Je veux tout, tout de suite et ici. | 06.12.10 - 16H15 |

ALISK

Allongé sur son lit, Rafael se reposait. Il n’avait pas besoin de faire le vide dans sa tête pour pouvoir dormir n’importe quand, au même titre que le matin, il prenait un soin tout particulier à se regarder dans le miroir afin de s’admirer et de prendre soin de lui. On pouvait donc en conclure que ces histoires de moral était toutes aussi ridicules les unes que les autres. Rafael était présentement vêtu de son jeans et d’une chemise ouverte à moitié. Il trouvait peu à peu le sommeil dans le silence de ce château, sur cette île surement abandonnée. En fait, il ne savait pas où il était, géographiquement du moins et cela l’embrouillait un peu. Bien sur, ils restaient en Irlande mais le lieu exact lui échappait. Comme quoi, on s’attarde parfois sur n’importe quoi. Les bras sous la tête, Rafael entendit la porte s’ouvrir. Il ne fit pas un geste, attendant surement d’entendre la porte se refermer. Ici c’était plus compliqué que la collocation, c’était plus une colonie de vacances qu’autre chose. C’était déstabilisant, mais l’espagnol s’y ferait, il n’avait pas le choix.

De retour de la cave où j'avais passé un long moment en la compagnie d'Alice, candidate reniée par bon nombre d'habitants, je décidai d'aller m'allonger sur mon lit pour tuer l'ennui qui ne cessait de me ronger. Je montai donc les escaliers grinçant sous mes pieds, venant troubler la paisibilité des lieux. Arrivée sur le palier, je tournai la poignée de la porte de ma chambre et passai ma silhouette dans la la mince fente qui s'était créée. Je découvris non sans une pointe d'effroi qu'un habitant m'avait devancée pour s'offrir un moment de tranquillité. Chose anodine si le jeune homme et moi étions en bons termes, un peu moins si nous nous étions légèrement accrochés quelques jours auparavant. Par politesse, et surtout par précaution, je demandai à Rafael sur un ton neutre.

Je peux m'allonger ici ? Ma gentillesse me tuera. Ou tu attends encore de me voir fuir tel un agneau face au loup ?

La métaphore était bien choisie, mes traits facilement assimilables à la douceur de l'animal, tandis que l'analogie entre Rafael et le loup sauvage correspondait parfaitement aussi.

Rafael n’avait pas bougé, il écoutait à peine ce qu’il se passait aux alentours et préférait encore faire valser ses pensées vers d’autres horizons plutôt que de les laisser dans cette chambre. Cependant, alors qu’il ne s’y était pas attendu, il entendit le voix claire et féminine d’une des candidates lui demander si elle pouvait également s’allonger. Pas à côté de lui, simplement dans le même environnement que le garçon. Il s’aperçut qu’il s’agissait d’Alisk avec qui il avait eu un très brève rencontre, d’ailleurs ils n’avaient même pas discuter, elle l’avait simplement confondu avec son frère – il se demandait encore comment, mais soit. Bref, sa demande plut beaucoup à l’espagnol, parce que c’est ce qu’il recherchait dans chaque femme, un peu de politesse n’ayant jamais tué aucune demoiselle. « Bien sur que tu peux t’allonger. Que ce soit à la place de Chloe ou même à l’autre bout de la chambre. Je ne voudrais pas effrayer l’agneau. » Répondit-il, reprenant sa métaphore en amusement. Le ton avait été étrangement doux, peut-être parce qu’il était reposé et qu’il n’allait pas tarder à s’endormir. Ou peut-être pour d’autres raisons.

Je reçus son invitation avec un léger sourire. Il ne fallait pas non plus m'emballer, mais à première vu, les échos que j'avais entendus au sujet de Rafael étaient erronés. Je n'avais pas encore connu un machiste digne de ce nom qui aurait invité une jeune fille à envahir son lit, même pas Franz. Je grimpai donc gracieusement sur le lit orné d'une lourde couette décorée puis m'y assis en tailleur, ignorant le jeune homme. Je restai muette un instant, par respect pour lui qui avait sûrement envie de s'endormir. De plus, n'étant pas la fille qui déballait des kilomètres de paroles ne menant à rien, j'espérais qu'il en fasse autant. Je me relevai finalement et m'approchai de la vitre embuée à travers laquelle on pouvait distinguer quelques timides flocons dégringoler dans le jardin. Je me retournai finalement, m'adossant contre le mur puis déclarai.

Si la question dérange, ou si ma présence dérange, ne réponds pas mais... je me demandais comment tu as fait pour t'attirer les foudres du Nid en ce temps record.

« On croirait presque à un don naturel. A vrai dire, je me suis pas posé cette question. Je fais rarement l’unanimité. »

Je refis face à la haute fenêtre, attendant que Rafael ne réponde. J'entendis de si tôt sa voix d'homme viril résonner dans la grande pièce. Sûre d'elle, orgueilleuse. J'aurais pu être une fille comme cela, moi aussi, hautaine et prétentieuse. J'avais de l'argent et je n'étais pas laide. Les deux critères qui formaient ce comportement qui m'aurait rendue détestable ou adorable, au regard de chaque personne. Mais cette attitude condescendante n'était pas pour moi, et je la laissais volontiers à becqueter aux autres; le candidat devait s'en être rassasié. Étrangement, j'aurais pu mourir étouffée par ma modestie, que les autres s'asphyxient paradoxalement avec leur vanité ne me révoltait en aucun point.

Ce fut le regard affolé devant la neige virevoltante que je murmurai.

Ce sont des jaloux, des frustrés.

Je m'assis finalement sur la table de chevet d'un lit voisin, une pointe de malice dans le regard.

Crois-moi, tu n'as rien à leur envier. Et je ne te l'apprends sûrement pas.

La voix d’Alisk était agréable, aussi bien son timbre, son ton où ce qu’elle disait. Elle savait apparemment comment parler à Rafael, le flatter, le caresser dans le sens du poil. Rien que pour cela, elle représentait sans doute dans ce jeu, la jeune femme la plus proche du fantasme de Rafael, bien sur, si on ne s’attachait pas au physique pourtant bien important pour le bellâtre. C’est surement pour cette raison qu’il n’était pas agacé de l’entendre alors qu’il gardait les yeux fermés, se reposant. Voilà, même avec Alisk a ses côtés, il arrivait à se reposer. Ce qui n’aurait pas été le cas avec une Alice, une Rusty ou toutes autres demoiselles présentes dans ce nid d’amour. Le changement avait du bon. « J’approuve, ma douce. » Répondit-il doucement avant de sourire et de finalement tourner la tête vers elle, l’observant à nouveau. « Tu m’intrigues. » Lui lança-t-il sans plus de transition. « Tu as quel âge au fait ? Je ne savais pas qu’on prenait les mineurs. » Poursuivit-il. Une délicate tournure de demander l’âge de la candidate qui semblait être sortie du collège depuis trois semaines.

J'esquissai un timide sourire lorsque Rafael rappela son amour-propre en approuvant mon compliment qui avait pourtant manqué de conviction. Absorbée par les pages d'un livre que je tournais entre mes doigts fins, j'en oubliai presque la présence de l'espagnol avant de sentir son regard se poser sur moi. Relevant farouchement la tête, je m'agrippai à son regard presque conspiré, le mien toujours aussi fade. J'acquiesçai sans plus d'engouement à sa déclaration puis gloussai nerveusement. Effectivement, j'avais des allures d'adolescente paumée, peut-être un peu sauvage. Un minois digne de l'innocence d'une enfant de quatre ans, encadré par de longs cheveux blonds. La parfaite petite fille sage. Je baissai les yeux vers ma poitrine qui en effet, tendait plus vers le néant que l'excès. Quoique, elle s'était perdue sous un épais pull en maille. Je tirai dessus afin de dénuder l'une de mes épaules, un air faussement suggestif s'étant greffé sur mon visage.

Les apparences sont trompeuses. C'est plein d'audace de ta part de m'assimiler à une écolière, encore plus de demander son âge à une jeune fille. Un jour, tu te rendras compte que tu faisais fausse route, peut-être.

**Contenu sponsorisé**

» felix ✈ « maintenant tu poses ce cochon et tu viens tout de suite » 04.05.11-14H00
» tout nu et tout bronzé (10/03) 7:03 w/hugo
» we want war - 5/10 - 16h15
» Je veux...
» it's not unusual + 18.03 16h15

Je veux tout, tout de suite et ici. | 06.12.10 - 16H15 |

Je veux tout, tout de suite et ici. | 06.12.10 - 16H15 |

Sujets similaires

Sujets similaires