Ce matin comme tous les jours je m’étais levé vers neuf heures avant d’aller prendre mon petit-déjeuner. Bon c’est vrai des fois je me lève un peu plus tôt mais rarement plus tard quand même, ah non c’est pas des choses qui se font certainement pas. Après avoir fini de prendre mon petit-déjeuner, j’étais comme d’habitude parti prendre ma douche. Trente minutes plus tard je revenais dans la première chambre afin de ranger mon pyjama pour pouvoir aller dans la salle de jeux ou bien dans la piscine, je savais pas encore. Je pénètre dans la pièce et là qui je vois pas. Mickey. Oh non, non il s’est retourné et il m’a vu. Pitié non je veux pas faire gronder pour quelque chose que j’ai pas encore fait. J’aurais dû partir tant que j’avais encore le temps. Je le sens pas du tout, je ferme les yeux et j’attends qu’il me crie dessus. Je sais que c’est ce qu’il va se passer de toute manière ça finit toujours comme ça avec lui parce qu’il est jamais de bonne humeur. Ya toujours quelque chose qui va pas avec lui. « Mason, veux-tu bien faire ton lit s'il-te-plait ? » Ah, il a déjà fini ? C’était même pas dit méchamment, j’étais trop étonné. Mais bon la semaine dernière aussi au début il avait été gentil et je savais très bien comment ça avait fini. Et puis d’abord ça lui faisait quoi que mon lit soit défait hein ? C’était même pas le sien, c’était juste pour le plaisir de critiquer encore une fois, il avait vraiment que ça à faire. Je le regarde en soupirant et je me dirige vivement vers le lit. Pfff, il aurait pu demander à Peyton quand même, c’est lui le plus vieux, alors c’est à lui de faire le lit, pas à moi à ce que je sache. Mais bon je me vois mal refuser parce que je sais qu’il va me gronder et je l’ai déjà assez entendu crier comme ça j’ai pas envie qu’il recommence. Je ramène les draps du lit vers le haut de celui-ci, et je les borde grossièrement avant de rabattre la couverture et de poser les coussins sur celle-ci. Voilà au moins c’était fait. « Voilà, t’es content maintenant ? » Et puis après quoi ? Il allait me demander de passer le balais juste pour m’embêter peut-être ? J’en avais déjà marre de lui, je savais comment ça allait finir cette conversation de toute manière, c’était toujours la même chose avec lui.

Pourquoi ? Mais pourquoi est-ce qu’il a fallu qu’il soit dans la chambre à ce moment ? Il avait rien de mieux à faire plutôt que d’inspecter les lits ? Et puis c’était même pas sa chambre, il devait jamais y mettre les pieds à part pour voir si les lits étaient fait et si tout était propre, je comprenais pas ce que ça lui faisait moi. Il a un gros problème dans sa tête, moi c’est ce que je pense. Moi je m’en fiche que mon lit soit défait, alors pourquoi est-ce que ça l’embête à lui hein ? Il est pénible. Il trouve toujours quelque chose à redire de toute manière, ya jamais rien qui lui va. Moi à la fin ça me fatigue vraiment. Et puis c’est pas la peine d’essayer de pas être méchant, je sais bien comment il est, alors je comprends pas pourquoi il emploie ce ton avec moi. Mais je m’exécute quand même parce que je l’ai assez entendu crier quand même, mais je ne le fais pas parce que ça me fait plaisir. Je ramène les draps et les couvertures que je borde rapidement sans y mettre plus de soin. Il m’a demandé de faire le lit, pas de le faire comme si je travaillais dans un hôtel quatre étoiles, et puis ça sert à rien de le faire correctement, on le défait tous les soirs alors c’est inutile. « Pas vraiment. Attends, je vais te montrer. » Et en plus il est content, je sais pas ce qui lui faut moi. Il sera jamais content, je suis sûr que Peyton lui il trouvera rien à redire à ma manière de faire le lit, ya que Mickey ici que ça intéresse, on aurait dû l’enfermer dans une autre maison. Il s’exécute alors mais je ne le regarde pas réellement, je fais semblant de m’intéresser à ce qu’il fait. Je m’en fiche de savoir comment on fait un lit comme ça, chez moi ça me sera pas trop utile. « Tu as vu la technique, ce n'est pas bien compliqué en somme. » Ouais enfin parle pour toi, moi j’ai rien compris à ce qu’il a fait et puis de toute manière je m’en fiche, je fais pas passer une heure à faire mon lit tous les matins pour lui faire plaisir, il manquerait plus que ça. Je me contente de hocher la tête pour lui faire comprendre que j’ai assimilé la technique, si je parle il va voir que je mens. « Qui t'a appris à faire les lits de cette façon ? » A son avis ? Il est bête ou quoi. C’est Papa qui m’a appris à tout faire, sauf à cuisiner. « Bah c’est Papa. » je réponds en haussant les épaules. C’est évident que c’est lui, qui ça pourrait être d’autre. « Pourquoi ça t’embête que les lits soient pas faits ? » je lui demande alors. Oui j’aimerais bien savoir, parce que je le trouve bizarre.

Oui ben moi là tout de suite j’avais autre chose à faire que de faire mon lit, je sais pas s’il se rendait compte ou pas. J’étais pas à sa disposition non plus, il croit qu’on doit toujours tout faire ce qu’il dit ou quoi. Bon c’est vrai qu’il me fait un peu peur quand même, même s’il est tout petit. D’ailleurs ça me fait rire qu’il soit si petit, c’est marrant quand même. C’est comme si son corps avait pas grandi en même temps que sa tête, ça me fait trop rire moi. Mais j’essaie de pas rigoler quand il est là au cas où il me demande pourquoi. Même sa tête me fait rire, il est trop marrant surtout quand il s’énerve, bon même si ça me fait pas super rire qu’on me crie dessus. En attendant je le regarde à moitié faire mon lit pour lui faire plaisir, mais je m’en fiche complètement. Ca va pas changer ma vie de savoir comment faire mon lit sans aucun plis et je suis sûr que Papa serait d’accord avec moi surtout que bon lui je voudrais pas dire mais son lit il le fait pas tous les matins. Mais bon il a pas trop le temps, il se lève tôt aussi. Lui il s’en fiche si mon lit il est pas super bien fait tous les matins, et je préfère écouter Papa plutôt que Mickey, parce que Papa il sait les choses mieux que lui c’est certain, je crois pas qu’il se rende compte. En plus je crois qu’il critique la manière dont il m’a appris à faire les lits, et j’aime pas du tout qu’on critique Papa. Alors là mais pas du tout. « Hum, tu m'excuseras, ça ne tombe pas forcément sous le sens. » Euh je crois que si moi, il raconte u peu n’importe quoi pour le coup, j’y suis pour rien moi. Qu’il arrête de raconter des bêtises moi ça me fatigue. « Bah en même temps tu veux que ce soit qui qui m’ait appris ? » Il avait bien vu que Maman elle était morte puisque je l’avais dessiné au ciel la dernière fois, donc je crois qu’il pense pas bien tout le temps moi. « Et bien moi, c'est ma mère. » Bah alors ça je m’en fiche complètement, je lui ai pas demandé moi. Elle devait être aussi chiante que lui alors sa mère si elle faisait les lits de cette manière. Mais ça je lui disais pas, j’allais pas encore me faire gronder encore une fois il manquerait plus que ça. Je comprends pas trop pourquoi il est comme ça en tout cas, pourquoi il tient tant à ce que les lits soient faits, j’aimerais bien comprendre pourquoi. « Parce que je suis névrosé, et que c'est un besoin que j'ai, celui que tout soit ordonné, propre et bien agencé autour de moi. » Ca veut dire quoi névrosé d’abord ? En tout cas ce qu’il avait ça devait être super chiant. « Ah ça doit être trop chiant alors. Mais c’est une maladie ? » Oui ça j’arrive pas trop à comprendre. Peut-être qu’il le fait pas exprès en fait, même si j’y crois pas trop quand même. « Si je te demandais de faire ton lit tous les matins, sans pour autant que ce soit impeccable, tu le ferais ? » Ohlala il manquerait plus que ça, pourquoi il demande pas à Peyton alors ? Moi je suis le plus jeune c’est pas moi de faire ça. « Je sais pas … J’y gagne quoi moi là-dedans ? » Je vais pas le faire juste pour lui faire plaisir non plus.

Je m’en fiche un peu de comment il fait son lit moi, s’il pense que je vais le refaire comme ça je pense qu’il se trompe. D’ailleurs je l’écoute qu’à moitié parce que je m’en fiche un peu, je vois pas à quoi ça sert d’avoir un lit si bien fait si c’est pour le défaire tous les soirs, ça use de l’énergie pour rien. Alors je fais simplement semblant d’avoir compris ce qu’il vient de m’expliquer parce qu’au final je m’en fiche vraiment. Je demanderai à Peyton moi si ça le gêne que le lit soit défait, je suis sûr qu’il sera d’accord avec moi d’abord. Lui il dormait pas dans ce lit alors il avait rien à dire, mais j’allais pas le mettre en colère une nouvelle fois quand même. Je déteste quand les gens crient, surtout lui parce qu’il fait ça tout le temps. J’aimais pas trop non plus qu’il remette en question tout ce que Papa m’avait appris, parce que je crois qu’il sait rien mieux que Papa. Lui il sait tout contrairement à Mickey. « Et bien l'une de tes grandes sœurs, si tu en as... ou ta maman, avant son décès. » Bah alors moi j’ai jamais eu de sœur, même pas de frère, enfin je crois pas. Et puis Maman elle est morte quand j’avais six ans alors je me souviens pas de trop de ce qu’elle faisait ou de ce qu’elle disait moi. Je sais même pas à quoi elle ressemble, ya pas de photos d’elle à la maison. « J’ai pas de sœur et puis elle me faisait mon lit Maman quand elle était encore là. » Oui du coup c’était obligé que ce soit Papa qui m’avait appris à faire mon lit comme le reste. Mais pour l’heure j’avais envie de savoir pourquoi il avait besoin que tous les lits soient en ordre. Je comprenais un peu qu’il ressentait le besoin que tout soit rangé, mais est-ce que c’était une maladie du coup ? Ca je comprenais moins par contre, parce que moi ça me semblait être une maladie oui. C’est pas normal d’avoir envie que tout soit tout le temps bien rangé et propre. Non c’est forcément une maladie ça. « Les troubles névrotiques sont considérés comme une pathologie psychiatrique classique. Même si l'emploi du terme "pathologie" ici est incorrecte, une pathologie n'est pas une maladie mais la science relevant à étudier les maladies. Hm, c'est une erreur que beaucoup font. » Ohlala, mais il se rend compte des mots qu’il utilise et tout ? J’ai rien, mais vraiment RIEN compris à tout ce qu’il vient de dire. Je suis sûr qu’il a pas dû se comprendre lui-même c’est pas possible autrement. « J’ai pas compris. » je lui dis simplement en haussant les épaules. Je sais pas ce que c’est une tapologie moi, il croit quoi lui. En attendant, je voyais pas pourquoi je ferai mon lit tous les matins, moi j’y gagnais pas grand-chose mis à part perdre mon temps. « La question est plutôt : qu'as-tu à y perdre... » Et qu’est-ce que c’était alors hein ? Il pourrait terminer ses phrases au moins. « Et j’ai quoi à y perdre alors ?

Et puis bon c’est pas tout mais moi j’ai autre chose à faire que de faire mon lit correctement tous les matins, je veux bien rabattre les draps mais ça sert à rien qu’il soit aussi bien fait, c’est vraiment inutile. C’est inutile comme Mickey. Ahah, c’est trop rigolo. Heureusement qu’il entend pas ce que je pense. Ou alors … Non il entend pas ce que je pense quand même ? Non il se serait sûrement déjà mis en colère s’il savait tout ce qui me traversait l’esprit. Alors je suis tranquille je peux penser ce que je veux sans me faire gronder, heureusement si on n’avait même plus le droit de penser maintenant. Toujours est-il que moi je m’en fiche de comment il fait son lit, je fais comme Papa m’a appris, et c’est pas parce que Mickey pense que c’est mieux de faire comme ça que je vais l’écouter, déjà c’est inutile de faire aussi bien son lit et en plus c’est pas comme ça que Papa fait, et je fais toujours tout comme Papa me dit. Et Mickey c’est pas mon père à ce que je sache, heureusement d’ailleurs. « Et tu avais quel âge quand elle est... partie ? » De qui il parle déjà ? Oh je sais déjà plus de quoi on parlait moi. De … Ah oui, de Maman et qu’elle me faisait mon lit quand j’étais petit et quand elle était encore en vie aussi. C’était bien cette époque quand même, mais bon elle est morte maintenant je peux pas trop le changer. « J’avais six ans. » je lui réponds en haussant les épaules. Oui j’étais encore un bébé alors je me souviens pas trop d’elle du coup. C’est vrai qu’elle me manque des fois mais Papa est là alors ça va. Je sais pas ce que je ferais sans lui. Pas grand-chose je pense. En attendant on parlait des problèmes de Mickey et pourquoi il voulait toujours que tout soit rangé et propre. Je pensais que c’était une maladie mais lui il tenta de m’expliquer quelque chose dont je ne compris pas un mot. Il pouvait utiliser des mots moins compliqués quand même, je suis sûr que personne a compris ce qu’il venait de dire à part lui-même. « Je m'en doutais... mais c'est pas grave, hein, oublie ça. » Bon s’il insistait alors … « D’accord. » je réponds en souriant. Tout ce que je retenais c’était qu’il avait de graves problèmes sychologiques. Surtout qu’en plus il me demandait de faire mon lit tous les matins. Il est fou je crois, totalement fou, j’ai pas que ça à faire moi, ma journée est déjà assez chargée alors en plus si je dois faire mon lit. Je demanderai à Peyton de le faire comme ça Mickey il croira que c’est moi mais je lui dirai pas que c’est pas moi en fait. Enfin que si j’avais quelque chose à y gagner, ou quelque chose à y perdre. Ou attendez je sais plus trop. « Et bien, dans un premier temps, ma soudaine amabilité. » C’est vrai que bon même s’il était pénible, il avait pas crié, presque il avait été gentil même. « C’est vrai que je trouve que t’es plutôt gentil quand même depuis tout à l’heure tu vois. » Oui, enfin plutôt gentil, parce que bon il était loin d’être aussi gentil que Papa ou que Peyton, ou que presque tout le monde ici, sauf Mado. Oui je crois que je le préfère presque à elle, je sais pas j’ai pas encore décidé, j’y réfléchirai demain j’ai pas le temps là. « Si tu refuses de faire un effort je ne vois pas pourquoi moi, j'en ferais un. » Oui bon c’est vrai qu’il avait pas tort sur le coup alors … Si je voulais qu’il soit pas méchant, il fallait que je fasse mon lit c’est ça ? Bon peut-être que j’allais le faire, si ça pouvait éviter qu’il me crie dessus ce serait cool. « Tous tes camarades s’efforcent de le faire. Oui, tout le monde fait son lit ici. Tout le monde... excepté toi. » Quoi ? Alors là j’étais pas au courant. « Tout le monde ? Bon d’accord alors mais tu devras plus me crier dessus. » Ah ça non il avait pas le droit, plus jamais.