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A l'ouest. En ce début d'après-midi, la belle se sentait à l'ouest. Déjà, elle avait bien eu du mal à se réveiller. Notamment quand la moitié des candidats du nid foutent le bordel à partir de neuf heures lorsqu'ils se réveillent. Et qu'ils réveillent les autres, ça va de soi. Se faire réveiller, c'était une chose chez Enora. Émerger en était une autre. Mais bon, il était treize heures, c'était passé. Presque. Très franchement, à présent, elle avait faim. Elle n'avait pas encore mangé aujourd'hui. Et puis, bon, il n'était que treize heures, pas vrai ? Vu l'heure, d'ailleurs, elle se doutait qu'elle retrouverait d'autres candidats dans la cuisine.
Finalement, Enora emprunta l'un des escaliers présents dans le chalet afin de descendre au rez-de-chaussée. En descendant, elle aperçut l'un des candidat, installé sur l'escalier situé en face. La jeune femme fronça un instant les sourcils. Que faisait-il ici ? Enfin, surtout, que faisait-il ici, la tête entre les mains limite en train de déprimer ? Ouais, parce que c'était l'impression qu'il donnait pour tout vous dire. Ou du moins, c'est ce qu'Enora ressentait. En bas des marches, finalement, la belle s'approcha du candidat qui s'était mis à fredonner entre temps aussi. Bizarre. « Tu fais quoi ? » lui lança-t-elle, d'un ton joyeux. Curieuse ? Non, juste intriguée pour le coup. Et son estomac pouvait bien attendre quelques minutes de plus, pas vrai ?

Je lève la tête aussitôt que j'entend une voix féminine m'adresser la parole et je découvre une autre jeune femme que je n'avais pas encore eu l'occasion de rencontrer. Bong sang mais on est combien déjà. Une trentaine hein...c'est vrai que ça fait beaucoup, surtout pour un type habitué à vivre en sa propre compagnie depuis des années. C'est carrément brutal même.

"J'attend que ça se passe."

Que quoi passe, le temps ? Alors pour ça aussi ça deviens compliqué. Pas de montre, pas d'horloge impossible de savoir avec exactitude quelle heure il est sauf si on est vraiment déterminé à le savoir auquel cas, on peux se rendre dans la salle de vidéo surveillance et passer l'après midi à déchiffrer la bande de chiffre en bas des écrans pour savoir ou de manière un peu plus pratique mais toute aussi longue, faire le tour du chalet pour savoir qui à l'iPad entre ses mains. Perdre deux heures pour savoir l'heure qu'il est, c'est bien trop ironique à mon goût. Ma main passe dans mes cheveux et j'observe la paume de ma main l'air sceptique un instant. La vie en communauté, la joie de tout partager avec tout le monde et l'occasion de tester la cire graphiK d'Ezra qui oublié de refermer son pot dans la salle de bain ce matin. Chacun son truc, ça m'apprendra.

"Et toi ?"

« J'attend que ça se passe. » Wow, quelle réponse. Enora ne se serait jamais attendue à cela, quoi. Bon, en même temps, que pouvait-il bien faire assis dans les escaliers, pas vrai ? En tout cas, quel programme intéressant, dis donc. « Et toi ? » avait-il demandé, en retour. « Oh, j'allais me rendre dans la cuisine là. » Bon, en soit, c'était pas plus intéressant de savoir qu'elle s'apprêtait à aller manger. « Mais bon, t'as l'air d'un dépressif là, assis sur tes marches, alors j'me suis dis que j'allais te tenir compagnie quelques instants. » Qu'elle était gentille. Franchement, nous n'étions que mardi et déjà, il avait l'air de se faire chier. Inadmissible. Ouais, voilà. Il y avait tellement de choses à faire. Bon, surtout parce cela faisait deux jours qu'ils étaient là. Limite, la blonde était prête à parier qu'il n'avait pas encore fait le tour de toutes les pièces, par exemple. En tout cas, elle ne l'avait pas fait, elle. Enora prit finalement place aux côtés du candidat. « Bon, c'est quoi ton prénom, à toi ? » lui demanda t-elle, en tournant légèrement la tête afin de le regarder. Ce serait bien plus simple, si elle commençait pas là, déjà. Notamment pour la suite de l'aventure. Parce que bon, savoir les prénoms des autres serait toujours utile. Toujours.

"Je m'appelle Ithaque."

Je la regarde s'assoir à coté de moi à coté des marches, j'ai une sorte de mouvement de recul qui me colle contre le mur, impossible de m'éloigner d'avantage. Peut être que je tenais juste à lui faire la place nécessaire pour qu'elle puisse s'assoir confortablement, peut être que je suis pas spécialement fan de la proximité. Mais je dois avouer que je suis malgré tout surpris qu'elle prenne le temps de me parler, même si quelque chose me dit qu'elle n'avait surement rien d'autre de plus intéressant à faire.

"Et je suis dépressif."

C'est la vérité. Elle venait de me surprendre à l'aube d'un magnifique plongeon, et de me rattraper malgré elle. C'est pas très fun comme entrée en matière et il est encore trop tôt dans le jeu pour me que me laisse aller, que je ne puisse plus contrôler, mes délires pathologiques. J'essaye de détendre un peu l'atmosphère avant qu'elle se rende compte qu'elle aurait mieux fait d'aller manger seule, parce-que ce serait toujours moins déprimant qu'une conversation avec moi.

"Quand il y a pas de musique surtout."