C'était donc ça. La bibliothèque. Ah ouais, pas mal. Parce que oui, Mado faisait présentement connaissance avec cette pièce que beaucoup de candidats fréquentaient probablement assidument - pas toujours pour véritablement lire, par contre - mais qui ne l'avait jamais plus tentée que cela jusqu'à aujourd'hui. Pourtant, à force de voir tous ces pseudo-érudits étaler leur hypothétique savoir à tout va, il est vrai qu'elle avait été curieuse de découvrir cet endroit qui, elle le supposait, devait en quelques sortes être leur temple. En réalité, elle se foutait éperdument de ces gus en manque de reconnaissance, elle était surtout ici pour découvrir les lieux. Quelques pièces du nid lui restaient totalement inconnues, et après déjà deux semaines de jeu, elle estimait qu'il était temps d'y remédier. Alors la jeune femme avait poussé la porte de cette impressionnante pièce, avait avancé à travers celle-ci et s'était faufilée entre les différentes rangées d'étagères de l'endroit. Clairement, ça n'était pas un lieu qu'elle fréquenterait tous les jours. Mais ça devait convenir à beaucoup d'autres, elle s'en doutait. Non, définitivement, elle ne se sentait pas à sa place au beau milieu de tous ces grands ouvrages dont, pour la plupart, elle n'avait jamais eu connaissance de l'existence. La littérature, ça n'avait jamais tellement été son truc, disons. Et elle ne s'en portait pas plus mal, qu'on se le dise. Elle vivait fort bien tout en ne sachant pas qui est Nietzsche, et il n'y avait a priori aucune raison pour que cela change. Estimant alors n'avoir aucune raison de s'éterniser ici, c'est par le plus grand des hasards que son regard se posa sur une étagère plus familière que les autres. Et pour cause, s'y trouvaient bon nombre de revues sportives qu'elle connaissait quelques peu. En soi, elle avait peu de temps pour lire, mais pour être abonnée à divers clubs de sport, elle recevait ce genre de lectures assez régulièrement. Agréablement surprise, la jeune femme s'approcha desdites revues et en prit une hasardeusement, qu'elle commença à feuilleter. Mais non loin d'elle se trouvait l'une de ses camarades, Everleigh. Celle-ci semblait accaparée par une toute autre lecture, ce qu'elle respectait tout à fait, mais ce qui ne l'empêcha pas d'abandonner un instant la sienne, histoire de l'approcher. Car oui, elle estimait avoir besoin de lui parler. « Tu es du genre à te mêler des affaires des autres toi, non ? » demanda-t-elle alors, sans animosité particulière, simplement en étant curieuse. Car elle ne saisissait pas tout des intentions de sa camarade. En soi, elle était là pour y voir plus clair. « Tu estimes avoir quelque chose à me reprocher, Everleigh ? » reprit-elle, comme pour lui tendre une perche. Si elle avait quelque chose à lui dire, qu'elle ne se gêne pas. Peut être se faisait-elle des idées, mais Everleigh semblait avoir trouvé à commenter certains faits, mais ça, Mado ne l'avait su que parce que ses oreilles trainaient. Elle préférait autant le savoir directement. Dire les choses en face, c'était tout de même préférable. Plus honorable, en tout cas.

Je n'ai pas l'esprit à faire quoi que ce soit, je tourne je vire. J'ai trop chaud, beaucoup trop chaud. La maison n'a pas été construite pour endurer ce genre de température. Bon sang, ont-ils vraiment été assez radin pour oublier la climatisation ou quoi ? Je ne sais pas vraiment quoi faire pour occuper mon temps. Je pourrais nager mais la piscine est prise d'assaut, quant à la patinoire c'est pire. Je me résous à aller dans la bibliothèque, l'avantage c'est que je ne risque pas d'y croiser des candidats indésirables. Et puis les romans sont fait pour s'évader, c'est parfait, j'ai besoin de m'évader. Je ne me suis pas trompée, il n'y a personne dans la bibliothèque. Je traîne un instant dans les rayonnages. Rien ne semble m'inspirer. Je songe un instant à emprunter un magasine féminin, et puis renonce. Les gros titres ne m'inspirent pas. Je n'ai pas besoin de faire un régime express, je ne dois pas tenter de reconquérir mon jules. J'ai envie d'autre chose. Un peu de littérature. De la vraie littérature s'entend. J'attrape un livre, Gatsby le magnifique pas forcément ce sur quoi je me serais penché au premier abord mais la première ligne m'interpelle alors je continue. Je lis, je lis encore mais pour tout dire je ne suis pas certaine de savoir ce que je suis entrain de lire. Les mots, les lignes me défilent sous les yeux mais rien n'entre dans ma tête. De toute façon je n'aurais pas le temps de le terminer, une voix s'élève. « Tu es du genre à te mêler des affaires des autres toi, non ? » Tiens, j'ai déjà entendu cette remarque quelque part. Je sais pourtant que son auteur n'est pas devant moi. Il s'agit plutôt de Mado que je ne tarde pas à reconnaître. Je lève les yeux vers elle. « Il ne faut pas se fier aux rumeurs. » Je fais référence à la réplique d'Harlow mais je doute qu'elle y faisait référence. J'appuie ma tête contre la paume de ma main. Je soupire. « Tu estimes avoir quelque chose à me reprocher, Everleigh ? » Moi ? Non. Pas vraiment. « Par particulièrement, j'ai juste remarqué que tu étais très collante dans ton genre et qu'il est difficile d'approcher Fitz c'est particulièrement ennuyeux à mon avis, sinon à part ça, non rien. Et puis ce n'est pas comme si j'avais la prétention de te connaître. » Je suis franche, je ne vois pas vraiment l'intérêt de lui mentir, ce n'est pas mon genre d'autant que je n'ai pas vraiment de raison de le faire. Si bien que mon ton est égal au sien, relativement neutre et sans la moindre once d'agressivité.

Parait-il que ça n'était pas chose honorable de détourner quelqu'un de sa lecture. Sauf que bon, s'agissant de Mado, il va de soi que ça n'était tout simplement pas valable. Et puis bon, elle n'allait pas attendre qu'Everleigh ait terminé de lire, des fois qu'elle soit partie pour toute l'après-midi. De toute manière, elle ne comptait pas l'importuner bien longtemps. Elle savait pertinemment que sa camarade faisait partie des personnes qui n'avaient pas franchement envie de se retrouver à ses cotés, donc bon, elle tâcherait de faire vite. Le fait est simplement que Mado ne comprenait pas tout du comportement d'Everleigh. Du peu qu'elle avait pu entendre ou observer, celle-ci semblait dérangée par sa présence perpétuelle aux cotés de Fitz. Sans que cela l'atteigne véritablement - elle avait le droit de fréquenter qui elle voulait et autant qu'elle le voulait, jusqu'à preuve du contraire - il est vrai que ça avait tendance à la faire un petit peu chier quand même. Parce que dans ses souvenirs, Mado n'avait jamais chassé qui que ce soit par simple prétexte d'être près de Fitz. Il ne lui appartenait pas et elle ne voulait absolument pas que ce soit le cas. Si elle était effectivement possessive, elle n'en était pas moins réaliste pour autant. Ce qu'elle voulait simplement, c'était avoir quelqu'un d'agréable avec qui passer du temps tant qu'elle serait ici. Elle n'estimais pas demander la lune. Elle ne demandait à personne d'approuver, simplement, elle trouvait assez malvenu qu'on trouve le moyen d'hypothétiquement lui reprocher sa présence, alors qu'elle estimait que c'était au principal intéressé, et uniquement à lui, de la lui reprocher si elle le dérangeait autant qu'elle semblait en déranger d'autres. Sa camarade lui fit avoir savoir qu'il ne fallait pas se fier aux rumeurs, ce qui lui décrocha un fin sourire. Pour le coup, elle croyait entendre Carmen. Et pour cause. « Non, c'est juste que ce j'ai cru observer. » Ce que pouvaient dire les autres, clairement, elle s'en foutait. Elle préférait se faire sa propre opinion, juger par elle-même. Oui, c'était bien mieux. Sa camarade en vint alors aux faits, disant tout d'abord qu'elle ne lui reprochait rien de concret, si ce n'est peut être le fait qu'elle soit si collante. Bien, c'est effectivement ce qu'elle avait cru comprendre, hm. « J'apprécie Fitz. J'apprécie de passer du temps avec lui. Je ne le cache pas, il est celui que j'affectionne le plus ici. Donc oui, inévitablement, il est celui vers qui je vais plus facilement. Mais j'attends le jour où il me dira qu'il en a marre, lui aussi. Parce que ton "ras-le-bol" sera probablement le sien à un moment ou à un autre, je m'y attends. » Parce qu'elle était lucide et qu'elle savait que tôt ou tard, il rejoindrait les autres pour dire qu'elle était insupportable. Pour le moment, il semblait désireux de voir le meilleur en elle, mais nul doute que ça ne durerait pas. « En attendant, je trouve dommage que tu partes du principe que parce que je suis souvent près de lui, tu ne peux pas le rejoindre. Je veux bien croire que je sois antipathique, mais de là à ce que ça t'empêche de venir vers Fitz ... » Finalement, si les gens d'ici étaient susceptibles de réagir de cette manière, alors oui, il était peut être mieux qu'elle se contente de la compagnie de Fitz.

Quelque part ça m'arrange d'avoir été interrompu par Mado dans ma lecture, je ne suis pas certaine d'être capable de lire ce livre d'une seule traite aujourd'hui. Je ne suis pas vraiment d'humeur et même si je sens les reproches venir avec elle, ce n'est peut être pas une mauvaise chose de toute façon je n'ai pas grand chose à cacher. Et franchement je la vois venir avec ses gros sabots, je sais très bien de quoi elle va me parler, ce n'est pas comme si je me cachais de dire ce que je pensais. Et j'ai tendance à dire que Fitz passe Mado n'est pas bien loin. Alors non franchement, ça ne m'étonne guère. « Non, c'est juste que ce j'ai cru observer. » Tiens donc ! J'arque un sourcils relativement surprise. « Tu regardes mal alors. » Je réponds au tac-o-tac parce que non justement je ne mêle pas des affaires des autres, je dis ce que je pense c'est tout. Et c'est ce que je pense et ça n'engage que moi. Je ne dis pas à Fitz de l'envoyer chier, il fait un peu ce qu'il veut. Du coup lorsqu'elle m'interroge je ne lui cache rien, parce que comme j'ai dit, je n'ai rien contre elle. « J'apprécie Fitz. J'apprécie de passer du temps avec lui. Je ne le cache pas, il est celui que j'affectionne le plus ici. Donc oui, inévitablement, il est celui vers qui je vais plus facilement. Mais j'attends le jour où il me dira qu'il en a marre, lui aussi. Parce que ton "ras-le-bol" sera probablement le sien à un moment ou à un autre, je m'y attends. » C'est fou d'être aussi pessimiste, peut être que lui ça lui plait cette proximité, il ne m'a jamais rien dit contre, il s'est d'ailleurs énervé lorsque j'ai blagué à ce sujet lors du prime donc rien n'indique qu'il va en avoir ras-le-bol lui. « Si tu en es sûr à ce point pourquoi tu persistes ? » Ca ne me regarde, elle n'est pas obligée de me répondre mais étant donné que j'ai beaucoup de mal à comprendre son raisonnement, sa façon de pensée, je l'interroge à ce sujet, je ne le prendrais pas mal si elle m'envoie sur les roses de toute façon. « En attendant, je trouve dommage que tu partes du principe que parce que je suis souvent près de lui, tu ne peux pas le rejoindre. Je veux bien croire que je sois antipathique, mais de là à ce que ça t'empêche de venir vers Fitz ... » Pardon ? Est-ce que j'ai un jour sous-entendu qu'elle était antipathique ? Je ne crois pas au contraire, je trouve ça particulièrement ridicule qu'elle pense d'ailleurs. « Je ne te connais pas pour autant, je ne te trouve pas du tout antipathique, ce n'est pas la raison qui me pousse à l'éviter. Non, c'est plutôt ce qui vous lie et je me vois mal arriver comme une fleur lui parler alors que t'es là. si je cherche sa compagnie, ne le prends pas mal mais la tienne ne m'intéresse pas forcément à ce moment précis. Parce qu'on développe des choses différentes, parce que les réactions sont différentes en fonction des personnes avec qui ils se trouvent. » Je ne sais pas si j'suis très clair, ce qui m'agace c'est que si je veux être avec Fitz, il faut aussi que je sois avec Mado, et ça je n'en ai pas la moindre envie. Parce que nos relations sont différentes, ni plus ni moins. Y'a pas à tergiverser des heures.

Mado n'était pas du genre à se soucier de ce que les autres pouvaient bien penser d'elle, c'était un fait. Pour autant, elle avait cru comprendre, en analysant quelques peu son comportement lors du dernier prime, qu'Everleigh ici présente ne voyait pas nécessairement d'un très bon œil le fait qu'elle passe beaucoup de temps en compagnie de Fitz, et cela lui avait donné envie d'en savoir plus, de l'interroger à ce sujet, pour comprendre ce qui la chagrinait véritablement là-dedans. Mado était tout à fait ouverte au dialogue, estimant que c'était encore le meilleur moyen de se faire une opinion plus précise de sa camarade. Celle-ci lui fit en tout cas comprendre qu'elle regardait mal, sans doute pour insinuer que Mado avait bien mal interprété la situation et donc que sa camarade ne se mêlait pas le moins du monde d'affaires qui n'étaient pas les siennes. Hm hm. « Si tu le dis » se contenta-t-elle de répondre, dans un vague haussement d'épaules, pas forcément convaincue mais n'ayant absolument pas l'intention de polémiquer à ce sujet. Ce n'était absolument pas le plus important en soi et il suffirait qu'elle soit tombée sur quelqu'un d'aussi têtue qu'elle pour qu'elles y soient encore à Noël. Donc non, elle allait gentiment éviter et se concentrer sur la suite. Oui, voilà, c'était bien mieux. Mado ne tarda alors pas à expliquer pourquoi elle passait "autant" de temps avec Fitz - à noter qu'ils exagéraient tous et qu'elle ne comprenait pas pourquoi on ne faisait aucun commentaire à Israël et Luce, entre autres cas similaires. Le fait est que Fitz était tout bonnement sa meilleure rencontre ici - pour le moment du moins - et qu'il est vrai qu'elle avait plus tendance à aller vers lui que vers les autres. Après, elle restait réaliste : elle n'était pas quelqu'un de facilement supportable sur le long terme alors il en aurait probablement marre un de ces quatre. Elle s'y était préparée, c'est certain. Sa camarade, elle, semblait s'en étonner. Elle ne pouvait pas tellement comprendre, à vrai dire. « Va savoir, je dois avoir un petit coté maso » répliqua-t-elle, sans grand sérieux, plus pour se donner le temps de trouver une réponse plus convaincante, ou en tout cas plus sérieuse. « Parce que je n'ai jamais connu ce genre de complicités auparavant et que je préfère profiter de celle-ci tant que je le peux. Quand il en aura marre, il me le fera comprendre, mais en attendant, je ne vois aucune raison de me priver de sa compagnie. » Oui, ça restait une interprétation très pessimiste, mais étant une insociable de nature et quelqu'un qui n'avait jamais tellement eu de chance dans ses échanges avec autrui, Mado ne parvenait pas à voir les choses avec plus d'optimisme, hm. Bref. Tout ça pour dire qu'Everleigh avait tort de penser que parce que Mado se trouvait souvent aux cotés de Fitz, elle n'y avait pas sa place également. Mado était peut être possessive, mais pas à ce niveau-là, quand même. Everleigh lui fit alors part de son point de vue sur la chose, lui expliquant ce qui l'empêchait véritablement d'approcher Fitz quand Mado était dans les parages. Oh, elle ne se vexait pas. Aucun risque. « Je comprends. Du coup, c'est dommage. Puisque comme je l'ai dit, je compte bien profiter de sa compagnie tant qu'il ne m'aura pas fait comprendre que je suis finalement de trop. » Il ne fallait surtout pas le prendre comme un "et vlan, dans les dents", mais comme une petite précision. Elle était simplement honnête. Elle ne changerait pas de fréquentations pour autant, c'était une certitude. « Après, peut être le problème se trouve-t-il également ailleurs. Je ne voudrais pas que tu me vois comme une rivale, par exemple. » Sous entendu : si Fitz lui plaisait et qu'elle était simplement jalouse de sa proximité toute relative avec Mado, elle pouvait le dire hein. Ce serait même relativement compréhensible, en soi.

Mado semble perplexe lorsque je lui dis que je ne mêle pas de ce qui ne me regarde pas et à vrai dire, je m'en fiche. Je sais quand même ce que je fais, mieux qu'elle en tout cas. Alors si elle estime qu'en taquinant Fitz je le fais, grand bien lui fasse, je m'en fous. Totalement. Elle n'a entendu que cette bribe de conversation lors du prime, elle a vu notre conversation à la piscine, ouais et alors. Qu'est-ce que ça peut bien prouver ? Rien du tout. Le pire dans tout ça c'est qu'elle semble tellement certaine qu'il va la repousser un moment donné que ça m'interpelle, je ne peux pas m'empêcher de lui demander des précisions. Précisions à laquelle elle répond d'ailleurs. Je suis perplexe, et je trouve sa façon de pensée étrange alors du coup je ne peux pas m'empêcher de commentaire. « J'ai toujours pensé qu’étouffer les gens c'était le meilleur moyen de les écoeurer. » Mais ce n'est que ma façon de pensée, elle fait ce qu'elle veut, elle pense de la façon dont elle veut, je ne suis pas entrain de lui dire comment s'y prendre, non je ne fais que répondre, échanger, partager les idées c'est ce qu'on appelle converser dans le jargon linguistique je crois. Donc ouais, je fais la conversation. Quant à la suite, l'échange entre nous est honnête, on se donne mutuellement les vraies raisons qui, mais en même temps mentir serait tellement ridicule. D'ailleurs, c'est sans doute ce que j'apprécie le plus chez Mado parce que même si elle semblait penser le contraire, je n'ai rien contre elle, bien au contraire, c'est sa franchise. Je pourrais avoir des doutes sur celles de certains mais pas avec elle, je n'ai aucuns doutes là dessus. « J'ai donc de la chance que je ne suis pas H-24 avec lui finalement. Et puis si ça devrait arriver, je serais forcée de m'imposer... » Et du coup elle ne l'aurait plus pour elle seule, ce qui risquerait d'être problématique puisque indubitablement leur conversations n'auraient sans doute plus la même contenance. Clairement pas, tout comme les nôtres à Fitz et moi. Je ne peux pas m'empêcher de rire lorsqu'elle emploi le mot rivale. « Je ne suis pas jalouse de toi Mado, et je ne te considère pas du tout comme une rivale si c'est ce qui te fait peur. Rivale de quoi d'ailleurs ? » Je ne sais pas elle, mais moi je ne suis pas tombée amoureuse de Fitz, je ne cherche pas à mettre le grappin dessus par tous les moyens, mon but n'est pas de repartir avec lui à la fin de l'émission. « Mais je peux comprendre que tu sois inquiète au vu des images qui ont été diffusée, ce serait légitime. » Après tout nous étions proches dans la piscine, on s'est embrassé au delà de ce que le jeu nous imposait, donc ouais elle peut s'inquiéter si elle souhaite voir évoluer leur relation. Ca n'a pas lieu d'être à mon sens, mais soit.

Okay, admettons qu'Everleigh ne se mêle pas sournoisement des affaires des autres. C'est ce que Mado avait cru observer, mais visiblement, elle s'était trompée, du moins, si l'on en croyait la version des faits de sa camarade. Et la française, peu désireuse de se lancer dans un débat qui ne les mènerait nul part, n'avait absolument pas envie de lui donner tort. Alors elle se contenta de passer à autre chose, pas forcément très convaincue pour autant, mais qu'importe, c'était sans doute mieux de ne pas rester là-dessus. Mado semblait en tout cas persuadée - et c'est peu dire - que Fitz se lasserait tôt ou tard de sa compagnie. Après tout, n'ayant jamais eu d'ami et ayant toujours eu tendance à rebuter les gens, Mado partait aisément du principe qu'on n'avait rarement envie de rester bien longtemps avec elle. D'ailleurs, si ça continuait, Fitz allait finir par battre un record, hein, vu qu'elle ne comptait naturellement pas Ezra qui, en toute logique, était celui qui la supportait depuis le plus longtemps. Non, disons simplement que Mado imaginait très bien la suite de cette manière : Fitz en ayant marre de sa compagnie et ne se le privant pas de le lui faire comprendre. Alors oui, elle comptait bien profiter de sa compagnie le temps qu'elle l'aurait encore près d'elle, parce qu'elle finissait par se prendre d'affection pour ce garçon, c'était certain. La réponse d'Everleigh la poussa alors à arquer un sourcil. Comment Mado devait-elle prendre son commentaire ? Pour le coup, elle ne savait pas trop. « Je n'ai pas l'impression d'étouffer qui que ce soit » se contenta-t-elle de répondre, vaguement, sans trop savoir ce que sa camarade avait voulu insinuer. S'il est vrai qu'elle était parfois encombrante, Mado n'avait pas franchement le sentiment d'empêcher Fitz de voir qui il voulait, par exemple. Par contre, ce qui était sûr, c'est que Mado ne comptait pour le moment pas s'effacer simplement pour contenter Everleigh. Elle le ferait si celle-ci allait "plus loin" avec Fitz par contre, oui. Everleigh parla alors de s'imposer. Honnêtement, Mado ne se voyait pas trouver cela malsain ou fourbe, vu qu'Everleigh pouvait faire ce qu'elle voulait et qu'elle n'aurait qu'à s'en accommoder de son coté. « Au pire, ne te gêne surtout pas » souffla-t-elle, sincèrement. Fitz n'était à personne, et surtout pas à Mado. Elle avait bien compris que ça parlait beaucoup à ce sujet au sein du nid, et ça la gonflait un tantinet en fait. Sans forcément s'éloigner de lui, elle laisserait naturellement quiconque se faire une place de choix aux cotés du jeune homme, oui. Trop bonne cette Mado, hein. Le mot "rivale" était ici peut être un tantinet maladroit, mais c'est véritablement le ressenti qu'avait eu Mado suite aux propos de sa camarade. « Non, moi ça ne me fait pas peur justement. Je ne veux simplement pas que tu ailles imaginer quoi que ce soit. Si Fitz te plait, tant mieux pour toi. Et n'hésite pas à tenter ce que tu veux tenter avec lui surtout, c'est tout ce que je veux dire. » Après, elle ne savait pas si Everleigh était sérieusement attirée par Fitz. Ce qu'elle savait, par contre, c'est que si quoi que ce soit devenait sérieux entre ces deux-là, oui, elle trainerait beaucoup moins dans les parages. Par nécessité plus que par envie, hm. « Inquiète de quoi ? Je me fous de Fitz, de vous, de vos baisers ... Vous être adultes, vous faites ce que vous voulez. Je n'attends rien de Fitz. Je n'attends rien des hommes en général. » Parce qu'elle avait fait une croix dessus depuis belle lurette, c'est tout. Là, elle passait peut être pour une jalouse doublée d'une rageuse, mais elle était simplement un peu agacée qu'on l'imagine désespérée au point de vouloir conquérir le Bachelor du nid. Parce que oui, quelques fois, c'était un peu l'effet que lui faisait Fitz. La Production y était pour beaucoup là dedans, remarquez.

Pourquoi elle me prend au mot ? Hein pourquoi ? Ca a tendance à me fatiguer cette conversation. Je ne sais pas pourquoi on en est venue à ce sujet. Elle fait ce qu'elle veut, il en va de même pour moi alors où est le problème. Franchement. Je ne fais aucune remarque après la sienne. Tant mieux après tout. Tout le monde est content par extension. Je lui dis que s'il le faut, je m'imposerais, elle approuve mon choix. Je ne sais pas si je dois la croire ou non tout ceci ça me semble étrange. Trop étrange. Non mais ça va, ce n'est pas comme si j'allais me priver de faire quoi que ce soit. « Je n'attendais pas vraiment ton consentement, de toute façon je n'ai pas prévu de tenter quoi que ce soit. Si les choses doivent se faire, elles se feront c'est aussi simple que ça. » Il y a pas à tergiverser plus longtemps et de toute façon je trouve ça tellement bizarre de parler de tout ça avec elle. Peut être parce que j'ai l'impression que ça l'ennui au fond, tout au fond même si elle prétend le contraire. Je ne suis pas possessive moi. Si jamais il devait se passer quelque chose, je ne suis pas le genre de personne à empêcher un homme d'avoir des amies femmes, même si ça me porte préjudice, parce que je ne suis pas comme ça. Elle se fout de Fitz. J'ai un peu de mal à comprendre, j'ai l'impression de l'avoir énervé. « Ne le prends pas de cette façon, c'était simplement une question comme une autre. Mais ça va, j'ai compris, j'imagine que maintenant que les choses sont claires entre nous, il ne devrait plus avoir de problèmes n'est-ce pas ? » S'il y a bien une chose que je ne souhaite pas, c'est être en guerre avec elle, surtout pour des histoires de mecs, non ça ne mène à rien, strictement rien et c'est totalement stupide de toute façon. Après si on ne s'entend pas tant pis mais c'est dommage de mettre des barrières et d'avoir des préjugés pour de stupides impressions.

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