Le prime s’est terminé depuis plus d’heure maintenant. Un prime très bizarre. C’était un peu n’importe quoi. Je n’ai pas tellement aimé la tournure qu’il a prit. Surtout qu’encore une fois, comme la semaine dernière, il fallu que ça vire au drame avec Harlow. Enfin drame c’est peut être exagéré, quoi que, mais elle encore quitté le plateau bouleversée. Cette fois je n’y suis pour pas grand-chose, c’est elle qui s’est tournée au ridicule toute seule, durant la soirée. Sans parler de ses relations avec Cameron…Très malsaines. Bref, en partant, elle n’était pas dans un état d’esprit très stable, alors je décide de la chercher, pour m’assurer qu’elle va bien, et ne fasse pas de nouvelles conneries. Après tout elle a dit qu’elle ne voulait pas voir sa mère, mais rien mon propos. Je ne mets pas longtemps à la trouver. Elle est sur le balcon, clope à la bouche, et bouteille de vodka en main. Soupire. Tous les vices du monde cette fille. Je m’approche, et me met à sa hauteur, contre la rambarde. Je lui pique sa bouteille, sans lui demander son avis, et vide le contenu dans le pot de fleur non loin de là. Elle ne va surement pas aimer mais je m’en fiche. « Pas de protestations » Ouais, elle n’a pas le droit, je l’ai décidé. « Que tu veuilles de ma présence ou non, je reste » ça aussi c’est décidé.

C’est définitif, je déteste les primes. Je déteste Cupidon. Je déteste cette émission. Et je me déteste, moi. Parce qu’au fond, je peux mettre la faute sur tout le monde, c’est moi qui a agit comme la pire des idiotes ce soir. Faire de la peine à Emilien, embrasser Bob pour aucune raison, et m’asseoir sur Myles en dérangeant Everleigh et lui. Y’a une partie de moi qui s’en fout, je fais ce que je veux, je ne dois rien à personne. Mais ce n’est clairement pas la façon d’agir si je désir conserver le peu de personne qui me supporte. Mais d’un autre côté, je n’ai besoin de personne. Je suis bien dans ma solitude. Non, je suis mal dans ma solitude, mais je ne peux rien changer. Je me suis réfugiée sur le balcon, une couverture sur les épaules puisque la température ne me permet pas de me promener dans ma légère robe du prime. Je viens de me fumer la moitié d’un paquet de cigarette, et ma bouteille de vodka est bien entamée, pourtant, je ne me sens pas encore ivre. Je souffre encore, alors je ne suis définitivement pas assez saoule. Je lève les yeux lorsque la porte s’ouvre, laissant place à Myles. Je le fixe me demandant s’il n’est pas déçu de tomber sur moi en fin de soirée comme ça. Il vient me rejoindre et me prend ma bouteille... pour vider le contenu. « T’es con. » dis-je en fronçant les sourcils alors qu’il m’ordonne de ne pas protester. C’est un peu trop tard, parce que j’aurais bien envie de lui foutre une claque derrière la tête en plus de ça. « Oui, chef. » j’ajoute ironiquement, alors que je tire sur ma cigarette nerveusement.« Que tu veuilles de ma présence ou non, je reste » Et pourquoi est-ce qu’il voudrait rester avec moi ? Il faudrait qu’on m’explique, parce que je ne suis pas certaine de comprendre. Surtout vu la façon qu’il m’a fait dégager au prime. Je reste silencieuse face à sa dernière remarque, fixant le vide durant un moment avant de m’exprimer. « Je me suis ridiculisée, j’ai vraiment fait une folle de moi... je n’ai plus aucune crédibilité. Voilà, t’as pas besoin de parler, je sais très bien ce qui vient de se passer ce soir. Et maintenant, je n’ai plus de vodka pour oublier.» Je me tourne vers lui, face à cette dernière remarque.

Harlow doit se demander ce que je viens foutre là. Après tout je ne l’ai pas accueillie à bras ouverts tout à l’heure. En même temps, je vois mal comment j’aurais pu avec son comportement. Je n’allais pas l’accueillir avec un grand sourire, et genre tout est normal, on est pote, on blague… Faut pas rêver. Pour autant ça ne veut pas dire que je ne m’intéresse pas à elle. La preuve, je suis là. A lui confisquer l’alcool. Sérieusement, ils devraient y aller mollo la prod’ sur les bouteilles. « T’es con. » Oui bah tant pis. Je préfère que le contenu de la bouteille se vide dans le pot de fleur plutôt que dans le gosier de mademoiselle. Du gâchis oui, mais c’est toujours mieux que de la regarder se saouler. A cette allure là elle va nous faire une cirrhose du foie dans quelques années. Ou un cancer des poumons, au choix. Tiens d’ailleurs en parlant de nicotine, je décide de m’en griller une moi aussi. Je sors le paquet de ma poche, et en sors une cigarette que je porte à ma bouche. Je l’allume et tire une taf, alors qu’on reste silencieux. Jusqu’à ce qu’elle reprenne la parole. « Je me suis ridiculisée, j’ai vraiment fait une folle de moi... je n’ai plus aucune crédibilité. Voilà, t’as pas besoin de parler, je sais très bien ce qui vient de se passer ce soir. Et maintenant, je n’ai plus de vodka pour oublier. » Qu’elle ne compte pas sur moi pour regretter d’avoir balancé la vodka. « Oui, et après tu auras encore plus de choses à vouloir oublier » Parce qu’elle ferait une connerie de plus. Déjà qu’elle n’a pas besoin de ça pour en faire. En tout cas, c’est déjà une bonne chose qu’elle a conscience de la portée de ses actes, à quel point elle s’est tournée en ridicule ce soir. « Je ne comprends pas. Qu’est ce que tu cherches à faire ? Tu veux montrer à Everleigh à quel point elle t’a brisé ? » Si c’est le cas, je pense que c’est réussi. Elle doit se sentir terriblement mal et s’en vouloir à mort pour toute la souffrance qu’elle lui fait subir. Notez que j’ai utilisé le prénom Everleigh, alors que j’aurais pu la qualifier comme sa mère. Mais je sais que ça ne serait pas la chose à faire de l’évoquer ainsi. Je me rappelle encore du résultat de la semaine dernière. Pas besoin d’aggraver la situation.

On est tous les deux là, à fumer. Je lui en veux un peu d’avoir balancer ma vodka dans un pot de fleur, c’est que j’avais bien l’intention d’en boire encore un peu. Et puis, je ne voyais pas ce que je pouvais faire encore comme connerie, j’étais seule... enfin, plus maintenant. Mais ça va, je ne vais pas lui sauter dessus, j’ai eu ma leçon avec lui et même si je lui ai dit que je pourrais surement un jour recommencer, ce jour n’était pas encore arrivé. « Oui, et après tu auras encore plus de choses à vouloir oublier » Je soupire avant de tirer sur ma cigarette à nouveau. Je suis beaucoup trop silencieuse, c’est pas normal. « Je ne comprends pas. Qu’est ce que tu cherches à faire ? Tu veux montrer à Everleigh à quel point elle t’a brisé ? » Je tourne la tête vers lui, plongeant mon regard dans le sien. Moi ce que je ne comprend pas, c’est pourquoi il est là au juste. Mais je me garde ma question. Pour l’instant. « Si seulement c’était pour faire chier Everleigh. Bon, y’a ça, en partie... Mais... C’est plus compliqué que ça Myles. Je ne sais pas ce que je fais, mais j’ai toujours le besoin d’en faire plus. De me faire mal... Je sais pas. Je veux repousser les gens j’imagine. » Je ne suis pas capable de l’expliquer. Et déjà, que je lui en parle, c’est un exploit. « J’sais pas pourquoi je me confie toujours à toi... » Non, vraiment, faudrait qu’on m’éclaire, parce que à chaque fois, je finis par lui dévoiler des parties de moi, mes états d’âme, alors qu’habituellement, je ne fais que fuir. Mais en parlant de ça, je devrais peut-être juste me lever et partir. Oui, se serait clairement une bonne idée. Mais je ne bouge pas. Je ne fais que le regarder en silence, surement dans l’espoir qu’il comprenne que je suis plus que brisée, que c’est un truc en moi, qui ne se répare pas.

« Si seulement c’était pour faire chier Everleigh. Bon, y’a ça, en partie... Mais... C’est plus compliqué que ça Myles. Je ne sais pas ce que je fais, mais j’ai toujours le besoin d’en faire plus. De me faire mal... Je sais pas. Je veux repousser les gens j’imagine. » J’apprécie qu’elle me réponde sincèrement. Parce qu’elle aurait pu m’envoyer bouler. Me demander de dégager. Sortir une connerie. Ou quitter elle-même ce balcon. Au lieu de ça, elle se confie, encore. Et aujourd’hui elle n’est pas dans la pièce de vérité, donc rien ne l’oblige à répondre avec franchise et à cœur ouvert. Ni l’autre fois non plus, dans le salon. J’ai dans l’impression qu’elle ne le fait pas souvent. Parler de ses sentiments. Ce qui se confirme avec ses propos suivants. « J’sais pas pourquoi je me confie toujours à toi... » Bonne question. « Peut être parce que je t’inspire confiance. » Pourtant habituellement je ne suis pas le type qu’on choisit pour aller se confier. Mais elle le fait. Peut être parce qu’elle sait que je ne la juge pas. Que je ne lui veux pas de mal. Que je ne vais pas aller répéter ses propos à qui veut l’entendre pour la démonter. Qu’on se le dise, je n’ai que de bonnes intentions envers sa personne. Bon d’accord, pas toujours catholiques…Mais soit. « Pour la partie repousser les gens, tu y arrives très bien. » Je réponds en écho à ses propos. J’ai pu remarquer sur le prime, que beaucoup de gens ont une mauvaise opinion d’elle. La considère surement comme une trainée. Même Emmeline, s’y ai mise, allant jusqu’à déclarer à Emilien qu’il ne devrait plus trainer avec elle. « Sauf que ça ne semble pas marcher sur moi. » Puisque je suis encore là. Personne ne m’oblige à être sur ce balcon, avec elle. Au contraire, c’est moi qui ai recherché sa compagnie. « Et Cameron ? Il joue quel rôle dans tout ça ? » Elle sait ce qu’elle fait avec lui ?

Ça me trouble un peu, parce que ce n’est pas la première fois que je viens à m’ouvrir de cette façon à Myles. Et je ne comprend pas pourquoi lui et pas un autre. Et alors que je me questionne, je décide de lui en faire part, parce que d’un certain côté ça me dépasse. « Peut être parce que je t’inspire confiance. » Confiance ? Myles ? Je n’avais jamais vu la chose de cette façon. En fait, on a un peu une drôle de relation lui et moi. Surtout qu’il est proche d’Everleigh, maintenant que j’y pense. Je fronce les sourcils sans m’en rendre compte à cette pensée. « Et qu’est-ce qui me dit que tu ne vas pas tout raconter à Everleigh et parler dans ma dos lorsque t’es avec elle. » Je sais que c’est idiot. Je crois que je ne le vois pas vraiment agir de la sorte. Mais je sais pas, est-ce que je peux lui faire confiance ? Il semblerait que je lui ai déjà accordé celle-ci sans m’en rendre compte. « Pour la partie repousser les gens, tu y arrives très bien. Sauf que ça ne semble pas marcher sur moi. » C’est vrai qu’il est là lui. Mais ça veut dire quoi tout ça. Mais il a raison, je suis bonne pour repousser les gens, je serai toujours bonne dans le domaine. « Pourquoi t’es là ? » Voilà, je réussis enfin à lui poser la question qui me brûle les lèvres. Et puis, si je suis si franche avec lui, il peut bien l’être avec moi aussi. Je tire une dernière fois sur ma cigarette, l’écrasant dans le cendrier à disposition, me déplaçant pour aller m’asseoir dans un des fauteuils, lui faisant signe de venir me rejoindre. Parce que bon, finalement, maintenant qu’il est là et qu’on parle, j’ai bien envie qu’il reste à mes côtés. Il est peut-être pas aussi con que je le pensais au début. Sauf qu’il parle de Cameron et déjà, ça m’énerve un peu plus. Le rôle de Cameron. Je ne comprend pas pourquoi il vient me parler de lui. Je soupire. « Cameron arrive à assouvir mes désirs puisque toi tu veux pas parce que t’es trop timide. » Je le regarde sérieusement avant qu’un léger sourire se glisse sur mes lèvres. « Je plaisante. » Je tiens à préciser, on sait jamais. Et je reprend mon sérieux. « Cameron est pas aussi connard que tout le monde pense... Enfin, j’ai été la première à le penser à un moment mais... Bref. Je crois qu’on se comprend sur certains points. » C’est étrange de parler de lui ainsi. Je suis pas douée pour ce genre de confession. Mais encore une fois, je ne me retiens pas vraiment sur ce que j’avoue à Myles. Il est chanceux, je ne sais pas s’il s’en rend compte.

« Et qu’est-ce qui me dit que tu ne vas pas tout raconter à Everleigh et parler dans ma dos lorsque t’es avec elle. » Bien sur, c’est tout à fait mon genre. Et c’est d’ailleurs pourquoi elle ne cesse de se confier à moi. Elle me prend juste pour son message envers sa mère. Je vous jure. De toute façon je doute qu’elle croit elle-même en ces propos. Je lève les yeux au ciel. « Ah oui c’est vrai, en fait elle m’a chargé de t’espionner, et de lui faire des comptes rendus après, de tout ce que j’aurais pu apprendre. » Merde, elle m’a grillé, je suis à découvert, c’est terrible. Je lui dis alors qu’elle est douée pour repousser les gens. Mais ça elle a pu s’en rendre compte toute seule je pense. Suffit de voir la réaction des autres. Bientôt elle va passer pour persona non grata au sein de ce jeu, et elle l’aura cherché. « Pourquoi t’es là ? » Bonne question. Mais j’aurais préféré qu’elle l’évite. Parce que je suppose que moi aussi je dois jouer la carte de l’honnêteté. Ça marche dans les deux sens probablement. « Pourquoi pas ? » Ah non, ce n’est pas une vraie réponse ça ? « Je ne sais pas…Peut être parce que malgré que tu sois une chieuse, je t’apprécie. » Ça lui suffit comme réponse ? Elle s’en contentera en tout cas. Je ne vais pas non plus dire que je me soucie de son bien être, faut pas pousser. Elle décide d’aller s’assoir sur l’un des fauteuils, me faisant signe de suivre, ce que je fais. J’évoque ensuite Cameron. Moi c’est ce qui m’a le plus déplu lors de ce prime. « Cameron arrive à assouvir mes désirs puisque toi tu veux pas parce que t’es trop timide. » Ce qu’elle est drôle cette petite. Elle s’empresse d’ajouter qu’elle plaisante. Non sans blagues, je pense que je l’aurais deviné tout seul. « Cameron est pas aussi connard que tout le monde pense... Enfin, j’ai été la première à le penser à un moment mais... Bref. Je crois qu’on se comprend sur certains points. » Ils se comprennent sur certains points ? C’est vrai qu’il doit y avoir beaucoup de points communs entre un vieux de 37 ans et une gosse de 18 piges. « Vous vous comprenez ? Avez-vous eu seulement la moindre vraie conversation ? Parce que moi tu vois j’ai plutôt l’impression que vous ne faîtes que baiser. Mais je me trompe peut être. » Fin je sais pas, au vu des images, ils se retrouvent très vite sans vêtements. Après peut être se comprennent ils en un seul regard, vous voyez. « Il n’a pas le moindre respect envers toi, t’en as conscience ? » Envers sa mère aussi, m’enfin ça vaut mieux ne pas l’évoquer. En plus n’a-t-il pas dit lors du prime qu’il n’y a que son cul qui l’intéresse ?

« Ah oui c’est vrai, en fait elle m’a chargé de t’espionner, et de lui faire des comptes rendus après, de tout ce que j’aurais pu apprendre. » Je soupire et finis par sourire faiblement, parce que je me rends bien compte que ma remarque était idiote. Je ne dis rien, vaudrait mieux pas. Et je n’ai pas trop envie de parler d’Everleigh pour le moment. Puisque j’ai plutôt une autre question en tête. Pourquoi il est là, avec moi. Parce que de toute évidence, il n’était pas venu sur ce balcon par hasard. « Pourquoi pas ? Je ne sais pas…Peut être parce que malgré que tu sois une chieuse, je t’apprécie. » J’ouvre la bouche légèrement. Comment ça je suis chieuse ? « C’est toi le plus chieur entre nous deux. » Ouais, je réplique de façon totalement immature. J’ai fait exprès, on s’entend. Et puis, moi ce que je retiens vraiment dans tout ça, c’est qu’il vient de me dire qu’il m’apprécie. C’est pas rien. Il vient s’installer à mes côtés et je le suis du regard, venant même déposer mes jambes sur ses genoux, le plus naturellement du monde. Je m’en fous si ça lui dérange, moi je suis bien confortable comme ça. En plus, je suis entrain de plaisanter lorsqu’il me parle de Cameron et que j’aimerais bien que ce soit avec lui que je partage mes plaisirs charnels. Allez, après le prime de merde qu’on vient d’avoir, on peut bien plaisanter un peu non ? Mais bon, le sérieux reprend du service puisqu’il ne semble pas être en accord avec ce que je lui dis sur Cameron. « Vous vous comprenez ? Avez-vous eu seulement la moindre vraie conversation ? Parce que moi tu vois j’ai plutôt l’impression que vous ne faîtes que baiser. Mais je me trompe peut être. » Je soupire. Il a un peu raison, et ça m’agace qu’il ait raison de cette façon. Mais je ne comprend pas pourquoi tout le monde est tant en désaccord avec ma relation avec Cameron. La différence d’âge ? Si nous on s’en fout, pourquoi tout le monde accroche là dessus. « Je ne sais pas ce que tu veux que je te dise... » Qu’est-ce qu’il attend comme réponse ? « Il n’a pas le moindre respect envers toi, t’en as conscience ? » Je baisse les yeux. Je sais, j’ai bien entendu ce qu’il a dit au prime. Mais qu’est-ce qui dit qu’il était sérieux ? De toute façon, ce n’est pas comme si j’avais l’intention de l’épouser non plus. « Je ne m’arrange pas non plus pour qu’il ait du respect pour moi. Et puis, je crois que y’a plus beaucoup de personnes ici qui ont du respect pour moi. J’en ai conscience, Cameron m’aime surement juste pour mon petit cul. Au moins, il m’aime pour quelque chose... » Je sais, c’est idiot ce que je dis. Mais je suis encore franche, c’est ça le ton de la conversation. De toute façon, je ne me vois plus vraiment mentir à Myles rendu là. Il a raison, je lui fais confiance. Surement même un peu trop, maintenant que j’y pense.

« C’est toi le plus chieur entre nous deux. » J’esquisse un sourire. Peut être bien qu’elle a raison. Je sais que je suis pas mal dans mon genre aussi. Mais quand même, à mon avis elle remporte la palme. M’enfin je me doute que ce n’est pas la seule partie de ma phrase qu’elle a retenue. Voilà qu’elle dépose ses gambettes sur mes genoux. Tranquille la fille. Elle me prend pour un repose pied ? Elle a de la chance que ça ne me dérange pas tant que ça. J’évoque ensuite sa relation avec Cameron. Je m’interroge, ont-ils eu la moindre conversation ? J’en doute, mais peut être qu’elle va me surprendre. Peut être qu’ils ne font pas que baiser comme des lapins dès qu’ils se voient. Oui j’ai un problème avec Cameron, et j’assume. Harlow a toujours l’excuse de la jeunesse, mais lui putain il a presque 40 balai, il est père… C’est à lui de montrer l’exemple, de se comporter de manière responsable. Pas d’agir comme un ado la bite en feu. « Je ne sais pas ce que tu veux que je te dise... » Par cette même réponse j’en déduis que j’ai raison. Soupire. « Je ne sais pas, que j’avais tort. » Mais bon, j’ai toujours raison que voulez vous. Je lui demande alors si elle a conscience que Cameron n’a pas le moindre respect envers elle. Et pas seulement pour ses propos lors du dernier prime. Pour son comportement en règle générale. « Je ne m’arrange pas non plus pour qu’il ait du respect pour moi. Et puis, je crois que y’a plus beaucoup de personnes ici qui ont du respect pour moi. J’en ai conscience, Cameron m’aime surement juste pour mon petit cul. Au moins, il m’aime pour quelque chose... » Non elle ne vient pas de dire ça si ? Elle le pense vraiment ? « Arrêtes, je ne peux pas croire que tu puisses te contenter que de ça. » Elle est si désespérée que ça qu’on l’aime ? Au point de se contenter de la plus petite des choses ? « Si tu arrêtais deux minutes d’essayer tout le temps de repousser les gens en voulant montrer la pire facette de toi… Si tu montrais la vraie Harlow aux autres…Tu te rendrais compte, que tu vaux bien mieux que ça. Que toi aussi tu peux être aimée. » J’ajoute une dernière chose. « Et d’ailleurs, je connais ici une personne qui t’aime réellement… » Je parle bien évidemment d’Everleigh. Bon là je m’avance sur un terrain glissant en l’évoquant, mais je sais que sa mère l’aime malgré tout, quoi qu’elle en pense. Réaction dans 4, 3, 2, 1…

Évidemment, il aurait aimé que je lui dise qu’il avait tord. Que ma relation avec Cameron n’était pas que basé sur nos activités sexuelles. Dans un sens, je crois que c’est tout de même un peu plus que ça, parce que si j’avais besoin d’aide ou de quelque chose, je crois que Cameron pourrait être là pour moi. Mais bon, je ne peux en être certaine pour l’instant. Puis je reprend la parole et je sais que ce que je suis entrain de dire, les paroles qui franchissent mes lèvres ne vont pas lui plaire. En même temps, je pourrais lui dire des choses pour lui faire plaisir, je pourrais lui mentir, mais ça ne donnerait rien au final. Parce que c’est comme ça que je vois les choses. « Arrêtes, je ne peux pas croire que tu puisses te contenter que de ça. » Je baisse les yeux pour ne supportant pas le regard qu’il pose sur moi. Non, je ne me contente pas de ça, mais d’un autre côté, c’est la seule chose dans mes relations que j’arrive à gérer. « Si tu arrêtais deux minutes d’essayer tout le temps de repousser les gens en voulant montrer la pire facette de toi… Si tu montrais la vraie Harlow aux autres…Tu te rendrais compte, que tu vaux bien mieux que ça. Que toi aussi tu peux être aimée. » La vraie Harlow. Je crois que j’ai envie de rire là. Mais c’est quoi, il pense que je suis si différente de l’image que je projette ? Non vraiment, c’est qu’il est presque drôle. Sauf qu’à la place de rire, je crois que j’ai plutôt envie de pleurer. « Et d’ailleurs, je connais ici une personne qui t’aime réellement… » Je fronce les sourcils en levant ma tête pour le regarder à nouveau. « Qui ça, toi ? » Je réplique impulsivement alors que je sais exactement de qui il parle. Mais c’est plus facile de blaguer que d’être sérieuse sur un tel sujet. Parce que j’ai le coeur qui se sert, j’ai mal et je n’ai pas envie de le lui montrer. Et ça m’énerve aussi qu’il vienne à parler d’elle. Je le fixe. De toute façon, il a comprit que je sais qu’on parle d’Everleigh en ce moment. « Je ne suis pas prête à lui pardonner... Parce que même si elle m’aime, moi, toute ma vie, j’ai pensé le contraire. Alors les choses ne peuvent pas changer du jour au lendemain. » Je me mords nerveusement l’intérieur de la joue, pas du tout à l’aise avec la tournure de la conversation. Je suis trop fragile pour m’aventurer sur un tel terrain glissant. Mais maintenant qu’on y est, je ne me vois pas changer de sujet. « Et peut-être que je peux être aimé... Mais ça me fait tellement peur. Ça me fait paniquer. Aussitôt que j’ai un peu de stabilité... je fuis. Parce que je me dis qu’il y a toujours quelque chose de mieux qui doit m'attendre quelque part. » J’ai la voix qui tremble légèrement en m’écoutant parler. C’est une chose de le savoir, mais de le dire à haute voix, et comprendre que j’ai vraiment un problème d’attachement, s’en est un autre. Mais qu’il se rassure, je ne vais pas me mettre à pleurer. Je l’espère.