Je ne sais pas de quelle façon je suis supposé agir. Est-ce que je dois tirer la gueule toute la journée sous prétexte qu'un système arbitraire basé sur des points et une activité que je comprenais m'avait désigné comme étant nominé ? Si l'activité en question était le ménage alors là oui, je crois que je mérite largement ma place de nominée parce que hormis ma lessive personnelle et la vaisselle que je range dans le lave-vaisselle je ne suis pas d'une très grande aide. Une fois, je me souviens d'une vague de ménage intense pour palier mon ennui mais c'est tout. De toute façon ma nomination me laisse indifférente, mon ego n'est pas meurtri puisqu'aucun candidat ne m'a désigné. Non peut être que si je venais à être éliminer peut être que là j'en souffrirais l'espace de deux bonnes secondes mais c'est tout. L'indifférence c'est ce qui me défini le mieux, je suis indifférente par nature et mon indifférence a été masqué par tous ces sentiments exacerbés si bien qu'elle est moins présente qu'en début d'aventure. Je n'en sais trop rien. Je crois que je vais définitivement abandonner l'idée de faire la gueule, d'un côté ça pourrait m'attirer la sympathie du public et peut être que je pourrais espérer sauver ma peau, mais de l'autre ça risquerait de me lasser. J'opte pour la solution qui me semble la plus logique me concernant, je continue d'agir comme d'habitude. Il est plus de vingt deux heures, j'erre dehors, il fait froid mais j'aime cette sensation, ce froid saisissant. J'essaye d'allumer ma cigarette mais mon briquet semble en faire qu'à sa tête. Je me diriger vers le bistrot puisque il y a de la lumière. Je pousse la porte et découvre Branca accoudé au bar, je me dirige vers elle lorsqu'elle me fait une révélation. Je souris tout en m'installant sur le tabouret à ses côtés. « Et pourquoi pas ensemble ? On est mariés, on se connait depuis une éternité, la plupart des gens qui viennent à plusieurs ont un secret commun. Pourquoi pas non ? » Je souffle mystérieuse alors que je me redresse légèrement pour m'emparer d'un verre. « Oh et t'as du feu s'il te plait ? » Je suis déçue grandement déçue qu'elle ne puisse pas m'en dire un peu plus puisque sincèrement je suis curieuse de savoir ce qu'elle croit connaître à notre sujet.

J'ai zappé la partie qui concernait la chasse aux secrets peut être parce que finalement ça ne m'intéresse pas. Je ne sais pas, peut être que si je cherchais à creuser un peu plus en profondeur, j'arriverais à trouver quelques trucs concernant les secrets des candidats d'autant que je les observe énormément. Chacun autant qu'ils sont. J'avais d'ailleurs vu certaines choses chez Branca qui auraient pu éveiller mes soupçons au sujet de son secret, j'ai immédiatement remarqué qu'elle avait quelque chose de particulier. Et je ne me suis pas trompée. Immédiatement, je suis déçue qu'elle ait été éliminé, parce que l'idée d'être confronté à elle lors d'une révélation m'aurait totalement plu. Bon, évidemment, elle aurait pu peut être buzzer Callan, et puis je ne pouvais me douter que Dagga allait déclencher l'alarme des secrets le lendemain à mon sujet. Je ne peux pas m'empêcher d'évoquer un secret commun. Je souris face à sa remarque. « Certes. » Je lui adresse un sourire particulièrement équivoque mais préfère ne pas m'étendre à ce sujet puisqu'il est strictement interdit de parler des secrets, j'en ai sans doute trop dit d'ailleurs. Tant pis, que Cupidon me tape sur les doigts s'il le souhaite. Je récupère un verre pour l’accompagner mais avant cela je lui demande un briquet puisqu'à la base c'est la raison de ma venue ici. J'avais besoin de fumer, je sors mon paquet de ma poche et en extrait une cigarette que je porte à ma bouche. Je pousse le paquet vers elle, si jamais elle veut en prendre une et récupère son briquet en échange. Elle semble y tenir si bien que je l'observe du coin de l'oeil tandis que je l'allume. « Signification particulière ? » Je le lui rends immédiatement, il manquerait plus qu'elle me tranche la gorge après coup. Hum. Ouais, c'est sûr qu'elle sera bientôt fixée concernant mon secret. J'expire la fumée de ma cigarette. « La pire ... ? » Je ne sais pas trop de quelle manière interpréter sa remarque, pas trop mal, mais pire dans quel genre. « De toute façon, c'est moi la méchante dans l'histoire, pas toi... Ce serait logique. » Je fais évidemment référence à la soirée du prime et des awards qui nous ont été décernés. J'y ajoute un brin de mystère à travers le regard que je lui lance.

La conversation concernant nos secrets respectifs à Callan et moi puisque l'idée d'un secret commun lui semble absurde est vite enterrée. Au lieu de cela, la conversation passe sur le briquet contre lequel elle me met en garde. Je m'imagine bien qu'il lui est cher puisque de toute évidence, sa réaction n'aurait pas été celle-ci sinon. On fait rapidement l'échange, elle le briquet, moi le paquet de cigarettes, je ne suis pas à une près, au contraire. Et je lui rends son bien tandis que je joue avec le paquet que je fais tourner sur le bar. J'hoche la tête à sa remarque, je ne crois pas qu'elle veuille en parler, ça doit être encore douloureux alors je ne remue pas le couteau dans la plaie. De toute façon, elle change elle même de sujet, et le sujet de la conversation n'est autre que ma petite personne. Elle affirme que je suis pire qu'elle, je reste un peu perplexe et n'hésite pas à lui demander des explications qui ne tardent pas à arriver. « Oh de cette façon. » Je souris malicieusement. Elle semble presque gêné de faire preuve d'honnêteté, elle ne devrait pas, j'apprécie cette qualité chez elle. « Alors oui, je suis nettement pire que toi sauf que je ne suis pas froide, je suis carrément glaciale mais je le vis plutôt bien. Et je suis flatté que tu t'en sois rendue compte. » Nouveau sourire alors que je tire sur ma cigarette à mon tour. J'évoque les awards, celui qui m'a qualifié de méchante, ce que je lui rappelle non sans fierté. Elle est agaçante. « Oh voyons, c'est ta franchise qui t'as voulu d'être agaçante. La vérité, les gens n'aiment pas, il ne faut pas leur en vouloir. » Et mon dieu ce que je suis bien placée pour pouvoir l'affirmer. Un rire s'échappe de mes lèvres. « Tu vois finalement, je peux être très chaude par moment... Mais bon, ça c'est parce que j'ai des partenaires multiples, tu aurais pu prétendre au titre toi aussi si tu avais accepté ma proposition dans la laverie. » Je lance l'air de rien. « Ce sera trop tard pour le titre, mais elle tient toujours d'ailleurs... »