Je ne sais pas vraiment ce que je suis sur le point de préparer, néanmoins j'ai voulu m'occuper du repas pour une fois. J'aime bien regarder Callan s'activer derrière les fourneaux, j'ai toujours trouvé sexy sa façon de découper des légumes. Bien sûr je donne souvent des coups de mains, mais c'est lui qui s'occupe du gros oeuvre. Il a sorti des légumes du réfrigérateur et j'ai décidé de les coupes en petit dés. Je ne sais pas encore ce que je vais en faire, peut être les faire dorer à la poele avec des épices et aromates sans doute, j'aime improviser. Je suis entrain de découper de l'aubergine lorsqu'il s'avance vers moi. Il se place derrière moi, m'enlace et agis de manière particulièrement tendre avec moi. Je frissonne. « Callan... » Je soupire sans vraiment me rendre compte, son comportement est suspect, bien sûr ça lui arrive régulièrement d'agir de cette manière, mais je ne sais pas, quelque chose me bloque. Et mon instinct ne me trompe pas puisqu'il ne tarde pas à m'annoncer qu'il veut me parler de quelque chose. Je me tends instinctivement, assez surprise de ce genre de phrases bateaux. « Dois-je m'inquiéter ? » J'incline la tête et capte son regard. Il est bizarre ce soir. Je pose mon couteau. Il se met à me parler de notre liberté, d'enfants. Pardon ? Est-ce qu'il est sérieux ? Je me tourne alors qu'il ressert son étreinte. Il va m'étouffer si ça continue. Puisqu'il ne s'agit que de cela, je reprends ma découpe de légumes. Il vide son verre d'une traite. Il est nerveux. « Et lorsque l'envie te prendra d'aller faire du base-jump sur les toits des hôtels de Vegas, ou de l'escalade au Grand Canyon ? T'es prêt à échanger tout ça contre biberons et couches sales ? » Je découpe plus vivement les morceaux de courgettes, non vraiment, je ne souhaite pas sacrifier ma vie pour un enfant que je ne désire pas.

Je le sens perdu et ça a tendance à me déstabiliser j'arrête mes découpes mais reste face au plan de travail, il me l'attrape et je n'ai pas le temps de réagir. Je le laisse faire, je suis incroyablement docile. Sa détresse fait peine à voir, je n'aurais jamais imaginé que ça lui tienne à ce point à coeur. Je pensais que notre vie lui convenait autant qu'à moi, qu'il aimait sa liberté et que jamais il ne voudrait être enchaîné à une vie monotone à cause d'un désir d'enfant. Nos iris s'accrochent, ma main vient effleurer sa joue mais elle m'échappe puisque sa tête vient s'échouer contre mon épaule. Dans un geste réconfortant je lui caresse doucement l'épaule. Ma bouche va à la rencontre de son cou qu'elle embrasse avec douceur. « Ecoute Callan, on en reparlera plus tard d'accord ? » J'annonce dans un murmure, plus tard bientôt, mais pas maintenant parce que ce serait injuste. Je suis trop égoïste pour donner naissance à un enfant mais pas seulement, c'est beaucoup plus compliqué que cela. Je crois que je pourrais me remettre en question pour lui, je crois que je suis capable de tout un tas de choses pour lui, à mon plus grand étonnement, ça aussi ça a tendance à me déstabiliser. « Callan... » Je soupire, priant pour qu'il se redresse. « Regarde moi, comprends moi. S'il te plait... » Et là je pense qu'il s'embrouillera d'autant plus, mais malheureusement, il va devoir attendre pour les explications que je ne peux pas fournir pour le moment, des explications que je ne souhaite pas fournir ici, dans cette cuisine, à ce moment précis du jeu.