Cupidon commence, avec ses questions. « Elle ne se voit pas. » J'assure en observant vaguement la tête de Sven fraichement coiffée par Maddie. Puis la rousse me demande un miroir. « J'ai rien sûr moi. » Je lui réponds, je me balade pas avec un miroir dans mes poches, désolée. Je jette un coup d'oeil du côté de Louis, à moitié avachi sur moi, il me le payera, je vous le jure. Du coup, je lui fais les poches, pour voir s'il n'a pas un miroir, comme si j'espèrais vraiment le trouver en plus. Je ne trouve rien. « Lui non plus. » J'ajoute, il n'a même pas son paquet de clopes, je viens de finir le mien, je comptais un peu sûr lui quand même. D'ailleurs je lui lance un regard désaprobateur, sur le coup, il ne gère pas. Je me demande ce qu'il a ce soir, il est bien mou, ce n'est pas le Louis que je connais. Cupidon pose une nouvelle question, je vois que la rousse est concernée, elle lâche très vite la réponse. « Rapide. » Je siffle en la regardant. Je suis presque impressionnée, je me demande comme elle peut savoir ça. Un des présentateurs nous balance un classement, j'essaie de suivre, quand même.

Il est vrai que l’odeur de cigarette est rarement agréable pour les narines. Elle s’empreigne sur les vêtements et nous donne la même senteur que celle d’une vieille tante toxico. Rien de très attirant en somme. C’est ce que j’ai essayé de faire comprendre à l’inconnu qui fume. Tant de sex appeal gaspillé par un arôme ingrat pour le naseau. Heureusement, le candidat semble être assez d’accord avec ma remarque et me promet même de faire un effort la prochaine fois pour moi et pour mes.. ovaires. Un rictus s’échappe de ma bouche. C’est qu’il a du répondant le garçon aussi. Tout ce que j’apprécie chez un mec. « Il semblerait que mes ovaires apprécient. » que je glisse à demi-mot amusée par le petit jeu de séduction qui s’instaure peu à peu. Place maintenant aux présentations. J’ai affaire à un dénommé Arès. « Arès, dieu de la guerre. » La mythologie Grecque a toujours été ce que j’apprécie le plus en histoire. En attendant, me voilà participant au défi et échouant à cause d’une erreur d’inattention. Il va de soit que je râle un peu, ce qui fait rire le garçon. « J’espère que tu seras meilleur que moi. Tu fais parti de quelle équipe ? » Ne pas briser la proximité installée entre nous me paraît être une bonne chose.

Naturellement, la petite remarque de Daphné - il lui semblait se rappeler de son nom - ne lui avait pas tellement fait plaisir. Raphaël partait déjà perpétuellement du principe que l'univers tout entier était ligué contre lui, alors il se passait généralement de ce genre de commentaires. Pour autant, sa camarade n'avait probablement pas voulu se montrer foncièrement méchante. Il ne pouvait alors penser que son but avait été véritablement de le blesser. De toute manière, elle venait de s'excuser, alors il ne se voyait pas lui en vouloir pour si peu. Cette jeune femme devait assurément être un peu trop spontanée, mais vu qu'il avait fait savoir à Elliot que la spontanéité n'était pas nécessairement un défaut, ça n'était rien de bien grave à ses yeux. Ainsi donc, il préférait oublier le commentaire de leur camarade. Cela valait vraiment mieux. En attendant, il ne pouvait s'empêcher de noter un petit jeu de regards entre Elliot et un jeune homme qu'il ne connaissait pas encore. Il se retint de faire un petit commentaire à ce propos, puisque sa camarade reprit quant à elle la parole. Elle se disait désolée de l'avoir touché précédemment. Visiblement, Elliot avait noté que cela l'avait mis dans un état de grand embarras. Effectivement, tout contact physique le gênait beaucoup. Il était comme ça. Lorsqu'il l'entendit dire qu'elle avait beaucoup d'affection pour lui, il se mit à rougir une fois de plus. Une fois de trop ? Espérons que non. Parce qu'il redoutait clairement le moment où elle ne supporterait plus son malaise. « Tu ne dois pas t'en vouloir pour si peu, Elliot. C'est de moi dont vient le problème, on le sait tous les deux. C'est dramatique, à mon âge, de ne pas supporter d'être touché. Je devrais profiter du fait d'avoir à mes cotés une charmante jeune femme, au lieu de ça, je la fais culpabiliser pour rien. C'est à moi d'être désolé. » Il lui adressa finalement l'esquisse d'un sourire, tentant de contrôler sa gêne. « L'affection que tu dis me porter est ... réciproque » ajouta-t-il, avant d'observer ce qu'il se passait autour d'eux. Mais son regard retrouva bien vite celui d'Elliot. Tout le reste le gênait mille fois plus que sa présence qui, tout de même, était des plus agréables.

La pièce est bruyante, Cupidon un peu trop gueulard pour mes pauvres tympans, mais qu'importe, je m'y fais, tente seulement de me focaliser sur ma partenaire et nos quelques camarades environnents. Et je ferme les yeux, succombant aux bras de morphée... jusqu'à ce que Fantine ne daigne me réveiller en m'enfonçant un index dans les côtes: je sursaute, me plains, marmonne dans ma barbe que je ne suis tout simplement pas en phase. Je m'installe plus confortablement contre la belle, recouvre la main qu'elle pose sur mon épaule de la mienne. Bordel, j'peux pas me permettre de m'endormir ici... Par chance, Sven vient à ma rescousse. Je lui souris, ouvre à peine les yeux, ricanant faiblement. "J't'en prie mec, c'était avec plaisir. C'est t'jours sympa de rendre service." Et je me permets même d'en rajouter une couche en baillant bruyamment. "On remet ça quand tu veux." Je ris doucement puis, la seconde d'après, tombe dans un coma profond. Assez profond pour ne remarquer que trop tard que Cupidon a recquiert ma participation à un jeu de connaissance. Je me relève, me frotte les yeux, posant mon menton sur l'épaule frêle de Fantine. "Merde, j'crois que j'ai râté pas mal de choses..." Les pupilles encore embuées, je toise ma camarade, lui souris du bout des lèvres. "T'es très belle ce soir." Pourquoi se le cacher? Le rouge lui va bien au teint.

La folle me pince le ventre « T'es pas si maigre que ça, je suis sûre qu'elle trouvera de quoi bouffer. » dixit celle qui avait pris un malin plaisir à me déshabiller en public, n'est ce pas ? Je plisse légèrement les yeux, avant de comprendre que la jeune femme venait de me pousser pour faire place à sa nouvelle copine. Machine. Autant je ne la connaissais pas, autant ce soit, je n'avais pas envie de la connaitre. Ce n'est pas contre elle, mais en plein prime, j'avais clairement d'autres chats à fouetter. Ainsi je me levais, quelque peu indécis, m'excusant d'un signe de tête auprès d'une Candace maintenant trempe, trouvant que je faisais tache au milieu de ces gens. Oui, j'étais maintenant debout, mains dans les poches, me dirigeant vers le buffet pour me servir une coupe de champagne que je porte presque aussitôt à mes lèvres. Un nouveau point pour nous. Oh, et puis le sondage, je termine dernier des candidats les plus attirants. Bien, au moins je n'allais pas avoir de hordes de fans à mes trousses une fois sorti du jeu, c'était un des points positifs, ça aussi. Inutile de s'attarder là dessus, je n'étais pas là pour plaire. Ni même pour que les autres le trouvent attirant ou fantasment sur moi. Si quelqu'un voulait s'envoyer en l'air, il n'avait qu'à le dire. Terminé, ces gamines qui rêvent du prince charmant devant leur télévision.

« Il semblerait que mes ovaires apprécient. » « Il semblerait que ma testostérone aussi. » je réponds en haussant un sourcils, dans un murmure. J'aime bien ce petit jeu. Il me permet de penser à autre chose qu'à cet instant un peu embrassant et stressant que l'on vit. Et d'un coup, je tilte que Sia est nominée, qu'elle risque de partir, et je fronce les sourcils, juste un instant. Et ça me fait chier. Je sens en moi que ça me dérange, que j'ai envie qu'elle reste. Que j'ai envie qu'on se retrouve cette semaine juste tous les deux pour discuter. Et s'apprivoiser. Parce qu'on ne risque pas de le faire assis sur ces canapés poussiéreux un soir de prime. « Arès, dieu de la guerre. » Je réponds d'un simple hochement de tête. Ils ont tous à peu près la même réflexion à l'entente de mon prénom. Je commence à avoir l'habitude. Alors, je ne réponds plus. Je me contente d'acquiescer. « J’espère que tu seras meilleur que moi. Tu fais parti de quelle équipe ? » Je pouffe, ça ne risque pas. Je plante un instant mes yeux dans les siens. J'essaie de détecter quelque chose, n'importe quoi. « Stressée ? » je demande alors à l'instar des nominations, comme si je me réveillais enfin.

« Janette. » Je la regardais toujours avec mes grands yeux qui, finalement, se rétrécirent au fur et à mesure que mon sourire s'allongeait. « Ou Morticia, choisis. » Je me penchais soudainement vers elle, passant mes bras autour de son cou. « Enchantéééée, JANETTE » J'étais pas sûre qu'elle apprécierait ce geste, ni si elle serait aussi enchantée que moi. TAAAANT PIS ! Je me repositionnais bien, penchant ma tête sur le côté. « Ici Cruella. » Je me penchais vers la dite Cruella. Je lâchais un rire. « Mais mais, raaaaaaah mais ça lui va bien son prénom. Elle m'a appelait Kirikou » Racontais-je à Janette, lâchant un énième rire. Ouai j'men souviens parfaitement. « Ici grand tatoué numéro un. » Je fis un large signe de la main à ce dit taouté, mais il s'en alla. Ouai. Tant pis. J'crois que je l'avais déjà vu... Ouai je crois. « Et Tapis... Enfin.. Penelope. » J'adressais un sourire alors, à Tapis, machinalement, comme si Janette me le commandais. Avec un large sourire, je m'exclamais : « ALOOOOOOA Tapis. » Mais finalement, c'est Janette qui m'intéresse. « Tu carbure à quoi Machine ? Emphètes? » Je tapais sur mes genoux nus, lâchant un léger rire. « Naaaaaon, à autre chose ! » Ouep autre chose, je ne mentais pas. Je ne lui disais pas quoi, par contre. Nan j'suis pas folle, j'ai pas envie de me faire chopper. Quoique les autres s'en son déjà peut-être aperçue, j'sais pas trop. « Et toi ? » Lui retournais-je la question, en me rapprochant d'elle.

J’écoute les propositions d’Ismay, n’en trouvant aucune assez sadique pour cette émission qu’on m’a décrit comme telle : sadique. Même sa dernière proposition me laisse perplexe. Mais après tout, je n’y connais rien. Je fronce les sourcils de concentration, puis reporte mon attention sur le plateau, où l’un des présentateurs se met enfin en branle. Donc, ils servent vraiment à quelque chose, en fait ? Il explique quelque chose à propos d’un sondage, dont le thème me laisse, lui aussi, perplexe. Quel intérêt ? Je vois le visage et le prénom d’Ismay apparaître à l’écran, et j’en comprends brusquement l’intérêt. Je sourirais presque, si mon propre visage n’apparaissait pas à la suite, accompagné d’un truc rose. « Ouh, douloureux ! » je m’exclame en clignant des paupières. Encore plus visuellement violent lorsqu’on considère le bleu layette qui nimbe ma propre image. « Visiblement, il existe deux écoles esthétiques. Le classique épuré, et la surenchère de couleurs version “mon petit poney”. » je souffle à mes voisines, avant de me rendre compte du mutisme de Zofia depuis un moment, et de son air torturé. « Ca ne va pas ? Tu as besoin de quelque chose ? » J’ai baissé la voix. Déjà que je ne parlais pas fort, cette fois je veille à n’être entendu que mon interlocutrice, et bien évidemment d’Ismay qui se trouve entre nous deux, et dont je me suis rapproché pour mieux atteindre sa voisine.