Je l'observe, joueur, glissant mes longs doigts sur sa nuque discrètement, effleurant à peine celle-ci alors que la jeune femme ne cesse de parler, de détourner le regard, de rougir. Elle me fait rire, ce n'est au premier abord pas vraiment mon genre, mais son minois me séduit de plus en plus que la conversation progresse. Elle ne relève pas le fait que je sois orphelin, ce qui me rassure au final étant donné que je ne tiens pas spécialement à parler de cet épisode de ma vie... ou plutôt de nos vies, sachant que celui-ci concerne bien malheureusement Alisk.

Moi ? Je suis née dans le sud de la France. Très tôt, je suis partie sur Paris pour suivre des cours de théâtre. Puis, j'ai déménagé en Irlande. C'est ma nation de prédilection, je crois. Sinon, je suis serveuse.

Je lui souris, enchanté de ce parcours plutôt intéressant et riche en expérience. Le théâtre, un art que j'aurais bien aimé pratiqué si je n'avais pas eu ce dédain naturel pour tout ce qui touche aux activités extra-scolaire. Mon truc à moi, c'était plutôt les sorties et la fumette. Et le dessin, aussi.

Tu me feras visiter Vienne, un jour ?

Vienne est une si belle vie, je suis sûr que tu adorerais! Par contre je te préviens, il faut me payer pour espérer un guide tel que moi. Je ne te demande pas grand chose... juste un bisou... ici.

J'indique le coin de mes lèvres alors, souriant de plus belle, franchement amusé et ravi.

Franz... T'es qu'une crapule.

Je la vois se pencher et reste de marbre l'espace d'un instant, calculateur. Elle s'approche encore et ni une ni deux, je pivote mon visage au dernier moment, à une seconde prêt du contact de ses lèvres sur ma joue, plaquant ainsi les miennes contre les siennes doucement. J'échange un baiser, plus bref et platonique que le premier, me reculant alors précipitamment, feignant la surprise avec exagération face à, je me doute, sa mine exaspérée.

Oh bah! Bah enfin Charlie qu'est-ce qu'il t'a pris!

Je la fixe ainsi un long moment, la bouche toujours entre-ouverte dans une expression de béatitude, avant de finalement éclater de rire en me redressant de toute ma hauteur. Une fois debout donc, j'ébouriffe ses cheveux de ma main avant de m'éloigner à reculons, esquissant un dernier clin d'oeil.

J'ai des choses à faire tu me pardonneras, mais je compte bien reprendre cette petite conversation plus tard!