Le prime venait de se terminer et celui-ci était le pire depuis le début de mon aventure. Le départ de Sven y était pour beaucoup. J'avais même pleuré, je l'avais dit que j'étais trop sensible. Mais cela m'a fait mal de le voir partir de cette façon, sans même me contacter auparavant. Je l'avais regardé quitter le navire sans même broncher, me sentant incapable de le retenir. J'avais également lutter contre mes larmes durant toute la durée du prime, mais une fois la fin de celui-ci annoncé, je quittais le plateau du prime sans parler à quiconque et rejoignais la bibliothèque. Personne ne viendrait ici à cette heure-ci. J'ouvrais la porte, m'engouffrait dans la pièce et allait me caler dans un coin de la pièce. Mes larmes recommencèrent à couler en abondance, j'aurai les yeux bouffis demain. C'est pas cool. Je cale ma tête sur mes genoux et mon dos contre le mur. Je me pince les lèvres, j'veux pas qu'on me voit comme la chialeuse de service. Je redresse la tête, frotte rapidement mes joues afin qu'il n'y ai aucune trace de mes pleures. Mais je ne suis pas certaine que cela fonctionne correctement. Lorsque mon regard croise celui de la candidate, je constate qu'il s'agit d'une des nouvelles. J'tente de lui sourire, cherchant à masquer ce à quoi elle a pu assister. « J'suis navrée ... J'voulais pas qu'on me voit comme ça. » Sur ces mots, j'étends mes jambes, ne sachant pas trop comment agir.
FT LIV

Si tous les primes sont comme ça, alors je sens que l'aventure Fake Lover risque d'être à la fois drôle, pleine de folie et complètement harassante... Le tout, en même temps. En sortant du plateau pour rejoindre pour la première fois le village, je sens que je n'ai aucune envie de dormir et je me laisse guider par mes pas pour finalement arriver devant un bâtiment avec des escaliers que j'emprunte fébrilement. Peut-être que de jour, il est un peu moins effrayant, mais j'avoue que j'ai un peu peur de m'y aventurer maintenant. Néanmoins, je monte les marches une à une et arrive finalement devant les portes que je pousse doucement. Une sorte de hall d'accueil, quelque chose d'administratif... Je regarde autour de moi, il fait vachement sombre... Pour une raison qui m'est inconnue, je monte le second escalier et choisit une porte qui ne veut pas s'ouvrir avant de me diriger sur la droite afin d'ouvrir une autre porte. J'arrive dans une bibliothèque, toujours pas rassurante de nuit. Je regarde les murs près de la porte de façon à tenter de trouver un interrupteur afin de donner un peu plus de lumière à la pièce et finalement, je pousse un petit bitonio vers le bas et la lumière fut. Rien de plus simple... Maintenant, c'est vers les rayons de littérature étrangère que je me dirige, afin de trouver de quoi lire dans ma langue maternelle. Sauf que pour trouver ce genre de rayon, je mets un petit moment. Et c'est finalement une brune que je trouve, assise dans un coin et manifestement pas en forme. Merde... Elle me voit et me dit simplement : « J'suis navrée ... J'voulais pas qu'on me voit comme ça. » Je m'accroupis en face d'elle, même si je sais pas comment réagir. Légèrement gênée, je demande tout de même : « Désolée si... Est-ce que... est-ce que je peux faire quelque chose pour t'aider ? » Elle a étendu ses jambes et ma main vient toucher naturellement son mollet. « Si t'as besoin d'en parler... » j'hésite. Après tout, elle a peut-être simplement besoin d'être seule, auquel cas, je cesserai de l'ennuyer et j'irai voir ailleurs...

J'suis chamboulée comme jamais de son départ. Je lui en veux. Je le déteste autant que je l'appréciais. Foutus sentiments ! Foutues larmes. Je le hais. Je l'aime. Je ne sais plus. Des questions se bousculent dans ma tête et je suis incapable d'y coller une réponse. S'en foutait-il de moi ? En avait-il rien à foutre de me blesser à ce point là ? Est-ce qu'au moins il a pensé à moi ? J'suis recroquevillée sur moi-même, coupée du reste du monde et je ne peux m'empêcher de chialer comme la première des imbéciles. Je me déteste aussi. Autant que lui. Et soudainement, la porte s'ouvre, laissant apparaître une candidate. Une nouvelle en plus. Elle ne doit rien comprendre à ce qui m'arrive la pauvre et j'ai pas vraiment le courage de lui expliquer que je viens de perdre l'un de mes plus précieux amis. Mon meilleur ami au sein de cette aventure d'ailleurs. Instinctivement, je nettoie mes joues des larmes qui les recouvraient. J'ai ma fierté et je n'aime pas être vue comme quelqu'un de trop faible. J'ai peur que certains utilise cette faiblesse contre moi, alors je la cache. Mais là, c'est clairement loupé. « Désolée si... Est-ce que... est-ce que je peux faire quelque chose pour t'aider ? » Mes jambes sont désormais étendues, et je sens sa mains se poser sur mon genoux. Non, elle ne peut rien faire. Je ne pense pas. Je me mords la lèvres inférieure. « Est-ce que tu peux me prendre dans tes bras ... comme si on était amies... Et me dire que ça va aller. Je ... J'ai juste besoin de ça. » Je suis peut-être ridicule mais je ne suis pas à ça près. Et surtout, je ne veux pas qu'elle se sente obligée de le faire ... C'est juste que ça me ferait du bien. Ça m'apaiserait un peu. Pour cette nuit en tout cas. « Si t'as besoin d'en parler... » Elle ne sait pas à qui elle a à faire elle et ça se voit. J'suis un pipelette, j'suis incapable de la fermer et elle, elle me propose de causer. « Sven est parti ... C'était mon partenaire et il était tellement parfait. J'avais l'impression d'avoir rencontré l'un de mes meilleurs amis. J'ai jamais pensé que je créerai des liens comme ça avant de venir et pourtant je me suis plantée. Je me suis accrochée à lui comme un ouistiti à une branche. De toutes mes forces. Mais il est ... il a décidé de se casser. » ma voix est tremblante pourtant j'essaie de la maîtriser au mieux que je peux. Sacré connard, tu vas me manquer terriblement.