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 Diogène de Sinope, ou presque. (17-10 ; 15h25)

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Gaspard

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MessageSujet: Diogène de Sinope, ou presque. (17-10 ; 15h25)    Diogène de Sinope, ou presque. (17-10 ; 15h25)  EmptyLun 15 Oct 2012 - 5:15

DIOGÈNE DE SINOPE, OU PRESQUE
MADS ET GASPARD

C'est peut-être le dernier soleil avant les ténèbres, le blanc glacé, la buée qui sort des bouches et des nez, peut-être la dernière fois que les rayons daignent jeter sur nous un peu de leur chaleur, alors moi, je fonce. Chaise pliante sous le bras, t-shirt sur l'épaule, je traverse le village d'un pas conquérant sous le ciel bleu et le soleil d'Irlande qui sourit à tout va, me pose au milieu des herbes hautes, caché jusqu'à la racine des cheveux, et, les mains sous la nuque, je ferme les yeux pendant que les rayons réchauffent chaque pore de ma peau. Aucun homme ne me croirait si je lui disais que c'est un plaisir plus plaisant encore que la masturbation. Ce plaisir quasi charnel où les langues brûlantes du soleil viennent lécher chaque centimètre de votre corps, traversent le tissu de votre jean pour atteindre vos jambes, dévorent vos épaules, se frottent contre vos lèvres. Un vent léger vient faire frissonner le tout tandis que les rayons semblent redoubler de puissance une fois le vent chassé. Un coït violent se joue entre moi et la planète de feu, rougeoyant contre les mèches déjà écarlates de mes cheveux, embrassant mes yeux au travers mes paupières closes, cherchant à me traverser par tous les moyens, à faire éclater l'enveloppe de chair en un milliard de petites étincelles dorées. Le soleil a sur moi un pouvoir aphrodisiaque, délirant. Et pas que sur moi: toute bande de mecs assis sur leurs serviettes à la plage parlent de sexe. Ou, pour les intellos, de trucs ultra profonds sur l'existence, ce qui revient à peu près au même. J'ai limite envie de retirer mon jean et de me foutre en caleçon histoire de céder entièrement à la tentation des rayons, mais je vois la caméra qui me cerne à deux mètres trente, son petit œil rouge fixé sur moi, et je me demande vraiment quel est le con qui va décider de laisser ces images au public. De loin, je ressemble à un connard allongé sur une chaise longue en train de bronzer. Ce que la caméra ne verra jamais, c'est le quasi orgasme intense que je suis en train de me taper pendant que la chaleur m'assaille. Je pose mes mains sur mon visage pour profiter du soleil sur le reste de mon corps. Ce n'est pas un soleil d'été, pas celui qui vous fera rougir ou bronzer, il est de ces soleils que l'hiver tente d'altérer, de foutre dehors et qui résiste sur le pas de la porte en s'appuyant sur son épaule, en poussant sur ses pieds, et ses rayons sont moins intenses en chaleur mais plus violents en désir. Si le soleil existait version humaine, je serais bien capable de me damner pour elle. Comment serait-elle? Grande aux épaules rondes, presque râblées, des tâches de son parcourant sa peau nue, un nez droit et fin, des yeux jaunes aussi ronds que des billes, une chevelure longue et ondoyante, couleur rouge éclatant... Rouge écl... Je me redresse d'un seul coup, halluciné. Une chevelure longue et ondoyante, couleur rouge éclatant vient d'apparaitre devant moi, comme ça, en plein milieu des champs, se foutant devant le soleil et le masquant à ma vue, si ça se trouve mon rêve vient de prendre vie et elle est là pour moi et... non, c'est Mads. Je retombe mollement dans ma chaise longue, essayant de calmer mon cœur qui bat à tout rompre. Mads qui m'observe avec ses yeux pleins de mystères, son demi sourire moitié moqueur moitié curieux, son air intelligent. Je reprends tranquillement une respiration normale. Si je lui dis que je l'ai prise pour une planète version féminine, elle va me prendre pour un dingue. Je me contente d'un sourire et d'un geste de la main l'incitant à se décaler. « Ôte-toi de mon soleil », dis-je dans une mauvaise imitation du Diogène de Sinope. Pas assez cynique.
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MessageSujet: Re: Diogène de Sinope, ou presque. (17-10 ; 15h25)    Diogène de Sinope, ou presque. (17-10 ; 15h25)  EmptyLun 15 Oct 2012 - 13:38

J’entends plusieurs habitants parler météo. Et plus particulièrement se plaindre du climat changeant, du soleil capricieux qui se dresse -ou pas- devant eux un jour sur deux, du fin rideau de perles translucides qui s’échappent des nuages cotonneux impactant sur leur humeur ou motivation, qu’ils disent. Aussi, je m’attèle seulement de plaquer un sourire de façade sur mes lèvres en acquiesçant machinalement à la façon d’une âme désincarnée, ne prenant guère part à leurs divagations stériles. Oui stériles, sans jugement de valeur aucun, simplement stériles car leurs propres égarements aliènent, brident et répriment les miens. Mais aussi parce qu’ils ne se contentent, selon moi, que de poser un regard superficiel sur ces bouleversements climatiques brutaux, ces états de atmosphériques temporaires et incohérents. Oui, lorsqu’eux voient matière à déprimer, moi j’y entends un chant transfiguré. Quand eux voient matière à se prélasser, à se dorer, moi je vois un paysage céleste s’imposer, une sorte d’ouverture astrale à peine voilée. Puis, je finis par m’extirper complètement de cette conversation. Moi, mon corps, mon esprit. Et, tout les trois allons à la rencontre cette humeur météorologique cyclothymique. J’arpente et erre dans les ruelles jusqu’à arriver à la périphérie du village. Ne le remarquant que par le ton améthyste qui supplante tout le reste. Aussi, je détourne de ma trajectoire initiale afin de me frayer un chemin entre les tiges de lavande, respirant doucement l’effluve chargée qui s’émane de cet amas. Je laisse mes paumes, mes doigts courir sur le dessus, continuant d’aligner lentement les pas, allant même jusqu’à, par moment, fermer les paupières lorsque les rayons lumineux agressent trop violemment mes rétines claires. Le temps s’égraine et, à peine ai-je le temps de me sentir partir qu’un bruit sourd me fait atterrir. Je fronce les sourcils avant de vriller mes prunelles vers la source de trouble. J’aperçois une chevelure cuivrée-flamboyante teinter le violet. Je reconnais là Gaspard. Je l’observe, vautré sur sa chaise longue, un air presque blasé au visage. Sa main s’élève et s’agite comme pour chasser une bestiole qui volète devant son visage. J’arque un sourcil faisant mine de ne comprendre qu’à moitié, le dévisageant avec une certaine perplexité altérée parce ce rictus moqueur dessiné sur mes lèvres. Après quoi, je l’entends me donner la réplique. Ou plutôt m’adresser quelques mots qui font automatiquement écho dans ma boite crânienne si bien que c’est mon esprit, ou alors mon subconscient je ne sais pas trop, qui prend le relai et complète. « … et ne me prive pas de ce que tu ne peux me donner » Certainement la prestance et le charisme en moins avec lequel le clochard-philosophe avait pu les prononcer, ces mots, oui malgré ce cynisme qu’on lui rattache. Non, moi je le fais avec mon air de désintéressée, d’indifférence sociétale, de je-m’en-foutiste exacerbée. Je finis par esquisser un sourire à l’égard du roux entrain de se dorer la pilule au soleil hivernal avant de me décaler, voire m’accroupir en disparaissant derrière la petite haie parme. Je finis même par m’installer en tailleur, contemplant un brin de lavande qui ploie vers moi. « …tu sais que certains seraient capable de le fumer » je marmonne pensive.
 

Diogène de Sinope, ou presque. (17-10 ; 15h25)

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