Jamais ô grand jamais Carmen n'avait porté une cigarette jusqu'à ses lèvres carminées. Si ses parents avaient fait d'elle une jeune femme bien trop vite, lui ôtant toute possibilité d'enfance innocente, lui incombant dès son plus jeune âge une multitude de tâches auxquelles elle était obligée de s'afférer quotidiennement, ils l'avaient pourtant extrêmement bien briefée sur un fait (le sexe étant le deuxième) : les drogues. Plus particulièrement, la cigarette. Cette petite merde devenue extrêmement chère, contenant des produits dont elle ne connaissait ni le nom ni la provenance, faisant dépérir à petit feu ses poumons, bref, de la merde. Sa mère avait utilisé ce mot exact lorsqu'elle entra au collège et n'était jamais sortit de l'esprit de la blondinette qui tenait à cet instant même cette sorte de Graal dans la paume de sa main. Comme une envie de se défouler sur autre chose qu'un sac remplit de sable ou son partenaire exécrable, elle avait fouillé dans les affaires des candidats (bouh) jusqu'à trouver l'objet en question et avait fuit telle une voleuse, chipant au passage un briquet dans les affaires de Mickey (double bouh) pour finir sur la terrasse du nid, à observer l'objet en question avec curiosité. Lentement, elle la porta à ses lèvres et l'alluma. Bien entendu, la blonde avait put côtoyé certaines personnes fumant comme des pompiers et savait ainsi comment s'y prendre. Lorsque la fumée s'engouffra dans sa gorge, elle ne put retenir une quinte de toux qui, certainement, réveilla le monde entier. Cracher ses poumons, l'expression venait donc de là ? La belle se retourna, constatant un rire plutôt bruyant derrière elle et fronça les sourcils. « Ne te moque pas ! » lui intima-t-elle entre deux toussotements, sa main plantée devant ses lèvres carminées. Lorsqu'elle eut terminée, Carmen s'approcha de Myles. Bon, elle ne pouvait pas lui reprocher de se moquer d'elle. A sa place, elle ne se serait pas retenue non plus. « J'étais vierge de toute cigarette, c'est la première fois, ça ne compte pas. » tenta-t-elle afin qu'il ne se moque pas d'avantage.

Je ne suis pas au top de ma force ce soir. Je pense trop, et je ne devrais pas. Qu’on me vide la tête s’il vous plait. Plus facile à dire qu’à faire. Ne sachant pas trop quoi faire de ma peau, je me rends sur la terrasse, dans le but de fumer une clope. Un froid glacial me frappe de plein fouet. Merde, j’en avais presque oublié le temps pourri. Je retourne à l’intérieur me chercher un manteau bien chaud, avant de revenir. Carmen est là. Elle a dû faire son entrée entre temps. Je la vois une cigarette à la bouche. Etrange. Il ne me semble pas l’avoir vu déjà fumer. Deux secondes après je comprends mieux pourquoi, lorsqu’elle se met à cracher ses poumons. Je ne peux m’empêcher de retenir un rire. Désolé mais c’est trop drôle à voir. Je ne suis pas très discret puisqu’elle remarque ma présence, et m’intime de ne pas me moquer. « J'étais vierge de toute cigarette, c'est la première fois, ça ne compte pas. » Tout ceci me fait penser à une situation similaire il y a quelques semaines, sur le balcon. Emmeline aussi a tenté l’expérience de la cigarette pour la première fois, avec un résultat à peu près semblable. Halala ces filles…« Tu devrais t’entraîner avec Emmeline, vous avez beaucoup de progrès à faire. » dis je dans un sourire, après avoir arrêté de rire quand même. Je sors alors moi-même une clope de mon paquet, l’allume et tire une taf. Après avoir recraché la fumée, je tourne ma tête vers elle. « Fumer ce n’est pas fait pour tout le monde, c’est tout un art tu sais. » N’importe quoi. C’est alors que tout à coup quelque chose me revient en tête à propos de Carmen. Que j’ai vu au prime. « Alors dis moi…comme ça, je suis lâche ? » Propos qu’elle avait dit à Mason.