Eva m'a réveillé aux aurores ce matin, enfin à neuf heures moins le quart, je lui ai demandé la vieille parce que j'avais besoin d'être réveillé avant Adie. J'suis pas super matinal alors j'ai préféré jouer la sécurité. J'ai même embauché la blonde, enfin obligé la blonde, soudoyé à coup de cupcake pour être exacte pour qu'elle me prévienne si ma bien aimée venait à se réveiller. J'ai besoin de temps, j'ai vraiment besoin de temps pour faire ce que j'ai prévu. J'sors du lit rapidement et fais en sorte de ne pas réveiller Adie qui semble profondément endormie, j'descends en boxer à la cuisine, j'ai pas de temps à perdre, donc pas de temps pour enfiler quoi que ce soit. J'sors tout ce dont j'ai besoin, et m'attaque à la préparation des muffins, le plus long. Une fois la tâche effectué je m'occupe du reste. Et au bout d'une bonne heure aux fourneaux je dispose le tout sur un plateau, et remonte à l'étage tout en espérant que ma partenaire est encore endormie ou du moins encore au lit. Je remercie discrètement Eva en lui donnant un muffin, y'en a tout une assiette, ça ne devrait pas se voir. Et puis m'avance dans la chambre pour remarquer qu'Adie est tout juste entrain d'ouvrir les yeux. Timing parfait. « Bonjour mon ange, le petit déj est servi ! » Je m'installe au bord du lit et dépose le plateau sur la table de chevet lui laissant le temps de se réveiller tranquillement. En attendant, je m'approche pour déposer un bisou sur sa joue. Je l'observe un instant, le sourire aux lèvres silencieux un petit moment, avant de finalement reprendre la parole. « Je t'ai préparé pleins de choses mais t'es pas obligé de tout manger parce que j'crois que je me suis laissé un peu allé. » Tartines de pain, viennoiseries en tout genre, pancakes, muffins nature et au chocolat, salade de fruit, jus d'orange, café, le plateau était plein à déborder, j'suis limite un sur-homme d'avoir réussi à monter le plateau sans rien ne renverser.« Tu me dis quand tu veux manger surtout. » Je murmure tout en retirant une mèche de cheveux rebelle de son visage en prenant soin de ne pas la lui tirer, j'crois qu'une fois ça suffit amplement.

Les nuits passent et Adie les compte, dans sa tête, jusqu'à la fin, jusqu'au moment où elle retrouvera son lit, son vrai lit, celui qu'elle a délaissé depuis maintenant plus de trois mois. Retrouver son appartement, sa vie, tout ça, elle ne sait pas trop quoi en penser. Les mêmes questions toujours et le même sujet également : Evan. Car tout a changé, elle ne s'y attendait pas mais tout a changé. Il y a lui, il y a son bébé et puis... sa vie en sortant de l'émission qui ne sera plus tellement pareille. Elle ne sait pas comment tout ça se présentera, paparazzis, interviews, sollicitations en tout genre... Non elle n'a aucune idée de ce qui peut se passer, ni de si elle aimera ça ou non mais pour le moment, la seule chose qui l'obsède, c'est Evan. Evan qui vit à Paris, avec deux enfants, la mère dans les parages, normal et elle, elle qui vit à Londres, qui va rapidement voir son corps se métamorphoser, puis donner naissance à un enfant, peut-être un ex dans les pattes, ce qu'elle n'espère pas d'ailleurs... Le tableau est donc loin d'être idyllique et Adie ne sait plus trop comment tourner la situation pour en retirer quelque chose de vivable. Surtout qu'elle ne sait pas ce qu'Evan en pense même si avec les sentiments qu'il a plusieurs énoncé, elle reste plutôt sereine. Une sérénité d'ailleurs qui est plus que bienvenue après des semaines enfermées et enfin, sans trop savoir pourquoi, Adie dort. Comme un bébé. Si bien que le matin, elle n'est quasiment plus jamais la première levée et ce matin-là, il est clair que c'est le cas. Se réveillant doucement, Adie sent rapidement une douce odeur de café venant chatouiller ses narines. Certes, elle n'en boit plus à cause des maux d'estomac mais l'odeur, au réveil, est plus qu'agréable. Si bien qu'Adie en vient à se demander où elle est l'espace de quelques secondes. Elle lève la tête, les cheveux en bataille, pour ajuster son champ de vision et y découvre alors Evan avec, en arrière plan, ce qui ressemble à un petit déjeuner au lit. Il lui parle, dépose un baiser sur sa joue mais il faut un peu plus de temps à Adie pour qu'elle revienne à la réalité. Tout un rituel le réveil avec Adie et surtout, ne pas brusquer l'animal, il pourrait devenir violent. Plus que d'habitude. Vous êtes prévenus. Adie s'étire, doucement, la chaleur douce de la couette l'enveloppant encore et finalement, alors qu'Evan replace une mèche de ses cheveux, elle se redresse et s'adosse à la tête de lit. « Bonjour ! » lâche-t-elle timidement, la voix encore un peu endormie. Ses yeux se posent alors sur le plateau et analysant son contenu, Adie sourit. A croire que lui aussi trouve que pour une femme enceinte, elle n'est pas assez grosse. « Toi aussi tu veux m'engraisser ?! » Son sourire toujours aux lèvres signe qu'elle plaisante, bien évidemment même si l’amoncellement de nourriture est assez important. Elle se frotte les yeux avant de les reporter sur le verre de jus de fruit qui lui met l'eau à la bouche. « Jveux bien que tu me passes le verre là et puis, hum... un muffin au chocolat ! » Bon sang elle allait en avoir pour deux jours à manger tout ça ! Quoique... « C'est toi qui a fait tout ça ? »

Spoiler:

J'sais pas si c'est parce que la fin approche mais les nuits sont de plus en plus courtes, je me réveille toujours aussi tardivement mais la nuit je me réveille. Simplement pour vérifier si Adie est encore là, si je suis bien dans le nid d'amour, parfois il m'arrive de paniquer, quand elle est plus loin, que je ne la sens pas contre moi et ça me fait peur. Je me mets à penser à la suite, à l'extérieur, et si le retour à la réalité ne m'effraie pas pour le moins du monde, parce que je ne connais cet effet post-émission, la séparation me fait peur. Et si la première fois je m'étais résigné rapidement, là, je sais, parce que la situation est différente, que je n'arrivais pas à m'y faire. La preuve est là, elle est dans cette capacité à dormir sereinement. Mais pourtant, je me vois mal demander à Adie de tout quitter pour moi, parce que je sais que même si j'en ai envie, même si j'ai l'impression de pouvoir vivre n'importe où avec elle, je ne suis pas seul. Mes enfants sont là, j'peux pas quitter Paris, j'peux pas les quitter eux surtout. Et je sais bien que l'éloignement me tuera à petit feu, trois mois étant le dernier palier acceptable. Mais d'un côté, j'ai pas non plus de quelle manière elle voit les choses alors c'est compliqué. J'pense que c'est un peu pour préparer le terrain que j'ai décidé en autre, de lui faire ce petit-dejeuner. L'abondance peut facilement être expliqué par l'anxiété qui m'envahi. Quand je suis à nouveau arrivé dans la chambre et que je l'ai vu, mes tracas se sont apaisé, comme si son seul sourire suffisait à me rendre joyeux. Visiblement c'est le cas. J'attends patiemment, tranquillement qu'elle se réveille, à son rythme. L'expérience des précédents réveils, bien que ce soit assez ponctuel qu'elle ne se réveille après moi. Elle me dit bonjour, se redresse et me taquine. « Oui parce que dans la vraie vie j'suis attiré par les obèses, pourquoi crois-tu que ta grossesse ne me dérange pas ? » Je plaisante à mon tour, j'vais pas dire que la minceur c'est un critère sélectif chez moi parce que finalement j'suis pas spécialement attiré par les squelettes, j'suis plutôt pour les formes généreuses d'ailleurs, mais c'est vrai qu'elles sont souvent très mince. Bref. De toute façon mes critères de base ont largement été remis en cause par Adie justement. Je lui tends le verre et un muffin et me positionne légèrement sur le côté pour mieux l'observer. Jusqu'à ce qu'elle me pose une question qui me fait lâcher un petit rire. « Oui, et le petit-déjeuner ce n'est qu'une infime partie de mon talent de cuisiner. J'suis carrément bon à marier il parait. » Je souris de façon espiègle tandis que je lève distraitement les yeux vers le plafond, avant de rire une nouvelle fois. « D'ailleurs en parlant de ça. Enfin de ça, pas de mariage, j'vais pas te demander de m'épouser rassure toi. Parce que j'risque pas de refaire cette connerie un jour. Remarque j'ai déjà dit que les brunes ne m'attiraient pas. Que je ne tomberais plus jamais amoureux dans une télé réalité non plus, les choses changent. Mais, ce n'est pas vraiment, enfin, j'imagine que tu ... Bon ce que je voulais dire c'est que, hum. Dimanche soir, on ne dormira plus ensemble, tout ça. Ce sera terminé, mais le problème c'est que j'aime dormir avec toi... » Je me mors l'intérieur de la joue pour m'arrête de parler, pour m'arrêter de débiter des tas de choses incompréhensible, d'ailleurs, j'attrape un mini-croissant que je me fourre dans la bouche pour plus de sûreté. « Che, t'eude » Ou avec la traduction. "Je t'aide" à dévorer tout ça s'entend.

Tout juste réveillée, Adie reprend lentement ses marques, l'odeur sucrée du petit déjeuner lui ayant mis en tête qu'elle n'était peut-être plus dans le nid. Mais non. Les jours passent et Adie, qui préfère ne pas compter, est un peu perdue en réalité. La réalité refaisant surface, Adie se relève alors qu'Evan est assis sur le lit à ses côtés. Elle n'est pas habituée à ça, le voir lui réveillé alors qu'elle dormait encore, en général, ça avait toujours été le contraire. Tout comme le petit déjeuner au lit auquel elle a droit pour la première fois et donc, bien sûr, elle n'en se plaint pas. Même si il a tellement de nourriture qu'elle risque de mourir pour cause d'implosion stomacale. Elle blague, en référence à la table TRES garnie que lui avait préparé Sochanna la semaine passée et Evan ne met pas longtemps à répondre avec plus ou moins de goût. Adie lui lâche alors un regard inquisiteur, pas franchement amusée par ce genre d'humour même si après tout, elle est habituée et ne s'en inquiète pas trop. « Merci... » répond-t-elle seulement, avec une mine boudeuse. Et le moins qu'on puisse dire, c'est que ce matin, il est en forme ! Venant de lui demander un verre de jus de fruit et un des muffins fait maison, vu ce qu'il vient de lui avouer, Adie baille et récupère sa commande gentiment livrée au lit par Evan. Il reprend alors la parole, rebondissant sur son histoire de bon à marier et n'y va pas de mains mortes... Le mariage, les brunes qui ne l'attirent pas, qu'il ne voulait pas retomber amoureux dans une télé-réalité, non vraiment, ça doit être la sainte Adrianne aujourd'hui. « Jveux pas dire mais tu t'enfonces là... » Parce que bon, oui oui, elle est au courant qu'il est du genre à préférer les blondes à forte poitrine aux petites brunes toutes fines, comme elle quoi. Heureusement, la suite l'empêche de se vexer pour de bon alors qu'il lui avoue, non sans difficulté, que, lui aussi, n'a pas franchement hâte de quitter le nid étant donné que cela veut dire qu'ils ne seraient plus amenés à dormir ensemble ou se voir tous les jours. Evan venant de lui remémorer l'arrivée de la fin du jeu et donc les conséquences allant avec, Adie perd soudainement son appétit, le cœur légèrement serré. Elle n'a pas envie de penser à ça, ni d'en parler mais elle sait bien qu'il le faut, afin, au moins, de voir s'ils attendent tous les deux la même chose. Il attrape alors un croissant, parlant la bouche pleine et la scène lui tire un sourire. « Jsais pas... Y'a pas genre... Enfin, on rentre direct chez nous ? Y'a pas des interviews tout ça et puis, on reste à l'hôtel pendant quelques jours ? Jsais pas comment ça se passe en fait... » Mais dans tous les cas, elle ne s'imaginait pas rentrer chez elle si vite, se retrouver seule, dans son appartement... Tout ça est un peu triste. « Et puis... Je sais pas... Tu... T'habites sur Paris toute l'année ? » Question conne, non non, il change de capitale tous les deux mois...

J'aurais sans doute dû m'abstenir de faire de l'humour à cette heure-ci, surtout qu'Adie vient tout juste de se réveiller parce qu'elle semble légèrement bouder lorsque je lui dis que j'aime les obèses et que sa grossesse n'est qu'un prétexte à mon attirance pour elle. Comme si c'était possible de toute façon. Je lève légèrement les yeux au plafond non sans sourire légèrement. « Mais j'plaisante, fais pas cette tête, je te trouvais déjà canon avant de connaître ton secret. » Je m'approche légèrement et dépose un léger baiser sur ses lèvres avant de lui donner ce qu'elle me demande à savoir une infime partie de ce qu'il y a sur le plateau. Et puis j'poursuis sur ma lancé, sauf qu'au lieu de la complimenter, de lui faire savoir que la séparation va être difficile, je me débat avec mes mots, je m'enfonce. Et elle ne manque pas de me le faire savoir. Je fronce les sourcils. « C'était plutôt une sorte de compliment maladroit en réalité, mais que veux-tu, j'ai jamais été doué pour ce genre de choses. » Je hausse les épaules, puisque dans ma tête ça voulait surtout dire qu'elle avait réussi à bousculer mes prérogatives ainsi que mes bonnes résolutions. Ce qui est plutôt un exploit me concernant. Alors bien sûr j'dis pas que j'vais me marier avec Adie, mais qu’éventuellement vu les changements rien ne me dit que je resterais à tout jamais contre l'idée de me remarier un jour. Elle a réussi un exploit et peut se vanter d'être arrivée là où toutes les autres ont échoué. Alors ce n'est pas vraiment la question parce que en ce moment on est plus dans l'optique. Comment gérer l'après, la distance et tout ce que ça implique. C'est pour cette raison que j'ai abordé ce sujet en plus, pour essayer de voir si elle partageait mes envies de plus, si elle ressentait cette angoisse qui compresse le coeur, qui assèche la bouche et qui fait se tordre mes organes un par un. Mais il est clair que je ne le fais pas de la bonne manière, pour ce faire, je m'empresse d'attraper un croissant que je fourre dans ma bouche. Elle sourit mais je vois bien que son regard à perdu de son éclat. Je m'empare de la tasse encore fumante qu'elle ne pourra pas déguster pour aider à faire passer la viennoiserie alors qu'elle tente de se conforter dans l'idée que la production nous gardera en captivité ce qui nous donnera un sursit supplémentaire. Sauf que j'suis perplexe et je m'empresse de le lui dire.« Je pense pas qu'on ait le droit à ce genre de traitement, et puis j'imagine qu'ils s'imaginent que tout le monde est pressé de rentrer. Peut être que le gagnant est forcé de se plier aux interviews, mais nous pas vraiment. La première fois j'suis rentré chez moi juste après la soirée organisée par la prod, bon c'est différent parce que j'étais sur place, mais ... » Ma voix se brise, je fais glisser ma main le long de son épaule dénudée et l'observe un instant. Jusqu'à ce qu'elle enchaîne et par conséquent me fasse sourire. « Non, j'ai un appart à New York, il m'arrive d'y aller pendant les vacances scolaires mais je présume que ce n'était pas ça, la vraie question. » Je me mors la lèvre avant de descendre mes doigts qui glissent sur son bras, en douceur. Et puis je soupire pensant à la remarque précédente, à propos d'un départ imminent. « Je peux rester quelques jours si tu veux, dans un hôtel ou peu importe, c'est juste qu'on ne fait que repousser l'échéance. J't'assure que j'resterais aussi longtemps que tu le désires si on ne m'attendait pas... » J'peux pas être dehors et vivre reclus avec Adie, parce que j'ai une famille, des enfant, surtout deux enfants, et ils me manquent déjà terriblement. Mais y'a aussi Adie... « Sinon tu parles le français toi ? » Une question comme une autre non ?

L'humour déjà, c'est pas franchement le truc d'Adie mais au réveil, le cerveau encore endormi, le second degré et les tournures réfléchies ne passent pas tellement et c'est bien évidemment pour cette raison qu'elle tique rapidement aux petites maladresses d'Evan. Heureusement, Fake Lover est une expérience formidable pour apprendre à connaître les gens à vitesse grand v et donc, la brune sait qu'elle ne doit pas s'arrêter pour si peu et mettre de côté sa susceptibilité. Se rattrapant, il lui avoue l'avoir trouvé à son goût dès les premières heures du jeu, au moment où ils ne savaient encore rien l'un de l'autre et encore moins leurs secrets. Là-dessus, Adie n'a rien à dire, c'était un peu son cas aussi même si tout ceci n'aura pas empêché Evan de se retrouver ses bonnes vieilles habitudes de blondes. Chassez le naturel, il revient au galop. Hum. Cette idée traverse l'esprit d'Adie mais elle la garde pour elle, après tout, leur situation actuelle prouve bien qu'il n'en est plus rien. Croquant dans son muffin, elle l'écoute lui rappeler qu'il n'est pas doué pour les compliments ce qui fait sourire la jeune femme. Il n'y a qu'à voir comme ces deux empotés se sont tournés autour avant de finalement sortir les quelques mots qui auront fait bouger la situation, à ce niveau là, ils sont dans la même catégorie. Elle hausse donc les épaules tout en prenant une gorgée de jus de fruit, préférant ne pas envenimer la situation, consciente que de toute façon, il n'y a rien de plus à ajouter. Et puis, rapidement, les sujets légers laissent place à autre chose, plus sérieux cette fois et même si Adie ne sait pas vraiment comment s'y prendre, elle sait qu'ils doivent en parler. Sauf que pour commencer, ce qu'Adie entend ne la rassure pas vraiment. Elle ne sait pas pourquoi mais depuis quelques jours, elle s’était mise en tête qu'ils passeraient tous quelques temps dans un hôtel pour les médias tout ça, histoire de les avoir sous la main sauf que... oui, en fait, à part le gagnant, les autres, tout le monde s'en fout. Elle aurait pourtant aimé avoir droit à cette transition mais vraisemblablement, ce n'était pas le cas. Son visage se crispe alors un peu plus, alors qu'Adie tente de faire en sorte que tout ceci ne se voit pas trop. Pourtant, au moment où Evan commence à caresser son épaule, elle comprend que ses efforts sont vains. Adie toujours silencieuse, Evan reprend, se mettant à parler de New York. Ok, encore pire, New York, avec un océan entre les deux... Mais il a compris. Il a compris où elle voulait en venir et c'est le principal. Et puis il se met à parler d'hôtel, ses doigts glissant sur sa peau, engendrant quelques frissons en elle. « C'est vrai que l'hôtel c'est une très bonne idée. Non, c'est vrai parce que j'en ai tellement marre de dormir avec toi depuis trois mois, j'aurais besoin de faire un break, jt'appelerais pour le goûter si tu veux. » Adie était presque vexée par cette proposition. L'hôtel ? Vraiment ? Qu'il aille à l'hôtel ? Oh oui bien évidemment, non non ce n'est pas comme si elle avait un appartement vide. « Ou alors, j'ai aussi un appartement. Bon c'est minuscule, y'a qu'une seule chambre mais jpourrais te prêter le canapé. » Mais il a raison. Il a sa famille et Adie se sent presque gênée de s'imposer comme ça. Dans sa famille. Elle, la fille de la télé-réalité et enceinte pour couronner le tout (d'un autre homme en plus, c'est pas drôle sinon). C'est donc Evan qui met les pieds dans le plat en premier car sa question, Adie en comprend bien évidemment le sens caché. Elle sourit, essayant de se remémorer ses connaissances en langue française et oh miracle ! Quelques bribes reviennent. « Bonjour, je m'appelle Adrianne. Merci. S'il vous plait. Aurevoir. Je t'aime. » Le tout avec un accent anglais à couper au couteau, bien évidemment. Le pire, c'est qu'elle pourrait presque se débrouiller bien mieux en hindi. « C'est tout ! » Au cas où il s'attende à plus... Et puis de toute façon, qu'elle parle français ou non, Adie s'est fait une raison. Elle sait qu'Evan vit là-bas, qu'il y a ses enfants et que donc, elle n'avait pas trop le choix. Un choix qu'elle était prête à faire.

l'humour et la maladresse de côté apres une tentative se de rattrapez gré visiblement plus ou moi s réussi. C'est ce que me laisse penser le silence d'Adie, et je préfère rester coincé sur cette idée d'autant que ce qui suit est loin d'être évident. C'est même relativement compliqué puisque je balayé d'une parole les espoirs qu'elle avait apparemment nourris pour dimanche soir. J'ignore si c'est le cas après tout mais mon expérience en la matière me laisse à penser que je suis plutôt dans le vrai. Alors maladroitement je lui signale que je pourrais rester et propose l'hôtel sur son idée d'hôtel et de production. Sauf pour une raison qui m'échappe elle ne le prend pas comme je l'aurais espéré. J'arque une sourcil plutôt perplexe alors que je bois une nouvelle gorgée de café. « Tu ne vis pas a Londres? Parce que dans ma tête j'ai parlé d'hôtel pour toi et moi parce que je pensais aussi à Dublin mais si tu veux... Je peux aussi à Londres, Bombay, Oslo. Dublin, Jakarta peu importe tant que tu es là ça m'importe peu. » Oh comme c'est mignon non? En tout c c'est la vérité. Malheureusement comme je l'ai signalé je ne pourrais pas rester très longtemps loin de Paris parce que je me suis déjà assez absenté et que mes enfants me manquent. Ils ne comprendraient pas vraiment que je décide de rester sur place au lieu de rentrer à la maison avec eux et je peux le comprendre. Adie aussi je suppose. Je ne sais pas trop comment elle se sent face à tout ça c'est un peu particulier comme situation. De toute façon ils ont l'habitude avec l'arrivée de nouvelles personnes dans ma vie, pas vraiment celle de ma partenaire cette situation est assez inédite mais je suppose que Maiwenn préfèrera cette différence, mon état actuel que celui dans lequel elle m'avait trouvé au sortir de l'émission. De toute façon l'histoire n'est pas faite pour se reproduire puisque elle aussi à une vie différente.bref je tend plus ou moins une perche à Adie lorsque je lui demande si elle parle le français et elle change immédiatement de langue, elle me cite les mots qu'elle connaît à savoir de très petites bases. Sa voix est quelque peu différente, sa prononciation à revoir mais son accent me fait craquer. Si bien que je souris, mon dieu c'est bien une britannique par contre. « Moi aussi je t'aime » Nouveau sourire. « C'est toujours six phrases de plus que ce que je savais dire quand je suis arrivé à Paris. » Bon elle m'a pas vraiment répondu. Ce qui assez embêtant parce que bon j'ai pas vraiment envie d'insister. « Dailleurs si tu veux visiter la ville et qu'il te faut un endroit ou loger j'ai toujours de la place dans mon lit tu ne peux pas dormir sur le canapé tu vas avoir trop mal au dos. J'ai vie une chambre d'ami mais pour le moment c'est une chambre noire, donc pas le choix. je hausse les épaules l'air de rien. Elle va comprendre ou non ? Ceci j'ai pas envie de lui forcer la main peut être qu'elle a des,obligation ou je ne sais quoi.

Spoiler:

Donc pas d'hôtel, retour à la case maison directement. Retour direct dans son petit appartement, à supporter les klaxons des taxis londoniens pas franchement patients à toute heure de la journée et de la nuit, la boite de courrier qui se bloque une fois tous les deux jours et le frigo toujours vide. Tout ça allait lui manquer en fait, le lit immense à baldaquin, le cellier toujours plein, le parc, la piscine... mais surtout, Evan. Apprendre que dimanche sera la fin, la vraie fin ne rassure donc pas Adie. Pas du tout même. Elle s'était faite des idées et malheureusement, de fausses idées. Elle ne se voit tout simplement pas retourner à Londres si vite, seule à devoir gérer les conséquences médiatiques, les gens tout ça. Parce que là encore, elle ne sait pas du tout à quoi s'attendre même si au fond, elle pense bien ne pas avoir été une candidate ayant rameuter les foules. Evan lui peut-être plus et d'ailleurs, en un sens, tout ça joue certainement parce que c'est un homme et qu'il doit y avoir à l'extérieur des tas de groupies prêtes à l'accrocher. Oui, Adie sait qu'il ne se passera rien mais le seul fait de savoir qu'elles sont là l'énerve. On ne change pas si facilement et surtout quand il s'agit de jalousie et de possessivité. La conversation continuant, Adie semble n'avoir pas compris les paroles d'Evan sur l'hôtel. Visiblement, elle n'est pas encore bien réveillée finalement. « Oui, j'habite à Londres. Mais comme tu disais qu'on rentrait chez nous, je ne pensais pas à Dublin. Enfin bref. » Même si elle note bien sa proposition internationale et le sens caché de cette dernière. Mais tout ça ne durera pas bien longtemps, elle sera chez elle à Londres mais Evan, non et ce qui l'attire à Paris est une raison bien plus que valable, Adie le sait. Et elle sait aussi ce qui signifie sa question sur le français. Elle sort donc l'éventail de ses connaissances en langue française, rien en somme mais cela a au moins le mérite de faire sourire Evan qui lui répond à son tour en français. Bon, elle n'a aucune idée de ce que veut dire 'moi aussi' mais elle comprend le principal. Et puis, parait-il qu'il n'était pas meilleur quand il est arrivé alors... Il continue ensuite sur une visite puis parle de son lit, énonçant des excuses légèrement bidons pour se justifier. Elle sourit mais reste silencieuse un moment, prenant une nouvelle gorgée de jus de fruit pour gagner du temps. Ils n'ont plus que 5 jours avant la fin, pas trois semaines. Autant dire donc qu'ils n'ont pas le temps de tourner autour du pot, de s'engueuler deux/trois fois entre temps et finalement de sortir ce qu'ils ont à se dire. D'autant plus qu'à chaque fois qu'Adie s'est lancée, elle n'a pas eu à s'en plaindre. « Je peux venir vivre à Paris. » Voilà, c'est lâché, plus qu'à attendre la réaction du principal intéressé. « Je n'ai pas vraiment d'attaches, mes amis sont un peu partout dans le monde, mon travail est plutôt libre et d'ailleurs, je crois bien que mon ancien maître de stage est à Paris maintenant. Et puis, mes parents sont toujours à l'autre bout du monde alors... » Comment noyer son auditoire sous les paroles... Sans parler qu'elle n'a que faire du père de son enfant et que même, en un sens, s'éloigner de lui sera une bonne chose. On ne sait jamais. « Enfin... J'imagine qu'avec tes enfants, enfin... vaudra certainement mieux que... je prenne mon propre logement... Je... hum... Je voudrais pas... m'imposer. »

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Au fond, c'est sans doute trop soudain, trop rapide, cette peur panique de la séparation, mais ce qu'il faut comprendre c'est qu'ici tout va vite. On s'habitue rapidement au fait d'être en permanence avec les autres. Une routine s'installe, des habitudes se prennent et l'extérieur fait peur. Le changement, la claque qu'on se prend après trois mois d'enfermement et cette notoriété soudaine qui nous tombe littéralement dessus. On est pas du tout préparé à tout ça, et quand on est ici, on s'imagine que ça va être la folie, mais une fois à l'extérieur, confronté à la foule, c'est pire. C'est totalement perturbant et si on est seul, il y a de quoi péter un plomb. Et ça en plus du fait que je me vois mal vivre sans Adie à mes côtés, chaque jour, me conforte dans l'idée qu'on doit trouver un moyen susceptible de nous convenir à tous les deux pour être ensemble. Je peux pas me résoudre à la laisser se débrouiller seule dans cette jungle médiatique, j'peux l'aider de part mon expérience à vivre les choses sereinement. Je me suis tout de même exilé un moment aux Etats-Unis après mon aventure, ce n'est certainement pas pour rien. Et puis Adie, je l'aime, je le sais, c'est assez soudain mais je ne supporterais pas d'être séparé d'elle bien longtemps. Alors je me mets à proposer une situation de secours et surtout temporaire qui n'est pas du goût de lé jeune femme qui boude, qui râle, ni plus ni moins. Je me justifie et finalement, on s'est encore mal compris, c'est habituel après tout. Je ne vois rien à rajouter de plus à ça alors je me tais, je trouve une autre parade, toujours autour du pot. Je tourne toujours autour du pot comme si les mots allaient me brûler la gorge, sauf que non, ce serait plus simple, mais non. Parce que j'veux pas qu'elle se sente obligé, j'veux pas être celui qui la coupe de sa famille au profit de la mienne, j'suis pas égoïste et je ne veux pas l'être. Et finalement après quelques allusions échangées, Adie jette une bombe, une merveilleuse bombe, mais une bombe à laquelle je ne m'attendais pas. Je pense que j'souris, j'suis pas certain, mais il me semble que je sens ma mâchoire se tendre. En tout cas ce que je sens bien c'est mon coeur, battre à un rythme effréné, j'suis tellement content de cette éventualité que je ne réponds pas immédiatement. Mais il faudrait que je songe à dire quelque chose, d'autant qu'elle me dit qu'elle veut trouver un appartement. « Mes enfants ne vivent pas toujours avec moi, on se voit tous les jours, mais c'est assez compliqué. Ceci dit, ce ne sera pas vraiment un problème. »J'essaye de me souvenir de ce qu'elle a dit, elle n'a pas d'attaches. D'accord, c'est plus facile dans son cas c'est sûr, mais bon. J'essaye de recoller les morceaux de son discours. « T'imposer ? Tu plaisantes j'espère? Et puis c'est bien de t'habituer aux pleurs d'enfants, ça arrivera bien assez tôt. » Je ris, je dépose la tasse que j'avais dans les mains, sur le plateau, avant de m'approcher d'elle, un peu plus, collant mon corps contre le sien, je dépose un baiser dans le creux de son épaule là où ma main était auparavant posé. « Plus sérieusement, j'peux comprendre que tu ne veuilles pas forcément te retrouver au milieu de tout ça, au calme, avec des enfants qui ne sont pas les tiens. En attendant, tu peux rester, ce sera mieux, je pourrais m'occuper de toi. Et après, si tu le souhaites tu pourras partir, te chercher quelque chose dans les environs, enfin j'sais pas, on a le temps de voir venir. J'pense qu'on peut voir ce que ça donne la cohabitation hors du nid et tu pourras décider plus tard ? » Je me suis légèrement emballé je crois, mais j'parle trop quand j'suis content. Et j'pense que ça se voit, alors en attendant, j'ai soudainement envie d'embrasser Adie.

Bon, voilà, on y est arrivé. La conversation sérieuse sur le futur. En général, dans une situation normale, on n'a pas à faire ça, les choses se passent, naturellement, on habite pas à des kilomètres l'un de l'autre, on emménage normalement, on est pas enceinte d'un autre homme et il n'y a pas non plus d'autres enfants. Non pas que ce soit un problème pour Adie, non pas du tout et d'ailleurs, peut-être que si Evan n'avait pas été père, rien de tout ça ne serait arrivé. Tomber amoureux d'une jeune femme enceinte, ce n'est pas ce qu'il y a de plus facile alors en arriver à ce stade, ça tient du miracle. Surtout supporter Adie d'ailleurs même si la grossesse l'a plutôt assagie. Voyant donc qu'Evan tourne autour du pot, Adie se lance. Elle est encore peu réveillée, ça aide et surtout, mieux vaut lâcher la bombe rapidement, comme quand on arrache un sparadrap de façon à ce que la douleur, si elle doit subvenir, soit assez rapide. Sauf que non, Evan ne réagit pas instantanément. Son visage est même... inexpressif pendant quelques secondes et Adie scrute les moindres mouvements de ses muscles faciaux. Un semblant de sourire, enfin puis des mots. Adie écoute, elle emmagasine tous les mots, ce serait trop bête de ne pas le comprendre à nouveau et de toute ruiner. Surtout qu'il parle de ses enfants et par expérience, elle sait qu'il ne vaut mieux pas le braquer là-dessus. Épisode de la chemise verte par exemple. C'est pour ça d'ailleurs qu'Adie a un peu peur. Elle n'a pas envie de lui imposer tout ça, elle, son bébé alors qu'il a déjà sa famille. Elle ne veut pas arriver comme une fleur et mettre le bazar donc oui, pour elle, il faudra qu'elle ait un appartement à elle et peut-être qu'après, ils pourraient envisager quelque chose ensemble. Quoiqu'en fait, elle n'en sait rien. Adie est perdue. Tout est allé vite dans le nid, sans personne autour, sans obligations, sans soucis, sans rien. La vie était facile ici mais à l'extérieur, que va-t-il se passer ? Et si en plus, les médias s'interposent, comment est-ce qu'elle va gérer tout ça ? Parce que rien n'ira mieux et sa grossesse prendra de plus en plus d'ampleur. Perdue, oui. Alors, s'installer à Paris comme ça, c'est peut-être une épreuve de plus à ajouter à la longue liste qui l'attend mais... peut-elle faire autrement ? Ne voir Evan qu'un week-end toutes les deux semaines ou même moins ? Non, impossible. Il parle de s'habituer aux pleurs des enfants ce qui la fait sourire, enfin. Il s'approche, l'embrasse dans le cou, la faisant frissonner. Elle sourit à nouveau et l'écoute continuer son monologue tout en essayant de mettre en ordre ce qu'elle va lui répondre. « Non mais c'est juste que... je veux dire... je saurais pas comment me placer dans tout ça. Tes enfants, leur mère enfin... Je veux pas arriver comme ça, comme une fleur. C'est ta famille, jveux pas... m'incruster. Et puis en plus, après... y'aura le mien de bébé, et ça va être un gros bordel... Et je ne veux pas non plus que tu te sentes obligé envers moi parce que je suis enceinte. » Oui, expliquons la situation aux gens. Evan, père de deux enfants sortant avec Adie, ayant un enfant de son côté, le tout avec la mère des enfants d'Evan d'un côté mais pas de père de l'autre côté. Le bordel quoi. Vraiment. Pourtant Evan, lui, semble confiant et Adie espère que tout ceci est bon signe. Il est là, à quelques centimètres d'elle alors elle en profite pour passer ses bras autour de son cou et le rapprocher vers elle afin de poser ses lèvres sur les siennes. Il a raison de toute manière, elle irait à Paris et ils verraient bien sur le moment. L'étape la plus importante ayant maintenant été franchie. « Et puis tu t'occuperas de moi comment d'ailleurs ? Histoire que je sache à quoi m'attendre! » Autant demander un aperçu...