Caisse des Dépôts et Consignations. Ambiance austère, employé fébrile, le vieil homme au costume impeccable m’observe en se malaxant les doigts, plus stressé que je ne le serais jamais. Je le renvois, j’ai besoin d’être seul, ou tout du moins, je n’ai pas besoin d’être avec lui. Il referme la grille derrière lui, ne laissant que la porte blindée ouverte sur le couloir sans fin qui s’étend dans les soubassements parisiens. J’attends que ses pas s’éloignent, puis avise la centaine de coffres à ma disposition. Je sais exactement ce que je cherche, mais je ne sais pas où le chercher. J’ai le réflexe de tirer mon portable de ma poche, mais l’écran m’apprend que je n’ai pas de réseau. Foutues banques... Je vais devoir me débrouiller seul, cette fois, sans l’aide extérieure de mon jumeau maléfique et de sa chance légendaire avec les chiffres... Ou pas. Mais disons que ça m’aurait aidé de l’entendre me faire de propositions à la con basée sur un système de calculs n’existant que dans sa tête. Bon. Commençons par la droite... Quarante-cinq minutes plus tard, c’est le même employé fébrile qui vient m’ouvrir, me proposant, par la même occasion, un garde armé pour transporté mon bien, comme on proposerait un emballage cadeau aux Galeries Lafayette. Mes baskets grincent sur les marbres tandis que je le dépasse en fourrant l’écrin dans mon sac de sport, sans plus porter la moindre attention aux regards qui glissent sur ma tenue bien trop décontractée pour ce genre de lieux. Je sors de répétitions, je ne vais pas faire l’effort d’enfiler un costume trois pièces histoire de me fondre dans leur décor d’austérité. Je signe le registre que la blonde a forts arguments pulmonaires me tend, et ma sortie est accompagnée d’une inspiration multiple, comme si l’intégralité de la banque avait retenue sa respiration durant tout le temps de ma visite. J’hausse un sourcil, puis m’engouffre dans le métro. J’en ressors à Alma-Marceau, avec le sentiment très particulier d’être passé sous un rouleau compresseur, mes vêtements s’étant imprégnés d’odeurs qui ne sont pas miennes. Répugnant. Un digicode plus tard, je pénétre dans l’enceinte protectrice de mon chez moi, un chez moi que je considère réellement chez moi que depuis qu’une rousse y a installé ses quartiers. Ma prison dorée est devenu écrin salvateur, et je ne suis même pas sûr qu’elle ait conscience de ça. Je traverse la cour intérieure et me retrouve assiégé par un connard remuant de la queue. Connard-le-chien, évidemment, Paul le majordome étant, très certainement, vu l’heure, devant un épisode d’“Enquêtes Impossibles” présenté par son idole, Pierre Belmarre. J’entends sa voix vibrante annoncer que la pharmacienne avait été sauvagement assassinée de 47 coups de couteau et retrouvée baignant dans une mare de sang à son domicile, en passant devant la porte de ses appartements. Je me traine dans l’escalier, le chien sous l’épaule, le sac sur l’autre, rêvant juste d’une bonne douche et d’un lit confortable. Après trois mois en Irlande, j’ai perdu l’habitude des entrainements de danse, et après trois mois en Irlande sur le canapé-d’amis de Connor, j’ai les cervicales et deux ou trois côtes qui semblent avoir décidé de migrer vers ailleurs. « Gaby ? » j’entonne par habitude en poussant la porte de l’appartement, enfin de l’étage qui nous sert d’appartement. Et il me suffit de reposer le chien au sol pour qu’il m’indique le chemin. Oui, bon chien ! Il se paye trois murs au passage, et dérape dans le vent sur le parquet ciré pendant une bonne minute, mais c’est quand même un bon chien. Je le retrouve dans le salon, assit aux pieds d’une Gabrielle devant son mac allumé. J’sais pas ce qu’elle y contemple, mais elle semble tellement absorbée qu’elle n’a même pas remarqué le chien qui lui bave sur les pieds. Mes lèvres effleurent son front pour lui faire relever la tête, puis accrochent ses lèvres dès qu’elles deviennent accessibles. Je m’y attarde un instant, puis m’écarte afin de fouiller mon sac pour en extraire l’écrin et son contenu que je pose sur son clavier en étouffant un bâillement. « J’vais me prendre une douche... » j’annonce en me délestant de mon sac, puis de mon débardeur, et de mes baskets en chemin, semant mes fringues façon petit pousset. « T’as le droit de venir me rejoindre, hein ! » je gueule depuis la salle de bain, couvrant de ma voix l’eau qui coule déjà.

La rouquine erre dans l'hôtel particulier, elle explore des étages qu'elle n'avait jamais visité. Finalement, légèrement lasse, elle va rejoindre Paul devant son poste de télé, elle suit une enquète, mais cela ne l'interesse pas. Elle finit par remonter dans leur appartement. L'étage était vide. La rousse en profite pour sortir son mac et s'installe sur le canapé, tranquillement. Syssoï étant parti à une repet', le chien errant ailleurs, et Paul regardant son émission, Gabrielle avait un peu de temps pour consulter ses mails. Elle entre le mot de passe et constate avec une certaine appréhension qu'elle a deux message non lus. Elle pouvait déjà parier qu'il s'agissait de sa soeur, qui a défaut de pouvoir l'appeler vu que mademoiselle avait perdu son phone, ne pouvait que communiquer par mail. Gagné ! La rousse l'ouvre en même temps qu'elle entendit la porte de l'appartement s'ouvrir. Elle ne répondit pas à Syssoï tout de suite, de toute façon, il allait bien la trouver. Gabrielle fronce les sourcils devant le message assez incohérent de son ainée. Mais qu'est ce qui lui prenait ? Elle se reconcentre, et le relit. La belle n'a pas le temps de le finir qu'elle sait déjà que Syssoï et le chien sont avec elle. Elle sent un baiser sur son front, baiser qui annonce le retour de monsieur. Il a pas d'ailleurs un peu tardé aujourd'hui ? Gabrielle relève la tête, et ses lèvres ne mettent pas beaucoup de temps à rencontrer celles du russe. Elle esquisse un doux sourire avant que celui-ci lui annonce qu'il file dans la salle de bain, elle hoche la tête rapidement. Syssoï s'en va, posant un objet sur le clavier de la rousse qui est plutôt occupée à le regarder partir, avant de son regard clair ne tombe dessus. Un écrin. La voix de son russe lui parvient entre temps. « J'arrive, deux secondes. » annonçe t-elle en haussant la voix, pas sûre qu'il l'entende finalement. La belle s'empare de l'écrin posé sur le clavier avant de le poser à côté d'elle, elle regarde une dernière fois son écran lumineux, et renonce, ferme son mac délicatement avant de le mettre par terre. Apparemment, leur chien a pris cela pour une invitation puisse qu'il s'empresse de lui sauter sur les genoux, en battant de la queue frénétiquement. Gaby le caresse quelques secondes avant de se rendre compte que son labrador essayait de mordre d'écrin que venait de lui confier Syssoï. Elle lui assène, de son index, une légère tape sur son museau avant de s'emparer de la boîte, et de l'ouvrir. Elle contempla la bague un moment, avant que son cerveau ne se reconnecte, elle jarte le chien de ses jambes avant de se lever, direction: la salle de bain. Gaby arrive à la porte de la pièce, lorsqu'elle entend Connard -ce pauvre chien- jouer avec les fingues que Syssoï avait un peu éparpillé partout. La rousse soupire, elle avait renoncé à lui apprendre à se servir de la panière à linge sale, de toute façon, cela ne servirait à rien. Gabrielle pose l'écrin sur le lavabo avant d'y appuyer son fessier. « Tu me donnes ça, et tu t'en vas comme cela .. ? » dit-elle doucement, en souriant. Bon en même temps, c'était tout à fait le style de Syssoï de faire cela. C'était plus une constation qu'une question.

Douche, douche, douche. Je n’ai plus que cette idée en tête, lancinante, apaisante, imminente. D’ailleurs, j’entreprends de faire couler l’eau dans la douche avant même d’y foutre un pied. C’est stratégique, j’aime avoir l’eau à la température parfaite avant de l’autoriser à glisser sur mon corps. Chez Connor y a un régulateur au top, à peine tu branches l’eau, et direct elle est à la température idéale. Mais dans mon vieil immeuble de 1905, on passe de la cryogénisation à l’incinération en trois secondes, sans préavis. Faudrait que je demande à Paul si y a moyen de moderniser tout ça... Oh, et installer un pommeau de douche façon cascade, et une baignoire plus grande, parce que la mienne est légèrement étroite lorsqu’on veut s’y installer à deux... Quoique, ça à ses avantages. D’ailleurs, en parlant de Gabrielle, je trouve qu’elle tarde à venir. Et après mettre débarrassé de mon pantalon, je jette un coup d’oeil par la porte ouverte, avant d’entrer dans la douche. Je me glisse sous l’eau -à température idyllique, je tiens à le signaler- avant de lancer un regard perplexe à l’étendue de produits féminins qui squattent la céramique de ma douche jusqu’alors 100% masculine. Avec l’émission et ma réquisition du canapé irlandais de Connor, j’ai pas eu le temps de me faire à tout ça, je n’ai été qu’un itinérant du couple. Je suis entrain de lire la liste non exhaustive des bienfaits de l’huile de jojoba sur les crinières rousses, lorsque la voix de ma rousse personnelle et rien qu’à moi, se fait entendre depuis le lavabo. « Tu me donnes ça, et tu t'en vas comme cela .. ? » Hein ? De quoi elle parle ? Je passe la tête sous le jet, histoire de virer la mousse qui squatte mes oreilles, puis me penche en arrière pour échapper à la paroi vitrée, et observer ma chère et tendre. « Bah, au départ j’avais songé à une chasse au trésor dans tout l’immeuble, mais j’avais la flemme de dessiner une carte, et puis ça aurait prit trop de temps et j’aurais du attendre avant de te faire l’amour, alors que là... » Oui, alors que là ? Bah là aussi j’suis obligé d’attendre. Et pourquoi au juste ? « On peut savoir ce que tu fais encore habillée, mon ange ? » Mon regard la scanne de pied et cap, et je dois bien avouer que si cette petite robe me semble absolument ravissante, elle serait encore mieux sans et accessoirement un peu plus proche de moi. A moins que... « Tu l’aimes pas, c’est ça ? On peut la faire changer si tu veux, mais... » mais je pensais qu’elle lui plairait. A vrai dire, j’étais persuadée qu’elle lui plairait... Peut être qu’elle aurait aimé quelque chose de plus moderne, mais ce n’est malheureusement pas envisageable. Elle va devenir Tsarevna, elle se doit d’arborer les joyaux des Romanov. « Sans déconner, pourquoi t’es encore habillée ? » On discutera de tout ça après, mais là j’risque d’avoir un peu de mal à me concentrer. C’est quoi ? C’est de la soie ?

Syssoï ou la lecture d'un mail un poil barbant de sa soeur. Choisir entre Syssoï qu'elle pas tellement vu à cause de la saison ou entre sa soeur qui la harcelait tous les choix. Pas tellement dur. Son choix est tout de suite fait. La rousse n'hésite pas très longtemps et finit par le rejoindre dans la salle de bain, abandonnant vite fais son activité. Elle y apporte même l'écrin qu'elle pose. « Bah, au départ j’avais songé à une chasse au trésor dans tout l’immeuble, mais j’avais la flemme de dessiner une carte, et puis ça aurait prit trop de temps et j’aurais du attendre avant de te faire l’amour, alors que là... » Gabrielle ne peut s'empêcher de rire à sa remarque. « Et puis connaissant tes talents pour le dessin je l'aurais jamais trouvé, on y serait encore. » ajouta doucement la rouquine en le regardant. C'était la vérite, encore elle trouve qu'il a un talent certain pour dessiner les moutons, mais ça s'arrête là. Il n'avait pas de talent pour le dessin, ça c'était sûr, tout comme elle, d'ailleurs. « On peut savoir ce que tu fais encore habillée, mon ange ? » Monsieur n'était pas tellement patient. Elle venait juste d'arriver. « Je viens. Attends. » lui répond t-elle avant d'enlever ses ballerines valdinguer dans la pièce. « Tu l’aimes pas, c’est ça ? On peut la faire changer si tu veux, mais... » annonce t-il. « Non, elle est très bien. » le rassure t-elle. Cette bague était .. belle mais imposante. Et Gabrielle ne porte aucun bijou, même pas une chainette, non rien. Elle avait pris cette habitude, parce lorsqu'elle travaillait encore, il y a six mois quoi, elle n'avait pas le droit d'en porter, enfin fallait éviter quoi. Une réflexion en amenant une autre, la rousse devait se trouver un travail. Une activité. Elle se fait l'impression d'une femme entretenue, il fallait qu'elle se bouge. « Sans déconner, pourquoi t’es encore habillée ? » La voix de son russe la tire de ses pensées. Gabrielle bascule sa chevelure sur son épaule droite pour attendre le haut de sa fermeture, dans le dos. Une fois la robe détachée, elle la fait glisser par le bas. Elle se débarasse de toute sa dentelle, et laisse le tout sur le sol avant de s'approcher de la douche. « Fais moi de la place Syssoï. » lui demande t-elle en souriant avant d'entrer, Gabrielle s'accroche au bras de son russe, pour éviter de tomber, glisser ou autre, elle en serait bien capable. La voilà mouillée, sa chevelure était trempée et ses boucles parfaites n'étaient plus. Ses lèvres cherchèrent celles de Syssoï et s'en emparèrent un moment avant de s'écarter. Si l'eau pouvait être un peu plus froide, ça serait mieux, en fait.

Critiquer mes talents en dessin c’est bas, c’est très très bas, Gabrielle. D’autant que je maîtrise super bien le mouton, et que je suis un expert en cyrillique qui peut être considéré, si si, comme une forme d’art pictural. Cela dit, je ne contredis pas Gabrielle, elle a raison sur un point, cette chasse au trésor aurait prit trois plombes, alors que là ça a l’avantage d’être plus direct. On peut passer directement à la phase deux, si tant est qu’elle se décide à ôter ces fringues ostensiblement encombrantes. Elle traîne et n’a, pour l’instant, quitté que ses ballerines. Ce n’est vraiment pas la réaction à laquelle je m’attendais, aussi j’en viens à douter de mon choix, concernant la bague. C’est juste une formalité, soit, mais tout de même, j’espérais qu’elle lui plaise, et pour ce faire, j’ai même séquestré plusieurs candidates dans le confessionnal afin de les faire choisir entre divers clichés de bijoux de famille. J’ai clairement abusé de mon pouvoir, mais faut bien qu’il y ait quelques avantages à faire ce métier, non ? « Non, elle est très bien. » Mais ? Je fronce les sourcils, conscient qu’il doit y avoir un “mais”. C’est que je la fréquente assidûment depuis plus de six mois maintenant, je n’irais pas prétendre que je la connais par coeur, mais je la connais suffisamment bien pour savoir quand quelque chose cloche. Cela dit, elle finit par quitter tout vêtement pour mon plus grand plaisir, et par me demander de lui faire de la place... Je m’exécute avec un large sourire aux lèvres avant qu’elle ne les capture, et que mes mains entreprennent de la stabiliser contre moi... Enfin, ça c’est la version officielle, hein, j’ai pas envie qu’elle tombe, glisse ou se fasse le moindre mal, alors en homme idéal, je la sécurise. Bon, la réalité est tout autre puisqu’elle ne risque absolument rien sur le sol antidérapant, mais c’est pas obligé de se savoir. Ses lèvres s’écartent de ma bouche, et les miennes viennent se déposer sur son front, à portée. « Où est-ce que j’ai merdé, Gaby ? » je finis par lui demander, en lui relevant le menton pour qu’elle ne s’échappe pas. « Et ne dis pas que tout va bien, je ne suis pas encore complètement con, tu sais. » Pas complètement, mais un mois de plus en h-24 avec Connor et on était bon. Mes mains quittent son corps et s’en vont farfouiller dans l’industrie cosmétique se planquant dans le dos de la rousse. « Qu’est-ce que tu préfères, mon ange ? Huile de jojoba pour une peau au touché satiné et à l’hydratation couvrant toutes les couches de l’épiderme ? Ou bien le 0% paraben qui protégera aussi bien ta peau délicate que ta flore vaginale ? » Quoi ? J’fais que lire les étiquettes, hein ! Je ne suis en rien responsable du merchandising passablement discutable.

Gabrielle fait son entrée dans la douche, les mains de Syssoï se retrouve rapidement sur ses hanches, et elle contre lui. Elle passe ses bras autour du buste du russe, pour s'assurer une meilleure prise, dira t-on. « Où est-ce que j’ai merdé, Gaby ? » lui demande t-il en le forçant à le regarder, même s'il n'avait pas à le faire puisse que le regard de la rousse était déjà accroché à celui du russe. « Rien. C'est pas tellement important tu sais. » lui répond t-elle, simplement, doucement. « Et ne dis pas que tout va bien, je ne suis pas encore complètement con, tu sais. » Un sourire amusé vient prendre place sur les lèvres de la rousse. Elle n'a jamais douté de cela, même lorsqu'elle regardait Syssoï et Connor faire les guignols à travers le poste de télé. « Elle est très bien mais, je trouve, qu'elle est vachement .. imposante. » finit-elle par lâcher en le regardant. Evidemment que la bague était très belle, mais, pour la jeune rousse, elle lui paraissait énorme, c'était le mot. « Qu’est-ce que tu préfères, mon ange ? Huile de jojoba pour une peau au touché satiné et à l’hydratation couvrant toutes les couches de l’épiderme ? Ou bien le 0% paraben qui protégera aussi bien ta peau délicate que ta flore vaginale ? » Hm dis comme ça. « Quand tu les lis comme ça, ça donne pas envie. » répond t-elle avec une légère moue. C'est vrai. La prochaine fois, elle se contenterait d'un gel douche bien basique, comme ça, c'est réglé. « Mais puisse qu'il faut choisir ... » commence t-elle. Ouais, Gabrielle était une fille tellement indécise, il ne vallait mieux rien lui demander en fait, elle pouvait mettre des heures. « Je vote pour l'huile de jojoba pour une peau douce. » termine t-elle tandis que ses doigts frôlent les avant-bras de Syssoï. Puis la rousse se tourne et fait face à sa multitude de produits. Elle en a trop. C'est clair. Gabrielle se saisit du bon flacon avant de se verser du produit sur les mains, et de les froter entre elles, pour étaler la chose. La belle pivote pour faire face à son russe, elle applique le plat de ses mains sur son torse, et laisse ses empreintes sur la peau de Syssoï. La rouquine recule d'un ou deux centimètres pour admirer son oeuvre. Elle se demande encore pourquoi elle retrouve ce genre de produits chez elle, c'est parce qu'elle ne fait jamais les courses toute seule, c'est pour ça ! « La prochaine fois que je veux acheter ce genre de produit, retiens-moi, hein. » lui demande t-elle, amusée en relevant le regard vers lui. Quoique pour le 0 % paraben, ça évite vraiment de mettre n'importe quoi sur la peau.

« Rien. C'est pas tellement important tu sais. » Bah non, évidemment, sa bague de fiançailles ne lui plait pas, mais ce n’est pas tellement important. Typique de Gabrielle, ça, faire passer ses besoins et envies après tout le reste, les rendre “pas tellement important”. C’est sa bague, et pas n’importe quelle bague puisqu’il paraît que les petites filles en rêve dès la naissance de celle-ci, et si elle n’a pas grande importance à mes yeux -puisque c’est l’engagement qui compte, et non le bijoux qui l’accompagne-, je me doute qu’il doit en aller différemment pour elle. Alors j’insiste, la mettant au défi de me prendre pour un connard. « Elle est très bien mais, je trouve, qu'elle est vachement .. imposante. » finit-elle par avouer tandis que je marque un mouvement de surprise. Merde. Et voilà, j’ai merdé ! J’aurais pas du écouter cette Nora, et préférer l’avis de Tweedy. Du coup, je suis censé faire quoi ? Retourner à la Caisse des dépôts et consignations avec Gabrielle sous le bras, et la laisser farfouiller dans la centaine de coffre de notre salle ? J’ai beau ne pas faire grand cas de la bague, je trouve ça tout de même limite de la faire choisir elle et de ne prendre aucune part dans cette entreprise. Il me semble que je dois quand même avoir un rôle à jouer. En attendant, j’attrape plusieurs flacons pour en lire les étiquettes, et émet des propositions à la rousse. « Quand tu les lis comme ça, ça donne pas envie. » Quoi ? C’est “flore vaginale” qui lui occasionne cette moue ? Elle semble réfléchir un instant, caressant mes avant-bras avec douceur, avant de trancher pour l’huile de Jojoba. En partant du principe que je n’ai aucune idée de ce qu’est un jojoba, et encore moins qu’on peut en extraire une huile, je me contente de la laisser s’échapper d’entre mes bras, pour récupérer le produit de son choix. J’observe son dos, sa nuque, d’où dégringolent des gouttelettes de ses cheveux en torsade, et j’avoue, oui, que ça n’a absolument rien de comparable avec le fait de partager la salle de bain avec Connor... Carrément rien. Mon index s’apprête à en savourer la texture, lorsque ma rousse se retourne pour m’appliquer ses deux mains, à plat, sur le torse, laissant de trace d’huile de jojoba qu’elle observe avec contentement. De la pointe du doigt je récupère un peu de mousse pour la porter à mon nez, et confirmer mes craintes. « C’est quand même hyper féminin l’huile de jojotruc, là. » j’annonce tandis qu’elle m’explique que la prochaine fois qu’elle décide de dévaliser le rayon “soin du corps”, je me dois de la retenir. « Promis, mon coeur. » Je miaule tout en récupérant un flacon sur l’étagère du haut. Je l’ouvre, le renifle, et satisfait, en répand une bonne partie sur le buste de mon cher ange. « C’est froid, hein ? » je grimace un instant, pseudo-empathique. « Laisse-moi arranger ça, je vais te réchauffer. » je poursuis, en laissant mes mains étaler le gel douche en caressant plus qu’en frottant. Et tandis qu’elle s’imprègne de mon parfum, que je l’en imprègne pour être plus précis, mes lèvres vont s'imprégner des siennes. Mes mains glissent le long de ses bras, jusqu’à rencontrer ses mains où j’emmêle mes doigts. Mes lèvres me détachent des siennes, et je ramène sa main gauche à ma bouche, baisant chacun de ses doigts, m’arrêtant sur l’annulaire à nu. J’y jette un oeil, puis relève le nez, ma décision prise. « Je veux que tu la portes, je veux que tu l’aimes. Demain, on ira la changer ensemble. » Et ce n’est pas sujet à discussion.

Ce n'est pas important pour la rousse, mais suffisamment pour Syssoï puisse qu'il s'agite. Finalement, il préfèra se concentrer sur huile and co'. La jeune femme teste cette fameuse huile sur le torse de son russe. « C’est quand même hyper féminin l’huile de jojotruc, là. » Gabrielle hocha doucement la tête. « En même temps, avec un nom pareil ... » ajoute t-elle alors que Syssoï lui promet de la retenir si l'idée de racheter ce genre de truc la reprend. La rousse esquisse un fin sourire. Il pourrait la retenir tant qu'il serait encore là, avant qu'il ne reparte en Irlande pour la prochaine saison, et la rousse n'était pas pressée, dans longtemps, ça serait bien. En tout cas, elle essayerait de le retenir le plus possible ici, à Paris, avec elle. Le russe change de produit, la rousse abandonne son huile de jojoba. Gabrielle sursaute légèrement, oui, c'est froid tandis que son russe se propose de la réchauffer, ce qui lui tire un sourire amusé. Les lèvres de Syssoï viennent se presser contre les siennes, la rouquine en profite un maximum. Ses mains viennent s'unir avec celles de Gaby, avant qu'il ne s'empare de sa main gauche. « Je veux que tu la portes, je veux que tu l’aimes. Demain, on ira la changer ensemble. » Cette histoire de bague devait le travailler. La jeune femme releve rapidement la tête. Non. Elle aime cette bague, elle la trouve simplement très grosse et assez imposante. Syssoï semblait très décidé, sur le coup. La rousse riposte. « Non, arrête. » lâche t-elle en cachant sa main gauche dans son dos, comme s'il avait essayé de lui enlever sa bague imaginaire. Sa main droite, quand à elle, remonte le long du torse du russe pour se poser sur sa nuque, son endroit fétiche, si on l'on pouvait dire cela. « C'est pas la bague le plus important.. » lui dit-elle en le regardant. Un argument de choc pour la belle. Non, c'est pas ça qui comptait aux yeux de la rouquine. La bague, c'était que du matériel, juste un objet symbolique, mais derrière, il y avait bien plus que cela. Et puis, pour la rousse, il était bien hors de question d'aller la changer, cela ne se faisait pas. Elle ne veut pas, ça gâcherait tout. C'était Syssoï qui l'avait plus ou moins choisi, elle la porterait, là n'était pas la question. « On ne la change pas. » annonce t-elle, convaincue, en ponctuant sa phrase d'un léger baiser sur les lèvres de son russe. Ouais, sa décision était sans appel. Définitivement. Oui, elle pouvait se montrer ferme, la Gaby. « Je la porterai. » ajoute t-elle, avant de déposer cette fois ses lèvres dans le cou de Syssoï. Les doigts de Gabrielle s'agitèrent sur la peau du russe. Non, c'était très bien comme cela.

« En même temps, avec un nom pareil ... » Elle n’a pas tort, y a qu’un produit féminin qui peut se délecter d’afficher un nom pareil. C’est comme papaye ou fleur d’eucalyptus. Jamais vous verrez ça sur un gel douche masculin. Sur nos produits y a juste “énergisant”, “rafraîchissant” ou encore “stimulant”, aucun fruits bizarres censés nous vendre du rêve. « Cela dit, j’ai la peau toute satinée, maintenant. » j’annonce, précieux, en passant le plat de la main sur les empreintes de Gabrielle. Tellement pas viril qu’il me faut rétablir l’équilibre en la couvrant de mon propre gel douche au parfum bien masculin. Outre le fait de sentir le mâle, elle va sentir son mâle, et cette idée fait naître un sourire sadique à mes lèvres. Je n’aurais jamais de cesse de me l’approprier, par tous les biais, par tous les moyens. Mes mains caressent, mes mains glissent, mes lèvres s’approchent, mes lèvres s’accrochent, putain j’ai jamais autant apprécier une douche de ma vie. Sauf que, mes doigts atteignant finalement les siens, l’absence justifiée et légitime du bijou, me ramène à notre conversation précédente. Je ne sais pas trop à quoi je m’attendais, probablement à rien, justement, mais un rien plus... euphorique. Elle trouve la bague trop imposante, trop grosse, un argument suffisant, selon moi, pour qu’on aille la changer le plus rapidement possible. Je sais, j’ai conscience qu’elle ne porte presque jamais de bijoux, mais là... Là c’est différent, là c’est pas seulement un bijou, c’est LE bijou. Je me demande, d’ailleurs, si elle est au courant de tous ceux qu’elle devra porter le fameux jour où elle quittera son nom de famille pour prendre le mien. Est-ce qu’elle est au courant pour la tiare ? Faudrait peut être que je lui en parle avant que ce soit un autre Romanov qu’il le fasse... D’ailleurs, faut que je lui parle de ça aussi, parce que ce n’est pas pour rien que j’ai ramené la bague aujourd’hui sans raison. Mais j’vais attendre la fin de la douche pour lui parler de ça, sinon je risque de faire ceinture pendant un moment. Alors, à la place, je lui annonce qu’on ira changer sa bague demain, parce que je ne veux pas qu’elle se contente de la porter, je veux qu’elle ait envie de la porter. « Non, arrête. » Je rêve où elle espère me tenir tête, là ? « C'est pas la bague le plus important.. » je suis d’accord, mais... « Elle l’est quand même, dis pas le contraire. » je tente une riposte, mais, visiblement, Gaby n’en a pas fini avec moi. « On ne la change pas. » annonce-t-elle, catégorique, en me maintenant au silence par un baiser. « Je la porterai.» Oui, mais... Mais rien, parce qu’elle a déjà ses lèvres dans mon cou, et qu’elle sait pertinemment l’effet que ça a sur moi. « Gaby... » je tente en m’évertuant à ne pas succomber. « La bague, c’est pas pour me faire plaisir, c’est pour ton plaisir à toi. Pas à moitié, pas juste un peu, mais complètement. Alors si tu la trouves trop grosse, on va en chercher une moins grosse, mais tu sais... Début XXème, ça aimait déjà le bling bling. » et à mon tour de la faire taire en l’attrapant par la taille pour la soulever et venir l’accrocher à mes hanches. « Et puis, moi aussi j’suis volumineux et imposant, mais tu m’aimes quand même, pas vrai ? » Si elle dit non, c’est bien simple, je la noie.

« Cela dit, j’ai la peau toute satinée, maintenant. » La belle étala toute l'huile sur le torse de monsieur. « Il est pas si inutile ce gel douche, enfin cette huile. » annonce t-elle en souriant, bon à part sa fonction de base, qui est nettoyer, il s'occupait bien de la peau. Elle laissa Syssoï s'occuper d'elle, avec son gel douche, ouais, elle adorait cette odeur, vraiment. Ou peut-être que tout ça n'était que dans son esprit, et que c'est juste parce qu'elle sentait le Syssoï qu'elle aimait ce gel douche. Soit. Elle n'allait pas se plaindre, vu que Syssoî se laissait faire avec l'huile de jojoba hein. La conversation bascula rapidement sur la bague que lui avait donné son russe. « Elle l’est quand même, dis pas le contraire. » La jeune rouquie ne préfèra pas répondre, bon il avait raison, et elle aussi. Donc on fait comment ? Bon au départ, c'était pas prémédité pour les baisers, mais bon, si cela pouvait lui servir, faisons d'une pierre deux coups. Les lèvres de la française étaient sur son coup avant qu'il ne l'interpelle, réclamant son attention. Gaby recula et l'écouta. « La bague, c’est pas pour me faire plaisir, c’est pour ton plaisir à toi. Pas à moitié, pas juste un peu, mais complètement. Alors si tu la trouves trop grosse, on va en chercher une moins grosse, mais tu sais... Début XXème, ça aimait déjà le bling bling. » Elle voulait répondre mais il l'attrappa par la taille et la souleva, la jeune rousse eut quand même un léger moment de panique, pendant une ou deux secondes, avant de se souvenir que Syssoï, il était fort. Ouais. Et elle, elle n'était qu'un poids plume. Ses jambes s'accrochèrent aux hanches de Syssoï et elle passa ses mains autour de son cou. « Non mais elle me fait plaisir hein ! » scanda t-elle. « Je commentais juste son aspect. » concéda t-elle doucement en dodelinant de la tête. Oui, la bague était grosse, et brillait de partout, voilà ce que Gaby avait dans la tête en ce moment en pensant au bijou, en résumé. « Et puis, moi aussi j’suis volumineux et imposant, mais tu m’aimes quand même, pas vrai ? » C'est même pas comparable ! Gabrielle laissa un petit silence de quelques secondes le temps pour elle de lisser les cheveux mouillés de Syssoï sur l'arrière de son crâne. Donc oui, la question, qui n'en n'était pas une, évidemment. Un grand sourire s'étira sur les lèvres de la rouquine. « Si je dis non, il se passe quoi ? » s'amusa t-elle en le défiant du regard avant de toute de même rafermir sa prise sur Syssoï, ses jambes se resserrant sur les hanches du russe, on ne sait jamais hein. Et puis, il savait bien qu'elle plaisantait, bien sûr. « Bien que tu prennes pas mal de place .. » commença t-elle en tapotant d'un main la torse de son russe. « La question ne se pose même pas. » lance t-elle en le regardant. « Tu connais la réponse. » finit-elle en douceur avant de caller son front contre celui du géant et de lui voler un baiser. Bien sûr que oui !