour la motiver à entrer dans l'eau. Hm, à croire qu'elle ne savait pas nager, ou alors qu'elle avait tout simplement peur de l'eau. « Un peu des deux. J'ai perdu le réflexe de nager mais Hamad m'a apprit... J'ai peur de l'eau depuis... depuis mon retour. J'essaye de vaincre mon appréhension. » Elle était à mon sens courageuse, car je connaissais certaines personnes qui avaient elles aussi la phobie de l'eau, et qui s'interdisaient formellement de mettre un pied dans une piscine. Sochanna souhaitait vaincre une bonne fois pour toute sa peur, et ma foi je me proposai même de venir dans l'eau avec elle. Mais je crus comprendre qu'elle devait y parvenir seule, que c'était important qu'elle y arrive par elle-même. Tout en se laissant doucement tomber dans l'eau, tremblante, elle poursuivit « Le blond, c'est Malo. » J'esquissai un fin sourire, tout en ne la quittant pas des yeux en cas de noyade imprévue ou de panique inopinée. « Au cas où ce ne serait pas évident pour tout le monde... » fit-elle ensuite. Et bien pour moi ça l'avait été. « J'avais deviné. En fait je me suis douté de quelque chose durant le prime - j'ai vu les regards que vous vous lanciez. » Ils n'avaient pu tromper personne, en tout cas pas moi. Fallait savoir aussi que rien n'était susceptible de m'échapper, rien du tout. « Parle moi d'un truc, n'importe quoi... » Bon, c'était le moment de lui faire oublier le fait qu'elle se trouvait dans l'eau, dont elle avait une peur bleue. Je me mis alors à chercher frénétiquement un sujet de conversation, quand enfin... « J'ai oublié de me brosser les dents ce matin » annonçais-je, dans un premier temps, avant de me reprendre. « Non c'est nul ça. » Dans le genre "on s'en fout", je ne pouvais pas trouver mieux. « Je sais pas si t'es amoureuse de Malo,... mais moi je suis amoureux d'Irène. » lâchais-je finalement, en détournant un instant le regard. Elle avait souhaité que je lui parle d'un truc, et au final c'est ce que je venais de faire. Et en prime je tentais de m'informer un peu sur leur histoire. Quel petit malin je faisais.

« J'ai oublié de me brosser les dents ce matin » Elle haussa un sourcil, surprise. Elle voulait simplement qu'il lui parle de n'importe quoi, la prochaine fois elle se méfierais avant de souhaiter quoi que ce soit, on avait parfois de mauvaises surprises. Cependant sa remarque eu le mérite de la faire sourire et de la distraire une seconde du contact de l'eau sur ses cuisses. Elle ferma les yeux, inspirant calmement pour juguler sa peur. « Non c'est nul ça. » Elle hocha la tête, un sourire jouant sur ses lèvres. Il allait falloir « Je sais pas si t'es amoureuse de Malo,... mais moi je suis amoureux d'Irène. » Elle faillit lâcher le bord. Elle se retint au dernier moment avant que sa poitrine n'entre dans l'eau. Ses pieds touchèrent le sol du petit bassin. Elle souriait. "Je n'aurais jamais cru voir ça... Je pensais que tu ne te déciderait jamais à le lui dire.... Tu lui as dis ?" Elle fronça comiquement les sourcils. Devant sa mine interloquée elle s'expliqua. "J'avais la télé dans mon hôtel. Mais je dois te dire que j'ai zappé dès que vous commenciez à perdre vos vêtements." Elle sourit un peu plus. Et posa ses pieds à plat sur le fond du bassin. Elle lâcha le bord. Il avait trouvé le moyen de la distraire de son entrée dans l'eau, il avait assuré dans son rôle de distraction. Il lui avait fait une confidence, c'était donc à elle à présent. "Je suis amoureuse de Malo." Avoua t-elle en laissa ses doigts frôler l'eau. "Et bien plus que cela en fait... Ce n'est pas qu'un béguin ou une tocade ou je ne sais ce que pourrait penser les gens... Depuis que je l'ai rencontré ... Ça a été lui." Elle rit. "Ok je crois que viens de décrocher la palme du commentaire niais de l'émission... Avec Irène c'est du sérieux alors... Je ne dois donc plus craindre de me trouver dans une cave avec toi..." Elle fit quelques pas dans l'eau, étrangement cela devenait plus facile maintenant qu'elle était immergé. "Tu viens ?"

Le but était maintenant de changer les idées de Sochanna, afin qu'elle puisse dompter sa peur de l'eau et passer outre celle-ci. Il me fallait donc axer la conversation sur quelque chose, n'importe quoi. Et après une première tentative ratée, je décidai de lui parler de mes sentiments pour Irène, et d'évoquer les siens pour le claudiquant en prime. « Je n'aurais jamais cru voir ça... Je pensais que tu ne te déciderait jamais à le lui dire.... Tu lui as dis ? » Ah parce qu'elle avait deviné quelque chose, au fil des semaines ? Irène et moi nous étions considérablement rapprochés dernièrement, et pourtant ça n'avait pas été de la tarte. Nous étions passé par plusieurs stades : celui de l'attirance sexuelle, celui de la haine mutuelle, et enfin de celui de l'amour réciproque. « J'avais la télé dans mon hôtel. Mais je dois te dire que j'ai zappé dès que vous commenciez à perdre vos vêtements. » Sa remarque me fit rire. Elle avait lâché l'affaire à notre combientième coucherie ? Car elles avaient été nombreuses, celles-ci... « Je le lui ai dit, mais je dois avouer que j'ai quand même bien galléré. » rétorquai-je en riant. « C'est pas des mots que je dis fréquemment moi. Avant ça je ne les avais même jamais prononcés. » À partir d'un moment, fallait aussi être honnête quoi. Irène était la première femme qu'il m'était donné d'aimer, sincèrement. « Je suis amoureuse de Malo. » lâcha-t-elle alors. Sochanna était amoureuse de Malo ! Amoureuse ! Je n'étais donc pas le seul à être passé en mode "faible", dans ce château. Après Tweedy et Evan, voilà que nous suivions le pas. Même si initialement la blonde n'était pas une handicapée des sentiments comme je l'avais été moi. « Et bien plus que cela en fait... Ce n'est pas qu'un béguin ou une tocade ou je ne sais ce que pourrait penser les gens... Depuis que je l'ai rencontré ... Ça a été lui. » Oula cherchez plus, elle venait de trouver l'homme de sa vie, le futur père de ses gosses, le... et si c'était vraiment le cas ? Bah franchement, plus rien ne pouvait m'étonner dans ce bas monde. Et puis au final, blond et blonde, ils allaient plutôt bien ensemble tous les deux. On pouvait clairement affirmer qu'ils étaient très bien assortis. J'esquissai un sourire, et elle poursuivit. « Ok je crois que viens de décrocher la palme du commentaire niais de l'émission... Avec Irène c'est du sérieux alors... Je ne dois donc plus craindre de me trouver dans une cave avec toi... » Roh l'autre ! C'est limite si elle ne m'avait pas sauté dessus l'autre fois dans la cave à vin, et c'est moi qu'elle devait redouter ? Non mais elle était grave la demoiselle. Ce qu'il ne fallait pas entendre. « Tu viens ? » fit-elle tout en prenant ses marques dans l'eau. Je constatai qu'elle était en train de vaincre sa peur, et peut-être aussi que notre discussion l'aidait à penser à autre chose. Alors je la rejoins, puis je repris la parole, car elle m'avait demandé quelque chose tout de même. « Pour répondre à ta question, j'aimerais que ce soit sérieux, oui. Et tu n'as effectivement plus rien à craindre, car mon changement de façon d'être commence par une fidélité à toute épreuve. » La fornication à tout va et de façon inconsciente, c'était fini ça. J’espérais que de son côté aussi, mais ça n'était pas vraiment le genre de sujets que j'abordais avec Irène. C'était délicat. J'entrepris de nager à ses côtés, veillant toujours à ce qu'elle soit la plus à l'aise possible. « Je suppose que le secret de Malo n'est pas un frein à votre histoire... Je veux dire, tu l'acceptes, tu le vis bien ? » Il était rescapé d'un tragique accident de voiture, mais surtout il était veuf et très légèrement hanté par les fantômes de son passé. Mais quand on y pense, le secret d'Irène était bien pire encore. Au fond on avait pas trouvé notre moitié pour rien. Malo et Sochanna avaient tous deux un passé traumatisant, et Irène et moi étions un peu des "erreurs de la nature". Qui se ressemble s'assemble, parait-il.

« Tu lui as dit c’est le plus important non ? Ce n’est jamais facile d’avouer être amoureux. Avec Malo ... Il y a eu AJ et ... Cupidon qui s’est immiscé dans ce que je ressentais le dernier soir... Je ne voulais pas me mettre entre eux alors... Je suis partie sans lui dire ce que je pensais éprouver pour lui. Et quand j’ai reçu l’invitation de la production, je m’étais jurée de rester son amie, de venir simplement l’encourager mais... Mais c’était impossible de lutter contre. Lui dire sans espoir de retour, c’est cela le plus dur... » Elle laissé échapper un soupir. « Mais cela soulage de savoir que tes sentiments sont partagés. Ca va te sembler étrange peut être mais ... Je crois qu’Irène était la femme qu’il te fallait. Elle te comprend sans totalement te ressembler. Je ne pouvais pas la sentir quand j’ai quitté le Château mais en la découvrant sur mon poste... Je crois qu’on pourrait s’entendre elle et moi. Je suis heureuse que tu l’ai trouvé. » Ajouta-t-elle avec un sourire sincère. Elle se laissa aller dans l’eau, évitant tout de même de mouiller son visage, elle n’en était pas encore à ce stade dans sa thérapie par l’affrontement du risque. « Si tu aimerais que ce soit sérieux, pourquoi ne pas tout faire pour que ce le soit... La fidélité c’est un bon pas dans le bon chemin en tout cas. » Elle savait qu’une relation ne pouvait se construire que sur des bases solides : fidélité, respect, amour, abnégation, discussion. Il nageait tranquillement près d’elle, aussi copia-t-elle son rythme, il lui était plus facile de bouger dans l’eau lorsqu’elle n’était pas seule, cependant elle restait dans une zone où elle avait pied. C’était encore trop tôt pour le grand bassin. Il en vint à parler de Malo, de son secret, de sa femme décédée. « Nous... Je ne lui en ai pas réellement parlé. Je veux dire ... il a vécu une tragédie et j’avais ... Je savais. Je l’ai toujours su. J’étais... je comprends. J’ai aussi perdu mes amis le jour où j’ai été enlevé.... Je ... Je comprends et j’accepte. Il aimait sa femme, sincèrement et sa culpabilité à l’idée d’être responsable de leur accident le ronge... J’ai aussi mes fantômes. Je crois que nous pourrons nous guérir mutuellement. Réapprendre à vivre sans ressasser le passé. » Elle passa une main dans ses cheveux. « Votre passif est pas facile pour vous non plus... Tu as ... changé ici. »

« Tu lui as dit c’est le plus important non ? Ce n’est jamais facile d’avouer être amoureux. Avec Malo ... Il y a eu AJ et ... Cupidon qui s’est immiscé dans ce que je ressentais le dernier soir... Je ne voulais pas me mettre entre eux alors... Je suis partie sans lui dire ce que je pensais éprouver pour lui. Et quand j’ai reçu l’invitation de la production, je m’étais jurée de rester son amie, de venir simplement l’encourager mais... Mais c’était impossible de lutter contre. Lui dire sans espoir de retour, c’est cela le plus dur... » Moi-même je n'aurais jamais cru qu'ils cèderaient à la tentation une fois la blonde revenue dans le château. Mais comme elle le disait si bien ils n'avaient pu lutter contre leur attirance mutuelle. Alors quelque part ça n'avait rien de bien surprenant que de les voir ensemble, à présent. « Alors toi, t'es complètement mordue de lui hein. » fis-je, en riant légèrement mais sans volonté aucune de me moquer. Avant l'amour me révulsait - maintenant c'était tout l'inverse. « Mais cela soulage de savoir que tes sentiments sont partagés. Ca va te sembler étrange peut être mais ... Je crois qu’Irène était la femme qu’il te fallait. Elle te comprend sans totalement te ressembler. Je ne pouvais pas la sentir quand j’ai quitté le Château mais en la découvrant sur mon poste... Je crois qu’on pourrait s’entendre elle et moi. Je suis heureuse que tu l’ai trouvé. » Aussi étrange que cela puisse sembler, les paroles de la grande blonde ne me passèrent pas du tout au dessus de la tête. Même, elles me firent sourire, comme si cela me faisait véritablement du bien d'entendre une telle chose. « Je sais pas si c'est pour la vie, mais c'est certainement plus que pour une nuit. » Ou comment signifier - pas très subtilement mais venant de moi on en attendait pas moins - qu'avec Irène ça n'était plus seulement une histoire de fesses. Non, il y avait désormais bien plus que du cul entre nous. « Si tu aimerais que ce soit sérieux, pourquoi ne pas tout faire pour que ce le soit... La fidélité c’est un bon pas dans le bon chemin en tout cas. » Au fond cette Sochanna, c'était un peu la voix de la sagesse, et je comptais bien suivre son conseil. Quitte à vouloir que ça marche entre nous, autant faire en sorte que ça puisse marcher et pas seulement aspirer à cela. « Tu as raison. Espérer est une chose, entreprendre en est une autre. » J'allais lui rester fidèle, c'était certain. Je l'aimais. Je décrétai ensuite que le secret du claudiquant n'avait pas été un frein à leur relation. « Nous... Je ne lui en ai pas réellement parlé. Je veux dire ... il a vécu une tragédie et j’avais ... Je savais. Je l’ai toujours su. J’étais... je comprends. J’ai aussi perdu mes amis le jour où j’ai été enlevé.... Je ... Je comprends et j’accepte. Il aimait sa femme, sincèrement et sa culpabilité à l’idée d’être responsable de leur accident le ronge... J’ai aussi mes fantômes. Je crois que nous pourrons nous guérir mutuellement. Réapprendre à vivre sans ressasser le passé. » Au fond Sochanna et Malo étaient complémentaires, comme Irène et moi l'étions également. Deux parfaits petits couples, qui ne s'étaient à mon sens pas formés pour rien. « Votre passif est pas facile pour vous non plus... Tu as ... changé ici. » Elle avait raison sur deux points : Irène et moi nous trimballions un passé des plus "difficiles", si je puis dire... et surtout j'avais véritablement changé ici, en tout point. Le changement s'était fait au fil des semaines d'aventure, et s'était vu facilité par la bienveillance de certains de mes camarades comme Laoise et Sami pour ne citer qu'eux. J'approuvais ses propos d'un signe de la tête, avant de rétorquer « À tel point que je ne me reconnais plus. Mais j'ose espérer que ce changement est positif, et qu'à présent les gens ont une meilleure estime de ma personne. » Ouais ouais je pouvais toujours rêver hein. Car quand on s'est comporté comme un parfait enfoiré plusieurs semaines durant, effacer ou faire oublier une telle image au profit d'une autre, même meilleure, n'est pas une tâche facile. Aussi je ne me faisais pas tellement d'illusions à ce propos. Une chose n'avait pas changé en revanche : le fait que je me foutais royalement de l'opinion des autres me concernant.