Enfoncée dans le lit conjugal partagée avec Branca, j'aspirais à dormir tôt et me lever tard, pour moins rester éveillée et moins sentir mon manque. Manque de Wade, manque de drogue, manque de rire, manque de tout... Manque d'envie aussi ; d'envie de rester ici. Mes bras encerclaient mon oreiller et je prenais légèrement toute la place. J'savais bien que ma partenaire n'allait pas venir se coucher maintenant et puis, comme d'habitude, elle me poussera un peu plus à ma place pour qu'elle puisse s'allonger à la sienne. Contrairement à hier, je ne pleurais pas comme un bébé, mais le départ de Wade risquait de me bouleverser pendant très longtemps. Pour une fois, Branca arrivait dans notre lit alors que j'étais encore éveillée. Pourtant je restais de dos. Je pensais bon de ne pas me retourner, qu'elle préférerait dormir que de m'entendre parler. Je ne faisais que m'avancer à ma place. Je fermais les yeux. J'espérais justement m'endormir. Sauf que la voix de Branca raisonna doucement. « Je crois que je te dois d’être encore ici Asmaa. » Je fronçais les sourcils, ne comprenant pas ce qu'elle voulait dire. Enfin. Je me retournais pour pouvoir la « regarder » dans le noir. Je ne savais pas quoi lui répondre. Enfin si, j'avais ma petite idée, mais j'étais sacrément gênée de l'entendre dire ça. Moi je ne savais pas à quoi était dû ma présence. Mon parcours était différent de celui de Branca. J'avais été nominée d'office deux fois. Pourtant, j'étais encore là. J'esquissais un petit sourire de coin, même si elle ne pouvait sûrement pas le voir. « Ne dis pas n'importe quoi. Si t'es encore là, tu ne le dois qu'à toi... » Lui disais-je naturellement, parce que c'était ainsi que je pensais. C'est vrai, je le pensais vraiment. La preuve ? Alors que j'ai été nominée deux fois, elle aucune fois. Pourtant elle aurait pu, puisque durant ces deux fois elle n'était plus en couple nominable, mais bien seule. Je pensais plutôt qu'elle était appréciée plus qu'elle ne le pensais. Et qu'elle pouvait l'être tout autant par le public. En tout cas moi je l'appréciais. C'est vrai, nous n'étions pas si proche, pas autant que je l'aurais souhaité, ce n'est pas pour autant que je ne l'aimais pas. « Tu es une fille très bien Branca... » De ce que je lui connaissais.

Spoiler:

Je ne pouvais pas concevoir l'idée que Branca était toujours en jeu grâce à moi. Je trouvais même cette idée ridicule. Je ne voyais vraiment pas en quoi justement j'aurai pu être une barrière contre les nominations pour elle. Pour moi, si les autres avaient réellement voulu la nominer, ils ne se seraient pas gênés pour le faire. Et puis, j'ai souvent suivi la cote de popularité que nous avons durant le prime et la demoiselle était parfois devant moi. Au contraire, je pensais même que nous étions bien ensemble. Que nous avions une popularité presque égale. Que nous irions en demi-finale ensemble, également. Bon peut-être pas, je ne pouvais pas faire preuve d'autant d'optimisme cette semaine. En tout cas, je me sentais confiante pour les prochaines nominations et que nous serions de nouveau à l'abri. Alors finalement, je lui avouais ce que je pensais d'elle. J'étais totalement sincère. À mes yeux, Branca était une fille très bien et ce, même avec son secret. Si celui-ci avait été un obstacle, elle en aurait été vite prévenu, puisque que je connais les secrets depuis un moment. Je ne pouvais pas me permettre ne pas l'aimer ou l'apprécier à cause de ça : ça serait vraiment hypocrite de ma part. Au contraire, sans même mettre vraiment rapproché d'elle, je me sentais proche d'elle par l'esprit. Elle sait ce que j'endure avec mes conneries, elle le sait plus que quiconque ici. « Mon casier judiciaire dit le contraire pourtant. » Me répondait-elle simplement. Je roulais des yeux et laissait un soupire s'échapper de ma bouche. Dans le jeu, nous n'avions pas eu le détail de son casier. C'est pour ou contre la personne qu'elle est que nous avons voté. C'est la personne qu'elle que les autres ont essayé de découvrir. Pas si elle avait des conneries ou non. « Ton casier judiciaire importe peu... Dans ma façon de te voir... » Oui elle avait beau me dire ça, je la trouvais toujours aussi bien. Même plus que bien. Je laissais ma tête vers ce que je devinais être sa tête. « Tu sais, avec ce que j'ai pris devant les caméras, je risque d'en avoir un aussi... » De casier judiciaire, auquel j'ai toujours réussi à échapper jusqu'à présent. Je ne sais pas si je l'ai déjà dis, mais j'ai peur de ma sortie du jeu. Si mes conneries me retomberont sur le coin de la figure. Si on contraire je réussirais à passer entre les mailles du filet. Mais est-ce que ça fait de moi une méchante fille ?