La solitude, les abrutis et tout le packaging qu’on offrait avec, elle s’y attendait Cependant des réactions de cette sorte à son égard, non. En même temps qui serait dans la capacité d’envisager ce genre de choses ? Premièrement son partenaire la lâchait dès la première seconde en l’humiliant salement, deuxièmement elle se faisait lyncher sans aucune raison, troisièmement les gens ici étaient tous désagréables et quatrièmement ils prétendaient tous la connaître alors qu’ils ne la connaissaient que depuis peu. En soit c’était assez drôle puisque dans la vie de tous les jours Blondie ne se faisait jamais cramer, et surtout elle-même n’était parfois plus très sûre de savoir ce qu’il se cachait sous cette pile de masques qu’elle portait. Mais soit, si ça leur faisait plaisir. Il fallait toujours un bouc émissaire, et tant mieux puisqu’en général Caliméro était le chouchou du public. Elle s’imaginait déjà les banderoles à son effigie s’agiter tel un drapeau de paix. Assise face à la table de la cuisine, mais surtout face à la fille que lui avait préféré Israel le premier soir, Marthie ne disait mot, terminant tranquillement son repas. Réveillée trop tard, Cendrillon eut raté le déjeuner en compagnie de tous ses « camarades » ; dommage elle s’était donc contentée des restes. Son assiette terminée, elle se décida à engager la conversation. « Tu… tu veux un dessert ? » Le regard fuyant et le ton hésitant, voilà sa façon à elle d’engager la conversation dans cette pièce, avec cette personne.